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Macron a changé, il le répète

Pas changé d’habits, ni de femme, ni de politique: c’est lui-même qui change. Et souvent, et rapidement. C’est presque comme un essayage dans un magasin de mode. Emmanuel Macron est très soucieux de son image.

 

france,macron,zemmour,covid,changementCordée

Alors plutôt que de laisser les autres lui suggérer comment il devrait être, il prend les devants et annonce, à différentes reprises, qu’il a changé. La dernière fois c’était après sa réélection. Il annonçait la venue d’un nouveau président avec une nouvelle méthode.

Quoi? Il n’emmerdera plus les résistants sanitaires? Il ne sera plus vulgaire et méprisant? Je demande à voir.

Mais c’est chez lui une manie: il change. Par exemple en 2019 à propos du climat, et pour s’attacher les jeunes qui manifestaient: « J’ai changé d’ailleurs très profondément ces derniers mois, très profondément, j’ai beaucoup lu, beaucoup appris. »

Au printemps 2020 c’est le coronavirus qui lui fait dire qu’il a changé.

Et en décembre 2021 il déclare: « Je me suis rendu compte que, sans le vouloir, j’avais pu blesser des gens, en prenant pas la bonne expression. Si c’était à refaire, je ne le referais pas. » Il a donc changé!

Auparavant il avait déjà changé de ton et de politique face aux Gilets jaunes.

Normal au fond, pour quelqu’un qui prétendait faire de la politique autrement. Et si rien n’a vraiment changé, peu importe: aujourd’hui les mots sont plus importants que les actes.

Sur un forum j’ai relevé cette remarque impertinente et bien vue: « Quand un premier de cordée dit : "j'ai changé" , lui qui depuis trois ans dit qu’il ne lâchera rien , en alpinisme c’est le dévissage assuré ! »

 

france,macron,zemmour,covid,changementNique

Il veut montrer une personnalité moderne capable de se remettre en question. Je pense que c’est davantage un effet de manche (Voyez comme je suis quelqu’un de bien) qu’une démarche sincère. Pourquoi? Parce qu’une personnalité bien construite et affirmée n’a pas besoin de changer tous les 6 mois. Parce qu’il montre une impréparation psychologique à la fonction présidentielle, et qu’un mea culpa après coup ne vaut pas une anticipation réfléchie.

Sarkozy avait déjà fait le coup en 2007: « J’ai changé! ». Hollande voulait changer la politique en étant un président normal. Le changement allait être grand. On a vu le résultat.

On peut bien sûr voir dans l’affirmation d’un changement une intelligence, une capacité d’adaptation. On peut aussi y voir une immaturité, une instabilité, et un besoin effréné de plaire. L’exemplarité à laquelle il aspire, et même au-delà de l’exemplarité: la perfection générant une renaissance politique après un mandant confus et désordonné, et le regain d’amour espéré de l’électorat, sont des prisons mentales.

Renaissance est le nom de son parti pour les législatives. En même temps le port du masque est supprimé et la pandémie cesse: la renaissance des libertés devrait lui drainer un bon électorat. À moins qu’il n’ait voulu faire la nique à Zemmour: entre Renaissance et Reconquête il y a une singulière proximité d’idées, le ré-investissement dans un paysage politique abandonné.

 

 

Catégories : Politique 4 commentaires

Commentaires

  • "Les promesses sont faites pour ceux qui y croient, pas pour les sceptiques", comme aurait dit un certain Delafosse

  • Et il me semble que c'est Jacques Chirac qui a dit : "les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent"

  • En étant optimiste et bien que n'ayant pas voté pour Macron, je pars du principe que toute personne qui exerce une profession le fait pour s'améliorer et développer ses aptitudes personnelles dans le cadre de cette professions qui a en quelque sorte un rôle primordiale dans l'évolution de cette personne. C'est une théorie que j'ai développée et qui est basée sur une vision mystique du monde et sur l'action de Dieu pour nous guider vers la lumière, la contemplation du monde et de la création.
    Dans ce paradigme, il est évident que Macron avait besoin d'effectuer un second mandat, tant son premier mandat était imparfait.

  • La promesse de la chenille n’engage pas le papillon. (Gide)

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