Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Genève: la machine à voir la honte

Ciel, que promet ce titre accrocheur? Un nouveau scandale politique? Une nouvelle affaire financière qui tourne mal? Les revenus des Conseillers d’Etat en regard du nombre d’initiatives qu’il ont pris pendant leur mandat? Non, non, vous n’y êtes pas...

Cerveau5.jpgCette fois le mot honte est associé à une démarche très positive: l’inauguration ce jour du Brain & Behaviour Laboratory, ou Laboratoire du Cerveau et du Comportement, dans les sous-sols du Centre médical Universitaire de Genève.

Ce tout nouveau laboratoire aura plusieurs objectifs, tous orienté sur la physiologique et les pathologies du cerveau, ainsi que sur le comportement. Interviewé sur la radio romande cet après-midi, Boris Cyrulnik parlait de la honte comme d’un objet d’étude. Il donnait une conférence sur ce thème tout-à-l’heure. Ainsi cette émotion en particulier va faire l’objet de recherches: quel est le métabolisme cérébral de la honte, et quel est son cheminement, ses parcours le long des réseaux de neurones.

Ce nouveau laboratoire permettra d’avancer dans la compréhension des relations entre la matière corporelle et les émotions, faisant avancer du même coup la carte physiologique des états d’âmes. Les liens entre physiologie et psychologie sont de mieux en mieux connus Ainsi l’amour est une réaction chimique. La peur est une hormone. La joie ne serait-elle qu’un stress positif?
Cyrul.jpg
J’exagère bien sûr en affirmant que l’amour EST une réaction chimique. Ce que l’on peut dire est qu’il y a une manifestation physiologique de ce sentiment.

“Les scientifiques nous expliquent que l’état amoureux est similaire à celui obtenu sous amphétamines. Les circuits nerveux sont saturés d’endorphines, ces molécules proches de la morphine sécrétées dans nos cerveaux. L’adrénaline stimule l’excitation sexuelle, le temps de la passion est très sexuel. Ivres de désir, on peut faire l’amour dix, vingt fois par jour, rester ensemble au lit soixante-douze heures d’affilée… A long terme, l’hypophyse est saturée d’adrénaline, la libido chute, les envies compulsives des premiers jours s’apaisent. Certains ne supportent pas cette diminution et changent de partenaire pour revivre l’excitation forte des premiers temps. Véritables drogués de l’amour, ils ont besoin sans cesse de nouveaux partenaires.”

Isabelle Filliozat, psychothérapeute.

Les cobayes vont être sondés par des capteurs, filmés par un appareil d’IRM à l’imagerie très fine pendant qu’ils vivent leur émotion. On pourra ainsi visualiser avec précision le circuit de l’émotion, les aires qu’elle met en jeu, enfin mieux comprendre le comportement humain et les modes de réaction ou d’inhibition au stress.

Le laboratoire étudiera également des pathologies comme Alzheimer.

Excellent outil pour aller plus loin dans la quête des grecs: “Connais-toi toi-même”, et pour valoriser la recherche et la place de Genève dans le monde.

 

7LybieTime.jpg

Catégories : Psychologie 2 commentaires

Commentaires

  • La conférence de Cyrulnik était excellente. Son aptitude d'expliquer des phénomènes aussi "vagues" que la honte dans leur complexité et dans leur contexte génétique, neurologique, biologique et social est admirable. Il ma donné l'envie de reprendre des études, 40 ans après mon diplôme obtenu à l'Ecole polytechnique.

  • Je n'ai pas pu le voir en direct, mais j'apprécie aussi sa clarté et simplicité pour des choses très complexes, et son amour de communiquer et de respecter son auditoire.

Les commentaires sont fermés.