Il y a une suite aux propos d’Antonio Hodgers. La « polémikette », comme l’appelle un commentateur sous le précédent billet, s’est amplifiée. L’écoloféminisme sera-t-il le prochain système politique autoritaire?
Régression
À vrai dire je pense que les verts sont déjà retournés à un état de sauvagerie. La suite de cette non-affaire et la méthode utilisée le démontrent, selon mon analyse. Voyons donc.
Le groupe de travail Égalité des Verts genevois a pris publiquement position. Le site de la télévision suisse romande livre quelques extraits de cette prose que le politbüro à envoyé à la presse.
Ces courts extraits sont édifiants. La police de la pensée et de la parole du parti a envoyé un uppercut moral à son Conseiller d’État.
Premier constat: il y a une volonté de publiciser la sévère remontrance faite au magistrat. Le groupe aurait pu convoquer M. Hodgers et lui passer un savon dans le cadre d’une salle de réunion du parti. Mais non: il fallait en rajouter publiquement, comme dans un effet de meute.
Deuxième constat: la définition du sexisme est arbitraire et aberrante, et tordue au sens où l’on tord le sens des mots ou d’une situation. Plaquer d’emblée l’interprétation victimaire féministe sur les propos de M. Hodgers revient à tordre le réel, à le plier selon l’idéologie.
On n’examine plus chaque situation en elle-même, en respectant les protagonistes et en faisant la part des choses. Les gens ne sont plus que des pions instrumentalisés par l’idéologie. C’est une régression intellectuelle, sociale et civilisationnelle.
Voyons ce que ce politburo des Verts dit en substance:
« En comparant une journaliste expérimentée à une adolescente écervelée, le ministre participe en tant qu'homme d'Etat à renforcer le patriarcat et les inégalités qu'il véhicule. »
On devine l’écume coulant aux lèvres des femelles matriarches dominantes…
Le sexisme est une discrimination réelle, une généralisation ou essentialisation des défauts supputés, et un dénigrement fondés sur le sexe. En quoi comparer une journaliste à une ado écervelée serait du sexisme? Est-ce discriminatoire? Non. Généralisé? Non. Essentialisé? Non. Est-ce dénigrant? Non, pas dans ce contexte. D’ailleurs cela ne concerne qu’elle et n’inclut pas toutes les femmes, et adolescente écervelée n’est pas spécifique ou exclusif du sexe féminin.
C’est une petite vanne, rien de plus. Une réponse à une femme, une journaliste dont je rappelle qu’elle a, elle, dénigré publiquement l’homme en le comparant à surfeur en politique.
Au fait, les Verts ont-ils soutenu et défendu leur Conseiller d’État face à cette accusation de surf (dilettantisme)? Je n’en ai pas souvenir. Ou alors c’était d’une discrétion rare.
Pas de soutien des siens quand il est attaqué, et attaque contre lui par les siens pour une peccadille: on peut presque se demander si, à l’interne, le discrédit jeté sur M. Hodgers n’arrange pas une partie des VerRouge. On n’est pas loin du syndrome du bouc émissaire.
Selon moi le politbüro des Verts envoie un message à têtes multiples.
Il s’adresse en premier lieu à la presse. Les Verts craignent que les positions parfois critiques de Hodgers contre les médias ne leur créent des inimitiés. On donne donc un gage de bonne volonté à ces médias. On suit la meute pour ne pas subir ses foudres.
Normalisation
Le message s’adresse ensuite à l’électorat du parti. On veut le rassurer pour ne pas le perdre, quitte à instrumentaliser une anecdote et son auteur. La posture féministe radicale est vitale pour ce parti qui ambitionne à terme de phagocyter et remplacer purement et simplement le parti socialiste.
Il s’adresse bien sûr au Conseiller d’État mais également au président du parti, qui lui aussi a eu droit à sa lettre de réprimande. Il les met en position de faiblesse, les accusant de bafouer l’ADN anti-sexiste du parti. Pourtant le parti-pris féministe des Verts est profondément, essentiellement sexiste, en particulier sexiste misandre. Ne parlons donc pas d’ADN anti-sexiste des Verts.
Il dit implicitement à M. Hodgers: nous te contrôlons, nous te surveillons, nous te délivrons le seul vocabulaire autorisé, la seule grille d’analyse fréquentable. Le message passe aussi aux autres membres du parti: nous vous surveillons, nous vous contrôlons.
La normalisation idéologique est donc immédiate. Il n’y a pas de féminisme à visage humain, comme il y eut au printemps 1968 à Prague, un socialisme à visage humain porté par Alexandre Dubček.
Surprenant pour un parti largement influencé dès sa fondation par des personnes ayant pris à leur compte, semblait-il, les résistances anti-autoritaires de la période soixante-huitarde. Le grand renversement continue: les anciens progressistes deviennent réacs et les conservateurs ont un petit air de modernité.
Sur le plan de la liberté d’expression, les Verts sont aujourd’hui un parti réactionnaire nostalgique de l’emprise de l’État sur la société et sur les esprits. Il est certes normal qu’un parti ait une ligne. Mais ici il y a une volonté de dominer les esprits, par le moyen d’une morale simpliste volée à l’étalage du discount du coin.
Je vois chez eux une forme de politique-religion. Ils vont au-delà de ce qu’un parti fait, soit proposer un projet. Ils veulent dire aux individus ce qui est bien et comment ils doivent penser. C’est une conception archaïque du rôle de l’État. Un État n’est plus une autorité morale mais un gardien des règles et de la justice. Ce n’est pas pareil.
Dans l’Histoire, les partis et régimes qui ont invoqué et exalté la morale étaient de type autoritaires ou fascistes. La liberté et l’intégrité individuelles devraient faire rempart à l’autoritarisme.
La dérive autoritaire commence dans les idées. Elle prend forme quand l’intégrité individuelle devient un intégrisme collectif. L’Homme nouveau des communistes, le pur Aryen des nationaux-socialistes, illustrent cette dérive vers la sauvagerie organisée.
En France un Mélenchon porte sa part dans les démonstrations de sauvagerie. Les féministes actuelles également. Mais les écologistes activistes pourraient bien prendre la tête du palmarès de la sauvagerie.
Enfin la lettre se conclut par une généralité creuse: « L’humour ne peut pas tout justifier ».
On ne rigole pas chez les Verts. Entre une écologie positive, et le néo-calvinisme environnemental glacial, ils ont choisi.
Winter is coming.
Commentaires
Très bon billet.
Hodgers et son côté "latin lover" passe moyennement bien chez les féministes vertes. Il est mieux accepté par le lobby gay qui est très puissant chez les "écolos citadins". D'ailleurs on voit partout Lisa Mazzone, mais le président des Verts genevois beaucoup moins. Il y a là une volonté de mettre en avant une femme jeune et engagée... Il y a une sorte de similitude avec Lutte Ouvrière.
Alors, dans les faits, chez les Verts, ça serait c'est la guerre entre les lobbys gays et lesbiens... c'est-y pas pas gai tout ça ?
En tout cas par les temps qui courent, il semble que ceux qui "jouent au docteur" entre hommes, ou à la "doctoresse" , risquent moins que ceux/celles qui tentent l'aventure avec le sexe opposé...
Breaking news. Dans le flash d'info de la radio soviétique suisse de 15h, d'entrée de jeu : "le taux de CO2 a augmenté de 147% depuis 1750 !"
Ouah dis donc. Le sérieux de la nouvelle ! La donzelle ne se rend même pas compte de la profondeur de l'imbécillité qu'elle vient de proférer. Et cela veut prendre le pouvoir partout sur la planète...
Avant de vous offusquer, Géo, vérifiez. Priestley et Lavoisier avaient peut-être bien un ou des prédécesseurs inconnus. La radio romande a sûrement des infos inédites…
Effectivement, pas de prédécesseurs mais des mesures obtenues sur l’analyse de bulles d’air incluses dans des carottes de glace et sur des fossiles…
https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Environnement/Toujours-CO2-latmosphere-2017-10-30-1200888320
La marge d'erreur de ces mesures, Gislebert, la marge d'erreur. Aucune donnée n'est valable sans marge d'erreur...
Le GIEC : les mers se sont élevées de 2.5mm cette année. Marge d'erreur : +/- 2 m...
Le problème, faut bien le dire, c’est qu’on trouve ces données assénées comme des vérités d'évangile, des taux en ppm cités en boucle dans les journaux ou les documents de vulgarisation, sans aucun détail sur la méthodologie, la validité des calculs statistiques ou les marges d’erreur…
Retour à l'époque de l'affaire Sokal!
Gislebert@ C'est exactement ce que je voulais exprimer. Donner des résultats avec des marges d'erreur, c'est immédiatement donner aux auditeurs /lecteurs la vraie dimension de la science.
Ce qui est pratiqué par les journalistes actuels, qui ne méritent pas ce nom, c'est du bourrage de crâne comme le font les religions...
Il n'y a qu'à gauche ou chez les "progressistes" qu'une idéologie prévaut sur la sagacité individuelle. Tous les moyens médiatiques, politiques et culturel sont utilisés pour imposer cette idéologie absolument partout.
Les individus devenant des objets sur lesquelles s’abat une logique "objective" alors que les sujets relevant de la subjectivités sont évacués ne sont même pas envisagés
Cet homme est accusé de sexisme pour une remarque qui ne concerne pas toutes les femmes (définition du sexisme) mais précisément cette personne en particulier. Cela me rappelle le "féminicide" qui signifie "meurtre d'une femme parce que c'est une femme". Or les victimes de la violence conjugales ne sont pas tuées par haine de leur sexe mais par un conflit entre deux personnes qui se se supportent plus.
On est, dans les deux cas, en présence d'une dérive linguistique dangereuse qui permet de clouer au pilori n'importe qui et qui peut d'ailleurs se retourner contre les auteurs. Décidément, ces féministes sont infréquentables. Vivement la saison de ski et les grands espaces pour fuir ces ayatollahs de la pensée unique !
J'ai trouvé un peu par hasard ce blog sur la question des régressions - transgressions marines. Ceux qui s'intéressent à la question le consulteront avec intérêt car c'est une bonne vulgarisation. On y trouve le nom de Vincent Courtillod, directeur de l'Institut de Géophysique de Paris, qui s'est exprimé contre le simplisme manipulateur des gens du GIEC.
Un des derniers graphiques montre la teneur en CO2 à la surface terrestre depuis le début de la vie. Les marges d'erreur y sont indiquées (mais sous-estimées selon l'auteur).
Les journalistes qui abordent le sujet devraient obligatoirement le lire...
http://avg85.over-blog.com/article-les-variations-du-niveau-des-oceans-cycles-transgression-regression-100307236.html
Géo@ Vous avez raison, le graphique qui montre l’évolution de la concentration de CO2 tout au long de l’histoire de la Terre est parfaitement explicite, avec la zone grisaille qui montre les marges d’erreurs… Cela rend modeste. Enfin devrait…
Par contre, la lecture du reste du billet du blog, à part la partie astronomique qui m'est plus familière, vous la trouvez vraiment relevant de la vulgarisation ? Euh, pour géologues, sûrement, pour les autres… J’ai dû la relire à plusieurs fois pour tout comprendre et encore, en consultant des encyclopédies et ravivant les vieux souvenirs de mon Crétacé personnel datant du gymnase… Trop vieux con sûrement.
J'ai les mêmes problèmes chaque fois que j'essaie de me renseigner sur les questions médicales...
PS. Le graphique montrant les températures sur notre planète depuis le début de la vie est assez parlant aussi. Réchauffement climatique ou non, nous sommes encore dans une période froide...
Ola HL@ Z'avez-vu la manchette du Temps ? "Mike Horn, lâche-nous avec ton ego trip hyper-testotéroné ".
Le Temps, journal de qualité, disent-ils.
On imagine aisément la manchette : "Eh, Coline de Senarclens, lâche-nous avec tes ego-trip hyper-oestrogénés", n'est-ce pas ?
Je n'avais pas vu. J'ai lu l'article. Ah, ces mâles néfastes pour la planète...
Excellent !!!
Ras le bol de ces féministes qui passent leur temps à "chercher et combattre sans relâche mots et phrases pour les développer en maux qui n'existent pas dans un autre système politique !
Voici le dernier Imedia sur ce sujet. Excellent comme toujours:
https://www.youtube.com/watch?v=WRseUR-BCNM