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Panneaux solaires : appel désespéré pour un protectionnisme européen

Panneaux solaires : appel désespéré pour un protectionnisme européen.

L’industrie photovoltaïque européenne se porte mal. Très mal. Le vieux continent est submergé par la production chinoise et les prix baissent. Une concurrence qui tue nos entreprises.

 

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Un article récent d’Usine nouvelle alerte sur un problème soudain urgent. Deux grosses firmes ont déjà été déclarées en faillite. Trois autres menacent de faire de même dans les prochaines semaines si la Commission européenne ne prend pas des mesures de soutien.

« Des annonces inquiétantes qui ont pour cause la surproduction, à partir de fin 2022, des fabricants chinois, qui assurent 80% de la production mondiale de panneaux solaires. Depuis deux ans, leurs modules s’accumulent sur le Vieux continent, faisant chuter les prix. Une concurrence face à laquelle les industriels européens ne parviennent plus à faire face… »

Selon cet article plus de 140 millions de panneaux chinois sont entassés dans des ports et entrepôts d’Europe.

« Conséquence : les prix ont été divisés par trois entre 2022 et 2023, jusqu'à passer sous les coûts de production européens. »

 

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La Chine a investi massivement dans la production de panneaux solaires: 50 milliards de dollars.

« Depuis 2011, la Chine a investi plus de 50 milliards de dollars dans la chaîne de production du photovoltaïque. Ces investissements colossaux ont permis la création de plus de 300 000 emplois (principalement d’usine). … De plus, l’État chinois a décidé dès le début des années 2000 de miser sur l’essor de ce type de production d’énergie. Ces efforts ont permis de faire baisser de près de 80% les coûts des panneaux solaires selon l’IEA. … En produisant en grande quantité, l’importation chinoise a alors remplacé la fabrication française pour des raisons économiques. »

La tension actuelle résulte donc des différences de coûts de production et, selon un producteur français, d’un emballement:

« A l’échelle mondiale, l’écart entre la capacité de production photovoltaïque et la capacité annuelle d’installation se creuse. … De plus, des plans ambitieux d’expansion de la capacité de production mondiale dépassent de loin les prévisions les plus optimistes de la demande finale …

 

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Ce niveau insoutenable de surproduction est un risque permanent pour les industriels européens et français. A cette surproduction mondiale s’ajoute la fermeture des frontières des USA à une partie des produits Chinois. »

Le quotidien de gauche Le Monde relie lui aussi un appel de l’extrême-gauche LFiste à sauver cette industrie en Europe:

« Alors que la Chine subventionne massivement sa production de panneaux photovoltaïques, l’Union européenne doit imposer des quotas et des droits de douane comme l’ont déjà fait les Etats-Unis, affirme la députée européenne (LFI) Marina Mesure. »

Panneaux solaires et voitures électriques: la Chine domine le marché. Que fera Bruxelles? La Commission sauvera-t-elle l’industrie photovoltaïque européenne?

Et si elle le fait, pourquoi ne pas appliquer le même régime aux véhicules électriques fabriqués en Chine? La mondialisation n’aurait-elle pas du plomb dans l’aile?

 

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Catégories : Divers, Politique 4 commentaires

Commentaires

  • Mouais...d'autre part les produits européens envahissent la Chine, il n'y a qu'à voir le nombre de chefs d'entreprise qui accompagnent les ministres dans leurs visites là-bas.
    On ne peut pas être compétitifs en tout, et cet énorme pays en pleine expansion a une vision du futur que peut-être les Européens oublient un peu....le profit immédiat plutôt que l'investissement à long terme.
    Loin d’être spécialiste de ce genre de choses, j'observe....
    Merci de m'avoir fait réfléchir John.
    Buenos tardes.

  • Colette a raison. Il faut choisir face à la mondialisation et à l'ouverture des marchés. Ou bien on met des droits de douane pour éviter la concurrence et préserver l'emploi, même si les prix augmentent ( il faut alors voir si le coût du chômage est compensé par les gains de production ). Ou bien on achète moins cher le photovoltaïque chinois pour préserver notre pouvoir d'achat. Personnellement, je penche pour la première solution.

  • L'autosuffisance et la souveraineté ont d'ailleurs des limites. Nous ne sommes pas compétitifs en tout et nous ne disposons pas des mêmes ressources naturelles. Des échanges sont donc nécessaires, sans forcément aller jusqu'à un protectionnisme radical. Il faut un mix.

    Ce que je comprends est que l'énergie fait partie des domaines prioritaires et sensibles, et de prises de marchés sur un secteurs en forte expansion. Si les européens perdent ces marché, et perdent leur filière voitures par exemple, en plus de la désindustrialisation déjà effective, l'avenir économique est sombre.

    Je ne suis pas non plus spécialiste, mais on voit le monde partagé entre échanges globalisés et facilités, la mondialisation, et une nouvelle dose de souveraineté aux motifs non bellicistes. Entre un libéralisme revendiqué pour s'appuyer sur les forces créatives de l'économie, et un protectionnisme économique et social qui réunit des gens de gauche comme de droite et qui comme son nom l'indique, laisse l'Etat intervenir pour protéger.

    L'UE se veut si vertueuse que je crains qu'elle ne contribue à son propre affaiblissement.

    Bonne journée Colette.

  • Je regarde les photos d'intallations photovoltaìques en France et me pose la question de l'emprise sur le sol. Est-ce que la Chine plutôt que de se limiter à des considérations bassement commerciales ne s'interresserait-elle pas davantage à la destruction programmée de l'agriculture européenne et de l'égémonie occidentale ?

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