Suite aux polémiques autour de la fiabilité des rapports sur les causes du réchauffement climatique, et suite aux critiques récurrentes de politisation, de procédures insuffisantes, d’absence de mention des controverses, de prise en compte insuffisante de certains paramètres, de conflits d’intérêts, de pensée unique, le Conseil inter-académique (IAC) a été chargé d’enquêter sur le GIEC.
«Cette organisation des académies scientifiques mondiales, fondée en 2000 pour fournir un conseil à des institutions telles que l'ONU et la Banque mondiale, émet plusieurs recommandations pour un meilleur fonctionnement du GIEC, après une série d'erreurs qui ont embarrassé les auteurs du rapport sur le climat l'an dernier.»
Au delà des félicitations de circonstance il s’agit d’un flinguage en règle du GIEC et d'une validation des critiques qui lui sont adressées. De ce rapport de l’IAC paru aujourd’hui on peut retenir ceci:
«Le groupe "doit effectuer une réforme fondamentale de sa structure de gestion et renforcer ses procédures, pour traiter des évaluations climatiques encore plus amples et de plus en plus complexes".»
Les procédures en vigueur ne permettraient donc pas de traiter la complexité climatique ample. Il me semble avoir déjà entendu cette critique. Des révisionnistes probablement, ou des négateurs, des hérétiques. Ciel, l’IAC serait-il un repère de révisionnistes?
«Il souligne que ce comité exécutif devra comprendre des "personnes extérieures au GIEC" ou même à la communauté scientifique sur le climat, afin d'améliorer sa crédibilité et son indépendance.»
L'indépendance du Giec ferait donc souci? Demander cette réforme en est l'aveu. Si ce n'était pas le cas il n'y aurait pas lieu d'exprimer cette recommandation.
«L'IAC considère également que la limite actuelle de deux mandats de six ans est trop longue et plaide en faveur d'un seul mandat du président du groupe, du directeur exécutif suggéré, et des coprésidents des groupes de travail, afin de "maintenir une variété de perspectives et une approche neuve pour chaque évaluation".»
Ce n'est donc pas le cas? L'influence des présidents est-elle si forte qu'elle bloque la variété des perspectives? Et si cette variété des perspectives n’est pas en vigueur il y aurait donc une pensée unique au Giec? Donc une vision unique, une information unique, une Bible, un Coran, des ayatollahs, des maîtres à penser?
Le prochain rapport en cours d'élaboration, à paraître dans 3-4 ans, sera donc, malheureusement, encore sous l'influence des mêmes présidents, ceux qui ne permettent pas la variété des perspectives et des approches neuves. Pour un rapport neuf, ouvert, objectif, présentant une variété d'approches, il faudra attendre 2020, pour autant que les réformes suggérées aient été appliquées!
«Il préconise en outre une politique rigoureuse sur les conflits d'intérêt applicable à la haute direction du GIEC, et à tous les auteurs, aux éditeurs de révision, et au responsable de direction quant au contenu du rapport.»
Les conflits d'intérêts sont une critique récurrente adressée au Giec. Apparemment ceux qui lui font cette critique ne sont pas de simples passéistes révisionnistes ou négateurs-négationnistes. Ou alors l'AIC est un ramassis de ploucs à la solde de BP.
«Il appelle donc le GIEC à "encourager les éditeurs de revue à exercer pleinement leur autorité pour assurer que tous les commentaires du passage en revue soient pris en considération de façon adéquate". Ces éditeurs de revue, ajoute-t-il dans son communiqué, devraient aussi "assurer que les controverses authentiques sont bien reflétées dans le rapport", et obtenir qu'une "considération appropriée soit donnée aux visions alternatives correctement documentées.»
Ciel, il n'y a pas de place pour les controverses authentiques dans les rapports du Giec? Il y aurait donc pensée unique, encore une fois? Et il y aurait des controverses qui ne seraient pas de l'hérésie ou de la barbarie anti-Giec?
«Les auteurs des vérifications devraient aussi s'assurer que la gamme complète des points de vue et réflexions scientifiques a été prise en considération, poursuit l'IAC qui recommande plus de cohérence pour la caractérisation de l'incertitude par les groupes de travail.»
Pas d'incertitude au Giec: que des certitudes. Un dogme. Ceux qui n'ont pas la foi en sa Sainteté le Giec sont des marginaux décalés, des criminels climatiques, des hérétiques.
Mais heureusement, l'AIC sauve de Giec en lui proposant de ne plus parler à tort et à travers:
«Pointant la réponse "lente et inadéquate du GIEC" aux révélations d'erreurs dans la dernière évaluation, l'IAC plaide par ailleurs pour une "stratégie de communications" mettant en avant la "transparence" et englobant un plan pour répondre de "manière rapide mais réfléchie aux situations de crise.»
«Des consignes sont également nécessaires pour établir qui doit parler au nom du GIEC, et comment le faire en restant dans les frontières des rapports et des mandats du GIEC", souligne le communiqué. Le rapport de l'IAC devrait être examiné à la 32e session plénière du GIEC qui se tiendra à la mi-octobre à Busan, en Corée du Sud.»
Gérer la communication, apprendre la langue de bois, voilà le salut pour le Giec!
Commentaires
on connait les méthodes subjectives d'une certaine église sectaire pour annoncer la fin du monde et ce depuis la dernière guerre,leurs membres pris par les raffles célèbres et déportés en 39-45,d'avoir eu à supporter l'horreur n'a pas eu l'effet escompté,dommage car ces gens là continuent en vous donnant toujours de très belles images à vous annoncer des catastrophes de tous accabits
Les remarques de l'IAC ne rassurent pas vraiment. D'un côté, on peut se réjouir que le GIEC ne soit pas intouchable et que les critiques de nombreux scientifiques indépendants se trouvent corroborées par le rapport de l'IAC. Mais d'un autre côté, force est de constater que les remarques de l'IAC visent toutes davantage à renforcer la crédibilité du GIEC qu'à améliorer la qualité de ses travaux. Cela fait craindre que l'IAC tienne surtout, sous l'allure de critiques, à perfectionner la machine de propagande qu'est le GIEC.
Encore merci, John ! Effectivement, ce rapport tient visiblement plus du "règlements de comptes à OK Corral" que du langage diplomatique. Quelle belle surprise ; cela fait plaisir à lire ! Un bon point pour l'ONU.
On ose quand même espérer que les Pachauri, Jouzel, van Yperselé et autres prêtres du climat vont prendre une retraite bien méritée d'ici le début de l'année prochaine ! Devoir souffrir leur arrogance et leur suffisance pendant encore 4 ans est une idée quasi-insupportable.
Maintenant, il serait peut-être temps que les milieux écologistes (dont je fais partie) arrêtent de jouer à l'autruche et admettent enfin que le GIEC a volontairement sous-estimé les incertitudes liées à nos connaissances actuelles (très bien résumé par vous avec la problématique de la couverture nuageuse).
Pour info, la Revue Durable de cet été met bien en évidence que l'effort nécessaire, rapide et très important pour les énergies renouvelables et les économies d'énergie se justifie pas seulement avec l'hypothèse du CO2 anthropique, mais aussi et surtout avec la venue toute prochaine du pic pétrolier.
Lire à ce sujet (sorry, en anglais) cet article très important et tout récent http://www.guardian.co.uk/business/2010/aug/22/peak-oil-department-energy-climate-change
Le GIEC en lui-même est une ineptie. En effet celui-ci a été crée par l'ONU pour étudier les conséquences du réchauffement climatique du à l'homme et pour imposer un consensus artificiel. Si on avait voulu avoir vraiment une démarche scientifique, on aurait étudier le climat en lui-même et pas présupposer que l'homme commande celui-ci.
Comment croire après à l'objectivité de cette institution, puisque son existence dépend de la croyance en un réchauffement catastrophique.
De toute façon il ne s'agit ici pas de science, mais d'idéologie, car quand on discute avec ceux qui sont persuadés du réchauffement, on comprend bien que l'homme soit responsable ou pas du réchauffement est secondaire, et que le principal est qu'il faut changer de société. Mais à chaque fois dans l'histoire qu'on a essayé d'imposer aux gens une idéologie par la peur, cela a toujours donnée des résultats catastrophiques. La fin ne justifie jamais les moyens.
"La fin ne justifie jamais les moyens" devrait plutôt s'écrire "la fin du monde ne justifie pas les moyens de l'éviter".
@ Richard: en effet le remplacement des énergies fossiles est une raison majeure de changer nos ressources, la pollution une deuxième, l'indépendance énergétique (si possible) une troisième.
Je vous lis souvent et je vois que en tant qu'engagé dans l'écologie vous prenez des positions à contre-courant parfois, ou simplement plus réfléchies que les dogmes habituels, et cela ne vous vaut pas toujours l'amitié de ceux qui vous lisent. mais bravo!
@ floyd: cette question de l'idéologie par la peur est vraiment très dérangeante. Rien que cela est de nature à créer une forte résistance. On est dans l'irrationnel et suivre la peur c'est se laisser entraîner sans être certain que l'on y voie clair.
Lord Action, j'espère que vous n'avez pas raison... Mais en effet il n'est pa scertain que le Giec veuille se réformer. Le président, Rajendra Pachauri, est cité dans Le Temps d'aujourd'hui. Il dit: Le Giec peut s'améliorer et le fera, mais ... les recommandations faites devront être débattues par tous les gouvernements lors d'une réunion en octobre. Cela laisse du temps à l'eau de couler sous les ponts...
Il refuse d'ailleurs de démissionner. Mais comment l'équipe en place sous sa présidence, celle justement dont les méthodes sont si sévèrement critiquées, peut-elle accoucher d'autre chose que d'elle-même? Il faudrait une équipe de transition, neuve, indépendante, imaginative, qui n'a rien à défendre.
Rappelons-nous que Pachauri est celui qui a si piteusement justifié l'erreur sur les glaciers de l'himalaya, prétextant une erreur soit typographique, soit de traduction, etc. Bref, cela sans présenter le moindre regret.
Les petits chefs et l'incompétence administrative régneraient-elles au Giec?
En tous cas, Le Temps a bien vu l'importance de la critique faite par l'IAC puisque le quotidien titre: "Le Giec est appelé à faire sa révolution".
SCIENCE SANS CONSCIENCE N’EST QUE RUINE DE L’ÂME !
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Notre bon François Rabelais aurait-il accepté de faire partie du GIEC ou d’en cautionner les oukases et autres conclusions péremptoires ?
Est-il possible et raisonnable en effet, ainsi que le fait le GIEC, de mélanger sans risque science et politique ?
Non ! Loin de moi l’idée de sous entendre que la politique se fait au plus grand mépris de la conscience, mais enfin, ! Il y a quand même des arrangements, et l’exemple d’Albert Einstein dont les découvertes ont été utilisées aux fins militaires que l’on sait, et qui en a terriblement souffert, montre bien que les politiques sont parfois loin de considérer que pour être véritablement au service de l’Homme, la science doit être liée à cette conscience morale qui caractérise les vrais scientifiques, et peut-être pas toujours ces mêmes politiques.
On objectera certes que ce sont les tenants et conservateurs de l’ordre moral, qui s’opposèrent aux travaux de la première dissection humaine que fit à Montpellier, Rabelais, le célèbre curé de Meudon.
Ce sont les mêmes qui firent que Galilée condamné à la prison à vie par la Congrégation du Saint-Office aurait murmuré dans sa barbe, le 22 juin 1633: « Mais pourtant elle tourne ! ».
C’est vrai ! Mais après tout n’y avait-il pas chez ces inconditionnels de la conscience morale un soupçon de comportement politique lié au fait qu’il faillait ménager la chèvre et le chou, en l’occurrence faire en sorte que l’école de médecine de Montpellier ne soit pas trop en avance sur les autres ; ou que les partisans du géocentrisme ne soient pas trop brutalement ridiculisés par Galilée.
Sans vous inviter Messieurs les scientifiques du GIEC à faire preuve d’un peu de conscience dont on ne veut pas croire que vous êtes dépourvus, pussions nous par contre vous inviter à un peu plus de modestie, en ne considérant pas, comme le firent les géocentristes, que la terre est le centre de l’Univers, et que les petits cirons que nous sommes sur cette terre ont tout pouvoir pour régenter cet Univers et notamment agir sur les facteurs qui gouvernent le climat.
Pour en revenir à la conscience et afin que la science ne devienne pas ruine de l’âme, il serait bon que cette science dirige ses recherches, non plus sur le rôle illusoire de l’Homme sur le changement climatique, mais sur les conditions dans lesquelles l’humanité peut s’adapter à ce changement auquel nous ne pouvons rien.
N’oubliez pas que de cette adaptation au réchauffement, entre autres, dépend l’espoir que nous avons tous que ne meurent plus de faim ces malheureux petits dont des dizaines ont disparu dans le monde depuis que vous avez commencé à lire ce commentaire.
Bonjour John.
Pour moi ce rapport ne va pas assez loin. Il aurait dû souligner que cet organisme ne sert à rien et qu'il pervertit la science en y faisant entrer le politique. La science n'a pas besoin d'organisations telles que le GIEC. C'est les politiciens et les technocrates de l'ONU qui en ont besoin. Si c'est tout ce à quoi le GIEC sert, pourquoi publier un rapport scientifique ? En donnant à un petit groupe le pouvoir de décider de ce qui est de la "bonne" ou de la "mauvaise" science, le GIEC ne fait qu'empêcher la science climatique de faire correctement son travail. C'est à dire de mener des études dans toutes les directions, sans parti pris. Pour moi, la dissolution de cette organisation est la seule solution. Aucune réforme ne pourra améliorer le GIEC.
C'est tres étonnant qu'ici personne ne parle plus du Hacking dont a été victime l'universite d'east anglia et qui en fait a provoqué a Copenhague la remise en cause du GIEC. Car il faudrait s'entendre: si les données font l'objet d'un pillage est ce que le coupable est l'organisme qui les a etabli ou les voleurs qui sont entrés dans le systeme?
Est-ce qu'on n'a pas l'impression a lire tous les beaux esprits qui nient le rechauffement des données que les savants qui ont collecté les données sont plus coupables que ceux qui les ont exploitées pour faire echouer le sommet mondial?
De meme ce qui est en cause dans le rechauffement climatique n'est pas le rechauffement lui meme mais la façon dont on pretend lutter contre le rechauffement par des échanges de droit carbone? De nouveau la traduction economique d'un fait scientifique est la principale cause pour laquelle rien n'a ete fait et rien ne pourra plus etre fait en cas de catastrophe!
Grosso modo les delais d'intervention de l'humanité organisé contre un fait climatique sont forclos et desormais n'existe plus que le sauve qui peut!
Bonjour,
Lorsque la Science se laisse engrosser par la Politique elle accouche de l'affaire Lyssenko.
Sommes-nous donc indécrottables pour nous laisser encore entraîner dans une telle galère au XXIè siècle ?
C'est à désespérer du progrès humain.....