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Tout et tout de suite

Tout et tout de suite.

C’était un des slogans cultes de la période de Mai 68. Un des slogans de l’individualisme triomphant. Cela répondait au besoin de sortir des carcans qui prévalaient en plaçant le désir individuel avant la réalisation collective, lente, procédurière, vécue comme un obstacle.

 

tout,tout de suite,mai 68Avec du recul, cette idée de pouvoir satisfaire immédiatement un désir ou une volonté montre d’évidentes faiblesses. L’immédiateté a du sens dans certaines situations mais elle ne saurait être une philosophie générale de vie.

Tout objet, matériel ou culturel, a un temps plus ou moins long. Il ne sort pas de rien. Le temps implique une genèse, un développement, un aboutissement, une disparition.

Tout et tout de suite fait fi de ce temps.

Serait-ce un prolongement de l’enfance, ce temps sans temps? Une manière d’en évacuer peu à peu les frustrations? On sent y poindre la toute-puissance compensatoire.

Ou une forme déguisée de tyrannie? Vouloir tout et tout de suite est, d’un certain angle de vue, une posture digne des dictateurs, même si cette exigence est ici domestique plus que politique.

C’est refuser l’attente, l’essai, l’échec, l’apprentissage, la limitation, la participation des autres dans le processus de développement ou ne les concevoir que comme des utilitaires à son propre service.

Rien ne se fait sans le temps et sans le travail qui le tisse. Le temps et la répétition sont des ingrédients du succès et de l’aboutissement. Je trouve intéressant et utile d’accepter le temps de l’obstacle, de la résistance, et l’apprentissage qui en découle.

Pas tout, et pas forcément tout de suite, c’est aussi un kif cool...

 

 

2 commentaires

Commentaires

  • Monsieur Goetelen, vous dites justement 'Le temps implique une genèse, un développement, un aboutissement, une disparition.' Tout le contraire du 'Na !', affirmation infantile de l'enfant gâté. C'est pourtant simple à comprendre semble-t-il !

  • "Donner du temps au temps", aux antipodes des slogans de mai 68. Il a fallu du temps aux leaders de la révolution étudiante pour accepter de remettre à plus tard ce qui n'était qu'une revendication provocatrice taguée sur un mur. D'ailleurs, ces gens se sont calmés. Ils ont rejoint leur poste, fondé une famille et admis qu'on ne bouscule pas l'identité d'un peuple d'un coup de baguette magique. Et comment obtenir ce que l'on réclame quand on n'a qu'un rôle fictif dans l'économie d'un pays ? quand on n'est qu'un projet dépendant des études que l'on fera ou pas ? Les syndicats, eux, tenaient les manettes de la production par la grève totale et illimitée. Ils ont eu ce qu'ils voulaient : Une considérable augmentation des salaires, mais pas tout de suite car il a fallu attendre la fin des hostilités. La sagesse serait-elle liée au nombre des années ?

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