Le FBI a refermé la nouvelle enquête sur l’affaire des courriels de la candidate. Il n’y a pas d’accusation. Dont acte. Cela n’éteint pour autant pas les questions.
Qu’Hillary Clinton ait outrepassé un règlement touchant à la sécurité de l’État me paraît toujours être une faute majeure. Mais pas suffisante pour les enquêteurs. Ils ont tout en main, c’est leur affaire. Le reste n’est que spéculation quelles que soient les dissensions ou pressions au sein de l’agence fédérale.
D’autres points restent pendants, comme le rôle de la Fondation Clinton et les dons effectués par des pétromonarchies qui soutiennent également Daesh. Des dons non annoncés – et révélés par Wikileaks – alors qu’Hillary Clinton était à la tête de la diplomatie américaine. Le Journal de Montréal suggère que la Fondation a pu servir de caisse noire.
Le Monde du 26 septembre dernier faisait état d’une enquête de l’Associated Press:
« L’agence de presse Associated Press (AP) a enquêté sur la Fondation et indiqué que plus de la moitié des personnes qui n’appartenaient pas au gouvernement et qui ont rencontré Mme Clinton lorsqu’elle était secrétaire d’Etat ont fait des dons à la Fondation Clinton. » À creuser.
Une nouvelle livraison de mails a eu lieu hier. Certains incriminent Chelsea Clinton, dont le mariage aurait été financé par la Fondation. Si cela se vérifie c’est un autre mélange toxique. À creuser.
Par ailleurs le passé de Bill Clinton ne devrait pas être porté à charge de la candidate. Sauf preuve d’une collusion criminelle elle n’est pas responsable des actes de son mari.
Une autre accusation mentionne Bill à propos d’une affaire sexuelle avec des jeunes filles mineures. Des courriels rendus publics par Wikileaks montrent une proximité entre les Clinton et Jeffrey Epstein, condamné par le passé pour ses aventures avec des mineures. Cependant il n’y a à ma connaissance ni témoignages vérifiés, ni photos ou vidéos prouvant des actes délictueux de la part de l’ancien président. On ne peut tout mélanger et accuser une personne sur ses amitiés. Beaucoup de bruit, pas de preuves: je n’en tiens pas compte tant que rien n’aura été établi formellement.
Julian Assange déclare dans une interview qu’«on ne laissera pas Trump gagner l’élection». Il constate que celui-ci n’a aucun soutien de l’establishment. Clinton a derrière elle tout le système et sa rhétorique guerrière prolonge celle d’Obama. On est loin de 1968 et de l’engagement démocrate contre la guerre du Viet-Nam.
Pour bien des raisons la croisade morale des démocrates contre Donald Trump me laisse de glace. Quand je vois certains comparer Trump à Hitler (y compris Hillary elle-même) je me dis qu’ils devraient ressortir leurs livres d’Histoire. Je me méfie davantage de l’angélisme hypocrite de l’une que des fanfaronnades de l’autre.
Je ne prends pas les électeurs de Clinton pour des idiots, pas plus que ceux de Trump. Derrière l’écran de fumée produit par la détestation des candidats il y a des intentions politiques qui méritent d’être débattues sans stigmatisation. Noyer le débat à coups d’agitation émotionnelle et de jugements moraux ce n’est plus de la politique.
En tant qu’européen je regarde cette élection sous l’angle géopolitique. Le monde est dans un grand désordre. Or ni la croisade morale ni les positions d’Hillary Clinton ne me semblent de nature à y remédier.
Commentaires
Excellent billet!
Daech et H. Clinton danseuses pour les Saoud mais le pire est que cette dernière danseuse va être élue Présidente!
Mais qui est-ce vraiment cette Femme (H. Clinton)sauf une une hypocrite et une menteuse à l oeil et sans vergogne?
Dans la nébuleuse affaire du terrorisme mondial (Al Qayda et Daech) qui effraie la planète entière, voilà ces 2 faits:
--Depuis son exil londonien, Julian Assange a révélé un nouvel e-mail d’Hillary Clinton. Dans ce courriel daté d’août 2014, elle écrit : « Nous devons aussi utiliser la voie diplomatique (..) pour faire pression sur le Qatar et l’Arabie Saoudite qui fournissent clandestinement un soutien financier et logistique à Daech et d’autres groupes sunnites radicaux de la région ».
Chapeau mais, il y a un mais: On devinait que les armes lourdes, les uniformes et les 4X4 de Daech n’avaient pas été achetés au bazar du coin.
Mais il y a plus. Le courriel de l’ex-secrétaire d’Etat qui cite les deux Etats concernés ne vise ni une nébuleuse d’institutions où toute responsabilité serait diluée, ni l’initiative privée de milliardaires qui financeraient le djihad pour le plaisir. C’est un point essentiel. Les défenseurs des pétromonarchies invoquent toujours l’obscurité des circuits de financement (qui est réelle) pour disculper les gouvernements saoudien et qatari. Comme on ne peut pas remonter à la source des transferts financiers, ils affirment qu’il n’y a pas de source, et le tour est joué. Qui finance les terroristes ? On ne sait pas vraiment. Et comme on ne sait pas vraiment, on finit par dire que ce n’est personne.
--Cerise sur le gâteau, cette affaire met à nu la corruption abyssale des Clinton. L’ex-secrétaire d’Etat H. Clinton a cautionné l’alliance avec les pétromonarchies (Saoudie et Qatar) pour détruire des Etats souverains en Irak, en Libye et en Syrie. Elle y a semé le chaos et la désolation. Mais cela ne suffisait pas. Elle a aussi touché les dividendes de cette compromission. Les monarques du Golfe qui abondent les caisses des djihadistes sont les mêmes que ceux qui versent des millions de dollars à la Fondation Clinton. Et c’est avec eux que Washington a signé les plus fabuleux contrats d’armement (80 milliards de dollars en dix ans). Difficile de faire mieux dans la compromission et la corruption. Daech et Hillary, même profil ! Danseuses pour les Saoud. Mais le pire, c’est qu’elle risque d’être élue.
In fine et de toute façon, la « guerre contre le terrorisme » n’a abattu aucun terrorisme, parce qu’il n’y avait aucun terrorisme à abattre. En revanche, elle a détruit des États, d’abord l’Afghanistan, puis l’Irak puis la Libye puis la Syrie et 10 autres sont dans le prochain programme …
Comprenne qui pourra et/ou qui voudra
Source :Arrêt sur info
http://arretsurinfo.ch/hillary-et-le-fbi-la-revolte-de-letat-profond/