Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

La bonne conscience politique

La bonne conscience politique.

La gauche française montre une tenace volonté d’être la bonne conscience du pays. Elle se place dans un angle qui ne devrait même pas susciter le débat. Elle se comporte en norme morale.

 

PCF, RN, évolution, Jacobin

Par exemple le secrétaire du Parti communiste, Fabien Roussel, déclarait en novembre dernier que le Rassemblement National n’avait pas sa place à la marche contre l’antisémitisme. 

Une manière indirecte de qualifier ce parti de raciste et fasciste. Comme c’est le RN il n’y a pas besoin d’argumenter, cela va de soi, pensent-ils.

Je veux dire ceci. Les origines de ce parti ne sont pas ma tasse de thé. L’ancien chef avait parfois des analyses justes mais des manières repoussantes.

Toutefois j’accepte le fait que ce parti ait évolué et qu’aujourd’hui il n’ait plus d’allégeance au vieux chef et à ses provocations. Je peux donc étudier ses propositions comme d’autres.

C’est devenu un parti de droite, qui reprend ce que la droite traditionnelle a abandonné, comme la souveraineté (notion qu’il faut encore développer hors des schémas de repli). On le dit très jacobin, ce qui ne me plaît pas. Mais il a sa place dans l’offre politique.

 

PCF, RN, évolution, Ostracisation

Pourquoi continuer à lui faire un procès en légitimité? Pourquoi le renvoyer régulièrement à son passé?

On comprend bien que c’est le seul levier qui reste pour freiner sa progression: le levier moral. Ce parti, ces gens, ne sont pas bien, pas fréquentables, Fabien Roussel le redit en refusant de défiler à ses côtés lors de la marche contre l’antisémitisme.

Depuis des années je ne vois rien qui fasse de ce parti un danger pour la France. Du moins sur les qualificatifs que l’on attribue à la vraie extrême-droite: violente, anti-parlementaire, autoritaire, etc.

Je sais, c’est surprenant et même désagréable pour certains de cesser de voir le RN comme un mouvement d’extrême-droite. Je l’entends aussi. Et j’avoue que j’ai parfois encore quelques doutes, mais plutôt comme des conséquences de l’ostracisation du parti, ou peut-être par une peur inconsciente d’être moi-même ostracisé.

Ou simplement parce que j’ai développé mon esprit critique et que je ne peux adhérer sans réserve à quoi que ce soit. Mais je n’ai pas de raisons objectives de juger mal ce parti.

 

PCF, RN, évolution, Huma

Ah, oui, il veut limiter l’immigration. En quoi serait-ce mal? Tout le monde le fait, la seule différence est le nombre d’entrants acceptés.

Je n’ai pas prévu de me justifier dans ce texte. J’ai prévu de comparer rapidement la situation du Rassemblement National à celle du Parti Communiste français.

En effet l’acceptation du PCF dans le paysage politique a de quoi surprendre. Rappelons-nous que ce parti, qui a donné beaucoup de résistants, a d’abord tenté de négocier avec l’occupant, l’ennemi nazi, pour la parution de son journal l’Humanité (voir aussi ici).

Le 19 juin 1940 le PCF publie l’Humanité dans une version destinée à gagner la bénédiction de l’occupant.

« Composé d'un "communiqué officiel allemand" et de six articles ("Vive Paris", "Il faut libérer les défenseurs de la paix", "Le nouveau gouvernement", "Négociations de paix", "Vive l'URSS", "Dans les communes de banlieue"), ce numéro zéro approuve la démarche du Maréchal Pétain de négocier un armistice avec Hitler… »

 

PCF, RN, évolution, Caricature

L’image 1 reproduit l’articulet qui vante la fraternisation des travailleurs parisiens avec les soldats allemands. Le nazi n’est pas l’ennemi. Il est fréquentable.

En 1939 déjà l’Huma vantait l’importance du pacte germano-soviétique pour la paix (image 2). On connaît la suite.

Le PC et son organe de propagande n’ont cessé de fondre en louanges dithyrambiques envers le grand guide Staline.

Et selon l’Orient Littéraire:

« En plein Front populaire, Maurice Thorez, chef du Parti communiste français, écrit dans L’Humanité du 2 septembre 1936: «Il faut s’entendre avec quiconque offre une chance, si minime soit-elle, de sauvegarder la paix. Il faut s’entendre avec l’Italie en dépit de la dictature fasciste. Il faut s’entendre même avec l’Allemagne de Hitler.»

Malgré cela ce parti est entré au gouvernement de François Mitterrand. On  crédite donc le PCF d’une évolution et d’une repentance, mais on continue à figer le RN dans une caricature qu’il n’est plus.

Pourquoi? Qui décide du jeu?

 

 

PCF, RN, évolution,

 

Catégories : Politique 3 commentaires

Commentaires

  • Comme les personnes, les partis politiques ont le droit d'évoluer, qu'ils soient de droite ou de gauche. Il est donc étonnant de revenir près d'un siècle en arrière en pointant des positions, bien souvent sorties de leur contexte, pour décider que ce parti est fréquentable, ou non, aujourd'hui. Il faut regarder ce qui est dit et écrit actuellement et éviter de condamner telle ou telle organisation pour des idées qui n'ont plus cours.

  • D'accord avec vous, Henri.

  • Est-ce que la gauche française a la moindre idée de ce qu'est la démocratie dont elle se gargarise ? Pas d'avantage que la droite politique. La voix du peuple, le souverain, où est-elle passée ?

Écrire un commentaire

NB : Les commentaires de ce blog sont modérés.

Optionnel