Réchauffement : Athènes a commencé sa végétalisation.
La ville d’Athènes est une des moins végétalisées au monde. Avec 0,96 m2 d’espace vert par habitant, on est loin des recommandations de l’OMS: 9 m2 par habitant.
Béton
Genève dispose de 26 m2/hab. Berne, première ville de Suisse et neuvième européenne dans ce palmarès: 131,73 m2. Lyon n’a que 5 m2/hab. Milan:17,8 m2.
On sait que l’urbanisation souvent sauvage des villes les rend plus vulnérables aux fortes chaleur, aux fortes pluies et aux inondations. Athènes est presque un cas d’école, un modèle de ce qui accable ses habitants en été.
Très peu de verdure, du béton partout, c’est un four. Les habitants surnomment leur ville: Tsimentoupolis ou Tsimentopoli, qui signifient La ville de béton. Des journalistes parlent de capitale du béton.
L’extrême densité du tissus urbain se voit bien sur l’image 2 (cliquer pour agrandir). En comparaison et à la même échelle, l’image 3 montre la ville de Berne et ses nombreux espaces verts.
La construction continue, au détriment des arbres. Des immeubles, des sols bitumés, des rues étroites, rien pour dissiper la chaleur ou la prévenir. Les cartes des zones de chaleur montrent 10, voire même 18° de différence de température d’un quartier à l’autre. Si vous sortez de la ville et allez vous promener en campagne la différence est spectaculaire.
Romains
Athènes continuera donc à suffoquer. Du moins un temps. Car le maire socialiste de la ville, Haris Doukas, a pris le problème en main. Son objectif:
« Planter 25.000 arbres dans Athènes dans les 5 prochaines années pour tenter de rafraîchir une métropole sud-européenne densément peuplée, bétonnée et qui étouffe en été… »
Il ajoute:
« En été, le centre est devenu invivable. »
TF1 a diffusé hier un intéressant reportage sur le sujet.
Il est prévu de créer des corridors végétalisés. L’eau est celle de la mer, nettoyée de son sel.
Une autre ressource s’ajoutera l’année prochaine: l’eau de collines lointaines. Elle sera apportée par l’ancien aqueduc construit par… l’empereur Hadrien au temps des romains. Ils avaient déjà des problèmes d’eau.
« Avec la plantation de 5 000 arbres par an, Doukas vise à créer des « trajets frais » offrant aux citoyens des rues ombragées reliant parcs et collines verdoyantes, comme le Lycabette qui surplombe le centre-ville. Cette initiative vise à atténuer la chaleur perceptible et à améliorer la qualité de vie des habitants dans une ville densément peuplée. »
Commentaires
Une prise de conscience qu'il faut saluer. "Auprès de mon arbre, je vivais heureux...", chantait Maître Brassens. Il avait raison. Ne nous éloignons pas trop de la nature qui nous protège.
Serait-on en train de redécouvrir l'amménagement du territoire ?
Il semble.
Cela dit, pour arriver à avoir 30% de verdure dans un quartier construit à 89 %, il faudra supprimer des rues ou des bâtiments.
En agriculture, la végétalisation se présente sous différentes formes d'agroforesterie.
Par exemple, sur le domaine agricole bio de mon fils, ce sont des lignes d'arbres forestiers et fruitiers, plantés dans le sens de la longueur des parcelles, destinées à maintenir un micro climat tempéré dans les cultures.
Ce travail et cet investissement pour le bien commun est soutenu , à titre d'essai temporaire, par le canton de Vaud mais pas encore par la Confédération dans ses paiements en faveur de la biodiversité.
Merci pour cette info et bravo pour votre travail.
Saluons, oui, cette initiative; on peut aussi végétaliser les façades, les balcons, ...bref faire preuve d’imagination et créativité.
Cette remis en marche de l'ancien aqueduc, un exploit sûrement. C'est presque émouvant...
Bonne semaine John.