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Volcans: du syndrome AH1N1 au voyage de Medvedev

Il était prévu que les vols ne reprennent que jeudi matin. Or, aujourd’hui mardi, une bonne partie des vols ont pu décoller de nombreux aéroports européens. Que s’est-ils passé? Plusieurs choses.

volcan--prise-par-le-satellite-meteosat-le-15-avril-2010-du-nuage-de-cendres-qui-s-echappent-d-un-volcan-islandais-en-eruption.jpgD’abord la pression des compagnies. Ces pressions se sont manifestées suite aux vols-tests de ce week-end. Vols qui ont montré l’absence de dégâts sur les avions.

Ensuite la baisse d’intensité de l’activité volcanique est aussi une raison de la reprise des vols.

Il reste que des critiques continuent à se faire entendre à propos des décisions des offices météorologiques, accusés d’avoir appliqué le principe de précaution avec trop de zèle. On ne peut pourtant qu’approuver ces autorités d’avoir sonné l’alerte au début. A défaut d’informations précises sur le nuage il fallait ne prendre aucun risque pour les avions et les passagers. Donc: d’accord jusqu’à jeudi après-midi.

Mais pourquoi ne plus avoir sorti la tête des modèles informatiques qui ne donnaient aucune information réelle? On ne connaissait pas la dangerosité réelle du nuage, on reconnaît n’avoir pas mis en place les moyens de le savoir, et l’on attendait que le nuage parte ailleurs. L’envoi de ballons-sondes, d’avions, l’usage des lasers: ces moyens ont été mis en place relativement tardivement, le samedi.

Aujourd’hui beaucoup d’avions ont volé, alors que les offices météo recommandaient la fermeture jusqu’à jeudi. Aucun ne s’est crashé. Peut-être y aura-t-il plus de maintenance sur les réacteurs. Peut-être pas. On n’en sait rien.

Le principe de précaution est nécessaire. Mais avec intelligence. Il faut très vitre chercher à tester la réelle dangerosité. Idem pour la grippe AH1N1: la peur, l’émotion ont pris le dessus sur la raison et les faits objectifs.
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Le syndrome de la peur, de l’excès de précaution sans raison démontrée, sans retour à la raison, conduit à l’immobilité. Le président russe Medvedev n’a pas eu peur, il est allé en Pologne pour l’enterrement du président.

La peur tuera plus de monde que la maladie et les crashs. Parce que l’immobilité et la peur réduisent drastiquement notre immunité et notre capacité d’adaptation.

La société «tolérance zéro» devient la société «intelligence zéro». La peur domine. Société qui se remplit peu à peu de cerveaux incapables de penser en dehors de leurs modèles informatique et en dehors de la peur des conséquences de leurs choix: mieux vaut tout arrêter que de risquer un procès.

Je ne demande pas que l’on prenne des risques immodérés, ni que l’on ferme les yeux sur le danger. Mais que l’on agisse avec raison et intelligence, et pas seulement sous la dictature de l’émotion et de la peur.

La société qui fonctionne ainsi meurt. Elle meurt devant nous. Plus la peine de se défendre, Faisons comme les lemmings: noyons-nous collectivement! Provocation à part, je retiens un événement de cette crise: le voyage de Medvedev, symbolique forte du rapprochement entre les deux pays, venu pour en finir avec les souffrances du passé.

Dans la peur des occidentaux ratatinés au sol, recroquevillés dans les salles d’attente, les yeux brûlés par la concentration sur les modèles informatiques, le voyage de Medvedev sonne comme un souffle d’air et de libération.

La Russie vient de donner un magnifique exemple à l’Europe. Elle n’a pas pris le chemin des lemmings.


 

PS: Max, Max, je me demande si tu n’es pas mieux à Tripoli qu’ici, otage certes mais libre dans ta tête!

Catégories : Volcan 2 commentaires

Commentaires

  • Puisque nous parlons de principe de précaution, d'incertitude météo, etc, je dirais que le problème, avec le crash de l'avion du président polonais, c'est apparemment que le pilote n'a pas suivi les recommandations des autorités et qu'il a, lui aussi, osé (sur ordre ou pas) passer outre les indications que lui donnait la tour de contrôle.

  • En effet puisque la possibilité d'une avarie technique est écartée.

    Mais s'il s'agit d'une injonction du président, on ne le saura peut-être jamais. Mais bon, le cas de figure est très différent du nuage.

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