Un trou baladeur.
Cela se passe loin, très loin au-dessus de nos têtes. Un monstre traverse l’univers plus vite que le son. Rien ne l’arrête. Mieux vaut ne pas être sur son chemin il avale tout.
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Un trou baladeur.
Cela se passe loin, très loin au-dessus de nos têtes. Un monstre traverse l’univers plus vite que le son. Rien ne l’arrête. Mieux vaut ne pas être sur son chemin il avale tout.
Il a enfin réalisé son rêve. Des trois milliardaires qui se disputent actuellement des parts du marché de l’espace, Sir Richard Branson vise le tourisme spatial et vient de brûler la politesse à Jeff Bezos. Elon Musk lui est déjà fournisseur de véhicules spatiaux pour la Nasa avec sa société SpaceX.
En décembre dernier, le Faucon Pèlerin japonais larguait sur Terre plus d’un gramme de matière capturée dans le ciel. Capturée assez loin: sur l’astéroïde Ryugu à 440 millions de kilomètres.
Trop chère et inutile, l’exploration spatiale? Ou bien sommes-nous déjà blasés du merveilleux? Pourtant la quête du merveilleux n’est pas le seul moteur des fusées. Les retours sur investissement, en brevets et en qualité de vie, justifient largement la poursuite des opérations spatiales.
La vue des images, la pensée de l’événement, stimulent mes neurones. Mais aussi la formidable organisation qui a permis de tout imaginer et mettre en place, dont des centaines de milliers de collaborateurs directs ou sous-traitants, ainsi que l’état d’esprit qui a prévalu. De la première idée au dernier boulon serré, tout était scruté, transparent et évolutif. Ci-après, quelques extraits d’un article de Marc Tison paru dans lapresse.ca qui expose cela point par point.
« Température de -95° Celsius (-139° F) le matin. Plus chaud l’après-midi avec -13° C au plus fort de la journée. Vent faible de sud-ouest 14 km/h. Pression en légère hausse. Pas de tempête de sable annoncée pour les prochains jours. Ciel clair et dégagé sur Elysium Planitia. »
Chang’e-4, New Horizon et Insight: plusieurs événements ont marqué l’actu spatiale ces dernières semaines. Mars again, Ultima Thulé et la face cachée de la Lune: de quoi faire rêver.
Le Faucon est arrivé à destination près du Dragon de la mer. Il a le ventre gros de sa Mascot, boîte carrée qui verra bientôt le jour dans la nuit sidérale. Un programme chargé les attend autour de ce « dé » cosmique à huit faces.
Bien sûr, Vincent Van Gogh est mort depuis longtemps. Et je doute qu’il ressuscite ce jour de Pâques. Mais on peut rêver, et imaginer que le Vincent s’est fait astronome. Avec une spécialité: peindre les étoiles. (Cliquer sur les images pour les agrandir).
20 septembre 2016. La nuit est tombée, le ciel limpide. Victor pointe au hasard son nouveau télescope de 40 cm de diamètre et observe l’apparition d’un flash lumineux intense. À 04:44 UT, Victor entre dans l’histoire de l’astronomie.
Elon Musk a fait sa pub en envoyant une Tesla roadster en l’air, comme une hôtesse du même genre. Mais a-t-il anticipé le risque de chute sur notre planète? D’autres le font. Et ça craint! Sur un un tabloïd on lirait: Tesla va tomber sur nos têtes. Séquence dramatisation.
Ils sont fous ces ricains. Il n’y a qu’eux pour imaginer un tel défi: une sortie dans l’espace sur les chapeaux de roue. De voiture. Inconvénients: pas de panneau indicateur ni de marquage des routes célestes.
Voilà, c’est fini. Quel moment extraordinaire: la fin en direct d’une mission spatiale historique. Fascinés par le haut degré de technologie de la mission Rosetta on oublierait presque son aspect humain, sans quoi rien ne serait pourtant possible.
L’épuisement est là. Au bout de ses réserves d’énergie, la sonde Rosetta va se taire dès aujourd’hui. Elle ne pourra plus communiquer avec le petit robot Philae ni avec la Terre. Et s’éteindra sur Tchouri, cette comète en forme de trognon de pomme – ou de canard, selon l’angle de vue.
Un an loin des yeux, et déjà presque loin du coeur. Sort classique des grands exploits qui, une fois passé notre rêve, reprennent une dimension plus technocratique. Le rêve, cela s’use aussi.
Une nouvelle mission décolle lundi vers Mars, la plus courte jamais réalisée: deux à quatre jours. C’est le temps de vie du robot Exomars, lancé par l’Agence Spatiale Européenne (ESA). Objectif: l’étude de l’entrée dans l’atmosphère et la recherche de traces d’une vie microbienne passée ou encore active.
Le petit robot ne se réveillera pas. Il est trop loin du soleil. Même s’il était dans une bonne position, il n’a plus de ressources. Batteries à plat, gelé dans le froid du vaste cosmos, soleil trop lointain et à l’ombre depuis son atterrissage chaotique, c’est la fin.
La comète sera à son périhélie, son point le plus proche de notre étoile. Frôler, d’accord, c’est excessif. A vue de nez elle passera à 186 millions de kilomètres de la grosse boule. Mais à vue de nez on ne verra rien: vous regardez avec votre nez, vous?
Ça y est : le module s’est réveillé.
L'odyssée continue. Son atterrissage digne d’un skater au Trocadéro, sa bouderie pour s’être trouvé à l’ombre d’une falaise, font partie de l’Histoire de l’aérospatiale. Son réveil aussi.
Ça castagne dans les étoiles. Pif! d’un côté. Paf! de l’autre. Le tout finissant sous peu dans un grand crash. L’équilibre de l’univers aurait vacillé si les choses avaient été vues en plus grand. Si par exemple la sonde Messenger était de la taille de la Corse: l’explosion serait mémorable.