Le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, voit sa fortune augmenter de 24 milliards de dollars depuis le début de l’année. Il détient 12% de l’entreprise, dont les résultats sont en forte hausse ces dernières semaines.
La raison? Le Cocovir et sa conséquence, le confinement. Effet collatéral de la pandémie, les achats en lignes ont explosé.
Dans le même temps Emmaüs France est menacée de disparition pure et simple. L’association vit du travail de ses résidents, sans subvention. Pas de travail, pas d’argent pour ces femmes et ces hommes issus de la rue, qui recyclent meubles et vieux objets encore utiles. Le risque est qu’ils retournent rapidement à la rue et ne soient plus en mesure d’aider d’autres âmes abandonnées de la richesse.
Emmaüs lance un appel à l’aide urgent. Il faut trouver 5 millions d’euros en dons dans les prochaines semaines.
C’est une collecte de plus dans un monde où les pouvoirs publics n’ont ni la mission ni la capacité de prendre en charge tous les déficits des groupes à vocation sociale. Jeff Bezos pourrait-il donner un coup de pouce? Il est déjà engagé sur d’autres fronts:
« Dans cette période faste, celui-ci a annoncé au début du mois qu’il allait faire un don de 100 millions de dollars (92 millions d’euros) aux banques alimentaires américaines pour les aider à faire face à la demande grandissante d’aide alimentaire aux Etats-Unis. »
Pour faire face à la poussée de vente en ligne l’entreprise a également embauché 100’000 employés en un mois et annonce qu’elle en recrutera 75’000 supplémentaires.
Emmaüs a déjà reçu plus d’un million d’euros en dons. D’autres secteurs n’auront pas cette chance. Certains fleuristes, qui font leur saison au printemps, ne se relèveront pas de cette casse.
Les maraîchers ne peuvent stocker la marchandise fraîche, alors ils improvisent des stands à la ferme, ou au bord de carrefours fréquentés, en espérant gagner quelques sous.
On ne peut suspendre l’activité économique indéfiniment en attendant la disparition totale du virus. Il faudra peut-être accepter que lors d’une éventuelle prochaine vague, on ne confine plus.
Une voisine en passe de perdre 50% son travail me disait hier que la santé prime sur tout. Elle ne semblait cependant pas réjouie et sa mine montrait l’étendue de son désarroi.
Lors d’une autre pandémie le choix pourrait être de protéger l’économie et la société, et de laisser mourir davantage de personnes. C’est difficilement défendable politiquement, mais il y a un moment ou la survie d’un groupe, de son économie, de sa culture, peut passer avant celle de quelques individus, ou même de quelques dizaines de milliers d’individus.
Commentaires
« …il y a un moment ou la survie d’un groupe, de son économie, de sa culture, peut passer avant celle de quelques individus, ou même de quelques dizaines de milliers d’individus. »
Avec de telles allégations, John, attendez-vous à vous faire rentrer dans le chou par tous les humanistes qui hantent la plateforme et qui ne vont pas manquer de vous remonter les bretelles
Serais bien d’accord avec vous si je n’étais pas perso le parfait candidat pour faire partie des sélectionnés à la mise en orbite définitive. La viande des autres, n'est-ce pas, c’est toujours plus facile… Quand il s’agit de la sienne propre, on y tient à cette petite affaire-là et l'on a tous peu ou prou le réflexe de Mme du Barry devant la guillotine : « Encore un instant, je vous prie, Monsieur le bourreau ! »
Un prof d’anatomo-histologie avait coutume de répéter, avec son accent alémanique : « La médecine, un bienfait pour l’individu, une catastrophe pour le genre humain ». Devait être un vilain eugéniste, ce n’est plus tellement bien vu.
Affreux dilemme. Moi, je n'ai pas la solution mais il est vrai qu'on laisse les gens circuler sur les routes et cela fait des milliers de morts tous les ans. On autorise la cigarette qui provoque des dizaines de milliers de cancers, etc.
On nous dit, et on a raison, que le risque zéro n'existe pas et qu'il faut l'accepter. Pourtant, aujourd'hui, on est prêt à sacrifier l'économie pour la santé (provisoire) d'une fraction de la population.
C'est bien le signe que la société n'accepte plus ses morts. Un soldat tué en mission, alors que cela fait partie du métier, ça devient intolérable. Un vieux de 90 ans qui décède du virus et c'est la catastrophe.
Manifestement, le rapport à la mort a changé.
Gislebert, si l'on ne veut pas en arriver là il y a des mesures à prendre plus rapidement, sans tout confiner, comme on a l'exemple avec la Corée du Sud et certains pays nordiques. Il est possible, apparemment, de réduire l'impact sur l'économie sans hécatombe.
Et puis, Gislebert, les vertueux je les emm........ il y a plus de tueurs chez eux que partout ailleurs
Je parle bien sûr des vertueux médiatiques. Ce qui font un spectacle ou une annonce de leur Vertu