Le nombre de people vertueux augmente. Comme ils ont  besoin de notre amour, c’est-à-dire de notre argent, et que l’écolophilie rend sympathique, ils s’engouffrent dans l’environnementalisme. Tant d’empressement est exemplaire. Ou pas.

Les œco-people millionnaires

Léonardo DiCaprio par exemple. Il est fou d’écologie. Sur le front, il prêche la bonne parole. Dans un film il propose même des solutions pour maitriser le réchauffement. Ça vous donne une belle image publique de responsabilité.

Sauf que dans la pratique il ne voyage pas en train. Il va chercher son prix pour l’environnement en jet privé. Il est propriétaire d’un yacht de 300 pieds pas vraiment carbonfree (clic sur les images pour agrandir) mais très fun pour recevoir quelques jolies filles sexy. Il a les moyen de payer des compensations carbone.

Mais payer ne suffit pas. Il n’a pas vraiment renversé son miroir. Quand il se sentira assez coupable de polluer au nom de la non-pollution, le beau Leonardo vendra dans l’ordre jet, femmes et yacht pour ne plus voyager qu’à dos de yak. Et en dormant dans les crottes chaudes de sa monture pour réduire la conso de fuel domestique.

Sacré Léo!

Les milliardaires en mal de rédemption

J’apprends que chaque année des milliardaires vont passer quelques jours en Sicile au Google Camp. C’est « … l’un des rendez-vous les plus courus parmi l’élite des gens beaux, talentueux et/ou puissants… (…). » On peut y rencontrer « Katy Perry, Leonardo DiCaprio, Mark Zuckerberg et Barack Obama ».

Au fait, la Sicile, on y va comment quand on veut défendre l’environnement? L’entre-soi des milliardaires ne dure que trois jours. Exclu de perdre trois semaines de voyage.

Ce sont donc 114 jets privés qui ont transporté l’élite des sauveurs de planète. « 114 jets privés volant de Los Angeles à Palerme, ce sont… 784 tonnes de CO2 (784,000kg) libérées dans l’air comme des ballons de baudruche dans une kermesse. » Pas très écolo tous ces jets. Et même pas de co-avionnage.

Oui, mais c’est pour la bonne cause.

La conversion récente

Nagui, le si sympathique Nagui, s’est aussi converti à la croisade pour sauver la planète. Il a co-animé récemment, sur France 2, l’Émission pour la Terre.

Il a suggéré une liste d’actes à mettre en pratique pour sauver notre boule bleue. Par exemple: ne prendre l’avion qu’une seule fois dans l’année, pratiquer un jour sans viande, acheter moins de vêtements, etc.

Il est si gentil le Nagui. Il a bien droit à son yacht à Saint-Tropez; et à son voyage en Russie en avion avec des amis, pour un match de foot du Mondial; et à sa collection de 50 paires de chaussures Louboutin; et à l’impressionnante quantité de tenues qu’il porte à la télé.

D’ailleurs, cela ne nous regarde pas.

Ayahuasca express

Il y a les purs et durs. Des radicaux. Ou peut-être simplement des excités. Par exemple Extinction Rébellion. Le mouvement a été fondé par une activiste, Gail Bradbrook, après une retraite où elle a prié intensément et consommé diverses drogues: ayahuasca, dite aussi liane de folie; iboga, ou bois sacré; kambo, ou poison expurgeant tiré d’une sécrétion d’une grenouille.

Bien que dangereuse cette forme d’exploration psychique, induite par des drogues hallucinatoires puissantes, est intéressante à titre individuel. Mais en faire un message collectif et y engager d’autres personnes par une injonction prophétique, c’est une autre affaire.

Il est possible qu’une nouvelle église soit en train de naître. Sa prêtresse Gail Bradbrook, du fait de sa mission mystique, a bien le droit de voyager en avion même si elle prêche une réduction des vols. Elle a donc naturellement fait 11’000 km en aéroplane pour aller recevoir un prix sur… l’environnement. J’ajoute que cette dame est soutenue par Greta Thunberg et une petite liste d’universitaires suisses, dont le prix Nobel Dubochet. Une liste pompeusement nommée Le monde académique, sans pour autant avoir reçu un mandat de l'ensemble du monde académique pour le représenter. Bref, des références d’enfer.

L’enfer ici n’ayant rien à voir avec le réchauffement.

Eco-soldate au front

Enfin une mention spéciale pour Chloé Nabédian, un des visages de la météo comme ils disent à France 2. La dame monte au front et sort un livre intitulé: La météo devient-elle folle? Le titre ne fera pas de grosses vagues et ne soulèvera pas de tempête, si j’ose dire. Plus téléphoné tu meurs. À se demander si elle a été publiée pour son physique avantageux ou pour un éventuel intérêt de ouvrage.

J’ai lu des extraits et je l’ai regardée lors d’un débat, où elle avait pour vis-à-vis Benoît Rittaud, mathématicien et climato-réaliste. Elle est un peu creuse mais connaît sa leçon.

Quoique pas vraiment. Quand elle affirme, dès 11’30 de la vidéo ci-dessous, qu’un milliard d’humains devront être déplacés à cause de la montée des océans, et qu’elle prend comme exemple de cette montée la supposée submersion de Jakarta, je dis qu’elle s’est mal renseignée. C’est faux. Elle aurait pu chercher: Jakarta n’est pas submergée, elle s’enfonce par tassement du sous-sol.

D’accord, la dame a quelques atouts d’image à faire valoir sur le petit écran (vidéo 2 pour le fun). Certaines présentatrices météo sont, en elles-mêmes, une cause de réchauffement…

Mais est-ce suffisant pour justifier ce livre, annoncé comme « Une enquête fouillée qui aborde les phénomènes du passé les plus marquants, décrypte leurs mécanismes, et étudie, en s’appuyant sur les recherches des spécialistes, leur évolution en France »? Pas convaincu.

Pourtant madame Nabédian est citée comme une référence et représentera la France dans une campagne visant à sensibiliser au « dérèglement » climatique, comme ils disent.

Chloé Nabedian est un effet collatéral de l’œco-business.

Débat Chloé Nabédian - Benoît Rittaud, dès 11’30:

Chloé Nabédian, météo du 12 septembre 2016: