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Gaston y a l’téléfon qui son : masculin ou féminin?

La tentative de coup d’État culturel sur le langage devrait logiquement déclencher un autre mouvement: la masculinisation des mots exclusivement féminins, donc non-inclusifs. Cette anomalie langagière doit être dénoncée devant l’humanité toute entière, femmes et hommes inclus.

 

téléfon-04-nino.jpegProgrès

On pourrait traquer les traîtres à la cause des homms. Par exemple les mots masculins avec un e final devraient être corrigés. Ce e signifie en principe le féminin. Au masculin, homme deviendrait homm; fraternité au masculin donnerait fraternit. Du coup Homme avec le e final deviendrait le neutre!

Mais surtout il faut recréer un espace masculin pour des mots qui désignent des zêtres zumains. En particulier: la personne. Un homme ne devrait plus être une personne, mais un person. Comme on dit: un gascon, une gasconne, ou un con une conne, on devrait dire: un person, une personne.

En 1967 Nino Ferrer avait anticipé notre XXIe siècle abracadabrantesque avec sa chanson Le Téléfon. Superbe exemple d’une mise au masculin réussie! On dira donc, accordant le mot au sexe de son ou sa propriétaire: le téléphone de Chantal, et le téléfon de Gaston. Ce qui permettra de connaître immédiatement le sexe du possesseur de l’appareil. C’est un grand progrès social et intellectuel, non?

Une application immédiate de la masculinisation du mot personne? La voici. Je la suggère aux Anglais, qui souhaitent ne pas discriminer les personnes en transition sexuelle. Pour une seule personne.

 

 

téléfon-01.jpgEnceint

J’avais déjà averti du risque de créer des lois pour des personnes uniques. C’est en passe d’être fait. Le gouvernement anglais propose un amendement à un texte de l’ONU visant à protéger les femmes enceintes contre la peine de mort. Que veulent-ils, ces anglais?

Remplacer femme enceinte par personne enceinte. Cela éviterait de discriminer les personnes trans qui sont enceinte.

– Il y en a beaucoup par ici, demande la grenouille à grande bouche?

Pas beaucoup. À ce jour on n’en connaît qu’une: Hayden Cross (image 2). Une femme ayant transité vers une représentation d’elle-même en homme mais qui a gardé tous les attributs féminins: un vagin, des hormones, une génétique.

Ce qui lui a permis de devenir enceinte. La presse écrit enceint au masculin, ce qui est évidemment faux puisque l’adjectif enceinte n’existe qu’au féminin. Faux également puisque cette femme trans n’est pas véritablement un homme. Elle est restée femme. Jusqu’à preuve du contraire, seule une femme peut être une personne enceinte.

 

 

telefon-03-NayaRivera_Sorrycoverart.jpgGlee

Hayden Cross le déclare: elle souhaite devenir « le meilleur papa du monde ». Mais mais non. Elle sera au mieux une Maman, jamais un Papa.

Faut-il, pour une seule personne, changer le vocabulaire, pour ne pas offenser ni discriminer? Pour moi c’est non. Hayden Cross était une femme enceinte, pas une personne neutre. Elle est aujourd’hui une mère biologique qui se donne l’apparence d’un homme.

Les personnes transsexuelles montrent qu’il y a bien des différences fondamentales entre femmes et hommes, comme une essentialisation des sexes et donc des genres. Si ce n’était pas le cas elles n’auraient pas besoin d’adopter un autre look, un autre comportement, ni de faire modifier leur état civil ou leur prénom.

Mais ni l’apparence, ni les opérations, ni les hormones ne suffisent à modifier le sexe de naissance, qui reste génétiquement le même pour toute la vie.

Sur la question de la violence domestique il n’y a toutefois pas d’essentialisation. Une femme peut être un homme comme les autres. Et c’est bien une femme, la chanteuse et actrice Naya Rivera, de la série à succès Glee, qui a frappé son conjoint récemment et a été arrêtée pour violence conjugale. À la date de la journée contre la violence faite aux femmes (et pas aux hommes), ça fait désordre. Qui disait que la violence est masculine?

 

 

 

Catégories : Féminisme, Humour, Philosophie 4 commentaires

Commentaires

  • A moins que je me trompe, personne n'a proposé l'abandon de l'accord du participe passé, qui règlerait une partie du problème du choix entre masculin et féminin, n'aurait presque pas d'effet sur la prononciation et soulagerait les écoliers (et les profs correcteurs) d'un apprentissage et d'une tâche ingrate.
    Rien n'empêcherait d'ailleurs personne de continuer à prononcer la terminaison "-ie" dans "elle sont parti".
    L'accord des adjectifs pourrait d'ailleurs subir le même sort, avec le même résultat.
    Ce qu'il faut absolument éviter c'est d'introduire le bégaiement dans l'écriture et l'idée que le genre des substantifs correspond toujours au sexe de la personne désignée (on pourra toujours écrire "une vigie homme" ou "une vigie femme" si cela s'avère utile ou nécessaire).

  • Je suis contre la masculinisation des mots exclusivement féminins. «Merde» est un mot exclusivement féminin, qu'il le reste. Idem pour crotte, bouse, boue, ordure, pagaille, gabegie, anarchie, discorde, incohérence, débâcle, zizanie, vilenie, etc.

  • Pourquoi dit-on "il pleut" alors que c'est de la pluie qu'il s'agit?
    Une femme qui dit "il me semble" souffre-t-elle de confusion quant à son appartenance de genre, ou de sexe?

  • Caesar non supra grammaticos (César n’est pas au-dessus de la grammaire). C’est en ces termes qu’un empereur s’était fait reprendre par un cardinal au concile de Constance parce qu’il prétendait, en sa qualité d’empereur, pouvoir décider du genre d’un mot grec. Ce que n’a pas osé ou pu faire un empereur par le passé, aujourd’hui des gouvernements s’y précipitent avec une complaisance qui laisse rêveur… complaisance, il faut bien le dire, partagée par bon nombre de citoyens qui s’imaginent y voir un progrès contre les stéréotypes ! Nous sommes en pleine Novlangue. Orwell au secours !

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