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Fin de la sécheresse : la pluie est revenue

Fin de la sécheresse : la pluie est revenue.

Bonne nouvelle pour la Suisse: après la dure sécheresse de 2022 les nappes phréatiques et cours d’eau ont retrouvé un niveau normal, selon Météosuisse. Les pluies d’automnes étaient au rendez-vous.

 

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La sévère sécheresse est derrière nous. Alors que pendant le printemps et l’été certaines régions n’ont reçu que 40 à 70 % des pluies habituelles, l’automne a généreusement rempli les sols, en particulier en octobre et décembre.

« En Suisse romande, les précipitations ont même dépassé 130% de la norme 1991-2020. »

Les niveaux sont aujourd'hui globalement normaux.

Ce n’est pas le cas en France. Au premier janvier une partie importante des nappes montrent un niveau bas à modérément bas. Certaines se remplissent, d’autres continuent à se décharger. L’image 1 du Service Géologique National Français montre les différents types de nappes, leurs niveaux actuels et leur tendance (clic pour agrandir).

Si les sols sont plutôt humides (image 2 Météo-France) le déficit reste élevé en de nombreuses régions. Par exemple à Bordeaux ce déficit a atteint en moyenne globale près de 50% de la normale de janvier à mai. De juillet à décembre il est encore plus élevé, à l’exception de novembre.

 

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Certaines régions, comme la Loire, sortent de la sécheresse mais le sud et le sud-ouest sont encore touchés par le manque de pluie. Ces régions ont connu de graves sécheresses dans le passé, la situation actuelle n’est pas inédite. Cela demande une réponse adéquate, surtout si le réchauffement devait perdurer.

La gestion de l’eau est une question plus importante que les hautes températures. Celles-ci n’ont lieu que pendant une relativement courte période alors qu’une sécheresse peut s’étaler sur des années, voire devenir la norme comme quand le Sahara a perdu ses forêts et ses lacs il y a trois milliers d’années (image 3).

L’eau subit la pression permanente de l’expansion de l’humanité. Celle-ci veut de l’eau pour tous ses besoins, et ils sont nombreux. Et pour nourrir toute cette humanité grouillante il faut cultiver et élever, donc arroser. De plus en plus. On pompe dans les nappes phréatiques, comme on creusait des puits. Avec une singulière différence d’échelle quant à la quantité prélevée.

Ah, ces terribles sécheresses du passé où les villages se réunissaient en procession pour appeler à de meilleures conditions. Or les humains sont devenus très nombreux et la quantité d’eau disponible reste dépendante des précipitations et de l’état des nappes, et non des processions.

 

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Certaines villes pompent à ce point leur nappe phréatique qu’elles s’enfoncent, comme c’est le cas de Jakarta.

Si reforester la planète est un objectif environnemental majeur à mes yeux, pour maintenir de l’humus, de l’humidité et de la fraîcheur, une bonne gestion de l’eau en est un autre.

En effet si de plus en plus de gens utilisent la même quantité d’eau disponible, l’eau manquera. Là où elle manquera la Terre s’asséchera et les populations abandonneront ces lieux devenus inhospitaliers. C’est probablement ce qui s’est passé depuis la nuit des temps.

Le rythme climatique de l’Europe est que l’été est plutôt sec et l’hiver plutôt humide. Une première mesure est de réaliser des réserves d’eau pendant la période humide dans des grands bassins creusés à cet effet. Elles seront utilisées en été. En France des écolos se sont opposés à un tel système comme récemment à Sainte-Soline. À tort à mon avis.

Cette gestion de l’eau implique d’optimiser les méthodes d’arrosage et de privilégier les cultures les mieux adaptées au stress hydrique. Préserver le sol pour préserver son humidité devient prioritaire. L’agroforesterie devrait donc se développer durant ce siècle.

 

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L’agroforesterie? Tout le monde la connaît sans le savoir.

« Qui ne connaît pas les paysages des vergers pâturés par des bovins ou des moutons ? Ces dernières années, en Suisse, ce système traditionnel d’utilisation des terres a gagné en importance, en raison de nouvelles possibilités d’aide financière. »

Par ailleurs:

« Le « berceau » des systèmes agroforestiers sylvoarables modernes est situé en France, où des parcelles ont été créées à des fins expérimentales il y a 30 ans. Un effet positif limitant le lessivage des nitrates a rapidement été observé, de sorte que ces systèmes se sont d’abord établis dans les zones de protection des eaux, avant d’être exportés ailleurs. »

On ignore combien de temps durera l’actuelle tendance à la sécheresse. L’Europe de l’Ouest, et en particulier la face sud-ouest de la France, subissent depuis longtemps des vents dominants de sud-sud-ouest. Une autoroute pour la chaleur humide des Tropiques, et celle – sèche – du Sahara ou d’Espagne.

Quoi qu’il en soit il faut s’adapter. Nous devrions d’ailleurs l’avoir déjà fait car, pour mémoire, la Suisse et l’Europe ont connu une sécheresse extrême en 2011, après dix ans de déficit progressif (image 4 La Chaîne Météo).

2011 était la pire sécheresse depuis 1976 en Europe. N’en aurions-nous rien appris?

D’ailleurs, qui s’en souvient?

 

Catégories : Environnement-Climat, Météo 4 commentaires

Commentaires

  • L'écrivain Francis Ponge a fait une description étonnante de la pluie, (Le parti pris des choses). Le titre est "La Pluie", Je viens de découvrir ce poème tout en finesse, qui finit par. . . Il a plu.

    Comme vous dites, c'est beau la pluie!

  • Étonnant texte, oui, je suis allé le lire.
    Étonnante intégration de la poésie avec des passages techniques que son oeil décrit avec une précision anatomique. C'est un exercice difficile, il y réussit avec fluidité.

    Beau texte, merci de l'avoir suggéré ici.

  • J'ai un peu de mal à imaginer que l'eau risque de disparaître de la surface de la Terre. Ses trois états (liquide, solide et gazeux) peuvent être répartis différemment mais, globalement, H2O ne va pas s'échapper de notre planète, comme cela s'est produit sur Mars. Grâce à notre atmosphère, le cycle de l'eau va continuer à nourrir les sols et les cultures. Certaines régions en manqueront davantage sans doute, mais d'autres en seront bien fournies. Le problème c'est l'adaptation à ces variations climatiques régionales. Est-ce aussi dramatique que le réchauffement climatique ? Je ne le crois pas, mais je peux me tromper.

  • Oui bien sûr ce seront certaines régions et non la totalité.
    Si l'on prend une région comme le sud-ouest de la France on peut imaginer créer de grands réservoirs, c'est déjà en partie le cas. En fait ces épisodes, s'ils sont une conséquence du réchauffement (une sécheresse n'est pas un signe de réchauffement en soi, de très grandes sécheresses ont eu lieu au Petit âge glaciaire), montreraient que celui-ci a des effets régionaux qui sont gérables par les régions. Ces épisodes mélangent une possible influence humaine avec la variation naturelle.

    La constante du réchauffement est l'élévation des températures moyennes, et cela n'est pas grave en soi si les vents du sud continus n'envoient pas l'air saharien. Une autre constante qui suit la première est la fonte des glaces. Pour le reste: sécheresses, inondations, ouragans, tempêtes, ne varient guère en regard du passé. Comme je l'avais documenté même au Pakistan les inondations terribles (pas les premières) sont causées d'abord par la déforestation, le mauvais traitement des sols, etc, et l'on ne peut même pas affirmer que le réchauffement a produit plus de pluie.

    D'ailleurs là aussi les impacts régionaux peuvent être très différents et instables.

    Il y a aussi d'autres régions où les choses se passent bien, même si (inévitablement) il peut y avoir parfois un extrême. En effet l'eau ne peut s'échapper, elle reste globalement en même quantité, mais elle se répartit de manière variable. Je soupçonne que ces variations sont la norme depuis la nuit des temps.

    Cependant je ne trouve pas encore de réponse à cette question: Pour les pluies il devrait y avoir plus d'humidité dans l'air, or les précipitations en diverses partie du globe diminuent légèrement. Pourquoi? Manque d'aérosols pour former les gouttes de pluie? Simple question de répartition?

    Je pense que nous n'appréhendons pas encore la globalité du climat.

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