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Résidence alternée : les caves se rebiffent

Après une timide avancée le projet de résidence alternée était en panne en France. Un nouveau projet déposé récemment a fait se rebiffer les membres du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes.

 

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La France adore les Hauts Conseils. Elle a créé plusieurs de ces sortes d’autorités morales supposées détenir une bonne parole. On pourrait espérer qu’une telle ambition soit mise au profit d’une analyse plutôt neutre.

Faut pas rêver. Déjà qu’en Suisse tout ce qui a trait à l’égalité femmes-hommes est sous domination féministe, alors en France je vous laisse imaginer. Les membres supposés être à l’avant-garde de la réflexion sociétale sont à peu près tous des afficionados des thèses féministes.

Leur réaction au nouveau projet de loi, proposé par le Modem, est significative de la mentalité archaïque qui prévaut dans cette officine. On a affaire à des caves. Outre le fait que presque tous les thèmes sont chevillés à la victimisation des femmes, ils recommandent cette fois de rejeter ce projet de loi.

Les raisons?

1. Les initiants sont de méchants masculinistes groupés en lobbies pour faire pression sur les politiques. Lobbies? Pressions? C’est l’hôpital qui se moque de la charité. Tous les groupes féministes se livrent à un lobbying effréné auprès des représentants politiques nationaux et européens. Leur principal groupe de pression s’intitule tout simplement: Lobby Européen des Femmes.

 

 

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2. Ce projet méprise les besoins fondamentaux des enfants. Selon le HCE « La plupart des spécialistes de l’enfance conviennent aujourd’hui que ce mode d’organisation de la vie de l’enfant, tout particulièrement lorsqu’il a moins de sept ans, est contraire à son besoin de sécurité et à la nécessité d’assurer la présence stable de sa figure d’attachement principale, le plus souvent sa mère. » Faux. Le très petit enfant assure son besoin de sécurité avec les deux parents à chaque fois que c’est possible.

3. L’enfant n’est pas une tâche domestique à partager. « Le HCE rappelle son attachement particulier en faveur d’un partage plus égalitaire des tâches domestiques. » Ici pointe à nouveau ce chantage déjà vu en Suisse: plus de doits pour les pères s’ils s’occupent davantage des activités domestiques. Les enfants sont en réalité bien mis en enjeu pour un autre objectif.

4. « Devons-nous rappeler que si la résidence des enfants est majoritairement fixée chez les mères, c’est parce que les pères ne la demandent pas ? » Argument malhonnête. On pourrait alors dire, dans le même esprit: pourquoi faire une nouvelle loi sur les violences conjugale puisque les hommes et les femmes victimes sont relativement peu nombreux à déposer plainte?

5. Ah ah, le salaud est violent. Forcément: c’est un homme. « Pour Danielle BOUSQUET, Présidente du HCE, « Ce texte est un véritable danger pour les femmes victimes de violences et leurs enfants, et dans le même temps une aubaine pour les agresseurs, pour lesquels la résidence alternée sera un moyen de maintenir l’emprise sur leur ex-conjointe par le biais des enfants. » 

 

 

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On rêve, là? Hélas non. Faut-il rappeler ici qu’en France et dans d’autres pays, la maltraitance infantile est causée de manière très marquée par les mères: 55% de cas, contre environ 30% de cas maltraités par le père. La mère serait donc plus dangereuse pour les enfants que le père.

La présidente du HCE reprend en outre la thèse la plus pourrie, déjà éructée en 2002 par Hélène de Palma, féministe radicale du sud de la France, et Martin Dufresne, homme rose canadien. Petit extrait:

« Plutôt que d’impliquer les pères dans le soin quotidien des enfants, la garde légale partagée augmente leur droit de regard et de contrôle sur les décisions du parent gardien (généralement la mère). Elle soumet alors la mère gardienne à de nouvelles pressions: l’obligation de donner accès au parent non gardien, une surveillance accrue du père et même des droits de visite pour un ex-conjoint violent. La garde légale partagée ouvre aussi la porte à une surveillance de la vie familiale par le tribunal, puisque le parent non gardien peut contester la performance du parent gardien. »

 

Dans les faits, le principe de résidence alternée des enfants est appliqué avec satisfaction depuis dix ans en Belgique. Extraits d’un article paru ce jour:

« Les recherches scientifiques montrent, depuis des années, que la résidence alternée maintient le bien-être et soutient le développement des enfants concernés, en leur permettant de garder un lien solide à leurs deux parents. Les recherches conduites par la professeure Malin Bergström et son équipe, en Suède, en sont un exemple. »

 

 

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Concernant la discontinuité que la résidence alternée induit chez l’enfant:

« Cet argument oublie que bien des enfants, même très jeunes, accompagnés par des adultes bienveillants, s’adaptent aux discontinuités quotidiennes lorsqu’ils sont gardés en journée du fait du travail des parents, ou en soirée, du fait des loisirs. En cas de séparation, quelle que soit la modalité de résidence, des alternances existent. »

L’article propose des liens vers d’autres études, comme une sur les effets négatifs de la séparation d’avec le père.

La résidence alternée comme principe de base permet des adaptations, par exemple si d’évidence un des parents est dans l’incapacité de prendre en charge ses enfants. Il semble aussi se dégager un petit consensus sur la possibilité de temporiser, soit de confier les enfants de moins de trois ans plutôt à la mère qu’au père.

Je suis en accord avec cette idée, pourvu que le père garde une présence suffisante auprès de ses enfants.

Des parents égaux envers leurs enfants est une situation profitable sur un autre point: les guerres parentales ne servent plus à grand chose. Les parents doivent privilégier réellement l’enfant et ne pas en faire un enjeu.

À ce propos je rappelle que la médiation en cas de divorce, largement utilisée par endroits, permet d’apaiser les problématiques parentales, au profit de l’enfant.

L’égalité réelle des parents en cas de divorce me paraît aussi fondamentale que l’égalité générale devant la loi. Elle permet un contre-pouvoir à la toute-puissance du parent gardien (homme ou femme) et contribue à ce que l’enfant se construise de manière plus naturelle et équilibrée, sans développer de loyauté toxique envers l’un ou l’autre de ses géniteurs.

 

 

 

Catégories : Divers, Féminisme 3 commentaires

Commentaires

  • Egalité entre hommes et femmes: difficile à atteindre. Jamais j'aimerais être égal à une femme, et égal à un (autre) homme non plus.
    Dans le premier cas, il me manque la prédisposition biologie, dans le deuxième il me manque l'envie; je préfère garder mon individualité.

    La langue français est réputée d'être riche, précise et diversifiée. Pourquoi un gouvernement utilise un tel raccourci pour exprimer ce qu'il veut vraiment dire dépasse mon entendement: Egalité des DROITS entre hommes et femmes. Egalité garantie par l'Etat dans la Constitution, je ne vois pas l'utilité d'un Haut Conseil, la Constitution est le plus haut contrat qui lie l'Etat à ses citoyens et qui engage l'Etat.
    Notons bien: juridiquement la Constitution, donc le droit à l'égalité, n'engage nullement les citoyens dans leurs rapports entre eux.

  • « Le HCE rappelle son attachement particulier en faveur d’un partage plus égalitaire des tâches domestiques.»
    Si deux personnes se lient de plein gré par un contrat de partenariat, les partenaires sont libres à organiser leur vie conjointe comme ils l'entendent, sans intervention extérieure, et surtout sans intervention d'un organisme qui ne fait pas partie du contrat.
    Si deux personnes se lient par contrat et n'arrivent pas à se mettre d'accord sur la répartition les tâches domestiques ou autres, ils peuvent à tout moment résilier leur contrat.

    PS. Comment le HCE pense-t-il résoudre le "problème" dans un couple du même sexe?

  • Bonjour,

    En lisant le titre et le début de votre billet je me suis dit: « Enfin une preuve concrète? » Je préconise de longue date de comparer les fiches de salaire. Les différences salariales sont principalement dues aux types de métiers et au volume d’heures travaillées par les hommes et les femmes. Ici c’est donc une situation intéressante.

    Toutefois j’aimerais aller plus loin que la mention de deux fiches. J’aimerais:

    comparer les libellés des fiches afin d’y découvrir d’éventuelles mentions justifiant ou non cette différence;
    étudier en détail les parcours et anciennetés des deux personnes, ainsi que leurs résultats, afin d’y déceler les éventuelles raisons de la différence;
    demander à l’employeur, le cas échéant, d’expliquer cette différence.

    Sur les 5-6% de différence globale restant après soustraction des éléments structurels (et non discriminants), il faut étudier s’ils sont fonction du sexe.

    Des différences de salaires peuvent aussi être consécutives au volume de travail. Mais pas seulement: l’envie d’un employeur de s’attacher les services d’un employé qu’il juge particulièrement intéressant pour son entreprise, peut l’amener à le payer non pas selon une échelle fixe mais en tenant compte que d’autres entreprises pourraient également vouloir se l’attacher. C’est dans la presse comme dans le sport: le vedettariat, s’il correspond à un mérite personnel ou à une image attractive pour le média, est mieux payé que l’anonymat.

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