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Revoir l’éducation des garçons (1) ?

Revoir l’éducation des garçons (1) ?

L’asymétrie femmes-hommes est pour moi une clé pour analyser les relations entre les femmes et les hommes. L’asymétrie physique et sexuée joue un rôle majeur dans la mise en mots, ou plutôt la « mise en culture », des corps.

 

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Pourquoi les hommes ont-ils été assignés à la guerre et non les femmes (à part quelques exceptions)? Pour qu’elles ne meurent pas en masse sur les champs de bataille. Sans elles un groupe ne survit pas.

La reproduction de l’espèce humaine et des groupes qui la composent dépend du nombre de femmes en âge d’enfanter. La femelle humaine ne met au monde en général qu’une nouvelle vie à la fois après une longue gestation. Un groupe peut survivre avec peu d’hommes, pas avec trop peu de femmes. Cela demande des aménagements spécifiques mais c’est possible: la polygamie est possiblement la solution mise en place par des peuples guerriers.

Dans le passé, lors des guerres, beaucoup d’hommes mouraient. Le surplus de femmes devait trouver une place dans la société. La polygamie protégeait le groupe: les femmes seules n’étaient pas exclues car elles avaient une place dans le groupe et l’expansion démographique de celui-ci était préservée.

La différence moyenne de force musculaire, de squelette (le bassin féminin est fait pour enfanter, pas celui de l’homme), de production hormonale, contribuent également à l’asymétrie femmes-hommes.

Les hommes sont donc assignés à la protection de par ces faits biologiques: ils n’enfantent pas, ils sont physiquement plus forts (en moyenne) et leur mort est moins coûteuse pour un groupe que celle d’une femme.

 

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Bien sûr les sociétés modernes ne sont plus autant soumises à ce qui nous a collectivement construits par le passé. Mais je ne crois pas que ce schéma soit éteint par la modernité, et je ne suis même pas sûr qu’il soit bon de l’éteindre.

Au quotidien les femmes demandent toujours une sécurité à leurs compagnons, presque toutes. Sécurité affective, matérielle, physique (la modernité n’a pas éliminé la violence et les agressions), il semble que la fonction protectrice des mâles soit toujours d’actualité. Le dimorphisme sexuel, visible chez de nombreuses espèces, comme ces deux mérions superbes mâle et femelle de Wikipedia (image 3), en est une condition. Femmes et hommes se sont spécialisés.

Il y a diverses théories absurdes sur ces différences et ce que nous devrions en faire. L’une d’elles est que les hommes auraient affamé des femmes pour les affaiblir et les soumettre. Il n’y a aucune preuve historique de cela et dans une société préhistoriques composée de groupes plus vulnérables qu’aujourd’hui, c’eût été d’un intérêt discutable.

Cette théorie est régulièrement déconstruite, et régulièrement relancée. Que prétend cette théorie?

« Que cette différence de taille - qu’on appelle en biologie le "dimorphisme sexuel" - ne serait pas due à des causes biologiques mais à une privation de viande infligée aux femmes par les hommes dès le paléolithique. »

 

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Françoise Héritier, papesse féministe dominante, dit même:

« J’ai une jeune collègue qui a travaillé sur ce sujet et elle montre que toute l’évolution consciente et voulue de l’humanité a travaillé à une diminution de la prestance du corps féminin par rapport au masculin.

Depuis la préhistoire, les hommes se sont réservé les protéines, la viande, les graisses, tout ce qui était nécessaire pour fabriquer les os. Alors que les femmes recevaient les féculents et les bouillies qui donnaient les rondeurs. »

De la théorie mais aucune preuve.

Encore un point. La violence est donc assignée aux hommes. La violence légale et supposée légitime: l’armée, la police, et en général les professions liées à la sécurité. La force que présuppose la violence est valorisée.

Certains hommes oublient parfois que leur force est destinée à servir et non  asservir. C’est un point sur lequel devra porter l’éducation des garçons. Il faut qu’ils sachent que servir les faits grands.

Pour autant les femmes sont-elles incapables (par nature? par éducation?) de commettre de la violence?

 

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Non, même si certaines formes de violence grave sont plus masculines (les prisons sont surtout remplies d’hommes).

Le rapport de force est en défaveur des hommes. Chez les femmes c’est moins visible, c’est même plutôt caché pour ne pas entrer en contradiction avec ce qui est devenu un stéréotype social majeur: femme victime-homme bourreau. Ce système archaïque, incompatible avec une pensée moderne, n’est pas déconstruit par la mouvance féministe. Je pense qu’il y a trop d’intérêts en jeux.

Bien, mais quel est le lien justement avec l’éducation des garçons? Il va suivre. Je voulais d’abord poser le cadre de mon analyse. Ce cadre est discutable, je ne prétends pas détenir la vérité. Mais il me semble plausible, suffisamment pour tenter d’en comprendre les mécanismes autrement que par une hypothétique guerre des sexes.

Dans mon approche le corps tient une place prépondérante. Il est le lieu de notre existence individuelle et cette existence est en partie conditionnée, ou assignée, par les spécificités du corps. Notons que le féminisme évolutionniste, représenté entre autres par Peggy Sastre, emprunte un cheminement voisin, mais pas toujours émancipé du stéréotype clivant femmes-hommes.

 

 

À suivre.

 

Catégories : Philosophie, Politique, Psychologie, société 1 commentaire

Commentaires

  • Excellent début et on attend la suite. Que les hommes soient destinés à la protection de la mère, la famille ou la nation, c'est un fait qui ne peut même pas être contesté aujourd'hui par les féministes. La preuve ? Qui se bat sur le front en Ukraine ? Des victimes par milliers à chaque bataille. On ne les voit pas. Les médias se contentent des images qui leur parviennent du côté ukrainien et qui leur montrent un bâtiment civil éventré et quelques femmes et enfants traumatisés. Mais la grande mortalité de cette guerre, c'est les soldats, donc essentiellement des hommes, des deux côtés de la frontière.

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