Ce samedi matin deux sites météo annonçaient la température à Genève à 08 heures. L’un indiquait 8°, l’autre 8,6°. C’est beaucoup: six dixièmes de différence sont équivalents à soixante années de réchauffement au rythme d’avant 2000.
Pourtant la station météo de Genève est à l’aéroport de Cointrin (image 6 en fin de billet). Les sites s’y réfèrent. Comment peut-on annoncer deux chiffres différents à partir de la même source? Mystère.
Les chercheurs qui étudient le climat savent qu’ils ne peuvent avoir confiance en toutes les stations au sol. On l’apprend entre autres dans un article relatant le ralentissement des vents (grâce aux forêts) dans l’hémisphère nord:
« Les chercheurs ont examiné les données de 5 000 stations météorologiques situées dans les zones tempérées de l’hémisphère Nord. Un contrôle qualité leur a permis de n’en sélectionner que 822 ayant fourni des données continues et fiables. »
Seules 822 stations sur 5’000 fournissent des données continues et fiables, soit à peine plus de 16%. Cela signifie qu’en dehors d’études spécifiques et sélectives comme celle-ci, les données sur les températures mondiales proviennent pour partie de stations météo à la fiabilité discutable. Moins il y a de stations fiables, moins le maillage mondial est serré, et moins il y a de précision dans les résultats.
Les stations météo recueillent les informations atmosphériques à intervalles rapprochés. Elles sont influencées par leurs emplacements précis.
Sur cette implantation l’administration météorologique américaine (NOAA) a édicté en 2002 des règles standardisées. D’une part sur la technologie des stations:
« Les capteurs sont placés sur la tour des instruments à 1,5 mètre au-dessus de la surface du sol: trois capteurs de température, protégés par des écrans anti-radiations solaires, un anémomètre (vitesse du vent), un pyranomètre (énergie solaire) et un thermomètre infrarouge (IR) ».
D’autre part sur leur localisation. Cinq classes de sites d’implantation sont catalogués, en fonction de la végétation et de la topographie particulière du lieu. La classe 1 est la meilleure (images 1 et 2). La marge d’erreur dans les relevés de températures est au maximum de 1 degré:
« Classe 1 (CRN1) - Terrain plat et horizontal entouré d'une surface dégagée avec une pente inférieure à 1/3 (<19deg). Couverture végétale herbacée / végétale basse <10 centimètres de haut. Capteurs situés à au moins 100 mètres de surfaces de chauffage artificielles ou réfléchissantes, telles que des bâtiments, des surfaces en béton et des parcs de stationnement. Loin des grandes étendues d’eau, sauf si elles sont représentatives de la région et situées à au moins 100 mètres. Pas d'ombrage lorsque l'élévation du soleil est> 3 degrés. »
En comparaison (image 3) les classes 4 et 5 affichent une marge d’erreur de 2° à 5°. 64% des stations US sont dans des sites de classe 4, soit avec environ 2° d’erreur:
« Classe 4 (CRN4) (erreur> = 2C) - Sources de chauffage artificielles <10 mètres.
Classe 5 (CRN5) (erreur> = 5C) - Capteur de température situé à côté / au-dessus d’une source de chauffage artificielle, telle qu’un bâtiment, une toiture, un parking ou une surface en béton. »
Toujours selon la NOAA:
« Le paysage environnant local le plus souhaitable est un espace ouvert relativement grand et plat avec végétation locale afin que la vue du ciel ne soit pas obstruée dans toutes les directions, sauf au bas angles d’altitude au-dessus de l’horizon. La zone occupée par un site d’instrument individuel est typiquement environ 18 mètres ◊ 18 mètres. »
Le caisson à instrument doit être peint en blanc dans une peinture neutre (pas de latex).
Enfin le site d’implantation doit rester en l’état au moins un siècle, sans changement notable dans l’environnement ni constructions humaines prévisibles. Au XXe siècle on a vu non seulement la technologie des stations évoluer considérablement, mais leur site d’implantation s’est souvent transformé en zone urbaine ou péri-urbaine. Avec une modification à la hausse de la température locale.
Un spécialiste météo américain, Anthony Watts, a montré que nombre des stations de relevés ne sont pas conformes. L’image 4 présente une station au Zimbabwe, dans la vallée du Zambèze. C’est là qu’une étude aurait trouvé un lien entre augmentation de température et diminution des populations de mouches tsé-tsé, cause de la maladie du sommeil.
On pourrait s’en réjouir. Le réchauffement de bons aspects généralement passés sous silence par les tenants de l’idéologie apocalyptique.
« Le modèle suggère que l’augmentation de la température pourrait expliquer l’effondrement observé de l’abondance des glossines et constitue une première étape pour lier la température au risque de trypanosomose. »
Cependant les données proviennent… d’une seule station de Rekomitjie au Mana Pool National Park (image 4). Une seule station, c’est peu, surtout quand son emplacement laisse place à une forte marge d’erreur.
Il ne remplit pas les conditions de la classe 1: pas de végétation basse au sol, caisson des instruments placé trop bas, obstacles à la circulation d’air à moins de 100 mètres (bâtiments), structure en métal qui emmagasine la chaleur et la restitue la nuit.
L’étude a pourtant été acceptée et publiée dans une revue à relecture, alors que les données sont issues de la seule station de la région, une station de classe 5, la moins fiable. Selon Anthony Watts une relecture plus attentive aurait dû conduire à un refus de publication.
Antony Watts tient le blog climatique Watts Up With That? Il est l’auteur d’un rapport sur les stations météo aux États-Unis. Il montre en image des emplacements qui ne présentent plus de fiabilité, comme en image 3.
La température moyenne de la basse troposphère (les premières centaines de mètres au-dessus du sol) est donc difficile à établir. En cause: les emplacements, la technologie utilisée, les mutations matérielles au XXe siècle, les mailles vides du réseau des stations, l’évolution du paysage et de l’urbanisation, et l’influence des micro-climats.
La notion même de moyenne, ou de résultante globale, est trompeuse. Elle mène à penser que le réchauffement est uniforme et donc d’autant plus menaçant. Or cette résultante est en réalité le fruit de situations et de réalités très multiples.
Cette température moyenne est une des raisons pour laquelle le grand public a fini par croire au catastrophisme alors pourtant qu’il n’en constate pas les effets.
Commentaires
Je considère tous les climatosceptiques comme des irresponsables qui profitent d'un manque de données et d'un flou artistique pour suggérer que tout va bien dans le meilleur des mondes. Ils se profilent comme des scientifiques obtus et se basent sur des études pour le moins controversées.
J'encourage toutes les bonnes volontés à visionner la dernière série sur Netflix, et le site "ourplanet.com" pour comprendre à quel point l'homme, le prédateur suprême de notre écosystème, possède le pouvoir presque divin de participer au renouvellement ou au déclin et à la fin de l'aventure. Du moins pour notre espèce. Car les autres semblent fonctionner plus intuitivement et ont une capacité de résilience dont nous pourrions nous inspirer.
Pas faux, déjà ils se trompent à une semaine près avec leur ronflant « supercalculateur à 5 Petaflops » (ça m’en bouche un coin, ce mot) alors d’ici là qu’ils sachent la température dans 100 ans ;), Greta va devoir se déguiser en épouvantail zombie pour vous ficher la frousse ;)
Du discours général actuel sur la nature, je comprends que l'homme est un prédateur nuisible qui court à sa perte. Je ne comprends donc pas pourquoi les catastrophistes et écologistes demandent un changement : ne rien faire est le moyen le plus rapide pour que l'homme disparaisse et que la belle nature ne soit plus agressée.