La livraison de février de la revue «Ciel & Espace» est passionnante, comme souvent. A lire sans délai. On y trouve entre autre un article sur un nouveau mode de propulsion pour les voyages dans l’espace.
Vasimr
Il s’agit du moteur Vasimr (prononcer Vasimare), pour Variable Specific Impulse Magnetoplasma Rocket. Il s’agit d’une technologie à électroplasma. La Nasa collabore depuis des années avec son inventeur, l’ancien astronaute Franklin Chang-Diaz. (Images Nasa - cliquer pour agrandir).
«Vasimr, dont les premières études exploratoires datent de la fin des années 70, est un moteur qui produit un plasma aux températures très élevées. Il est constitué d’une source électrique utilisée pour ioniser un carburant en plasma. Ce plasma est ensuite chauffé et accéléré, puis dirigé par des champs magnétiques pour propulser la sonde. L’accroissement des performances a pu entraîner des réductions importantes de la consommation de carburant. Tandis que les tuyères conventionnelles du moteur fondraient sous les températures extrêmes, Vasimr emploie des champs de force magnétiques pour diriger l’échappement du plasma.»
Actuellement le système de propulsion utilise du carburant chimique, très coûteux et dont il faut d’importantes quantité pour aller loin. Le moteur Vasimr est maintenant abouti et les expériences au sol sont concluantes. La Nasa va prochainement en équiper la station spatiale ISS pour les corrections d’orbites périodiques (la station a tendance à se rapprocher de la Terre, il faut donc la faire remonter). Et alors qu’un moteur chimique utiliserait 7 tonnes de carburant pour cette opération, le moteur Vasimr n’utilisera que 320 grammes de gaz.
Le gain de temps et de vitesse réalisé par ce moteur permettrait de relier Mars en seulement 39 jours contre 6 à 8 mois actuellement. Petite précision: ce moteur ne peut décoller de la Terre. On peut imaginer que l’ISS servira un jour de base de départ, quand sa mission scientifique sera à terme.
Nouvelles supernovas
En 2008, les astronomes ont pu détecter pour la première fois le début de l’explosion d’une supernova en direct. Il s’agit de SN2008D. "Cette super nova n'a pas fini de faire parler d'elle. Et pour cause : les astronomes l'ont observée à un stade très précoce, jamais vu auparavant. Grâce à l'observatoire spatial Swift de la Nasa, ils ont détecté un sursaut de rayons X long de cinq minutes. Or, ce sursaut s'est produit aux premiers instants de l'explosion, soit quelques secondes seulement après l'effondrement brutal du cœur de l'étoile progénitrice et du rebond des couches externes de cette étoile sur le cœur! Jusqu'à présent, les astronomes étaient parvenus à observer ces astres mourants au mieux quelques heures après l'explosion."
Plus récemment une autre étoile proche du stade de supernova a été détectée à seulement 3’300 années-lumière de la Terre.
"Durant quelques semaines, un bruit à couru sur le réseau internet : les astronomes avaient découvert qu’une étoile proche de la Terre menaçait d’exploser dans un futur plus ou moins proche, et mettait en danger la biosphère terrestre. L’étoile ? T Pyxis. Sa distance ? 3300 années-lumière. T Pyxis est en réalité un couple d’étoiles très proches l’une de l’autre qui échangent de la matière : une étoile de type solaire alimente une naine blanche, qui, de temps à autres, libère sous forme thermonucléaire une partie de l’énergie qu’elle a puisé dans sa compagne, un phénomène appelé nova.
Si cet échange continue, effectivement, dans un avenir imprévisible (mille, un million, dix millions d’années ?), l’étoile explosera entièrement... Cela menace t-il la Terre ? Pas du tout : à 3300 années-lumière, lorsque cet évènement se produira, nos lointains descendants, si il y en a encore sur Terre, verront juste, quelques semaines durant, une étoile d’un éclat extraordinaire dans le ciel. Cela est arrivé dans le passé : la supernova du Loup, en l’an 1006, a brillé d’un tel éclat, équivalent à celui d’un quartier de Lune."
Comme déjà dit dans un autre billet, l’étoile Betelgeuse dans la constellation d’Orion (à environ 430 années-lumière) est candidate à l’explosion en supernova, cela dans un avenir relativement proche (enfin, de 1 jour à quelques milliers d’années...). Elle est en phase d’instabilité majeurs. Il y a aussi Eta Carinae, dont une première explosion lumineuse a été décelée au 19e siècle. L’explosion de ces étoiles serait visible depuis la Terre pendant des semaines ou des mois, avec une luminosité probable équivalente à un croissant de Lune.
Supernovas: voir aussi ce billet.
Ci-dessous une vidéo montrant l’instabilité de Betelgeuse
PS: 556 jours de rétention pour les otages suisses en Libye.
Commentaires
Orion sans Bételgeuse ne sera plus Orion. On pourrait faire un jeu: comment renommer la nouvelle constellation avec une étoile de moins ? Ce qui est sûr, c'est qu'il y aura un jour 2 nébuleuses d'Orion... ou 2 nébuleuses portant un nouveau nom !
Intéressant pour la propulsion Vasimr. Je n'en avais jamais entendu parler. Merci!
Oui Kad, si le guerrier Orion perd son épaule droite, ça va être difficile pour lui de tirer ses flèches. On pourrait l'appeler la constellation du manchot... Mais bon, normalement même explosée elle devrait rester encore visible quelques temps.
Pou la Vasimr, on voit que l'on n'a pas fini d'inventer et de dépasser les limites connues. Le mieux serait la téléportation. Mais là, il faudra encore longtemps...
Tiens oui, bonne idée la constellation du manchot. Mais constellation de la personne diminuée physiquement serait plus politiquement correct ! ;) Et pourquoi ne pas organiser une soirée en faveur de handicape international avec comme point culminant le nouveau baptême de la constellation ?