Quelques mots encore sur l’écriture inklusive. Quelques exemples surtout, tirés d’un « Guide d’écriture inclusive ». C’est édifiant.
Les promoteurs de ce délire moderne osent tout. Même le plus illisible. Ils se moquent de la langue en réalité, seule la déclinaison de leur idéologie les intéresse. En voici un bel exemple:
« L’éducateurice a rencontré les écolier·e·x·s / Je la·e respecte. »
Éducateurice est un nouveau mot supposé contenir les deux genres/sexes. Écolier·e·x·s n’a pas l’accent grave du féminin mais veut faire un catalogue permanent de la diversité; il y a peut-être des personnes trans. Mais quelle importance puisqu’on ne les voit pas et qu’elles ont choisi leur genre? Il n’y a pas à les considérer comme double-genrées.
D’une femme trans (un homme devenu femme) on dit: elle, pas il ni ilx.
Autre exemple:
« Vetterli a eu une visite de son·a cousin·x·e. »
Mais enfin, s’il a déjà reçu cette visite, et puisque c’est sa cousine ou son cousin, Vetterli doit bien connaître le sexe/genre de cette personne. Pas besoin de semer la confusion.
Il y a bien sûr l’inénarrable Tout·x·es:
« Tout·x·es les étudiant·e·x·s sont intelligent·e·x·s. » Le masculin pluriel n’est pas inclus, en effet on lit Tout (singulier), puis plus loin on finit par es, féminin pluriel. Pour que le masculin profite du pluriel il faut encore séparer le e et le s finaux: Tout·x·e·s.
Le guide propose aussi touste, touxe, toustes. Vous prenez la forme qui vous plaît, l’important n’est pas d’être compris mais de faire de la propagande.
Pour les chefs et cheffes: chef·x·fe·s.
Quant aux « acteur·x·ice·s » on ne sait si ils ou elles jouent dans du porno. Le X est la lettre désignant ces films, non? La culture porno serait-elle derrière cette entreprise de con-fusionnisme langagier?
Enfin j’ai reçu un un court texte d’un lecteur, qui me demande si je veux bien le passer. Je le fais:
« Pour protéger notre belle langue française du chancre insidieux de l’écriture inclusive, la mise en place d’un cordon sanitaire me paraît de plus en plus nécessaire. Certes, il faudrait pouvoir éduquer, légiférer, interdire… mais ces moyens sont lourds et fastidieux à mettre en place. Or, dans l’arsenal des armes possibles pour mener ce combat, il en est une qui ne coûte rien et qui, bien utilisée, peut se montrer d’une redoutable efficacité : l’ironie !
Fort de cette certitude, je voudrais offrir un néologisme à consommer sans modération par toutes les personnes à qui l’écriture inclusive donne de l’urticaire : dès à présent, ne dites plus écriture « inclusive », mais écriture « incucuclusive ». Cet adjectif, inspiré de l’expression « cucul la praline », me semble un parfait raccourci pour dénoncer la niaiserie de cette nouvelle mode qui pourrait finir par s’imposer si l’on n’y met le holà… »
Et bonne dimanche!
P.S.: À propos de cette nouvelle rubrique Avant la fin:
Cette nouvelle rubrique, « Avant la fin » (pas la fin du monde, bien sûr, mais des blogs TdG), me permet de proposer quelques résumés ou compléments aux thèmes que je traite régulièrement depuis 12 ans (5319 notes avant celle-ci) avant la fermeture définitive des blogs prévue le 31 décembre.