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Provence, réchauffement : comment Valensole gère la raréfaction de son eau

Provence, réchauffement : comment Valensole gère la raréfaction de son eau.

Le plateau bleu et or s’étend entre Manosque et Verdon. Bleu, couleur des lavandes et lavandins qui couvrent les champs au début de l’été, et or comme le blé de juillet.

 

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L’agence de développement des Alpes-Côte d’Azur le décrit ainsi:

« Immense mer de galets roulés, le plateau de Valensole est le « grenier de la région ». Recensé comme l’un des plus vastes plateau de France, il se situe entre Durance et Asse, à proximité des Gorges du Verdon et de ses lacs. »

Outre la lavande on y cultive le blé dur, l’olivier, l’amandier et la truffe. On surnomme le grenier à Grain de la région:

« Avec un climat de type méditerranéen allié à la présence d’une moyenne montagne les étés sont très secs et souvent caniculaires, avec des températures se situant souvent en moyenne au-dessus des 30° avec des pics allant jusqu’à 37°. Heureusement, les nombreux orages tempèrent la chaleur en fin de journée à la fin de l’été. C’est un des lieux les plus orageux de France (plus de 35 orages par an). »

Quand on roule sur le plateau d’ouest en est on traverse alternativement, après les cultures, des prairies maigres et sèches et des forêts basses composées de chênes verts et de pins d’Alep.

S’il y a beaucoup d’orages les pluies sont peu retenues par un sol dont la couche d’humus est très mince. On n’a toutefois pas constaté de tendance à une diminution de la pluviosité.

 

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La température moyenne, elle, a grimpé de près de 2°. C’est une valeur locale que l’on ne retrouve pas par exemple à Nice, le plus proche lieu dont on dispose de relevés assez anciens (image 3, infoclimat).

On voit des variations de températures et de précipitations mais pas de tendance nette sur 80 ans. Certes les cumuls semblent plutôt en baisse depuis 10 ans, mais l’ensemble des variations sur la période ne permet pas de déterminer la tendance, la durée est trop courte.

Avev l’évapotranspiration et les vents souvent forts donc asséchants, le décalage des précipitations, les prélèvements et la pollution, la région de Valensole connaît pourtant une crise de l’eau. Antérieurement on cultivait « à sec », sans apport d’eau autre que les pluies du printemps et de l’automne. Elles ne suffisent plus.

De nombreuses plantes sont adaptées aux sols secs et aux sécheresses, mais il faut quand-même un minimum d’arrosage pendant les étés très chauds. Les cultivateurs ne peuvent aujourd’hui plus se satisfaire de la seule météorologie, même si les canaux gravitaires d’irrigation puisent encore dans certaines sources.

La région est courte en eau, comme toutes les régions au climat méditerranéen. Ici la proximité des Alpes accentue encore de côté extrême du climat.

 

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« On arrose avec l’eau de canaux gravitaires desservis par les sources. Il suffit d’ouvrir une martellière, on règle le débit à l’œil et l’eau irrigue la parcelle. »

On trouve le même système d’irrigation dans la plaine agricole des Bouches-du-Rhône. L’eau est puisée dans la Durance.

Selon Fabienne Guyot, chargée de mission sur l’eau dans le département des Alpes de Haute Provence, les conditions déjà difficiles se sont ajoutées aux perturbations climatiques.

« La pluviométrie ne change pas dans le département. En moyenne nous avons 700 à 800 mm d’eau par an, mais l’eau n’est pas répartie de la même façon. Nous avons des printemps et des automnes secs. Si l’on veut avoir un peu de rendement, il faut arroser. »

De plus certaines nappes phréatiques ont dû être abandonnées en raison de pollutions anciennes aux pesticides et aux nitrates.

Différentes actions ont été entreprises.

« On a accompagné des changements de pratiques pour restituer de la matière organique en laissant par exemple la paille de lavandin au sol après la récolte. On a mis en place des bandes enherbées autour des parcelles, des couverts végétaux entre les rangs de lavandin en semant du tritical, ou des légumineuses comme l’ers.

 

provence,sécheresse,climat,eau,valensole,irrigationAnticiper

Entre 2016 et 2018, le parc (ndla: naturel régional du Verdon) a implanté 4 km de haie chez 18 agriculteurs pour lutter contre l’assèchement des cultures par le vent. »

Des travaux ont été entrepris, financés par l’Union européenne et la région, entre autres, afin d’installer un système de pompage des eaux du Verdon et du lac de Sainte-Croix pour arroser tout le nord du plateau de Valensole. Ces installations devraient être achevées d’ici la fin de la décennie.

En résumé il faut aujourd’hui arroser les cultures pour compenser les pluies, moins importantes aux saisons habituelles, soit printemps et automne. Et cela d’autant plus que le réchauffement accentue l’évapotranspiration donc l’assèchement. Toutefois le réchauffement n'est pas la cause première, ni même majeure, des besoins en eau des agriculteurs du plateau.

On a là une adaptation locale à une variation météorologique ou climatique. Est-elle suffisante? Probablement tant que le Verdon reçoit assez d’eau. Si les précipitations devaient vraiment diminuer dans un futur indéterminé, il faudrait à nouveau chercher un approvisionnement. Nous n’en sommes visiblement pas là mais il serait sage d’anticiper pour au moins un siècle.

 

 

 

 

 

Catégories : Environnement-Climat 0 commentaire

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