Temps présent : guerre des sexes au chalet.

Ce jeudi  la télévision suisse romande (RTS) diffuse le premier épisode d’une émission en deux parties: « Guerre des sexes au chalet ». Ce n’est pas une vraie guerre! C’est une rencontre avec débats, confrontations, réflexions diverses.

J’en suis (plus dans le second épisode que dans le premier, m’a indiqué le réalisateur Jacob Berger). J’ai accepté d’y participer parce que c’est Temps Présent et parce qu’il y a du temps pour débattre. Mais j’ai hésité. Je me méfie désormais de ce genre d’émissions. On ne voit pas assez le parcours et la réalité des gens. Il faudrait pouvoir s’écouter pendant plusieurs nuits autour d’un feu, pour mieux faire.

De plus je ne suis pas convaincu de l’utilité de ces débats sur le genre, les stéréotypes, etc. Je n’ai pas vu le montage des épisodes, je ne pense pas avoir été au mieux, je suis passé à côté de bien des éléments de réflexion. Je n’étais de plus pas en grande forme, je préparais quelque chose qui s’est aggravé en octobre.

C’est ainsi.

La RTS présente l’émission en ces termes:

« Quatre femmes et quatre hommes, enfermés durant un long week-end dans un joli chalet de montagne. Mission : vivre et débattre ensemble sous les caméras de Temps Présent, du thème qui fâche aujourd’hui. Les questions de genre, de sexe, de consentement et de séduction. Dans ce premier épisode, nos protagonistes de générations différentes et aux parcours variés se découvrent et commencent à se confronter. Néo-féministes et conservateurs machos arriveront-ils au bout de l’expérience ? »

C’est accrocheur, encore faudrait-il expliquer ce qu’est un macho en dehors des stéréotypes, ou parler de la sagesse d’être en partie conservateur. Les années m’ont changé par rapport à ma jeunesse plus hippie que Brigades rouges – mais comment raconter mes rêves, mes enthousiasmes, mes influences d’une époque dont ensuite je me suis démarqué, mes erreurs, mes incertitudes, mes renoncements, mes lâchetés parfois, mes prises de consciences aussi, tout ce qui a tissé lentement ce changement?

Étant forcément parmi les machos conservateurs (bien que ces termes soient trop étroits pour que je m’y moule sans plus d’explications) je me demande comment ce stéréotype sera rendu. Me voir en macho, je me marre un peu, cela a pu m’arriver parfois, et ce n’est pas un drame. J’ai aussi croisé des femmes dominantes et fortes, et je ne voudrais pas alimenter le stéréotype de la douceur pour qualifier les femmes.

Le risque est de tomber dans des généralisations ou des constats réducteurs. On peut être macho une fois sur un sujet mais sans tomber dans la caricature, comme on peut valider le discours féministe sur certaines questions et rester critique sur ses excès. Un macho conservateur a des valeurs et il serait fort peu inclusif de s'en moquer. Et puis tout cela est affaire d’interprétation.

En fait, en écrivant cette note, je réalise que cette présentation faite par la RTS m’importune, car il me semble que ce n’était pas l’esprit du tournage. Humour au second degré, clin d’oeil? Peut-être mais c’est ambigu. En écrivant cela Temps Présent oriente déjà la perception du sujet. Dommage. Mais bon, on verra.

Pour voir l’émission en direct les personnes résidant hors de Suisse auront peut-être un problème. Ceux qui ont RTS 1 dans un bouquet, ou par le site internet gratuit Zattoo, y auront peut-être accès, les autres devront tenter de regarder cette diffusion sur le site RTS lui-même, si cela passe, sinon tenter un replay dans les jours qui suivent.

https://www.rts.ch/