Sandrine Salerno a très justement proposé une fan zone pour les quatre derniers matches de la Coupe du monde féminine. On se demande seulement pourquoi elle s’est réveillée si tard: une semaine après le début.
N’avait-elle pas remarqué ces joueuses si visibles? Les filles ne l’intéressent-elles que selon le bénéfice politique à en retirer? Je pose la question après avoir entendu quelques mots de la Conseillère administrative de la ville de Genève sur la RTS. Elle fait de cette mondiale féminine un enjeu pour l’égalité.
Ouaip. Elle vient comme la pluie après l’orage. Parce que si l’égalité entre les sexes n’était pas déjà ancrée dans nos sociétés il n’y aurait tout simplement pas de clubs de filles, de programmes d’entraînement pour elles, d’équipes féminines, de staff dédié, et pas de Coupe du monde 2019.
La ville également a livré un clip de promotion mêlant la fan zone et l’égalité (en fin de billet). C’est certainement sympa d’avoir pris des images des jeunes filles du Servette FC Chênois. Bonne idée de profiter de l’événement pour valoriser des amatrices. Mais pourquoi aucune image de joueuse de classe mondiale? Ou des précédentes coupes du monde féminine?
Ce clip, visiblement réalisé à la va-vite et publié sur la chaîne youtube de la Ville de Genève seulement le 1er juillet, est bon marché et tristement politique. On doit aller voir le foot féminin comme le masculin: par plaisir, pas par correctitude idéologique ou vaguement morale – ou grossièrement revancharde. C’est ça la vraie égalité dans ce domaine: le plaisir.
Si cette coupe ne génère pas le même enthousiasme que celle des garçons c’est comme ça. 750 spectateurs-z’et-trices sur la fan zone c’est très peu (contre 10’000 à 15’000 pour le mondial des garçons en 2018). Presque un bide. Mais c’est déjà ça. Pour le moment. Aux filles de faire leurs preuves sur la durée.
On a fait un procès d’intention à Finkielkraut, qui déclarait ne pas aimer le foot féminin. Où est le problème? On peut encore aimer ou ne pas aimer ce que l’on veut. Toutes les femmes aiment-elles le foot masculin? Non.
Rappelons-nous, avant de perdre définitivement la mémoire: il fut un temps où le foot alimentait des stéréotypes très dénigrants sur les hommes. Les joueurs de foot étaient les derniers dans la course au QI. Riches, beaux et bêtes. Des bimbos au masculin.
Quant aux fans avachis sur canapé, distillant quelques sursauts braillards et puant la bière et l’urine, on comprenait qu’ils soient cocus.
Madame Salerno avait déjà fait un flop avec la journée du skate parc exclusivement réservé aux filles. Elle fait à nouveau un flop relatif par manque d’anticipation. Mais peu importe. Elle prépare les prochains bataillons de jeunes victimes, qui deviendront le bras armé de la guerre froide des sexes.
On ne devrait pas regarder les matchs féminins parce que ce sont des filles. C’est une forme de sexisme. Le fait d’être une fille (donc supposément discriminée) ne donne pas de passe-droit.
Bref, malgré la malodorante politisation, madame Salerno a bien fait. Même si elle s’y est prise un peu tard…
Autre politisation détestable: deux joueuses de l’équipe des USA ont déclaré ne pas vouloir se rendre à la Maison-Blanche en cas de victoire. Alex Morgan a annoncé son boycott pour désaccord d’avec les valeurs soutenues par l’administration Trump. Megan Rapinoe la soutient (image 3). Celle-ci est acquise à la cause LGBT et l’une des cinq joueuses homosexuelles de la sélection américaine. Cette politisation n’est donc pas étonnante.
J’ai compris le message: la finale sera une sorte de meeting politique sur fond implicite de détestation du mâle blanc de plus de 50 ans. Je ne regarderai pas. Elles doivent leur succès au système américain, à l’argent de tous les contribuables, au soutien de spectateurs-z’et-trices de tous bords politiques. Elles représentent leur nation à l’étranger et elles conchient publiquement leur personnel politique! Fired! comme dirait le Donald.
On accuse Trump de diviser l’Amérique. Or les « progressistes » démocrates ne cessent de le faire eux-mêmes. J’étais bien disposé envers cette Coupe parce que j’ai déjà pris du plaisir aux matches de l’OL féminine, entre autres, et je n’ai aucun problème avec les femmes de foot. Mais là, désolé pour vous les filles, ces échos de revanche sur les hommes et/ou contre Trump, ce n’est plus du sport.
J’ai la nausée de vos politisations. Je ne partage pas les attitudes sectaires, excluantes et enragées qu’une supposée égalité ou une prétendue supériorité morale justifieraient.
Alors, renvoi d’ascenseur: je boycotte la fin du tournoi. Je cesse de regarder et de commenter cette Mondiale. Comme aucune femme ne la commente sur les blogs on peut supposer qu’elles s’en fichent encore plus que Finkielkraut. Ma chronique sur le sujet ne manquera donc à personne.
La Coupe du monde féminine avait bien commencé. Elle tourne au bullshit à cause de quelques-unes. Vivement lundi.
Clip promotionnel de la fan zone de la Coupe du monde féminine, selon par la Ville de Genève:
Commentaires
Je ne peux pas être d'accord sur la dernière partie de votre billet.
Trump n'est pas le seul parmi les chefs d'états actuels à être un personnage répugnant.. Mais il faut reconnaître tout de même qu'il est un digne représentant de ce qui se fait de pire, tant sur le plan humain, culturel ou égotique.
Partant du point de vue que les joueuses américaines puissent être invitées à la Maison Blanche, tout le monde comprend bien que ce n'est pas pour honorer l'équipe nationale. C'est juste pour valoriser le président lequel est en pmleine campagne électorale. Et je comprends parfaitement que l'on puisse ne pas vouloir participer à la mascarade. Ni cautionner par sa présence.
Et exprimer son désaccord. Il y a eu bien d'autres antécédents dans le monde du sport. et avec le recul, on ne peut qu'adhérer et admirer. Car parfois le prix à payer est très cher, certains athlètes se voyant purent et simplement boycotter dans le cadre de leur métier.
C'est un droit de tout un chacun de refuser l'amalgame. Et d'exprimer son opposition. Ce n'est pas nouveau et c'est un engagement (ou désengagement) dont la décision appartient à tout un chacun.
.
Je n'irais pas non plus. Mais pour moi, c'est moins risqué, je ne risque pas d'être invité.
PDO
Politique et sport ... féminin ou masculin : femmes et hommes politiques se sentent soudainement concernées/concernés !
On se demande bien pourquoi ... les - élections - fédérales en automne peut-être ... ou les futures cantonales ...
PDO:
J'aurais probablement été d'accord avec ce mode de revendication par le passé. Mais je ne pense plus pareil. Recevoir à la Maison-Blanche, ou à l'Élysée, ou au Kremlin, est une forme de reconnaissance de la nation envers celles ou ceux qui l'ont représentée avec succès.
C'est court, mais c'est un rituel important depuis toujours.
Oui mais c'est Trump et l'élection de 2016 n'est toujours pas digérée. Il faut donc lui ôter toute légitimité. Mais Trump n'a pas envahi le Mexique, n'a pas écrit Mein Kampf, n'est pas fasciste et semble faire bouger des lignes. Le reste est le spectacle dont tout le monde est friand et complice. Trump en joue. Je veux voir Trump sur le plan politique et non sur l'affect.
Je pense qu'honorer l'invitation d'un président est un respect à la fois du maillot national, des institutions, du public et du pays qui leur a permis d'être là où elles sont. Tout le pays..
On peut voir aussi la récupération politique, ce ne serait pas nouveau. L'image des gagnants rejaillit un peu sur l'élu de référence. Si on doit ne serrer la main qu'aux politiciens qui nous semblent corrects, on divise et on morcèle.
Je vois dans cette provocation des deux joueuses une manière de valoriser leur propre image. Après tout, indirectement elles sont aussi en campagne.
En clair, on abandonne son libre arbitre quant 12 ( 11? 20? 9? aucune idée de combien de gens il y a dans une équipe de foot) en échange d'un salaire? On reste un individu, une fois qu'on a partagé quoi ( 60? 90? 120 minutes, Je ne sais pas non plus)? Je pense que les efforts personnels pour arriver à ce niveau, et ceux nécessaires à s'impliquer dans une équipe dont on n'aime pas au moins 50% des coreligionnaires, c'est une statistique optimiste) garantissent au moins sa propre intégrité morale, et si elle n'est pas compatible avec un personnage détesté, doit donner droit à dire "not in my name".
Quant à bouger les lignes, à part contraindre le Mexique à signer et appliquer un accord concernant l'immigration sous la contrainte, il a réussi quoi?
Rien avec la chine, Rien avec la Russie, Rien avec l'Europe, Rien avec le Canada: à ce jour. A part les "intentions" et les mots, il n'y a pas l'ombre d'une signature effective. La Corée du Nord c'est une franche rigolade, le Japon est trop malin et louvoie de manière très convaincante, et l'Iran, lui tient tête au point qu'il est obligé de prétendre que la suspension d'un bombardement est une mesure personnelle et humanitaire. Le tout après 3 ans de règne.
Wow.
PDO
Joli bilan.
On peut aussi le voir autrement. C'est leur job. Fait-on de la politique au travail? Je ne crois pas. Qu'elle tweete ce qu'elle veut en dehors, ici c'est un tournoi. Je pense qu'on doit distinguer les choses.
Un tel comportement amène de la confusion, à mon avis. Mais il sert à alimenter la tension. Même des démocrates bien trempés critiquent de plus en plus ce genre de comportement, qui est improductif, purement réactif, ne prend pas en compte ce que signifie l'élection de Trump, qui est intolérant (l'intégrité a bon dos parfois) et qui ne peut devenir un programme électoral. Enfin sauf pour la gauche radicale.
Je ne continue pas sur Trump. En fait il n'est pas l'objet.
Madame $alerno a fait de la cause féministe le projet politique de sa vie. Grand bien lui fasse. Malheureusement, en typique idéologue, ses excès, notamment avec ses ukases concernant l'usage du français, elle s'est prêtée au ridicule que suscitent généralement les entreprises qui préfèrent le fanatisme au rationnel.
Bonjour,
Ouf, déjà 5 topics sur le foot, si y en a plus dorénavant, c'est tant mieux, même en y ajoutant une louche de féminisme et de politique, c' est barbant .
Frieda en a marre du foot ? Parlons sport populaire...Comme moi, vous n'avez certainement pas raté le premier encierro de las San Fermines ce matin à 8h pétantes* et je pèse mes mots.
La télévision espagnole couvre l'événement depuis longtemps et le fait très bien. L'encierro, en fait, est une coutume espagnole qui consiste à lâcher des taureaux dans la foule et compter les morts et les blessés après...
Alors le reportage de la TVE démarre sur un gros plan sur l'entrée des urgences et se balade ensuite dans les rues. Depuis des années que je ne manque pas ces moments, il y a toujours des plans sur des minettes qui paraissent se préparer à courir.
Or, vous pouvez faire les efforts que vous voulez, vous ne les verrez jamais le faire le moment venu.
Comme c'est curieux.
* Sur Swisscom TV, canal 38
Je n'ai pas Swisscom TV. J'ai regardé un résumé sur un média espagnol (pas vu les urgences, tant pis)..
Votre description est assez réaliste... :-)
J'ai scruté de près et j'ai quand-même vu deux femmes dont l'une courait contre les taureaux, avant de tomber. Mais en effet ce sont essentiellement des garçons ou des hommes qui courent.
les femmes sont programmées pour ne pas prendre de risque.
https://www.tcmedialivres.com/p/17/c/12/l/533/le-sexe-fort-nest-pas-celui-quon-croit
extrait, page 259, 260, 261.
Pourquoi les hommes prennent-ils des risques?
Qu'est-ce qui pousse certains hommes à s'aventurer dans des exploits imprudents, des paris aléatoires et des métiers physi-quement dangereux, et d'autres à dépenser un temps fou et toute leur énergie mentale à se hisser au sommet de leur disci¬pline, souvent au détriment de leur santé et à l'exclusion de tout le reste? Deux explications sont possibles. La première tient d'une théorie de l'évolution rêvée au début des années 1970 par le biologiste et ex-militant radical Robert Trivers. En 1972, alors jeune professeur à Harvard, Trivers a publié un article qui cherchait à clarifier une énigme de Darwin. Dans sa théorie de la sélection naturelle, ce dernier supposait que mâles et femel¬les choisissaient leurs partenaires d'accouplement et que la survie de leur progéniture était déterminée par l'interaction des caractéristiques propres à chaque partenaire et par l'environ¬nement ambiant. À l'époque, les biologistes avaient observé que les mâles se battaient férocement entre eux pour les femel¬les - parfois jusqu'à la mort -, et que les femelles choisis¬saient certains mâles plutôt que d'autres28. Mais il manquait un élément important. Sur quoi se fondait, exactement, le choix des femelles ?
Voici l'idée qu'avança Trivers, alors âgé de 29 ans : il fallait inclure dans l'équation non seulement les traits génétiques et l'environnement hôte, mais aussi l'investissement relatif de chaque partenaire dans la survie des petits. Cet investissement comprendrait l'apport métabolique - la production du sperme et de l'ovule - ainsi que le coût de la gestation, de la mise bas, de l'alimentation et de la protection contre de nouveaux venus. Si la femelle investit davantage tout au long de la grossesse, de la lactation et de la prise en charge des petits, elle ne peut, habituellement, en avoir qu'un par an. Le mâle, cependant, peut jouer sur plusieurs tableaux. Deux facteurs limiteront alors son succès reproducteur : le nombre de rivaux et le nombre de femel¬les voulant de lui. Des mâles très agressifs et costauds pourront éliminer la concurrence par la force brute et s'emparer des femelles de la même manière. Par ailleurs, les beaux m'as-tu-vu et les audacieux attireront l'attention des femelles, cultivant ainsi leur propre harem. Les mâles prudents feront tapisserie et, avec le temps, leur signature génétique s'amenuisera.
Suivant cette théorie, la prise de risque compétitive est donc programmée chez les mâles. La femelle, quant à elle, de par sa propre programmation génétique, investit énormément dans ses petits, les nourrissant et s'occupant d'eux jusqu'à leur maturité, et cet investissement lui coûte. De plus, une fois enceinte, c'est fini. Elle est engagée. Peu importe le nombre d'aventures qu'elle aura, elle ne peut mettre au monde qu'un certain nombre de petits durant sa vie - et elle est programmée pour les proté¬ger au prix de sa vie -, tandis qu'un mâle qui a du succès et qui multiplie les efforts peut être père 10, 12 ou même 100 fois. Compte tenu des enjeux, la femelle choisira ses partenaires avec beaucoup de soin. Elle évitera les risques, car si elle meurt, son petit ne survivra pas. Un mâle plus extrémiste et audacieux, qui compte des millions de spermatozoïdes, pourra se battre pour attirer l'attention de partenaires multiples, engendrant des rejetons audacieux et investissant peu dans leur sort par la suite (ce qui a fait dire à l'anthropologue Donald Symons «le sperme est bon marché».)
@Geo
En même temps, y a personne qui poussent les hommes à courir devant les taureaux, z'ont qu'à rester chez eux, on ne va pas les plaindre en plus!;)
@Frieda
quelle méconnaissance du fonctionnement des hommes, vous devriez lire ce livre, Le sexe fort n'est pas celui qu'on croit de susan Pinker, ça vous fera mieux comprendre les différences hommes femmes.