Ce n’est pas un souvenir d’enfance. D’abord, gamin, je ne mangeais pas de biscottes. C’était un truc de vieux ou de parents les biscottes. En plus ça cassait pour un rien: beurre trop dur à étaler, fente malencontreuse, tremblement des doigts au moment de mettre de la confiture, et hop ça partait en plusieurs morceaux, bien plus qu'il n'y avait de doigts pour les tenir.
Bref, enfant c’était les bonnes grosses tartines, ou bien des fines de pain anglais. Je pouvais mettre beaucoup de beurre: comme il s’enfonçait dans la mie ça ne se voyait pas. Et mettre ensuite à niveau la confiture: bien remplir les trous, en mettre autant sur les bords qu’au milieu.
Il fallait parfois faire vite parce que mes frères et soeurs reprenaient le pot de confiture avant que j’aie fini de l’étaler.
Après, je trempais ma tartine dans mon lait chaud - huuuummmm... Régalade!
Et puis il y eut mes premières biscottes. J’ai testé ce truc d’adulte quand je suis devenu adulte. Mais je n’ai jamais été trop fan.
Et puis ce matin, 10 heures pile: MES PREMIERES BISCOTTES depuis l’opération, en fait mon premier repas. Avec du thé, du beurre et de la confiture. J’en avais envie après 6 jours de jeûne sous perfusion. J’ai déjà jeûné 33 jours, mas le contexte était différent.
L’envie de manger est venue hier soir. J’avais eu beaucoup de douleurs dans le corps car le matin on m’avait supprimé la grosse artillerie de calmants en perfusion. Je restais sous comprimés. J’ai ressenti une grande fatigue avec les douleurs. C’esr dur à gérer la douleur. Elle prend le corps et la tête. Difficile de lui échapper, de la tenir à distance. Je suis allé marcher de nuit dans les couloirs pour faire bouger les choses. C’était calme, très agréable. Après j’ai pu dormir. J’ai eu grande peine à écrire mes billets hier avec cette douleur. Le soir j’ai eu dans le nez une odeur de purée de pomme de terre, toute simple, sans sel, et j’ai eu envie de manger.
Le professeur Berney, qui m’a opéré, m’a rendu visite ce matin, et a entendu mon besoin, et à J+6 c’était possible.
Voilà donc mon premier repas effectué, léger, avec du thé. Mon corps en est satisfait: réchauffé, calme, détendu. Il me semble même avoir moins mal.
Ah, l’effet que peut faire une tite biscotte dans la vie d’un homme!
PS: Mais que mangent donc les otages suisses retenus en Libye depuis 18 mois?
Commentaires
Bonjour HommeLibre,
heureuse de savoir que vous pouvez vous alimenter par voie normale, en espérant que les douleurs voudront bien vous laisser en paix très vite.
Ma mère disait (dit encore) que tant qu'on a mal, c'est qu'on est vivant..., mais quand même.
Quant à moi, j'ai le souvenir d'un biscuit sablé au citron et noisettes de la Migros, suite à une période de jeûne en raison d'aphtes, enfant, que votre billet m'a remis en mémoire. Un délice.
J'espère que ces biscottes, dûment beurrées et confiturées, ont été délicieuses.
A vous lire bientôt
Anne-Marie, La Salamandre
Bon appétit et bon courage, John!
BAX
Ark
Anne-Marie, j'adore ces souvenirs d'enfance, je vois même la table à manger. C'est une ambiance qui remonte, je pourrais presque me voir ensuite aller à l'école!
Ark, Meurci, et BAX!
Savourez hommelibre!
Et pour la douleur, plaignez-vous... Une infirmière ne vous disait-elle pas qu'il n'est pas nécessaire de souffrir?
Biz
:-B
Pascale, comment savez-vous cela? Hum hum... vous avez vos sources... Très sympa d'ailleurs cette infirmière. Il y a beaucoup de compétence ici.
Pour la douleur ça va mieux aujourd'hui, je sens que je progresse bien, et en effet je n'attends plus pour me plaindre. L'inconfort de la douleur ne sert à rien ici.
Bises!
⎩⎔⎳⎔⎭
Essayez le wasa, plus facile à tartiner! :)))))))))))
Excellente nuit!