Éric Zemmour s’est raté.
J’aimais bien le Zemmour, quand il était chroniqueur. Son analyse du féminisme était tombé au bon moment pour moi alors qu’une fausse accusation avait renversé ma vie.
Je trouvais sa pensée stimulante, souvent drôle, intelligente. Il amenait ses sujets par des chemins parfois inattendus. J’ai même acheté un de ses livres - dont j’ai lu presque la moitié...
Et puis il est entré en politique. Au début je me suis dit pourquoi pas? Et ses débuts ont été intéressants puisqu’il a tenu un discours étouffé depuis trop longtemps: souveraineté, identité culturelle, entre autres.
Je ne l’ai jamais considéré comme d’extrême-droite au sens réel des mots. D’ailleurs le vocable extrême-droite montre en général que ceux qui l’emploient se sentent mieux, voire supérieurs, et refusent tout débat de fond sur les sujets qui les gênent. Je ne suis pas dupe. Personne ne l'est, pas même les voyous de l’ultra-gauche.
Je me fichais de sa référence à Pétain, plus provocation que théorie politique. Je n’ai pas accroché à son idée de donner des prénoms d’origine française. Je n’allais pas changer de prénom pour lui! Mais surtout c’était le début d’une surenchère.
Peu à peu son discours est devenu plus étriqué, plus « politique ». Il forçait le ton. Il peut être un ferment intellectuel mais n’a pas la carrure d’un homme d’état.
Aujourd’hui c’est possiblement la fin de son parcours politique. Il vient d’exclure Marion Maréchal de Reconquête, avec des mots navrants à l’égard de son ancienne associée politique:
« C’est le record du monde de la trahison. »
Et plus encore:
« C’est moi qui l’ai désignée comme tête de liste, ce sont mes militants qui ont fait cette campagne. Les militants ont tracté pour elle, ont donné leur argent pour elle. Et au bout de 48 heures, elle trahit ces gens, elle les abandonne comme des chiens, comme de vieilles chaussettes. »
Mots vrais peut-être, mais si creux, inutiles, dérivatifs de sa frustration. Et puis cette valse des exclusions. Mauvais spectacle. On ne déballe pas ainsi en public.
Ok, il est déçu et cela peut se comprendre. Mais de grâce, qu’il ne tombe pas dans cette réduction langagière. Je ne reconnais pas son esprit vif et stimulant capable de sortir des sentiers battus.
Ses thèmes lui survivront car il posait des questions essentielles. Aujourd'hui le protectionnisme économique est repris même par l'UE. Lui devrait retourner à ses chroniques. Mais auraient-elles encore la même fraîcheur après cet épisode politique sans accomplissement?
Commentaires
Du point de vue stricte de la stratégie électorale, ceux, à droite, qui prônent l'union ont vu juste, car, si la droite partait divisée (trois candidats par circonscription, possiblement) face à une gauche unie, elle perdrait!
Donc, ce sont les Ciotti et les Maréchal qui ont raison contre leur parti respectif! Encore une fois, en se mettant dans la peau de la droite, dommage que l'occasion ne soit pas saisie par Zemmour et les caciques de LR, car la fenêtre qui s'ouvre ne se représentera pas de sitôt!
Quant à Zemmour, en effet, son discours s'est comme ratatiné, on dira simplifié - politique oblige!
Bien à vous!
Au fond vous avez raison concernant Maréchal, et Ciotti. De toutes façons l'union des droite devait être faite.
"Ratatiné", oui c'est ça!
Bien à vous.
Monsieur Goetelen,
C'est exactement ça ! J'ajouterais que, malheureusement, Eric Zemmour ne cache plus son islamophobie qui l'a amené à insulter le RN en général et devant Marion Maréchal en particulier. Quelle indélicatesse, quel manque d'intelligence. Surprenant. Adieu Monsieur Zemmour. Comme vous je l'aimais bien !
Il est évident que les élections législatives ne sont pas favorables aux petits partis, On n'est plus dans la représentation proportionnelle. Il est donc nécessaire de s'associer avec "les gros" et "avaler des couleuvres", s'il le faut. C'est ce que font les partis de gauche avec le Front populaire. Marion Maréchal n'avait pas démérité avec un score supérieur à 5 %, mais sans doute insuffisant pour obtenir des députés à l'Assemblée nationale. Je pense que Zemmour est un homme, honnête certainement, mais un peu trop rigide et trop parfait. En politique, il faut savoir mettre un peu d'eau dans son vin. Mais peut-être n'est-il pas fait pour ça. Je partage cependant l'avis de H.L. sur l'analyse de cet homme à propos du Néo-féminisme.
D'accord avec vous, Henri.