Titan, c’est fini.
On a beaucoup parlé d’eau, et de cinq personnes dont nous connaissons aujourd’hui les profils. Nombre de commentateurs et journalistes mettent ce drame en parallèle avec le naufrage d’un bateau au large de la Grèce, dans lequel des centaines de migrants ont probablement trouvé la mort.
Je me refuse à faire ce parallèle car on compare deux choses très différentes. Migrants, chercheurs, hommes d’affaire, tous ont une histoire propre. Les trajectoires s’inscrivent dans des problématiques étrangères les unes aux autres.
Ce sont deux drames, que personne n’aurait souhaité, quoi que l’on pense du tourisme pour gens riches, ou de l’immigration massive forcée.
Beaucoup à été dit sur la possible fragilité du sous-marin. D’autres l’ont fait très bien. Les critiques ont été diffusées dans les médias. Une consolation, si j’ose: ils n’ont pas souffert. Quelle que soit la cause précise, l’engin n’a pas tenu. L’écrasement a dû être brutal et instantané.
La question à laquelle cet accident me conduit est la suivante: peut-on vivre sa passion dans un élan irrépressible, sans avoir préalablement vérifié la fiabilité de l’aventure?
Peut-on impunément suivre l’élan un peu romantique qui est de partir à l’aventure, peu importe certaines garanties qui au fond sont vécues par un passionné comme une contrainte pénible. L’appât du gain, se faire une place dans le marché des sous-marins privés, est aussi une raison d’aller trop vite en besogne, mais je place la passion comme premier moteur.
Le Titan n’était pas certifié. Il n’a pas été testé, en particulier sa résistance à des pressions extrêmes répétées. Il était déjà descendu, ce qui pouvait donner une confiance illusoire, et le patron d’OceanGate devait être persuasif. La passion a fait le reste, la confiance s’est installée sur une estimation insuffisamment testée de sa résistance, aveuglée sur les précautions élémentaires plus fonctionnaristes et moins créatives, mais indispensables même pour un rêveur, s’il veut que sont projet prenne vie durablement.
Qui peut empêcher de rêver? J’écoute justement une chanson de Jean-Jacques Goldman: On ira. (En haut de la colone de droite) Le texte porte ce rêve, repris aujourd’hui par des générations qui n’étaient pas nées lors de la grande période du chanteur.
Qui peut empêcher de rêver? Ah, partir sans savoir où...
On ira
On partira de nuit, l'heure où l'on doute
Que demain revienne encore
Loin des villes soumises, on suivra l'autoroute
Ensuite on perdra tous les Nords
On laissera nos clés, nos cartes et nos codes
Prisons pour nous retenir
Tous ces gens qu'on voit vivre comme s'ils ignoraient
Qu'un jour il faudra mourir
Et qui se font surprendre au soir
Oh belle, on ira
On partira toi et moi, où?, Je sais pas
Partir sans savoir où: un rêve fou d’amoureux, peut-être. Vivre dans un espace sans limites. S’insoumettre aux règles, aux contraintes.
Y a que les routes qui sont belles
Et peu importe où elles nous mènent, oh belle
On ira, on suivra les étoiles et les chercheurs d'or
Si on en trouve, on cherchera encore
On n'échappe à rien pas même à ses fuites
Quand on se pose on est mort
C’étaient les rêves d’une époque, que Goldman a si bien su écrire, et que les jeunes générations reprennent en choeur. On a besoin de rêves. Rêver c’est, dans l’imaginaire occidental d’aujourd’hui, la liberté, alors que les procédures techniques de fabrication et de certification sont les prisons de la vie grise, sans passion, trop tiède.
On prendra les froids, les brûlures en face
On interdira les tiédeurs
Des fumées, des alcools et des calmants cuirasses
Qui nous ont volé nos douleurs
La vérité nous fera plus peur
Les passagers ont signé un engagement où semble-t-il le risque de mourir était stipulé de manière explicite. Ils ont suivi leur rêve. Comme peut-être les premiers passagers des premiers aviateurs aux machines encore bien imparfaites.
En voyant les choses sous l’angle d’une tension culturelle répandue entre la règle et la liberté, et si les paroles de Goldman m’ont aussi fait vibrer (il sait y faire!), je me dis que c’est quand-même bien de savoir où l’on va, même si c’est moins exaltant.
Je dirais même que cela vaut en amour, dans la vie professionnelle, en climatisme, et probablement dans une foule d’autres domaines.
Commentaires
Cette histoire est hallucinante de a jusqu'à z! Un sous-marin défectueux et dangereux, des passagers qui prennent sciemment des risques inconsidérés avec leur vie, une presse de grand chemin présentant cette histoire dramatique comme un feuilleton, un plongeur apparemment expérimenté acceptant de piloter ce tombeau flottant! On n'est manifestement plus dans le monde de l'exploration, ni même dans celui de l'aventure, mais dans un Disneyland grandeur nature! Car le vrai explorateur bétonne la sécurité et ne laisse rien, ou le moins possible au hasard! Bien à vous!
Monsieur Goetelen,
J'apprécie votre réalisme. Pas tout sentimetal, pas tout scientifique. Le juste équilibre. Oublier le réel froid pour sombrer dans la chaeur des sentiments ne mène-t-il pas à la catastrophe ?
Et ces journalistes de gauche qui comparent l'attention médiatique des deux drames, en dénonçant le peu de place accordée aux migrants naufragés…
D'une part ils mentent et d'autre part ils continuent à amplifier "les sanglots de l'homme blanc", coupable de tout.
On est plus très loin du racisme anti blancs !
Oui, ils mentent. Le naufrage en Méditerranée a été largement médiatisé et a suscité divers débats en Europe.
Bonjour,
Je ne comprends pas bien la nécessité de ce billet, qui me met très mal à l'aise.
Que les choses soient claires dès le début. Je ne suis pas du tout le partisan d’accueillir tout le monde et de supprimer les frontières. Oui le naufrage a été médiatisé et oui des efforts ont été faits pour rechercher des survivants.
Mais vous dites : "Qui peut empêcher de rêver ?"
Les migrants eux aussi, que je sache, ont rêvé de "Partir sans savoir où", eux aussi ont voulu "vivre dans un espace sans limites et s’insoumettre aux règles, aux contraintes". Eux aussi ont signé "un engagement où semble-t-il le risque de mourir était stipulé de manière explicite".
Pourquoi semblez-vous accorder votre intérêt à ceux dont cette soif de rêve ne les engageait pas existentiellement, et non à ceux qui ont risqué leur vie et celle de leurs enfants sur des rafiots pourris pour échapper à la misère et à la guerre ?
Qu'on le veuille ou non, il y a là une priorisation de la valeur du rêve qui me semble relever d'une forme d'impensé occidental assez profond.
Cordialement
Bonsoir Laurent,
Par le rêve vous les reliez, mais j'ignore de quoi rêvent les migrants. Ceux, réfugiés, qui fuient une guerre ou une persécution, rêvent-ils? Ne voudraient-ils pas plutôt rester chez eux en paix, avec leurs proches?
D'autres, migrants non persécutés, rêvent de l'Eldorado promis par des mafias. Ils pourraient savoir où ils vont: les morts, les sans avenir, que beaucoup deviendront. Combien a rapporté le passage de ces migrants aux passeurs? De quoi se payer une piscine ou une descente en sous-marin de poche?
Combien de milliards pour de développement de l'Afrique? Un exemple, celui de l'UE, pour une seule année:
"L’aide publique au développement (APD) consentie par l’Union européenne (UE) et ses 27 États membres s'établit à 66,8 milliards d'euros en 2020. Selon les chiffres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), il s'agit d'une hausse de 15%."
https://www.vie-publique.fr/en-bref/279558-ue-une-aide-publique-au-developpement-de-668-milliards-deuros
À multiplier par plusieurs décennies et d'autres pays ou formes d'aide, ce sont des sommes folles déjà versées pour l'Afrique. Apparemment en vain. Ici, où est la balance?
Non, la comparaison des deux événements n'est pas correcte à mon avis, mais j'entends que vous ne pensez pas la même chose.
Je ne crois pas que le même rêve relie ces migrants et les passagers du Titan. Je ne vois pas ce qu'il y a de malaisant à cela. Les mettre en balance est une forme de populisme, un trop-pensé occidental.
On ne peut parler des migrants sur le seul argument de leur fuite d'une persécution. Ceux qui le sont (persécutés) entrent dans la catégorie des réfugiés, c'est autre chose. La pauvreté, l'absence d'avenir, en pousse d'autres à partir, mais où sont passés les centaines ou milliers de milliards versés à l'Afrique? Je me répète mais la question est brûlante. Ces milliards au développement devraient inciter les jeunes à rester.
Mais un système s'est mis en place pour pousser les jeunes à partir. Plus de 50% le souhaitent (selon un sondage). Le rêve des migrants vide l'Afrique de ses forces vives et jeunes, c'est terrible, et pour quoi?
C'est un thème où il est difficile de se comprendre, tant le trop-dit occupe l'espace. Mais pour plusieurs raisons je ne veux pas comparer les deux événements.
http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2017/08/10/migrants-le-business-du-trafic.html
Bien à vous.
En effet, il ne faut pas raisonner avec son cœur mais voir la réalité en face. Tous les migrants du bateau qui a fait naufrage n'étaient pas des réfugiés, loin s'en faut. Pour la plupart, de jeunes hommes ayant laissé leurs proches au pays et cru trouver le paradis en Europe, où ils se feront sans doute passer pour des ados après avoir détruit leurs papiers. Quant aux familles avec des enfants, je ne comprends pas que l'on prenne autant de risques.
Les uns, comme les autres ont mérité les secours qui sont arrivés après la catastrophe, comme c'est souvent le cas. Bien sûr qu'il faut tout faire pour sauver ces gens, car ce sont des humains, comme les passagers du sous-marin. Il ne s'agit donc pas d'opposer les vies des uns et celle des autres, et les deux affaires ont été largement médiatisées. Pourquoi cette polémique ?
C'est intéressant d'envisager le projet de Titan comme la tentative de réaliser un rêve.
Ca l'était certainement, comme le sont les ascensions des plus hauts sommets, les expéditions spéléologiques ou les traversées d'océans avec différents moyens plus ou moins sophistiqués.
Mais en cas d'échec, ces rêveurs peuvent mettre leurs sauveteurs en péril. Il semble évident qu'il faut tout mettre en oeuvre pour tenter le sauvetage.
Dans le cas du Titan, le sauvetage était simplement impossible, si le sous-marin était tombé dans les profondeurs. On ne pouvait qu'aller filmer les débris.
Comme on est dans un contexte américain, il va y avoir des suites judiciaires et le déploiement des secours est certainement lié à tout un contexte de responsabilités.
Tout ça est bien loin du rêve. Ces projets sont des rêves tant qu'ils ne sont pas des échecs.
La tragédie du Titan est un "problème de riches". Nous autres n'aurons jamais le problème de nous retrouver dans un sous-marin pas certifié, car nous ne pourrons pas nous payer la réalisation d'un rêve à 250 000 dollars. Et souvent, les sauvetages ne sont pas gratuits, quelqu'un va devoir payer pour le déploiement de tous ces moyens.
La Rega coûte environ 100 fr / minute ...
Un récent sauvetage dans l'Himalaya m'a particulièrement frappée : un sherpa a pris en charge un alpiniste en détresse, suspendu à une corde dans un état semi-conscient, et l'a porté sur son dos pendant des heures pour le descendre dans un camp de base. C'était un exploit quasi surhumain et en quelque sorte plus incroyable que de gravir le sommet. Les clients du sherpa ont été privés de la réalisation de leur rêve.
https://www.tdg.ch/un-guide-nepalais-sauve-un-alpiniste-dans-la-zone-de-mort-de-leverest-388161068605
Désormais, l'ascension des 8000m est devenu une activité accessible à beaucoup d'alpinistes qui ont ce rêve himalayen.
Avec des conséquences négatives pour ces lieux et la multiplication des accidents mortels.
Les rêves sont indispensables et on ne peut pas nous empêcher de rêver, mais on se rend bien compte que pas tous les rêves peuvent être réalisés. Et que le rêve n'est pas plus noble que l'instinct de survie.
On peut rêver d'avoir la vie sauve ou une vie moins dure, et prendre le risque d'une expédition sur un navire non certifié.
Après tout, la tragédie du Titan, considéré sous l'angle du rêve risqué à accomplir, a quelque similitude avec la tragédie des migrants noyés.
Nous avons été les spectateurs impuissants de ces événements si rapprochés dans le temps, bien au sec derrière nos écrans. Forcément, on a cherché à comparer, c'est une façon d'essayer de comprendre des réalités qui ont tourné au cauchemar.
Bonjour Calendula,
Le prix des secours est estimé à environ 100 millions de dollars. C'est ce que j'ai lu mais sans connaître le calcul fait. Retrouver des alpinistes en montagne, sauver des gens en mer, cela coûte.
Je me suis demandé ce que je ferais si j'avais 250 ooo $. Je n'irais pas au fond de l'océan, Je préfère l'espace. Mais faire un saut de puce en apesanteur de quelques minutes, c'est court. Je pense plutôt que je paierais des musiciens pour enregistrer un nouvel album. J'aimerais aussi produire d'autres gens mais il me faudrait alors plus d'argent.
Les rêves simples me vont aussi, et ils ne sont pas moins audacieux, ils le sont différemment, comme quand je descendais en Solex de Genève en Provence en 24 h.
Question argent, justement. Combien ont payé les 700 migrants du naufrage? 1 000, 2 000, voire 6 000 euros pour la traversée? C'est une affaire possiblement à plus d'un million de recettes pour les mafias qui encaissent année après année plus de milliards que le budget de certains pays.
https://www.tf1info.fr/international/immigration-combien-coute-une-traversee-clandestine-de-la-mediterranee-1519273.html
L'exemple du sherpa nous montre heureusement qu'il y a des humains de grande valeur personnelle. C'est une belle histoire. Il a fait un choix que j'approuve sans réserve, même si ses clients ont été frustrés. Un rêve ne se réalise pas toujours.
Si nous comparons par l'argent, nous ne pouvons pas faire l'économie du contexte. Mafias, humanitaires qui passent des accords avec ces mafias, ambiguïté et culpabilité des européens faisant appel d'air. Ainsi le trafic d'humains peut continuer et nous y contribuons en accueillant nombre d'illégaux (qui nous tireraient dessus si nous débarquions sur leurs plages).
L'instinct de survie n'est pas moins noble que le rêve, mais il reste différent à mes yeux. Un départ en survie ne me semble pas être de même nature qu'un rêve préparé de longue date, comme pour le professeurs français mort dans le sous-marin.
Comparer par l'argent c'est mettre le pied dans le "trop-dit", dans un schéma de pensée qui fleure la lutte des classes. Pour égaliser les chances, faut-il empêcher les gens de devenir milliardaires? Leur dire où et comment ils doivent dépenser leur argent? Et si un migrant devient milliardaire, sera-t-il libre de dépenser comme il le veut?
Comparer par l'argent c'est implicitement dire ce qui est bien et ce qui ne l'est pas. Pour un peu nous déciderions à la place des autres de comment ils doivent utiliser leur argent si nous en avions le pouvoir.
@ hommelibre,
Vos réflexions se terminent sur la problématique de l'argent, mais pour finir, ça dépend toujours des histoires de gros sous !
L'argent ou son manque déterminent ce que nous pouvons faire ( mais pas ce que nous pouvons rêver).
Les passeurs font fortune avec leurs entreprises et sur la misère des candidats à la migration et on est effectivement pris en otage, si on s'émeut des vies mises en danger ou des morts en mer.
Au fond, il ne faudrait pas s'émouvoir et se dire: Ma foi, ils ont pris le risque et ils en paient les conséquences.
Mais est-ce vraiment différent avec les passagers du Titan ? Ils ont pris un risque et ça a mal tourné.
Seront-ce les contribuables américains qui payeront pour les analyses des débris ? Certes, 100 millions n'est rien pour un si grand pays, mais j'ai lu des commentaires outrés d'Américains qui ne comprennent pas que ce soit à eux de casquer.
Si j'ai bien compris, il existe des lois maritimes qui obligent à sauver des naufragés.
https://www.rts.ch/info/monde/9676600-que-dit-le-droit-sur-les-sauvetages-de-personnes-en-detresse-en-mer.html
Les passeurs comptent sur ce principe, avec une sorte d'opportunisme cynique. Ils savent bien que ça ne fonctionne pas à chaque fois, aussi parce que leurs rafiots peuvent sombrer sans que personne ne s'en aperçoive. Et désormais, les passagers ne semblent même plus avoir de gilets de survie.
Il y a quelque chose d'irrationnel dans ces décisions de s'en remettre à quelque chose qui pourrait être le destin.
Si on a des rêves qui n'exigent pas de grands moyens financiers, on a des chances de pouvoir les réaliser. En cela, le solex est supérieur au Titan !
Je ne cherche pas à dire aux millionnaires, ce qu'ils devraient faire avec leur argent. Ca ne sert à rien d'en rêver, je n'aurai jamais l'occasion de leur dire que ce n'est pas bien de prendre de tels risques !
Ce que j'essaye de dire, c'est qu'un exploit est forcément risqué et on a avantage à bien préparer son entreprise. Si c'est une initiative privée, il faut qu'elle soit assumée comme telle jusqu'au bout.
Quand Bertrand Piccard a entrepris ses vols, il avait probablement mieux pris en compte les paramètres à respecter.
Au fond, en voulant réaliser un rêve du type Titan ou Solar Impulse, il faut une solide dose de réalisme.
Le solex était un véhicule réaliste - vous êtes encore là pour en parler, alors que l'entreprise était assez téméraire.
C'était l'époque des Tours de Suisse en boguet :-)) Une sorte de rite initiatique des garçons de ma génération. Ca me rappelle des récits émerveillés.
Alors oui, je veux bien passer pour une moralisatrice ! Je crois surtout que je n'arrive pas à comprendre les rêves fous, surtout s'ils impliquent de mettre autrui en danger.
Il est possible que le progrès ait été à ce prix, à travers les âges et que si tout le monde avait été aussi terre à terre que moi, on en serait encore au paléolithique ! On n'aurait pas découvert l'Amérique, ou inventé l'avion ;-)))
Mais n'oublions pas que ceux qui ont entrepris ces "folies" et leurs familles n'ont pas compté sur des secouristes pour venir les sortir du pétrin dans lequel ils s'étaient mis.
On peut prendre des risques pour sauver des vies, comme le "Henri" d'Annecy. On peut aussi prendre des risques pour faire avancer la science, comme les astronautes envoyés sur la Lune. Ce sont des actes qui ne sont pas intéressés, qui sont destinés aux autres ou à l'humanité. Mais prendre le risque de se noyer, mais sans aucune contrainte, dans le but de trouver un meilleur asile, ou bien risquer sa vie pour pouvoir dire qu'on a gravi l'Everest, c'est autre chose. Mais, dans tous les cas, les secours viennent pour vous sauver et c'est la collectivité qui paye.