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François et les homosexuels

François et les homosexuels.

L’homosexualité n'est pas un crime, affirme François. Nous le savions déjà, du moins dans de nombreux pays. Dans d’autres on risque la prison ou l’exécution. Ce n’est pas un crime et François juge injustes les lois qui criminalisent l’homosexualité.

 

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Il se range derrière la position juridique soutenue par l’ONU qui est que l’orientation sexuelle ne doit pas/plus être objet de rejet, de discrimination ou d’exclusion. Les personnes homosexuelles existent depuis la nuit des temps. Elles ont souvent occupé les mêmes fonctions que les personnes hétérosexuelles et n’ont pas démérité en raison de leur sexualité.

Cette posture légaliste de François lui permet d’instiller une subtile distinction:

« … le pape a maintenu qu’à ses yeux l’homosexualité reste un « péché », au même titre que « le fait de manquer de charité envers quelqu’un. »

Pas un crime mais un péché. Un péché? « … cette orientation demeure « intrinsèquement désordonnée. » Cela doit être difficile à entendre quand on n’a fait que suivre son inclination.

Le péché est une notion religieuse et non pas civile ou pénale. Cela peut être néanmoins vécu comme une stigmatisation. Mais l’église catholique a une doctrine – elle n’est pas la seule.

Cette doctrine privilégie la reproduction. Or les couples homosexuels masculins sont infertiles, et les lesbiennes ont forcément besoin du sperme d’un homme pour enfanter. Cela peut être difficile à accepter mais c’est ainsi. La nature a prévu un mode de reproduction à deux sexes différents et complémentaires.

 

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Ce n’est pas parce que l’on fuit sa condition, comme de Beauvoir fuyait sa condition de femme, que les théories sur le genre, qui ne serait qu’une construction et un choix, sont plausibles.

La différence entre les sexes est fondamentale. L’hétérosexualité n’est pas seulement plus naturelle pour enfanter ou moins troublante, elle est fondamentale. Pas d’espèce humaine sans reproduction, pas de reproduction sans altérité sexuelle.

Pour autant une personne homosexuelle est également capable de tout ce dont est capable une personne hétéro. Cela ne se discute pas. Cela ne devrait même pas faire débat.

Par contre je suis surpris de la rapidité avec laquelle la cause gay a été acceptée dans les populations. Je me demande si l’acceptation est intellectuellement et émotionnellement solide, ou s’il s’agit d’un conformisme doublé d’une culpabilité de ne pas être assez « inclusif ».

La décriminalisation et dépsychiatrisation de l’homosexualité en cours en Occident depuis au moins trois décennies ne suppriment pour autant pas les questions que cette orientation suscite chez les hétéros.

Cette attraction n’est pas simple à comprendre quand l’hétérosexualité est si dominante et seule capable d’assurer la reproduction en toutes circonstances (sauf maladie).

 

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On peut respecter une personne homosexuelle comme n’importe quelle autre personne, mais rester perplexe. On n’est pas obligé de comprendre ce qui se passe en elle, ni de lui rouler une pelle pour prouver notre bienveillance.

Par ailleurs François enjoint les prêtres à faire une sorte de conversion envers les homos:

« Il a appelé les prêtres qui soutiennent de telles lois (les lois criminalisantes ou discriminantes) à accueillir dans leurs églises des personnes homosexuelles, tout en jugeant que leur point de vue est fondé sur des contextes culturels, et a appelé de ses vœux un « processus de conversion » pour que ces prêtres accordent une dignité égale à chacune et à chacun. »

Rappelons ceci à propos du pape François:

« En 2013, interrogé au sujet d’un prêtre réputé homosexuel, le pape avait demandé : « Qui suis-je pour juger ? » Comme archevêque de Buenos Aires, il avait encouragé les protections juridiques en faveur des couples de même sexe, comme une alternative au mariage homosexuel interdit par la doctrine. »

Mais affirmer que l’homosexualité est un péché ne va sans doute pas plaire au lobby LGBTetc. Et l’on ne parle même pas des personnes transgenres. Le mélange des genres (au sens propre) favorise une confusion que les églises n’encouragent en principe pas. François n’en parle pas. Pourtant cela découle de l’homosexualité, ou au moins y est associé d’une manière ou d’une autre.

 

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La théorie selon quoi on peut se dire homme tout en étant doté d’organes sexuels féminins ne tient pas debout. Non, cela ne se peut pas. On définit un homme (ou une femme) d’abord par son anatomie, sa physiologie, sa biologie et sa génétique, et ses caractéristiques singulières en vue de la reproduction.

Ensuite viennent d’autres critères découlant de cette biologie (comme la différence moyenne de force et ses implications dans la vie de la cité) et participant à l’interface culturel du sexe qu’est le genre.

Le transgenrisme suppose une manipulation du langage surréaliste, comme Magritte et le tableau à la pipe: « Ceci n’est pas une pipe. » En voyant un vagin on devrait dire: ceci n’est pas un vagin. Vraiment? 

Qu’en pense François?

Pour moi c’est de la spéculation d’universitaires qui se prennent au sérieux. Entendre un homme trans non opéré (donc encore doté d’un vagin) dire qu’il est un homme complet, cela ne passe pas. Un homme ce n’est pas qu’une représentation abstraite que l’on peut refaçonner à son envie, c’est d’abord un corps.

J’entendais hier sur un plateau télé des critiques contre le pape pour avoir parlé de péché. Mais il a le droit. C’est le point de vue d’une doctrine, pas un refus de l’existence légale des personnes concernées.

 

 

 

Catégories : Philosophie, société 4 commentaires

Commentaires

  • L'homosexualité peut être un péché pour l’Église mais pas pour la société. L'homosexualité est une pratique sexuelle et, comme telle, elle ne peut être stigmatisée (entre adultes consentants). Par contre, les revendications LGBT, comme le mariage (puisqu'il y a déjà le pacs), l'adoption, la PMA sans père, la GPA sans mère, peuvent être critiqués au nom de l'intérêt de l'enfant (rôle nécessaire du père et de la mère, et filiation) qui passe, selon moi, avant l'égoïsme des couples homos. La "Manif pour tous" n'est donc pas homophobe à mes yeux.

  • Je retiens de l'émission d'hier cette affirmation d'avoir passé de femme à homme, d'avoir éventuellement conservé ses organes féminins et donc de pouvoir enfanter. Aux Etas-Unis une femme dans cette situation si je me souviens bien, a mis au monde trois enfants, puis a complété sa "transition" et est devenue totalement homme.

    Si un homme participe à ce désir d'enfant d'un homme devenu presque femme en donnant son sperme, l'enfant qui naîtra aura donc deux pères et pas de mère. Vous me direz. "et alors?"

    Penser à l'enfant est assez rare dans ces milieux.

    J'avoue que ce genre de discours me sidère.

    Mais curieusement, hier (et John tu n'y es pour rien), j'ai trouvé cette émission bien ennuyeuse. Elle s'est terminée au moment où j'allais changer de chaîne.

    La fierté plusieurs fois affirmée du producteur, du réalisateur et de la présentatrice était pour moi assez gênante.

  • Merci de votre excellent papier. Je vous lis toujours avec grand plaisir. Vos articles sur le climat, le genre comme celui-là font réfléchir et mettent un peu de raison et de bon sens dans notre société un peu déboussolée. J’abonde dans vos propos.

    L’identité sexuelle n’est pas la résultante de l’influence de la société mais une donnée biologique. Certes, la société peut conduire à des attitudes étranges vis-à-vis du sexe mais les attributs physiques homme/femme restent constitutifs de la personne.

    A mon avis, l’ultime aboutissement de l’idéologie transgenre est une société d’humains dépouillée de la distinction homme/femme avec individus interchangeables formatés par le diktat de la nouvelle pensée. Aujourd’hui, cette chimère, cette idéologie parle fort, beaucoup plus fort que la raison. Heureusement vous êtes là, pour les contredire. Peu de journalistes l’osent.

  • Bonsoir cher Monsieur,

    Je vous remercie pour ce commentaire.
    Vouloir être de toutes les identités sur simple décision mentale et une sorte de rêve de toute-puissance ultime. Paradoxalement, cette fluidité arbitraire me paraît être la matrice d'une autre forme de dictature, d'une nouvelle forme de toute-puissance. Une identité définie, donc forcément excluante de ce qu'elle n'est pas et exclusive de ce qu'elle est, est une forme de liberté parce qu'elle a un territoire psychique en propre à défendre.

    Bien à vous.

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