En pleine affaire Benalla, et près quelques baisses sondagières, Emmanuel Macron reprend des points. Soit entre 2 et 5 % de bonnes opinions, selon le statut des sondés. Le dernier sondage a été réalisé du 26 au 28 juillet, avant l’intervention du président sur l’affaire.
Il semble que beaucoup de Français n’en fassent pas un fromage. En particulier les non-encartés: « …le chef de l’Etat et son Premier ministre progressent de 5 points auprès des Français interrogés qui n’expriment aucune préférence partisane. »
Des questions restent, et le jeune Emmanuel sait un peu plus aujourd’hui que rien ne lui sera passé. Surtout avec son parti-pris jupitérien du pouvoir (dont un des synonymes est absolu), et sa vision très verticale de l’autorité. Mais il n’y a pas de drame au sommet de l’État et les français ont d’autres priorités.
Depuis, Macron a pris la parole. Il a salué l’action d’Alexandre Benalla lors de la campagne, mais en déplorant au final une faute de la part de son ex-collaborateur. Il en assume la responsabilité.
Le Matin dimanche d’hier publie un billet du journaliste Christophe Passer sur Benalla. Je partage son point de vue (à une petite réserve près), dont voici quelques extraits:
« … l’un comme l’autre, Macron et Benalla, faisaient tout de même référence à des valeurs en forte baisse dans le monde du travail, par les temps facebookés et tweetés qui courent: la loyauté et la compassion. »
Et plus loin:
« …cette façon moderne, entre dureté à l’anglo-saxonne et hystérie sur smartphone, de ne jamais pardonner la moindre glissade de parcours, de vouloir sans répit s’acharner sur un fautif, sans jamais tenir compte de ses « états de service », de son histoire, de son ancienneté. ou des efforts et du travail fourni jusque là: cela me paraît participer de l’effet de meute particulièrement inhumain et fondamentalement imbécile dans lequel nous conduisent l’époque et ces réseaux visiblement de plus en plus asociaux. »
Ma réserve? Je crains que l’effet de meute ne soit pas inhumain, dans le sens où il resurgit régulièrement. L’Histoire montre que la meute, et le bouc émissaire qui lui sert d’aliment, sont très, trop humains.
L’homme est malheureusement très doué pour cet effet de meute.
Commentaires
Bis repetita placent : (du 24/07, et nous sommes le 30)
"Un déchaînement de haine contre Macron qui est une marque d'une des composantes principales de la société française. Ils n'ont jamais quitté l'esprit des massacres de septembre et de la Terreur. Il y a un commentateur qui parle de Macron et sa grand-mère, toujours maintenant. Pas sa mère, notez bien, et vu le niveau des commentaires de ce monsieur, il est lui-même très, très âgé. Brigitte est bien moins âgée que lui...
La foule hideuse des hyènes en colère se lâche. Cela rappelle la chemise du responsable RH d'Air France déchiquetée par les chacals de la CGT...
Douce France, pays de la Haine Pure. Ils ont eu Fillon pour des broutilles, ils vont avoir Macron et pourront se complaire dans leurs conflits sociaux et grèves perpétuelles. Grand Bien leur fasse, mais le premier qui parle de leur acheter des Rafale...
Écrit par : Géo | 24/07/2018
"Il semble que beaucoup de Français n’en fassent pas un fromage."
Parce qu'il faut croire ce que les sondages racontent? Le seul vrai sondage, ce sont les prochaines élections.
L'affaire, ce sont tous les passe-droits, le pouvoir absolu du monarque. Si on le fait descendre de son olympe, tant mieux.
Pas convaincu de l'angle de lecture Passerien.
Surtout par le deuxième paragraphe que vous citez.
" s’acharner sur un fautif, sans jamais tenir compte de ses « états de service », de son histoire, de son ancienneté. ou des efforts et du travail fourni jusque là"
Je ne vois absolument pas le lien avec l'affaire. L'Elysée aurait pu désamorcer toute l'histoire en communiquant convenablement dès le premier jour. Aussi cette affaire est moins intéressante par les faits qui la constitue que par la nature profonde de comportement qu'elle révèle et qui se résume à peu de mots: mensonges, arrogance et mépris.
Tout ceci se limiterait à quelques passes d'armes entre formations politiques, si en toiles de fond les mesures macroniennes tant vantées pour leur dynamismes donnaient quelques choses. Mais la réalité, ne lui en déplaise résiste toujours à Jupiter. Chômage , croissance, pas d'embellie alors que le pouvoir d'achat diminue.
Qui en est surpris ? puisqu'en fait il ne fait qu'appliquer la politique délirante des idéologues européens. Certes, il a redoré l'image d'autorité de la présidence mise à mal par son prédécesseur, mais attention qu'il ne finisse pas par glisser de la superbe jupiterienne à l'entêtement bravache d'un Ubu Roi.
"Mais la réalité, ne lui en déplaise résiste toujours à Jupiter. Chômage , croissance, pas d'embellie alors que le pouvoir d'achat diminue."
De un, il doit s'affronter à la résistance acharnée de l'obscurantisme syndicaliste,
Et donc, et en plus de toute façon, cela ne peut avoir des résultats si vite. Il n'est donc pas honnête intellectuellement de s'attendre à des résultats si peu de temps après son élection. Il faut lui laisser son mandat...
Quel choix de titre! Il me semble pourtant que Macron a mis fin à cette rumeur.
Pas convaincu non plus Géo,
L'application de la loi travail et la réforme du code du travail auraient dû infléchir rapidement les indicateurs de ce secteur.
En fait ce ne sont que des gesticulations (toujours demandées par Bruxelles) dans un environnement qui ne crée pas de croissance. Comment cela pourrait marcher ?
C'est la même politique mais en pire que faisait Hollande, avec un rythme plus alerte et de la brillance. Mais au fond en quoi le résultat pourrait être nouveau ?
Certes, à force d'attendre dans le fond marécageux du vallon, un facteur circonstanciel ne pourrait créer qu'un mieux et à ce moment vous direz vive macron et ses réformes.
Je suis effaré de voir cette confusion qui porte à croire que le style est plus important que le contenu.
Il faut lui laisser son mandat ... ouaip comme avec François et après ce temps perdu faudra voir à faire vraiment quelques chose.
Mère-Grand, oui le titre est... un jeu de mots.
Pas dans le sens de la rumeur, mais de "Passer (s'exprime) sur Benalla", ou "passer sur (l'affaire) Benalla", comme "passer à autre chose. Ce qui est aussi dans la conclusion de C. Passer."
Merci en tous cas d'avoir relevé la chose.
:-)
Un fait remarquable n'est pas vraiment relevé; contrairement à ce que dit C.Passer, ce ne sont pas les réseaux plus où moins sociaux qu'il faut incriminer, mais bel et bien un des journaux de références dans l'hexagone; "Le Monde" qui a livré l'affaire en pâture à l'opposition.
Et c'est bien ce ménage média- groupes d'oppositions tous confondus qui ont fait vivre cette affaire aussi longtemps.
Est-ce que le journal a imaginé une telle résonance à l'avance ? On peut en douter, mais c'est tout de même étrange de la part de ce journal qui a activement soutenu Macron lors de sa campagne.
Aoki@ Le Monde n'est plus un journal de référence pour rien du tout depuis longtemps. Vous semblez reprocher à Macron une politique hollandaise. Ce n'est pas mon analyse. Néanmoins, les résistances en France sont monstrueuses et vous ne semblez pas en tenir compte. Cette affaire Benalla, c'est de la poudre aux yeux venue des oppositions, toutes aussi minables les unes que les autres. A mon avis et jusqu'à preuve du contraire.
Géo,
Il me semble que vous dramatisez ces résistances
Le Président fonctionne par ordonnance, l'assemblée dispose de la majorité lrem et ne laisse aucune marge d'écoute de quelques amendements possible, l'opposition n'existe plus depuis un an !
Alors certes on peut reprocher aux oppositions de se jeter sur l'os à ronger que représente Benalla, mais il est difficile de leur reprocher "en même-temps de bloquer les réformes du pays car ils n'ont en fait aucun levier sauf celui de leurs avis.
La mobilisation d'automne de la CGT et des insoumis a fait flop. Certes les cheminots ont fait la grève deux trois mois, c'est ça cette résistance monstrueuse ?
Le monarque est maître de son parlement lrem, c'est une monarchie absolue de fait, car dans lrem, il n'y a que Macron ! Et il faudrait le plaindre de quelques critiques ?
Alors on parle beaucoup de la déclaration "type universitaire et académique" de M. Banalla:"Cette affaire n est pas une affaire d Etat mais une affaire d Eté".
D été, dit il Sieur Benalla?! Ou "des Thés" marocains puisque le Roi du Maroc invitent toute la crème de la classe politique française incluant les commanditaires de M. Macron qui l ont propulsé au poste du Président.
Je parle de "Thés morocains" car des palaces là bas sont offerts à ces leaders français (Leaders ou Dealers?) all inclusive, palaces donc, alcool, bonne nourriture au frais du Roi, nanas bien sûr et même des garçons, tant qu on y est! Suivez mon regard mais chacun aurait des enregistrements audio-vidéo....si jamais ..
Bien à Vous.
Charles 05
"Il me semble que vous dramatisez ces résistances" Il est vrai que j'écoute peut-être un peu trop les journalistes français, qui eux cherchent à les maximiser. Cela dit, je ne plains pas Macron. La question n'est pas là.
Bah, c'est un non-événement.
Un gamin un peu attardé qui veut jouer à l'agent de police et à qui les "avantages" de son poste sont montés à la tête. Il était salarié à l'Elysée? Ben oui. Il doit y en avoir des container un peu partout et dans toutes les branches de la société civile. Des vigiles qui jouent au petit chef avec le public, j'en ai rencontré des palanquées.
Quant au réseaux sociaux, qui donc prend encore en compte ce qui s'y passe, hors documentation sur la connerie (et la hargne) humaine?
PDO
Une chose est sure : une telle affaire n'aurait pas eu lieu en Suisse. Elle aurait été étouffée dans l'oeuf; la dénégation aurait été opérée par le pouvoir politique et les citoyens n'y auraient vu que dalle. Les dernières votations le démontrent encore une fois. La légendaire e discrétion peut cacher bien des choses peu louables, mesquinement et lâchement.
Saluons le courage civique des Français qui a provoqué une réel débat sur le (dys) fonctionnement de l'Etat et d'un abus de pouvoir par certain mythomane.
Je ne me fais aucun souci pour Macron, qui a inventé une nouvelle rhétorique du pouvoir. Il a raison de minimiser l'affaire d'autant qu'il en endosse l'entière responsabilité. Il ne s'est pas caché en niant tout d'un bloc, lâchement, et n'a pas flingué un collaborateur injustement comme on aurait pu s'attendre.
"Saluons le courage civique des Français qui a provoqué une réel débat" Voilà une vision quelque peu délirante de la réalité française. La vidéo a été diffusée pour des raisons de guerre des polices plutôt que par souci de démocratie. L'euphémisme "guerre des polices" a été inventé pour cacher ce qui est en fait une guerre des gangs à l'intérieur de l’État français. Il n'est question ici que de barbouzeries, de SAC et autres histoires de voyous infiltrés au coeur même de l’État.
Et vous avez raison sur ce point, cela n'existe pas en Suisse.
Aoki@ Je suppose que comme moi vous suivez C dans l'air, sur les motions de censure. Et vous aurez constaté comme moi qu'il n'est question que de bloquer les réformes constitutionnelles pour ce ramassis d'abrutis de droite ou de gauche qui forment l'"opposition" à Macron. Vraiment minable. Et d'abord avant tout pour l'image de la France, n'en déplaise à "Sissi"...
Moi, j'aimerais juste savoir sur qui il se défonçait le Benalla... était-ce juste un manifestant ou un fouteur de merde ?
Curieusement on ne sait pas grand-chose sur les gugus qui ont pris les beignes.
Pour moi, quiconque qui fout un pied dans le c... a un un fauteur de m. a parfaitement raison et mérite d'être salué; mais pas traîné dans la boue. Pounkte schlousse !
@Géo
Plus possible personnellement de suivre cette émission, surtout sur les sujets franco-français... Tout cela ronronne dans l'entre-soi, toujours les mêmes tronches, tous les invités à quelques exceptions, coassent dans le même marigot que les politiques, tous appartiennent au "microcosme" comme le disait R.Barre aux temps anciens et usent des mêmes codes. Beaucoup de reproches ont été adressés à Cavi, lui au moins savait rendre l'émission vivante.
A sauver : les jolies gambettes furtivement apercues de quelques jolies invitées, mais ce genre de remarque risque encore de me faire mal voir, carrément taxer d'affreux macho par la patrouille des femen à l'affût...
C'est pas l'amant de Macron !
@Pétard, c'était simplement un bedeau de passage, petit, car les Benalla ne s'en prennent qu'à plusieurs sur les plus fables, ce sont les moeurs de ceux qui par exemple sèment la terreur au nom du roi du Maroc !
Exactement la même attitude !
Pendant qu on parle de Benalla, Macron et Machin-truc, on ne parle plus d affaires plus percutantes comme la Complicité contre l Humanité: 12 millions d Euros versés à Daech par le Cimentier Lafarge-Holcim en Syrie!
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Il se peut que je sois hors sujet! Mais avec l affaire de Ms Benalla et de Macron, on ne parle nullement d autres sujets aussi cruciaux!
Néanmoins, je parle de Fabius, un "ami qui m est très cher"(je plaisante!) que j avais traité à maintes reprises d escroc.
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M. Laurent Fabius, l'ancien ministre des Affaires étrangères a été entendu comme témoin dans l'enquête sur les soupçons de financement de groupes terroristes, dont Daesh, en Syrie, qui visent le groupe Lafarge. Il assure ne pas avoir été au courant de ces activités.
Entendu le 20 juillet 2018 comme témoin dans l'enquête sur les soupçons de financement du terrorisme qui visent le cimentier Lafarge en Syrie, Laurent Fabius a assuré ne pas avoir été informé des activités de l'entreprise.
C'est ce 30 juillet que le journal Le Monde révèle l'information, confirmée par l'AFP.
Le ministre des Affaires étrangères de 2012 à 2016, et actuel président du Conseil constitutionnel a affirmé qu'«aucun élément d'information» ne lui était parvenu concernant le maintien en Syrie de l'entreprise au prix de présumés arrangements financiers avec des groupes armés dont l'organisation terroriste Daesh.
«Si la question est de déterminer si je savais ou non qu'il y avait une usine Lafarge en Syrie, je n'ai pas de souvenir précis», a déclaré l’ex-chef de la diplomatie française lors de cette audition. Avant de marteler : «Je n'ai jamais été saisi d'une question concernant Lafarge, je suis catégorique.»
Depuis la plainte déposée par Bercy fin 2016, dans le cadre de l'interdiction d'acheter du pétrole en Syrie, l’entreprise Lafarge a été accusée de vouloir saboter des preuves exploitables dans le cadre de l'enquête. Ainsi, le 12 décembre 2017, l'association Sherpa, qui avait également déposé plainte contre le groupe, affirmait que «des ordinateurs [avaie]nt été passés à l'eau de javel pour empêcher la justice de travailler».
«Est-ce à dire qu'en France, un ministre des Affaires étrangères est volontairement tenu dans l'ignorance de questions aussi cruciales que le maintien d'une entreprise française dans un pays en guerre et en proie au terrorisme qui n'aura d'autre choix que de financer Daesh pour maintenir son activité ?», a réagi auprès de l'AFP l'avocate de l'ONG, Marie Dosé.
Lafarge est soupçonée d'avoir versé entre 2011 et 2015 plus de 12 millions d'euros à des groupes armés en Syrie, dont Daesh, afin de continuer à faire tourner sa cimenterie de Jalabiya dans le nord du pays malgré la guerre.