Réchauffement et sécheresse : pas de lien statistique.
Les sécheresses ne sont pas dues à la chaleur. Elles sont dues à une raréfaction des précipitations. Cette raréfaction peut être temporaire, de quelques semaines à quelques mois, ou durables et se compte en années ou en dizaines d’années.
La chaleur peut évidemment aggraver une sécheresse en raison de l’évaporatranspiration mais elle n’en est pas la cause.
La sécheresse en Europe de l’ouest en 2022 a fait des bulles. En particulier dans les têtes de certains journalistes. – ceux qui sont gagnés par le populisme climatique, et ils sont nombreux. C’est quoi ce populisme comme je l’appelle avecun peu de malice?
C’est quand chaque événement météorologique devient une catastrophe climatique mondiale, de préférence irréversible, et hautement anxiogène. Étant donne qu’on ne lit pas l’histoire du climat on n’a aucun point de repère avec le passé. Cette instantanéité est un trait de notre époque et un sabre à mémoire.
On la constate sur les réseaux sociaux, dans la rapidité à réagir collectivement à n’importe quel événement, dans la pression mise sur la population au nom d’une moderne apocalypse presque attendue, dans le fait de tout ramener à une notion – simpliste dans cette utilisation – de réchauffement, entre autres.
On sait que la presse amplifie les annonces du Giec et choisit souvent de parler des pires scénarios (les moins probables). La rentabilité médiatique impose de maximiser les événements météorologiques intenses et de les associer au réchauffement (anthropique ou non).
Mes propres lectures invalident largement ces affirmations. Les sécheresses même longues et intenses comme en 2022 ne sont pas causées par le réchauffement. Rien ne permet de l’affirmer. Je me fonde sur diverses documentations statistiques et leurs conclusions, dont celles du Giec lui-même.
Dans son livre Climat, la part d’incertitude, Steven Koonin commente les données du Giec. Par exemple le Giec dit ceci (AR5 chap. 5):
« Nous pouvons affirmer avec une grande confiance que les sécheresses, au cours du dernier millénaire, ont été d’une ampleur supérieure et d’une durée plus longues que celles qui ont été observées depuis le début du XXe siècle dans de nombreuses régions. »
Si nous prenons l’ensemble des États-Unis par exemple, en 2007, des parties du territoire voyait la tendance aux sécheresses augmenter (image 2, en brun) et d’autres parties la voyait diminuer (en bleu).
Penchons-nous un instant sur l’ouest et surtout le sud-ouest des États-Unis, dont la Californie est l’État le plus peuplé. Sécheresses et feux de forêt font la une régulièrement depuis deux décennies.
Sur l’ensemble de l’ouest américain une étude réalisée à partir des cernes des arbres montre les importantes variations de surface du territoire touchée par les sécheresses depuis 1’200 ans (image 1, clic pour agrandir, source).
On constate deux grandes périodes de sécheresse, longues, extrêmes: de 900 à environ 1100, puis de 1150 à presque 1300. Enfin une période moins intense de 1350 à 1450. Le début du XXe siècle fut excessivement humide.
D’ailleurs est-il fondé de lier chaque extrême météorologique au réchauffement? Pas vraiment. Selon le groupe de scientifiques du Climate Science Special Report (CSSR):
« Il est encore plus difficile de parler des sécheresses comme conséquences du réchauffement climatique car elles résultent, certes, d’une absence de précipitation, mais impliquent des combinaisons de température, d’humidité du sol et de son potentiel de ruissellement, l’irrigation, ou non, à partir de nappes phréatiques. Pour le GIEC, « il y a une faible confiance concernant la tendance observée à l’échelle mondiale de la sécheresse depuis le milieu du 20e siècle. »
Si le réchauffement n’est pas la cause directe des sécheresses, celles-ci étant l’affaiblissement du cycle de l’eau (pluie, rivières, nappes, sols), une vague de chaleur sur un sol sec rend le matériel végétal encore plus inflammable.
Les sécheresses sont aussi aggravées par l’expansion humaine: villes, agriculture intensive, coupe du couvert arborisé pour implanter des villas, etc.
Cela nous rappelle l’importance des arbres et des forêts: préservation des sols et de leur humidité, rafraîchissement des températures, productions d’aérosols qui favorisent la pluie, entre autres. En image 5 je propose cette reconstruction des sécheresses des régions de l’ouest depuis 2000 ans. Elle est extraite d’un atlas des sécheresses d’Amérique du Nord.