France, l’ornière de la violence (2 et fin).
Si les drames énoncés succinctement dans la première partie sont une suite de cas isolés, il en ressort une sorte de continuité du crime. Agression et meurtres semblent devenus courants, nonobstant le traitement médiatique qui peut en amplifier le volume.
Le sentiment d’impunité prévaut chez les délinquants actuel, comme le signalent divers commentateurs. Une des raisons (il y en a probablement d’autres) est la philosophie qui imprègne la justice et une partie des politiques et journalistes.
En France nous trouvons un pôle ouvertement politisé et partial dans le personnel judiciaire. Depuis 1968 en effet un groupe de magistrats, connus sous le nom de Syndicat National de la Magistrature, a empoisonné l’esprit de la justice. Fort de 30% de magistrats membres il a fait de gros dégâts.
Ce groupe est une sorte de bébé de la contestation de Mai 68 et est fortement ancré à gauche. Pour mémoire c’est à lui que l’on doit l’ignominieux Mur des cons: les magistrats épinglaient sur un mur le portrait des gens qui ne leur plaisaient pas. Cet esprit de pogrom et presque d’incitation à la haine n’a jamais été sanctionné sérieusement.
Le discours fondateur sur lequel repose le Syndicat a été formulé explicitement en 1974 par Oswald Baudot, alors substitut à Marseille et membre du Syndicat. La doctrine des Juges rouges était et est encore de produire un moule de pensée et d’action très politisé, qui inspire des magistrats et soit relayée par des journalistes. On est proches d’une pensée de clan.
Si quelques passages et injonctions peuvent paraître positifs et louables, le cœur de la doctrine est biaisé. En voici un paragraphe transparent. Il fait fort:
« Soyez partiaux. »
Et continue en explicitant son propos discriminatoire:
« Pour maintenir la balance entre le fort et le faible, le riche et le pauvre, qui ne pèsent pas d’un même poids, il faut que vous la fassiez un peu pencher d’un côté. C’est la tradition capétienne. Examinez toujours où sont le fort et le faible, qui ne se confondent pas nécessairement avec le délinquant et sa victime. Ayez un préjugé favorable pour la femme contre le mari, pour l’enfant contre le père, pour le débiteur contre le créancier, pour l’ouvrier contre le patron, pour l’écrasé contre la compagnie d’assurances de l’écraseur, pour le malade contre la sécurité sociale, pour le voleur contre la police, pour le plaideur contre la justice. »
Faire pencher la balance de la Justice? C’est extrêmement grave si c’est fait par principe et dans tous les cas. On peut pardonner à celui qui vole un pain parce qu’il n’a rien à manger. On pardonne moins au puissant qui vole ses voisins.
Soit, mais cela doit être ajusté au cas traité. Un pauvre n’est pas angélique parce qu’il est pauvre, un puissant n’est pas un salaud par définition. En biaisant ainsi la Justice les juges rouges voulaient et veulent sanctionner les conditions générales, comme la richesse, le statut social, plus que l’acte criminel lui-même qui se trouve parfois presque excusé. Position politique et non juridique à mon avis.
« Ayez un préjugé favorable pour la femme contre le mari, pour l’enfant contre le père… »: depuis 50 ans la justice française est pourrie par ce genre d’injonctions. La justice familiale en a été corrompue.
« … pour le voleur contre la police… »: on comprend mieux la relaxe de très nombreux délinquants qui soit ne sont jamais sanctionnés soit n’accomplissent pas la sanction, et de toutes façons la sanction sera atténuée ou désamorcée par le laxisme qu’inspire cette philosophie.
La justice doit placer le délit avant les conditions dans lesquelles il a été commis. Son impartialité est la condition et la garantie de l’esprit de Justice, nécessaire à l’homogénéité sociale d’un groupe humain. Le Syndicat dresse les gens les uns contre les autres.
Si les conditions sociales priment sur le délit, la messe est dite avant même tout procès. Des magistrats veulent réduire les inégalités? Pourquoi pas, mais surtout pas ainsi. Le riche et le pauvre ne pèsent pas d’un même poids, en effet, mais ils sont tous deux capables de vilenie et d’astuce. La pauvreté n’est pas un certificat de moralité, la richesse pas une preuve de crime.
Que la justice tienne compte, parfois, de la situation sociale des personnes sur lesquelles elle doit statuer, d’accord. Mais au cas par cas et non par principe.
La déclaration de 1974 produira par la suite toutes sortes d’excuses pour absoudre des délinquants même dangereux. L’excuse est en quelque sorte « l’humanisme » de gauche.
On en est arrivés à une inversion des valeurs qui défigure la démocratie. Remettre la France sur les rails, loin des biais, est un immense chantier. Et je ne vois personne capable de le faire.
Commentaires
La justice devrait favoriser la femme contre le mari et l'enfant contre le père, telle est donc l'idéologie d'un syndicat de magistrats. C'est évidemment un déni de justice qui est malheureusement déjà inscrit dans nos mœurs. La violence conjugale est uniquement vue comme une violence faite aux femmes alors que les violences verbales et psychologiques y sont paritaires et les violences physique également subies par les hommes, avec au moins 33 % de victimes. Et, en cas de séparation, on ne compte plus les fausses accusations de violences contre les enfants manipulés par la mère qui veut garder les gosses. Et rares sont les médias qui ne vont pas dans ce sens.