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Foot : quand les championnes du monde perdaient contre des garçons de moins de 15 ans

Comment l’équipe championne du monde en 2015 a-t-elle pu perdre 2-5 en 2017, contre la section masculine des -15 ans (U15) de Dallas? Cet épisode s’ajoute à une défaite 0-7 de l’équipe nationale d’Australie, en 2016, face aux garçons de moins de 15 ans de Newcastel en Angleterre.

 

foot,mondial féminin,Ces deux défaites sont régulièrement évoquées quand on parle de foot féminin. Elles seraient l’illustration de la grande faiblesse et du « pitoyable » niveau des équipes féminines.

J’ai trouvé différents commentaires et arguments qui montrent que ce n’est pas si simple. Ainsi dans Libération d’hier un article nuance et met en cause cette interprétation.

« À l’époque, déjà, ces défaites avaient été relevées – notamment de la part des tabloïds anglais. Il ne s’agissait pourtant pas de matchs officiels, comme l’avait relevé le site spécialisé 90min, qui parlait de «match d’entraînement», n’ayant donc qu’une valeur relative. »

Idem pour les Australiennes. Selon leur entraîneur: « À ce stade de leur préparation, les joueuses n’étaient pas en mesure de jouer des matchs normaux, elles étaient un peu rouillées. »


Nicole Abar est une ancienne des Bleues. Elle est ensuite devenue entraîneure et responsable technique des féminines de Toulouse. Son analyse est intéressante:

« Les équipes de haut niveau ont besoin de se confronter à une opposition qui les mette en difficulté. Les garçons sont beaucoup plus vifs, vont beaucoup plus vite, obligeant les filles à anticiper, à accélérer le jeu. »

foot,mondial féminin,Elle ajoute :

« Elles travaillent aussi leur qualité technique. Face à une fille, vous faites un contrôle approximatif, il n’est pas sûr que vous perdiez le ballon. Face à un garçon, vous allez perdre le ballon. L’idée, c’est d’aller recherche de l’ultraperformance et de la mise sous pression à tous les niveaux, dans la prise d’information, la rapidité d’exécution et la qualité technique. Leur permettre d’organiser une stratégie collective différente que face à une équipe féminine qu’on pourrait dominer. »

Ces rencontres n’ont donc pas de valeur de test et participent plutôt à une des phases de l’entraînement des joueuses. Nicole Abar reconnaît les différences entre les filles et les garçons, en précisant son diagnostic:

« Le foot féminin n’a pas encore suffisamment d’équipes de très haut niveau à proximité. Si Lyon, en France, veut faire un match de très haut niveau, il y a le PSG, Paris FC ou Montpellier. Mais c’est tout. Quand j’entraînais Toulouse, seule équipe de D1 de la région, quand j’avais des trous dans mon championnat, je trouvais des clubs à proximité et je faisais des matchs contre les garçons. Les gamins adoraient ça. »


Les différences morphologiques jouent un rôle dans les différences de performances. C’est sensible dans les sports avec gros engagement physique: foot, marathon, etc. Ça l’est moins dans l’équitation ou le golf, par exemple.

Il est donc légitime de se mesurer à ses pairs. Il n’y a d’ailleurs pas de championnat ni d’équipe mixtes en foot, à ma connaissance. Néanmoins si de telles rencontres mixtes sont organisées, elles n’ont en l’état pas valeur de mesure comparative ni de test. Elles ne font pas partie d’un programme officiel de compétitions. C’est seulement une forme particulière d’entraînement.

 

 

 

Catégories : sport 6 commentaires

Commentaires

  • Il me semble que la voile soit également un sport où la mixité ne défavorise pas les femmes. Sur un bateau, la force physique est moins nécessaire qu'autrefois. Je ne suis pas un spécialiste, mais je pense aussi que le ski permet aux femmes de se mesurer aux hommes à égalité. Je dirais même qu'elles sont un peu avantagées par leur morphologie car elles possèdent un bassin plus large qui leur donne un centre de gravité plus bas et donc une plus forte stabilité sur les skis.
    Toujours est-il que les sexes, en général, ne sont pas égaux dans les compétitions sportives. Le Mondial féminin ne révèle pas une égalité sexuelle mais plutôt une égalité dans la visibilité. C'était le but recherché par les médias qui en ont fait des tonnes. Mais l'engouement du public féminin sera-t-il au rendez-vous aussi longtemps que les hommes pour le foot masculin ? J'ai bien peur que non...

  • Un long texte qui ne convaincra personne ayant fait plus de 2 heures de sport dans sa vie.

    Aucune équipe masculine de deuxième division;
    même sortant d'une trève;
    même en phase de préparation;
    *même* rouillée,
    ne perdrait face à une équipe de jeune ados.
    Et en imaginant que, contre toutes attentes, cela se produise, il serait juste que soit remis en question leur niveau réel.

    Expliquer que des adultes perdent (lourdement) contre de jeunes ados parce qu'ils n'étaient "pas prêts", indépendamment de leur sexe, est un peu ridicule...

  • Je n'ai rien contre le sport féminin. Les femmes ont le droit de pratiquer le sport qu'elles veulent. Ce qui m'agace un peu c'est l'idéologie qui se cache derrière et qui a pour but de nier les genres. Les hommes sont plus rapides, vifs et agressifs. Il est illusoire de montrer en exemple d'égalitarisme le foot féminin. D'ailleurs n'importe quel spectateur s’aperçoit rapidement du manque de technique et tactique des équipes féminines. Cette coupe du monde est du niveau de la 3è ligue cantonale. Au tennis idem, la n°1 féminine ne serait même pas dans le top 100 des hommes.

    Dans les années 90 les filles voulaient devenir mannequin, maintenant elles veulent devenir joueuses de foot. Le monde se masculinise, car je ne vois pas des nuées d'hommes se presser dans les cours d'aérobiques.

    Je me suis d'ailleurs, un jour, retrouvé dans un cours d'aquagym entouré de femmes. Suivant les consignes du prof, je faisais des mouvement trop raides.... donc beaucoup de vagues. Cela en était assez ridicule. Après coup, je me suis dit que l'exécution de mes mouvement étaient surtout influencé par ma morphologie d'homme et mes habitudes sportives plus basées sur la force et la vitesse... non pas sur la souplesse.

  • @ Jean:

    Pour l'Australie l'explication me laisse aussi sur ma faim.

    Par contre l'ancienne joueuse des Bleues fait le constat lucide des différences entre les filles et les garçons. Elle veut s'y confronter pour apprendre à être plus performantes.

    On verra sur le long terme si cela marche, si c'est possible. On verra aussi si ce foot trouve un assez vaste public pour prendre racine autant que le foot masculin. Personnellement je n'en suis pas sûr.

    Je regarde quelques matches (enfin, des bouts, je ne tiens pas une heure et demie en continu devant le foot). Les américaines sont bien. Je ne cherche pas si elles sont "comme les hommes", je regarde si j'y trouve un intérêt durable. J'ai vu par le passé de beaux matches, avec l'OL féminin.

    Je suis en accord avec la médiatisation. Mais il y aura des ajustements, selon l'audience réelle du foot féminin.

  • @ Riro,

    Je suis d'accord avec vous: "...manque de technique et tactique des équipes féminines".

    L'aspect force et rapidité du foot demeure, même si l'on joue moins frontalement chez les femmes. Pour cela le foot masculin reste attractif chez un public qui aime les performances.

    J'ai l'impression qu'en voulant nier les genres on les revitalise. Sans quoi il n'y aurait pas deux coupes du monde mais une seule avec des équipes mixtes.

    Sociologiquement les hommes ont fait un long chemin pour arriver à être à leur niveau de revenus, de popularité, d'aura. Dans de nombreux pays le foot a été et est encore une longue marche du "petit homme", du pauvre, vers l'Eldorado, ou au moins vers un certain statut. Où est le besoin sociologique dans le foot féminin? Pas très apparent. Le féminisme ne suffit pas à en faire des héroïnes. D'ailleurs les françaises ne vont pas sur ce terrain.

  • Je me demande s'il est utile et intéressant de comparer hommes et femmes, lorsqu'il s'agit de performances physiques
    On connaît le résultat d'avance. Les filles ont bien sûr une petite chance, car aucun match n'est totalement prévisible.
    Les footballeurs de 15 ans sont très toniques et compétitifs. Peut- être serait- il intéressant de leur opposer des filles du même âge ?

    Un ou deux matches isolés ne signifient pas grand chose. Imaginez si les ados- garçons avaient perdu ledit match ? On en aurait tiré des conclusions trop hâtives, dans l'autre sens.

    L'idée de s'améliorer en se confrontant à plus performant que soi est une bonne démarche, surtout si c'est filmé. Même s'il est pénible de se voir dans une situation d' échec, je crois que toutes les équipes, comme les sportifs individuels, travaillent avec la vidéo.

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