Les critiques passées contre Georges W. Bush et Barak Obama ne sont pas restées sans suite. On se souvient de Junior: l’ouragan Katrina l’avait laissé figé; il n’était pas allé sur le terrain, n’avait pas montré d’empathie pour les sinistrés.
Obama avait aussi laissé passer l’occasion de soutenir rapidement les habitants du Texas et de Houston suite aux inondations massives de 2016. Les raisons:
« Le gouverneur avait aussi appuyé la décision de Barack Obama de ne pas venir plus tôt, expliquant qu’une visite présidentielle demandait de tels moyens de sécurité qu’elle aurait nécessité de réquisitionner des policiers encore occupés à aider les personnes sinistrées. »
Août 2016: les États-Unis étaient en effet en pleine campagne électorale. Hillary Clinton avait évoqué la même raison pour justifier son retard à rendre visite aux victimes des intempéries:
« Je me suis engagée à rendre visite aux populations affectées par ces inondations à un moment où la présence d’une équipe de campagne électorale ne perturbera pas l’action. »
Si Donald Trump n’a pas non plus rendu visite immédiatement aux sinistrés, il semble avoir réagi plus rapidement. Deux visites pour prendre le pouls de la région et s’afficher avec des habitants de Houston.
Et il a réussi à y modifier son image.
On le voit sur plusieurs clichés. Il prend des enfants dans ses bras, fait des selfies avec des victimes, s’implique. On le voit avec des blancs, des afros et des hispanos. Il leur porte à tous la même attention.
Il y a une part de spectacle bien sûr. Le président est en représentation. Mais pas plus qu’avec Hillary Clinton ou Barak Obama. Trump a fait le job qu’on attendait de lui et pour lequel les autres trainaient la patte.
Il sera dorénavant difficile pour ses adversaires de le traiter de raciste ou de suprémaciste. Les images contredisent ces attaques. Opportunisme de la part du président? Possiblement. Comme pour les autres. Ou simplement, conscience que c’est son rôle d’être sur place en cas de catastrophe.
Trump veut fermer la frontière du Mexique par un mur contre les illégaux – comme Obama, qui faisait ce mur sans trop le dire. Il veut reconduire les illégaux hors du pays – comme Obama le faisait, sans faire trop de bruit. Et en plus il s’affiche avec des compatriotes non-white.
C’est à y perdre son swahili!…
Commentaires
"Baby kissing" est un grand classique de la politique américaine. Il est plus rare de l'éviter que de s'y adonner. Etre vu et photographié avec des enfants ou des bébés est en principe très favorable pour votre image.
www.motherjones.com/.../politicians-kissing-babies-brief-history/
https://www.theatlantic.com/politics/...babies...politicians/243848/
Cela ne demande pas de grands efforts, alors que les décisions concernant les jeunes ou les enfants peuvent être difficiles à prendre.
Ainsi, juste après les visites au Texas, D. Trump a été obligé de décider au sujets des "dreamers" et tenir parole, puisqu'il a promis pendant sa campagne de mettre fin à un décret de B. Obama appelé DACA et qui permettait aux enfants et jeunes arrivés illégalement aux États-Unis avec leurs parents d'avoir un répit.
Quelques jours avant cette décision, Trump avait déclaré publiquement :"We love the dreamers."
Ce genre de déclarations brouille les messages dans un moment difficile.
Est-ce judicieux d'avoir des "séquences-émotion" ? En définitive, les dreamers sont peut-être aimés, mais ils sont lâchés.
https://www.letemps.ch/monde/2017/09/05/donald-trump-dreamers-ne-revent-plus