Objet de méditation dans le bouddhisme zen, de contemplation pour les romantiques, et de poésie un peu partout, le nénuphar est une fleur à part, comme la rose mais dans un autre registre. Mais il prend actuellement un autre sens et représente symboliquement un paradigme de l’espèce humaine.
Il illustre donc d’abord le calme de l’étang, la paix de l’eau tranquille, les jardins soignés ou les étangs sauvages entourés de prairies et d’arbres tendres. Sa fleur de couleur vive, claire ou douce tranche avec le foncé de l’eau et des feuilles.
D’une famille apparentée aux Lotus et aux Nymphéas, il est une des fleurs mythiques dont l’aura a traversé le temps chargé de cette notion de beauté, de paix, de grâce, de magnificence humble puisqu’il croît sur une eau peu claire.
Ses feuilles mêmes inspirent beauté, calme et volupté, en particulier le nénuphar géant (photo du bas). Et Claude Monet en a peint toute une série, dont le «Bassin aux nympheas» reproduit à droite.
Outre ce qu’il inspire aux humains, le nénuphar a une particularité: sa croissance exponentielle. Pour simplifier: il fait une feuille un jour, 2 le lendemain, 4 le surlendemain, puis 8, 16, 32, etc. Jusqu’à recouvrir tout l’étang, asphyxier l’eau et en mourir.
Appliqué aux humains, le nénuphar symbolise un paradigme, un modèle de développement, une représentation du monde. L’espèce humaine est entrée depuis moins de deux siècles en phase de croissance accélérée, presque exponentielle. Avec à terme l’épuisement de certaines ressources.
En sera-t-il des humains comme des nénuphars: disparaître - ou au moins être drastiquement réduits - par l’étouffement et l’épuisement du milieu vital?
Les régulations de populations ont été par le passé les cataclysme, les famines, les épidémies, et malheureusement aussi les guerres. Ces facteurs de régulation étant fortement amoindris, quel peuvent être les nouveaux facteurs?
Il y a actuellement la contraception, qui limite les naissances plus ou moins au renouvellement de la population. Il y a l’abondance de nos sociétés: plus besoin d’avoir des bras pour faire tourner la ferme comme par le passé, et le bien-être rend égoïste. La survie étant assurée par la technologie, entre autre, la multiplication des naissances est dès lors moins utile.
Toutefois ce n’est pas le cas partout dans le monde, puisque la population croit. La forte natalité est de mise dans des pays ou régions où il y a peu de contraception ou peu à manger.
La survie par la croissance est je pense marquée profondément dans toutes les espèces. Il se trouve que chez l’humain cette croissance commence à être envisagée comme un risque.
Les humains peuvent-ils modifier cet instinct de la croissance et s’auto-réguler par eux-mêmes? Ou bien un facteur obligé - nouvelles épidémies par exemple, ou guerres de l’eau et autres, y pourvoira?
Ou bien simplement diminuerons-nous faute de subsistance suffisante sur une Terre épuisée?
La question est posée.
Pour ceux et celles qui ne l'ont pas encore lu, le billet de Blondesen de ce matin vaut le détour.
Commentaires
Puisqu'il est question de nénuphar...
Admettons qu'il faille 30 jours à un nénuphar pour se multiplier en doublant sa surface chaque jour jusqu'à recouvrir la totalité d'un étang... et l'étouffer.
Le 29ème jour la moitié de l'étang seulement sera recouverte...Quel jour sommes nous?
la theorie maltuss....dangerouse!!!
@ emule: pouvez-vous en dire plus?