Je ne suis pas fan de Julian Assange. Son opacité, l’opacité du site Wikileaks, celle des donateurs, des collaborateurs, des financements, sont en grande contradiction avec l’exigence de transparence affichée. «Faites ce que je dis mais pas ce que je fais».
L’affaire Dutroux publiée
Je suis encore moins d’accord avec la publication en avril 2009 de tous les PV d’audition de Dutroux et de témoins. Les erreurs de l’enquête sur la disparition de Julie et Melissa sont connues. Les documents n’apportent rien à ce sujet. Par contre ils donnent à manger au voyeurisme avec la description des viols des fillettes. Ils citent également des personnes ayant été entendues comme témoins, et dont le nom est maintenant associé à cette affaire. Il faut noter que Wikileaks ne s’embarrasse pas d’éthique ni d’éventuelles conséquences pour les gens cités, et bafoue allègrement la loi puisque la publication de ces documents est illégale.
Non seulement Assange et WKL cultivent l’opacité et le secret sur eux-mêmes, mais de justiciers ils deviennent bourreaux pour les témoins dont le nom a été cité par eux.
Accusations de viol
Les accusations de viol contre Assange sont par contre des plus fantaisistes et leur déchaînement n’a d’égal que leur confusion délibérément entretenue.
1. D’abord qui a rendu publiques ces accusations, dans quel but et avec quels documents? Autrement dit, à qui profite le crime de publication d’une information couverte par le secret de l’instruction, prenant le risque de salir un présumé innocent et de fausser l’enquête?
2. Les versions varient d’un média à l’autre. Selon Le Matin, «les deux victimes supposées disent toutes deux avoir eu des rapports sexuels consentis avec Julian Assange. Mais quand elles échangent leur expérience via un réseau social, elles décident de se rendre dans un poste de police.» A propos d’un préservatif qui se serait déchiré pour l’organisatrice du séminaire où Assange était invité, Anna Ardin. Pour l’autre, Sofia Wilen, elle n’aurait dû être que témoins. Elle était fascinée par Assange, a tout fait pour être embauchée lors de ce séminaire, manger avec lui et finir au lit. Elle aurait déclaré avoir eu des rapports non protégés. Au fait, vous connaissez beaucoup de femmes qui parlent de leurs nuits de sexe sur Facebook, vous?
3. Dans La Tribune de Genève, Julian Assange aurait «exploité Mademoiselle W. en ayant des relations sexuelles avec elle sans préservatif alors qu’elle dormait». Ma foi, elle dort profondément…
4. Selon Europe 1:
«Le fondateur de WikiLeaks est accusé de viol et d’agression sexuelle par deux femmes. Mais pour son avocat Mark Stephens, qui s’appuie sur les documents de procédure, son client devrait être accusé de "sexe par surprise", un délit reconnu par la justice suédoise, et non de viol. (…)
Dès le lendemain, la "femme B" faisait son apparition. C’est une jeune femme de 20 ans environ, fascinée par l’action et la personnalité du fondateur de WikiLeaks, et qui s’était débrouillée pour se faire embaucher dans le personnel d’accueil du séminaire. Lors de la prise de parole de Julian Assange, elle était assise au premier rang. Puis elle est parvenue à se faire inviter au restaurant en compagnie du groupe accompagnant le fondateur de WikiLeaks.
Au cours du repas, et au prix d’efforts visibles, selon un participant, elle est parvenue à attirer l’attention de Julian Assange. Les deux protagonistes ont alors faussé compagnie à leurs camarades et sont allés au cinéma où, de l’aveu même de la jeune femme, ils "sont allés bien au-delà des baisers et des caresses". Deux jours plus tard, les deux amants se sont revus, chez la jeune femme. Le couple a de nouveau eu des relations sexuelles, mais cette fois Julian Assange aurait refusé de mettre un préservatif, malgré l’insistance de sa partenaire. (…)
La plainte ayant été jugée recevable, restait à définir les chefs d’accusation. Pour deux premiers procureurs, les faits ne justifient pas la qualification de viol, mais uniquement de "sexe par surprise", un délit passible en Suède de 5.000 couronnes, soit 546 euros. Mais pour une troisième, Marianne Ny, cela ne fait aucun doute. Car la magistrate milite pour une réforme des lois suédoises sur le viol, et notamment l’extension au refus de porter un préservatif.»
La troisième magistrate a-t-elle choisi Assange pour faire un exemple? Pour satisfaire son militantisme?
Qu’Assange soit ou non coupable de «sexe par surprise» est une chose. Mais répandre mondialement et délibérément qu’il est un violeur en est une autre. Il y a comme un relent de règlement de compte par presse interposée.
Cette affaire tombe bien pour le discréditer.
En tout état de cause, Julian Assange est présumé innocent. Faut-il le rappeler? Oui, il le faut.
Commentaires
Julian Assange n’est pas le cheval blanc dont on veut nous faire croire, mise à part l’accusation de viol, il s’acharne sur de faits contre certains pays, impossible de vérifier la véracité et accorde des satisfecit à d’autres ou tout simplement n’en parle pas!?
« Il lui décernait assurément un satisfecit presque sans réserves » (Madelin).