Une chaleur inattendue pour les saints de glace, qui se marchent sur la tête. Mais ce n’est pas exceptionnel. Aux fins de comparaison l’image 1 (wetterzentrale, clic pour agrandir) est celle de ce jour. Explorons quelques archives du siècle passé.
Celles de Meteo-Paris mentionnent deux années records: 1969 et 1912.
1969 (image 2 wetterzentrale, clic pour agrandir): « Même plus de 50 ans en arrière, les Saints de Glace étaient parfois synonymes de chaleur. Ce fut notamment le cas les 12 et 13 mai 1969 où une pulsion d’air chaud particulièrement impressionnante envahissait l’ensemble de la France. Le thermomètre était alors monté jusqu’à 29°C à Paris le 13 mai tandis qu’il faisait 31°C dans le Poitou et localement jusqu’à 33°C en Aquitaine ! On se baignait sur de nombreuses plages françaises, y compris sur les côtes de la Manche. »
1912 (image 3, id.): « La vague de chaleur survenue durant les Saints de Glace 1912 fut tout bonnement remarquable avec un air excessivement chaud englobant l’ensemble de la France et faisant tomber des records. Il faisait alors 33°C à Paris, 34°C à Toulouse et 36°C à Clermont-Ferrand ! »
Je remarque également que le 13 mai 1947 est une journée très chaude pour la saison. 1947 fut le « monstre » de chaleur du XXe siècle.
En 1969 toujours, dans le Loiret, le record de chaleur pour les saints de glace fut de 30,4°.
Yannick Secula, prévisionniste à Météo France Val de Loire, précise que c’est un épisode rare, peu fréquent mais pas exceptionnel.
Si cette chaleur est plutôt agréable, elle s’accompagne d’un air très sec. Les 7 prochains jours resteront chauds et secs selon différentes prévisions. Le réchauffement devrait apporter plus d’humidité, surtout en zone tempérée. Les premiers mois de 2022 ne vont pas dans ce sens et ne confirment pas la bonne recharge pluviométrique de 2021. Le niveau actuel des nappes devient préoccupants dans quelques régions françaises.
Les températures chaudes favorisent l’évapotranspiration de la végétation et le réserves d’eau des sols s’envolent sans être rechargées. Ces premiers mois souffrent donc, à nouveau, d’un déficit en eau (image 5, BRGM, 8/04/22).
Selon le Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature, il existe des moyens de préserver l’eau dans les sols. Par exemple, désimperméabiliser les villes et développer l’agroforesterie, parmi d’autres.
Les sécheresses deviennent-elles de plus en plus fréquentes? C’est difficile à dire avec certitude. Il y a des périodes avec des sécheresses fréquentes et récurrentes, comme dans les années 1940, et d’autres séries plus humides.
Il faudrait deux à trois siècles de recul pour constater une tendance fiable hors des cycles naturels. Or au-delà d’un siècle, les données deviennent moins précises et moins nombreuses, et la comparaison est plus fragile.
Il existe des recensements statistiques anciens, par exemple ici pour Paris (image 6). Les précipitations et les sécheresses sont indiquées de 1689 à 2013 soit sur plus de trois siècles. Comme on peut le constater, il est incertain de vouloir déterminer une tendance à l’augmentation.
Chercher l’augmentation des sécheresses sur dix ou vingt ans est insuffisant, comme est insignifiante la recherche des variations annuelles du Gulf Stream.
Commentaires
Si cette année les Saints de Glace apportent chaleur et canicule, cela va conforter nos journalistes inconditionnels du réchauffement climatique. Toutes les occasions sont bonnes pour "apporter de l'eau à leur moulin", en oubliant que la météo n'est pas le climat, comme le montre Homme-Libre. Ceci dit, écoutons quand même le Giec en restant attentifs à notre consommation énergétique. La population mondiale augmente sérieusement et il deviendra de plus en plus difficile de mettre tout le monde au niveau de notre bilan carbone.
Cher Henri, écoutez donc cela:
https://odysee.com/@Roms17:d/Climat---Retour-%C3%A0-la-raison:d
Rappelons quand même que nous avons eu un froid anormal il y a quelques jours, qui va poser des problèmes à l'agriculture! Le climat n'est pas une science exacte, avec des températures à dates fixes, depuis près de 5 milliards d'années! Moi ça me va très bien ce temps!
@ Edo
J'ai bien écouté votre vidéo. Je suis d'accord avec la conclusion : "Aucune raison de paniquer". Mais mes différentes lectures scientifiques m'ont convaincu qu'il y a bien un réchauffement climatique dans lequel l'homme a une responsabilité non-négligeable. Difficile de dire à quel hauteur exactement. Ceci dit, L'effet de serre est bien connu des scientifiques. Le CO2 est un gaz qui augmente cet effet avec d'autres causes naturelles. Mais il faut se projeter dans l'avenir et constater que la population mondiale augmente sans cesse. Les pays en voie de développement, où les naissances sont les plus élevées, souhaitent et obtiendront un niveau de vie semblable au nôtre. La période proche, jusqu'à la fin de ce siècle, sera donc décisive. Il faudra subvenir aux nouveaux besoins en énergie de cette population tout en mettant en place la transition énergétique (avec le nucléaire, alors indispensable). C'est pourquoi, même si l'on ne croit pas aux prévisions alarmistes du Giec, il faudra économiser l'énergie et maintenir la responsabilité humaine à un niveau raisonnable pour pouvoir s'adapter à l'évolution du climat.