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Marée basse en Suisse : les Vert·e·s perdent leurs électeurices

Marée basse en Suisse : les Vert·e·s perdent leurs électeurices.

En Suisse la vague verte d’il y a quatre ans est retombée. La mer s’est retirée. Un tiers d’électeurices (ça c’est du vrai inklusif!…) en moins, c’est une veste. Pire: une doudoune.

 

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Comment est-ce possible? L’été chaud aurait dû leur donner des ailes. Même pas. Alors quoi? Les Suisses seraient-ils insensibles à l’environnement? Certes non. Mais moins sensibles aux sirènes, peut-être.

Les électeurices ne sont pas malléables à souhait. Ils réfléchissent, observent. Et si un tiers environ de leur électorat de 2019 tourne le dos, il y a des raisons.

Selon un sondage entendu hier sur la RTS (je ne trouve pas le lien) un gros quart des votants et tantes est rebuté par l’activisme des climatistes: routes bloquées, tableaux aspergés, encollements dérisoires, et par la dérive woke et genrée du parti. En clair, ces électeurices n’en ont rien à foutre. Pire: ils détestent cette évolution dite sociétale des Vert·e·s.

Bon sang, ce parti avait pourtant un gros budget de campagne. Comme quoi, quand on dit qu’un chat peut être un chien et qu’un homme peut être enceint, il faut s’attendre à ce que quelques résistants pas complètement givrés ne veuillent pas de cette nouvelle grammaire gloubiboulgueste et acadabrantesque.

Il y a d’autres raisons, passées en revue sur le site RTS:

« Pour La Liberté (…) Les Vert-e-s paient aussi au prix fort un éparpillement de leurs priorités. Plutôt que de se concentrer sur la lutte contre le réchauffement climatique, ils se sont égarés dans des thèmes sociétaux comme l’écriture inclusive, rendant leur message peu audible et brusquant une part de leur électorat. »

 

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« Pour 24 Heures, les Verts ont péché par orgueil. (…) Le parti paie aussi l’excès de confiance que lui a conféré la vague verte. (...) L’échec des Verts est celui d’un parti qui n’a pas encore fait le choix entre militantisme et pragmatisme. »

« La Tribune de Genève dépeint pour sa part des Verts moralisateurs. "En insistant sur le climat mondial, sur les thèmes de société comme la race, le genre ou la consommation de viande, en faisant la morale à tout le monde, les Verts se sont égarés", estime le quotidien du bout du lac. »

Le Courrier de Genève fait comme souvent: de la simplification et du populisme de gauche:

« Les glaciers, les femmes et les migrants et migrantes ont du souci à se faire, écrit Le Courrier. "Cette remontée de l’extrême droite s’inscrit dans une tendance lourde que l’on observe ailleurs en Europe. (...) Le discours des écologistes a peut-être manqué de réponses concrètes. Voire a pu braquer une partie d’un électorat flottant, notamment sur les questions d’égalité hommes-femmes", avance le Courrier dans son édito. »

C’est toujours cocasse de voir l’extrême-gauche se défausser sur ce qu’elle nomme l’extrême-droite. Mais bon, pour cette gauche-là, l’extrême-droite commence aux socialistes…

 

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Un peu moins de genrisme et d’égalitarisme forcené, on respirerait mieux. Même leur nom de parti sent la revanche féministe, écrit en majuscule pour que l’on voie bien le E féminin Les Vert·e·s se la pètent en modèles du nouveau Bien. L’accaparement du discours environnementaliste doublé de social-féminisme, et la posture de gardiens du dogme et de la morale, sont gonflants.

Ils - et surtout elles, les militantes vertes - n’ont pas encore réalisé que ce E prétendument inclusif est en réalité une prison générée et encadrée par le masculin, qu’il n’y a pas d’autonomie du féminin. Ce E enserré entre deux points (poings?) n’est qu’un appendice du masculin et aucune forme graphique ne peut remédier à cela.

Sans même évoquer la barbarie sonore de cette forme de langage quand on passe à l’oral: on doit l’abandonner si l’on ne veut pas rendre la communication très confuse.

Ils pourraient se renommer Les Vertes, vu le fétichisme féministe qui anime ce parti. En un mot compact, sans les tirets (ils n’en sont visiblement pas encore au point médian). Mais attention, les femmes-missiles qui ne doutent de rien, cela ne suffit pas.

On dirait que leur programme sert davantage à satisfaire l’égo et le narcissisme moral des membres qu’à proposer des solutions mesurées et convaincantes aux questions environnementales.

Il faut dire que l’ancrage à gauche des Vertes est le péché originel du parti. La convergence entre écologie et transgenrisme, par exemple, est un leurre qui ne convainc que les coteries d’extrême-gauche. Le grand mélange est indigeste.

Cet ancrage à gauche est une erreur politique de base. L’écologie est fondamentalement, profondément conservatrice, et c’est bien. Elle ne peut qu’être dévoyée par le progressisme urbain des Vertes.

Et puis, leur volonté d’éduquer le monde est insupportable.

Le recul des Vertes? C’est un bol d’oxygène pour la planète.

 

 

Image 3, Lisa Mazzone, Verts-ge.

 

Catégories : Politique 4 commentaires

Commentaires

  • J'espère qu'il mettront une sourdine à leur obsession climatique, et qu'ils s'intéresseront plus à l'environnement ici et maintenant! Bien à vous!

  • Ah Monsieur Goetelen, les bienfaits de la démocratie que nos dirigeants veulent effacer. Eh bien, ils n'y sont pas parvenu. Le peuple s'est prononcé, pas un parti, le bonsens populaire a vaincu. Quant à votre anaslyse de l'écologie Verte, une merveille: l'idélologie meurt mais Notre Mère Nature, elle, est éternelle !
    Une petite remarque: de mon temps, il y a fort longtemps, le Courrier était le média catholique !

  • Certes, mais tout cela n’explique pas la débâcle des Verts Libéraux, qui sont justement supposés éviter certains travers des Verteuhèsses…?

  • Pour les Verts'Lib mon sentiment est qu'ils ne sont pas assez bien identifiés. Ils manquent encore de caractère et de personnalités fortes, ainsi que d'engagements bien visibles du public.

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