Dans mon billet d’hier j’exposais les raisons de mon désaccord sur le projet fédéral d’attribution du nom de famille. Sandra Weber a écrit dans la Tribune un article qui résume le futur débat au fédéral.
Quelle que soit la solution, le problème est que c'est un domaine où l'égalité stricte n'existe pas. A moins de couper les enfants en deux...
Si un juge décide du nom au cas où les parents ne s’accordent pas, il fait forcément pencher la balance d'un côté. En fonction de quoi? On n'en sait rien. De ses a priori, de son humeur, de l'air du temps. C'est la porte ouverte à l'arbitraire juridique. Le tirage au sort: idem. C’est déjà hallucinant que l’on puisse suggérer une telle solution aléatoire pour décider de ce qui est un fondement de la personnalité et une base juridique, sociale, culturelle de l’individu: l’identité. Ces gens-là ont perdu le sens de ce qui est important.
Et de toutes façons il n’y aura pas d’égalité. Donc le projet n’améliorera rien, ne changera rien, ne fera en rien avancer l’égalité. En rien.
On est en plein devant une dérive égalitaire. Plus rien ne tient sur rien, plus de fondement, l'arbitraire. Je pense que l'on doit prendre une décision claire plutôt que ce fatras glauque qui est proposé. Et comme on entend les femmes, je demande que l'on entende aussi les hommes et que l'on tienne compte d'eux.
Pour une décision claire, il faut un fondement. Celui de la valorisation du rôle et de la place du père me semble mériter la plus grande attention.
Dans ce projet l’égalité est devenue un dogme et induit une dérive. Si on va vers l'arbitraire judiciaire, bonjour les dégâts pour les générations à venir, et bonjour à la contamination de l'arbitraire.
Il ne faut pas craindre de marcher contre le vent: l’égalité n’est pas un principe applicable à toutes les situations. L’égalité n’est la simple symétrie, pas plus que la parité à la sauce de Madame Calmy Rey quand elle refusait les meilleurs candidats hommes aux postes d’ambassadeurs parce qu’ils étaient plus nombreux que les candidates femmes. Il n’y a même plus d’intelligence dans cette démarche: du dogme, des positions irréfléchies, voilà le résultat de cette fausse notion de l’égalité.
Si l’égalité ne supporte pas la différence, alors l’égalité devient toxique.
Commentaires
Vous avez mis le doigt sur le vrai problème, l'égalité homme femme ne peut exister partout. Devrions nous, par exemple, tuer des femmes pour que l'espérance de vie moyenne soir égale?
Le retour à la situation qui a prévalu pendant des siècles pour le nom de famille me parait la meilleure solution. (Je dois avouer que je fais un peu de généalogie!).
Autre exemple, un petit enfant malade appelle dans un très grand pourcentage de cas sa maman, pas son papa! Ne devrions nous soigner que ceux qui appellent alternativement les parents?
On ne peut mettre l'égalité là où elle n'est pas! Ou alors abandonnons le nom de famille et parlons de Jean(ne) fils/fille de René et de Germaine. Quel René? le fils de Julien et Paulette. Quelle Germaine? La fille de Philippe et Joséphine....etc.....
Veuillez lire soit égale au lieu de soir égale dans le précédent commentaire. Merci.
Bonjour à toutes et à tous,
Bonjour hommelibre,
Yves Nidegger exposait, avec le brio qu'on lui connaît, les problèmes multiples que provoquera le changement de la Loi sur l'Etat civil.
Père de trois filles, je devrais me réjouir que mon nom de famille soit perpétué pour les siècles à venir, eh bien au contraire, cette modification du droit civil me pose plus de problème qu'il n'est sensé en résoudre.
Au nom d'un féminisme outrancié et déplacé, les Socialistes nous gratifient, encore une fois, d'une loi écrite à l'arrache qui ne répond à aucune problématique réelle.
La mère à le lien le plus fort avec son enfant, le lien charnel... enlever au père le lien du nom... est absurde et ridicule.
Mes filles porteront, je le leur souhaite, le nom de leur mari et mes petits enfants, là je me le souhaite, porteront le nom de leur père et cela me paraît normal.
Il ne me viendrait pas à l'esprit une seule seconde de remettre en cause ce principe séculaire qui permet de simplifier la généalogie.
Avec le nouveau droit civil... la généalogie deviendra une science telle, qu'il sera pour le moins difficile de pouvoir retracer nos ancêtres...
Mais bon, à défaut d'avoir des bonnes idées, on se lance dans tout et n'importe quoi juste pour signifier son existence... et au passage tenter de ratisser quelques votes féminins...
Pathétique.
Bien à vous hommelibre,
Stéphane
Ceux qui ont lu l'article, se rendront compte, qu'une fois de plus, malgré le refus d'adhésion, on y adhère quand même par le biais des lois.
Extrait : "Cela fait 14 ans que juristes et politiques s’échinent à trouver une solution égalitaire à la question du nom de famille. Soit depuis un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme, signifiant à la Suisse que sa législation en la matière viole le principe d’égalité."
Nous ne sommes plus maîtres chez nous, les juges étrangers y font de plus en plus des incursions.
Extrait du pacte fédéral de 1291 :
"[..] De même, après commune délibération et d'un accord unanime, nous avons juré, statué et décidé que nous n'accepterions et ne reconnaîtrions en aucun cas dans lesdites vallées un juge qui aurait payé sa charge de quelque manière, soit en argent soit à quelque autre prix, ou qui ne serait pas de chez nous et membre de nos communautés.[..]"
www.admin.ch/org/polit/00056/index.html?lang=fr
Certains devrait se mettre à respecter les institutions de ce pays.
@ salegueule: vous soulignez un peu plus l'absurdité de ce projet, et l'impossibilité in fine d'établir une égalité simple, réelle, rationnelle dans ce domaine. D'ailleurs la situation actuelle n'empêche aucunement l'égalité de droits et de valeurs de se réaliser. Je pense qu'il est temps de stigmatiser l'égalité en tant que dogme et tyrannie intellectuelle, et de revaloriser la différence, laquelle différence est parfaitement possible dans un esprit d'égalité. Encore faudrait-il que nos élus fassent preuve d'imagination, de réalisme et laissent de côté leur soumission à un dogme inadéquat.
@ Stéphane: pathétique, en effet, et inintelligent. La gauche se fourvoie dans cette dérive égalitaire. Si elle a des thèses auxqelles je peux parfois souscrire, comme l'importance du social en parallèle à l'économique et la solidarité entre les humains (ce qui d'ailleurs n'est pas une valeur spécifique de la gauche mais plutôt un humanisme que tous peuvent soutenir), dans le domaine de l'égalité elle n'a plus aucune réflexion. Tout principe, toute loi, doivent être adaptés selon les circonstances et les domaines. C'est l'intelligence humaine. Mais visiblement l'intelligence n'est pas forcément répartie également dans la classe politique. J'ai déjà lu les billets de M. Nidegger sur le sujet, et j'adhère à son analyse. J'espère qu'il saura démontrer et convaincre ses pairs au fédéral.
@ Victor: l'Union européenne se fourvoie dans ce domaine. Je peux admettre que certaines lois deviennent européennes, soit supranationales. Les lois inspirées par la déclaration universelle des Droits de l'Homme ont fait évoluer les législations de nombreux pays. Mais l'UE s'est fourvoyée depuis longtemps dans le dogme de l'égalité à tous prix, et nous n'avons en effet pas à nous soumettre à un diktat qui plus est irréalisable.
Cette histoire est hallucinante. En tant que femme et mère je n'ai aucun problème à ce que mon fils porte le nom de mon mari. C'est quand-même mon fils. ALors quel est le problème pour les soi-disant droits de l'homme et l'égalité entre hommes et femmes ? N'ont-ils pas d'autres préoccupations et d'autres problèmes à résoudre, les défenseurs de ces idées si nobles ?
De toute façon l'égalité parfaite n'existe dans aucun domaine, c'est encore une invention de la gauche pour faire passer leurs idéologies.
Il me semble également très important que le cadre familial déjà pas mal bouscoulé, reste clairement défini au moins en ce qui concerne le nom de famille. Et la situation actuelle dérange qui ? Au nom de quoi ? Est-ce vraiment un problème pour une femme de ne pas prendre le nom de son mari ? Et puis elle peut toujours rajouter le sien.
Ou alors qu'elle ne se marie pas. Les femmes ont beaucoup d'avantage dans certains domaines, c'est presque uniquement elles qui obtiennent la garde en cas de divorce. Et ce n'est ps toujours une bonne chose, loin de là! EN tant qu'enseignante je constate tous les jours les dégâts que ces situations peuvent causer !
Cela ne devrait pas être un problème, le nom de famille, et si cela en devient un, c'est que certains politiques le créent de toute pièce. Et que l'EUrope balaie devant sa propre porte et qu'elle ne vienne pas nous donner des leçons de moral, comme l'église, pour nous dire ce qui est bien est mal.
Merci pour votre témoignage Marion. Et bravo pour vos billets sur l'école. J'enseigne moi-même à des adultes (formation en médecine douce, école privée) et j'apprécie le constructivisme, mais j'ai réalisé - quand on voit les résultats scolaires - qu'il n'est pas applicable à des enfants. Pour les adultes c'est différent. J'ai donc évolué sur ma perception de l'école primaire et du cycle, et je partage votre point de vue.
Il faut de la simplicité et de la clarté. Cette simplicité et cette clarté peut tout aussi bien s'accommoder de la perpétuation du nom de la mère, que de celui du père ou encore du système sud-américain que j'ai décrit dans un autre blog, mais que je laisse ici de côté, pour une troisième qualité, celle de la tradition. Cette tradition donne de l'identité, une chose que tous les jeunes recherchent, ne serait-ce que dans des gangs de rue, et ne serait-ce que pour s'y opposer ou s'en plaindre parfois, dans un premier temps du moins.
Comme le fait remarquer l'amateur de généalogie, changer le système qui a prévalu le plus longtemps dans notre culture, en substituant le nom de la mère poserait bien plus de problèmes qu'il n'en résoudrait, sans pour autant satisfaire au principe d'égalité; le système sud-américain relève d'une autre tradition que la nôtre et le nom de la mère y est aussi perdu en cas de mariage; le système le plus conforme aux trois qualités que j'ai énoncées est donc, horreur pour ceux qui pensent qu'innover est bon en soi, celui que nous connaissons depuis des siècles et qui est encore inscrit dans les nom de la majorité des Suisses: la transmission du nom du père.
Soucieux de ne pas me faire un réputation de passéiste à tout craint et désireux d'apporter ma pierre, comme l'on dit, à l'édification d'une société nouvelle, débarrassée de certaines de ses veilles coutumes et lois qui empêchent les bureaucrates bruxellois et ceux d'entre nous qui ne supportent pas de faire quoi que ce soit comme autrefois de danser en rond, je puise, comme souvent, dans mes très anciens souvenirs de SF (science fiction pour les non initiés) et dans l'actualité la plus récente, pour faire une proposition que les anglo-saxons appelleraient "constructive":
Pourquoi ne pas se passer totalement de noms et les remplacer par des code-barres? Ceux -ci auraient l'avantage de pouvoir être tatoués sur la nuque (ou plus bas), pratique très à la mode chez les vedettes du show-business, et être facilement déchiffrés par un petit gadget portatif comme un téléphone portable modifié. Pour les allergiques au tatouage, ou alors pour tout le monde dans une version plus sophistiquée et encore plus évoluée, une puce électronique, vous la connaissez si vous avez un chien depuis peu de temps, pourrait être injectée sous la peau.
Voici une liste des avantages que j'improvise sur le moment, qui pourrait évidemment être complétée et modifiée au fur et à mesure de l'évolution de nos sociétés et de leurs moeurs, ainsi que de l'être humain lui-même, qui, selon certains, est de toute façon promis à une cyber-évolution prochaine:
En privant les gens du type de repères traditionnels, donc malfaisants, que représentent les souvenirs liés à leur identité familiale, nationale, etc., le commerce mondial connaîtra un grand essor, puisque les gens seront beaucoup plus sensibles aux différents modes de publicité et de suggestions qui pourront leur être proposées et, pourquoi pas, directement imposées par l'intermédiaire d'un récepteur ajouté à la puce en question. Si, pour des raison qui échappent à l'entendement ordinaire (par exemple un jeu de société, dont certaines formes s'appelent guerre ou massacre), qui demanderait une vue de la généalogie et de diverses caractéristiques personnelles ou culturelles ou sociales des personnes, celles-ci pourraient également être inscrites dans la puce, notamment avec l'aide du fichier électronique des Mormons, dans sa totalité parmi le reste des données utiles ou nécessaires.
Ces données seraient protégées, bien entendu, jusqu'à un certain degré, par une organisation gouvernementale mondiale, et ce jusqu'au jour où diverses organisation non gouvernementales, mafieuses ou non (le terme se prête d'ailleurs à diverses interprétations) s'en saisiraient pour organiser une nouvelle avancée de l'humanité, celle-ci devenant alors ouvertement l'objet d'un jeu total au service des plus forts, donc des meilleurs.
mdr!... ):o)))...
Mère, vous portez en votre sein le germe de la société future. Allez-vous enfanter le 24 d'un nouveau sauveur: le code-barre universel?
Pour le nom de famille, et afin d'éviter tout conflit d'égalité ou d'appartenance, il sera attribué à chaque famille par un ordinateur. Ces pauvres humains n'auront plus à faire un choix et à gérer un conflit.
Sans attaches ridicules du passé, ils seront suffisamment déstabilisés en effet, pour devenir malléables à merci: bon consommateurs, bon citoyens qui voteront ce que la puce décidera, bon parents programmés pour s'accoupler à heure fixe et selon les besoins en population estimés pour la prochaine guerre.
La puce pourrait même être programmée pour leur donner la marche à suivre dans leur métier, on évitera des dépenses inutiles d'éducation. Les comportements seront surveillés, et une excitation électrique les assagira s'ils ne sont pas conformes au dogme du moment.
Quelle simplicité! Merci Mère, merci mille fois, votre modernisme me laisse à genoux (c'est de saison...)
):o))
Homme, vous êtes libre, mais je préférais quand même vous voir debout. C'est le fait que j'ai, non pas enfanté mais procréé (le sens de cette nuance ne vous échappera pas, j'en suis certaine) cinq fois, qui me fait encore intervenir, par pseudonyme par peur de nuire, mais quand même avec le désir et l'illusion peut-être bien déraisonnable d'être un peu utile, à ma descendance. Les formes que prendra l'avenir n'étant pas accessibles à notre savoir (j'exclus Mme Tessier de ce "nous"), l'illusion qu'elle puisse l'être, même de manière infime, à notre action, est ce que j'appellerais une illusion nécessaire et même bienfaisante, peut-être la seule.