Tout autre chose aujourd’hui. Je ne parle pas de notre étoile, qui selon toute vraisemblance n’est pas éternelle. Je partage une découverte musicale très originale: le Authentic Light Orchestra, ou ALO. C’est de l’ethno-jazz.
Ce n’est pas tout nouveau mais je ne connaissais pas. Le site du groupe le présente ainsi (extraits):
« Authentic Light Orchestra a été fondé par le multi-instrumentiste suisse d’origine arménienne Valeri Tolstov en 2009, avec l’idée de combiner différents genres musicaux tels que le jazz, le rock, des éléments du folk arménien, des classiques modernes et de l’électronique en direct. (…)
Le principal défi du groupe est de créer une nouvelle vision de la musique folklorique, de trouver un nouveau langage musical et un nouveau son distinctif de Authentic Light Orchestra. »
ALO se compose de musiciens réputés: Veronika Stalder/voix, Valeri Tolstov/ethnic instruments, Evgeny Lebedev/piano, Thomas Tavano/basse, Peter Somos/percussion.
La chanteuse Veronika Stalder est magnifique. Tout est dans sa présence et dans sa voix. Elle nous emporte dans ses univers faits de sonorités orientales (l’inspiration de la musique populaire arménienne marque l’identité du groupe) et tourne ensuite vers des accents jazzy aux couleurs musicales fascinantes.
Le pianiste, Evgeny Lebedev, a suivi une formation et un parcours brillants. Il faut l’écouter construire sa musique de manière si inattendue, explorer d’étranges complexités et des recoins harmoniques surprenants, s’emballer en s’emboîtant, comme le pianiste de jazz Dollar Brand (Abdullah Ibrahim) savait si bien le faire.
ALO joue aussi parfois avec un orchestre symphonique. C’est le cas pour les deux morceaux que je propose ci-dessous. Le pianiste se détache sur les deux. Dans le premier, Country of Eternal Sun dont la traduction française fait l’intitulé de mon billet, le début pose les bases du thème et tourne à 0’45’’ vers une impro de la chanteuse.
Plus jeune, quand nous faisions des improvisations vocales avec des copains, parfois soutenues par des percussions, j’aimais spécialement ce genre de construction musicale.
À 2’55’’ le solo du pianiste qui égrène ses perles et jette ses notes dans toutes les directions.
Le second morceau, Mokatz Harsner, commence à l’orientale, puis vers 0’50’’ le piano et la voix dansent ensemble sur quelques mesures. Le piano s’envole ensuite et déchire tout.
C’est une musique inattendue, originale, belle, entraînante. Quand j’écoute cela je me fiche de la politique et de tout ce qui prend la tête.
J’espère que vous aimerez. Il y a d’autres morceaux sur leur site et sur youtube. Et je ne résiste pas au plaisir d’en mettre un autre en haut à droite. Autant d’énergie, ça va faire fondre le pergélisol…
Authentic Light Orchestra - Country of Eternal Sun (Live in Erevan)
Authentic Light Orchestra - Mokatz Harsner (Rostov Jazz Festival)
Commentaires
Oh oui, c'est vraiment entraînant, mélodieux, un mélange très réussi.
Le pianiste de la seconde vidéo , un virtuose !
On aimerait savoir ce que raconte la chanteuse, mais bon, elle a une voix magnifique. Merci HL.
"Quand j’écoute cela je me fiche de la politique et de tout ce qui prend la tête.
Vo.us avez raison Hommelibre, La musique est un langage direct qui part du cœur et qui parle aux cœurs. (Beethoven)
Quand je suis devant mon piano, effectivement, j'oublie tout le reste; parce que dans ces moments là, les petites et grandes chicanes de la vie semblent dérisoires.
Le même phénomène se produit aussi quand j'écoute la musique que j'aime. J'ai de la chance de pouvoir m'aménager un auditorium à la maison, ce qui décuple encore le plaisir des sons, la jubilation et la délectation de ce que ce langage est capable de livrer à sa compréhension, langage si prenant, si entreprenant car il sait si bien articuler ce qu'il veut dire. Sans les mots, sans les terminologies, sans déterminismes... Surtout sans savoir mentir.
La musique symphonique arménienne. Classique déjà, est tellement vigoureuse et intrépide. La connaissez vous?
Elle vous évoque, non pas les salons feutrés ni les drames pré-urbains, elle vous fait sentir l'immensité des steppes, le combat avec la nature, mais aussi les fêtes délirantes de l'homme qui retrouve la chaleur de la communauté humaine au milieu des déserts de taillis sur les plateaux éternellement silencieux.
Il y a une parenté avec la musique cosaque.
Mais votre trouvaille me donne vraiment envie d'y aller voir et d'écouter. Je vous dirai ce que j'y ressens après l'avoir écoutée.
Merci d'en avoir parlé.
Bonjour Marlène,
Merci pour ce mot.
"J'ai de la chance de pouvoir m'aménager un auditorium à la maison"
Magnifique!
Je ne connaissais pas la musique d'Arménie, c'est une belle découverte. Je suis curieux de ce que vous penserez de ce groupe en particulier..
Bien à vous.
Hola Colette,,
Je me suis accroché à la musique et aux partie improvisées par la chanteuse, et par ce que sa voix crée, et je n'ai pas cherché de traductions des paroles. Je vais voir ce que je trouve.
Ce pianiste est formidable, oui, et malgré la complexité de sa partition j'ai l'impression de comprendre son langage.
Ici l'air se réchauffe doucement, un peu de chaleur ferait du bien.
Bonne soirée.
Très belle musique, joyeuse, entraînante, et une voix extraordinaire ! J’aime les mélanges, les musiques issues d’ensembles multiculturels ou multiethniques, les musiques qui puisent à plusieurs sources ! Merci pour la découverte ! Ce groupe génial contribue à la beauté du monde !
Colette, je ne trouve pas pour le moment, ni les paroles originales ni une traduction. J'ai trouvé par contre ce petit résumé en anglais du 2e morceau:
"“Mokatz Harsner," translated as “The Brides of Moks” (an ancient Armenian province, located in present-day Van), is about the beauty and grace of the brides of Moks. A corresponding dance to this song is often performed by females at weddings."
Je vais encore chercher.
Sympa, le petit côté Al Jarreau en Arménie plus son scat perso...