La Nasa a lâché la Lune, reprise actuellement par la Chine. Mais elle s’est donné un projet beaucoup plus ambitieux: déposer des humains sur un astéroïde en 2025. Un astéroïde rikiki, 50 mètre de long - à peine la moitié de la longueur d’un terrain de foot.
Et cette fois ce sera plus qu’un simple saut de puce: si la distance Terre-Lune n’est «que» de 384’000 km et se franchit en à peine 3 jours, le premier géocroiseur (astéroïde dont l’orbite est proche de celle de la Terre) est beaucoup plus loin. Le voyage vers la grosse patate célèste pourrait être de 8 millions de kilomètres et durer environ 6 mois aller-retour!
On compte actuellement de 7’211 géocroiseurs dont la taille varie de quelques mètres à 32 km. L’un d’eux a été repéré comme candidat potentiel: «1999 AO10». Il se rapprochera une première fois de la Terre en 2019 et il sera possible d’envoyer une sonde pour l’étudier et préparer le voyage humain. Celui-ci surviendra peut-être en 2025 lors d’un second rapprochement.
Au programme: voler de concert avec l’astéroïde pendant 14 jours pour y effectuer des analyses, des forages, et en ramener de sa matière. La Nasa veut aussi étudier la possibilité d’utiliser un jour un astéroïde comme base-relais pour aller sur Mars ou ailleurs. En effet la gravité étant presque nulle le démarrage depuis sa surface ne demande qu’une très faible consommation de carburant. Cette faible gravité sera le principal problème à régler pour cette visite en 2025: les astronautes devront s’arrimer à la surface pour ne pas s’en aller dans l’espace infini. En effet, un simple coup de marteau suffirait à les éjecter.
L’étude des astéroïdes a d’autres buts que de servir de base relais. En connaissant mieux leur structure on pourra plus facilement envisager de détourner un bolide qui menacerait la Terre. On étudiera aussi l’exploitation minière, soit pour des bases et équipes sur place, soit pour ramener du matériau sur notre planète. Enfin les astéroïdes renseignent également sur l’origine de notre système solaire.
L’exploration spatiale a commencé il y a 50 ans. Depuis nombre d’années elle se concentre surtout sur les recherches scientifiques des stations comme MIR ou l’ISS, et à l’envoi d’une armada de télescopes spatiaux et de satellites qui scrutent l’univers comme jamais auparavant. Le capital d’expérience réalisé sur les stations sera très utile pour organiser de longs voyages dans les 50 prochaines années.
Nous n’en sommes encore qu’aux balbutiements des vols habités, mais on peut tout imaginer. Il y a 120 ans Clément Adler faisait voler le premier avion sur 50 mètres de distance et à 20 cm au-dessus du sol. Un demi-siècle plus tard on était sur la Lune.
Imaginons les voyages dans l’espace dans 1’000 ans, avec de nouvelles technologies: il est probable que des mines de métaux précieux seront exploitées sur les satellites des grosses planètes.
Pour info, il semble que les poussières ramenées par la sonde Hayabusa n’étaient pas de la matière de l’astéroïde Itokawa. Par contre elle a ramené des traces de gaz qui sont encore en cours d’analyse, selon les nouvelles récentes que j’ai pu trouver.
A lire dans le magazine Science & Vie de novembre: La conquête des astéroïdes.
(Images Nasa)