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Nationalisme: gérer les étrangers (4)

Au fil des éléments développés (voir précédents billets), le nationalisme a-t-il un avenir en France? La question se pose dès lors que 39% des français approuvent les propos de Marine Le Pen sur la prière musulmane dans les rues.

nationalisme4-extraterrestre_278463.jpgGérer la venue de l’étranger: une activité normale

J’ai posé comme naturel le sentiment d’appartenance. Ne parle-t-on pas de «mon quartier»? On se reconnaît d’une famille, d’une rue, d’une pays, d’une langue, d’un ensemble de valeurs. J’ai aussi posé comme naturelle l’antériorité d’occupation d’un lieu ou d’un pays et l’autorité que cela donne sur ce pays. C’est ainsi partout. Dans un monde où chaque région est administrée, les déplacements de populations demandent à être gérés. La limitation du nombre d’étrangers autorisés à s’installer est évidemment un élément de cette gestion.

Si l’on n’approuve pas ce ces points de repère instaurés par la coutume et les faits, il faut alors montrer un seul pays où cela se passe autrement, où l’on entre et l’on sort sans contrôle (à part accord administratif comme l’Union européenne), où l’on peut travailler et s’installer définitivement sans autorisation, sans respecter les lois et coutumes du pays et sans limite de nombre. Cela n’existe pas. Parler de la manière de gérer les étrangers dans un pays est absolument normal! A moins de vivre en autarcie dans un pays entièrement fermé. Mais parler des étrangers ne signifie pas faire d’eux la cause des problèmes: ce sont les politiques (mal) menées qui sont la cause des problèmes.


Les règles et repères

Les habitants d’un pays et leurs autorités représentatives vont donc faire la loi sur leur territoire.

Au point de vue administratif les choses sont simples: les personnes qui viennent travailler ou s’installer dans le pays doivent être détentrices d’une autorisation. Leur nombre est limité car on doit avoir l’assurance qu’ils trouveront du travail et rapporteront au pays en proportion de ce qu’ils coûtent (assurances sociales, infrastructures, scolarisation, etc). Ne pas avoir cette assurance est un mauvais service rendu à l’étranger qui vient s’installer, puisque sans travail il dépendra de l’aide sociale et n’aura aucune vraie autonomie ni satisfaction personnelle de subvenir à ses besoins par lui-même. Car le travail, qui n’est au fond que le prolongement diversifié de l’antique chasse des hommes préhistoriques, est la survie de l’individu et du groupe. Il se fonde sur l’initiative personnelle et donne valeur à l’individu. Ne pas avoir cette assurance est également un mauvais service rendu au pays qui devient créancier de débiteurs insolvables et distribue de l’argent qu’il ne reçoit pas.
nationalisme3-frontiere-egyptienne_article_top.jpg
La situation est différente pour les réfugiés économiques et politiques, qui doivent trouver une aide quand bien même ils ne rapportent pas. L’accueil d’étrangers en détresse ou en danger est de la solidarité. Une humanité sans solidarité est juste bonne à jouer les figurants dans Mad Max. Mais leur nombre ne peut là aussi être illimité.

Une société doit trouver un équilibre entre le soutien à l’initiative personnelle et la solidarité. Elle ne peut non plus privilégier la solidarité avec les étrangers et oublier celle avec ses citoyens.


Devoirs mutuels

Il serait erroné d’accepter une immigration sous prétexte de dette matérielle ou morale envers un pays. L’humain ne peut être mis dans la balance avec de la marchandise. Il semble que la France se soit beaucoup culpabilisée à propos des colonies. Or la culpabilité pousse à en faire trop et à ne plus savoir poser les justes limites. De plus, comme on l’a vu dans mon deuxième billet, tous les grands pays ont été tour à tour colons et colonisés. Tout le monde a une dette envers tout le monde. La culpabilité doit être abandonnée et les relations remises à zéro.

L’étranger qui vient s’installer durablement doit connaître les coutumes et les lois, et aussi bien que possible la langue, ou alors suivre des cours de formation. Ceci n’est pas une contrainte arbitraire ou vexatoire: c’est destiné à donner à cet étranger le plus de chances possibles pour faire sa place dans son nouveau pays. C’est donc une exigence positive. Le pays d’accueil y contribue: cours gratuits, scolarisation rapide des enfants, entre autres. Cela signifie que le pays qui accueille a aussi des devoirs, comme celui qui vient y vivre. Il doit mettre en oeuvre une politique permettant la meilleure «co-digestion» mutuelle de l’étranger et du pays. Au point de vue social il y a lieu d’éviter les ghettoïsations te le développement des communautarismes.

Tout cela est théorique et fait partie d’un humanisme largement hérité du christianisme, avec en plus la rigueur de la réciprocité.


Le sentiment d’envahissement

Mais dans les faits cela ne fonctionne plus, ou pas en ce qui concerne une partie de l’immigration d’origine africaine et maghrébine. C’est le sentiment actuel dans plusieurs pays d’Europe. Il se développe un sentiment d’envahissement - le mot «occupation» utilisé par Marine Le Pen trouve un assentiment chez de nombreux français.

nationalisme2-islam.jpgIl y a plusieurs raisons à cela. D’une part la montée d’un intégrisme islamiste autour de l’Europe, bruyant et agressif, revendicatif, victimaire, et qui fait le plus de bruit. Les attentats, les assassinats d’otages en direct à la télévision, les milliers de morts égorgés du FIS en Algérie, le retour du foulard dans des pays plutôt émancipés, les comportements anti-français sur le territoire de l’hexagone, la revendication forte de l’identité musulmane font depuis vingt ans un bruit de fond permanent, une caisse de résonance, qui répète à l’envi: «L’islam hait l’occident, l’Islam dominera le monde».

D’autre part les textes du Coran font souvent résonance à une volonté de soumettre les «mécréants». Il y a certes des sourates parfois contradictoires mais la tonalité dominante est cette du rejet des non-musulmans. Du moins c’est ce qui est ressenti.

Et c’est là que les choses se corsent. On est devant une situation pour le moins confuse. Il y a du ressentiment qui ne cherche plus l’objectivité. Des musulmans prient dans la rue? Ce seraient tous les musulmans de France qui veulent islamiser le pays. Quelques femmes portent la burqa? Ce seraient toutes les femmes musulmanes de France qui feraient régresser l’égalité hommes-femmes. Je doute qu’objectivement nous en soyons là. Mais la position de nombre d’européens à l’égard des musulmans a pris un tour plus subjectif qu’objectif.

Dire que la France a mal à son islam, même si le sentiment d’envahissement est surévalué, n’a rien de raciste. Nombre de pays islamiques disent bien, eux, qu’ils ne veulent pas du modèle occidental. Le dire c’est reconnaître un problème spécifique que l’on ne peut noyer dans la masse sans élargir la brèche par où le nationalisme trouve son chemin. Les lois contre le racisme ne doivent en aucun cas empêcher de parler de ce genre de questions spécifiques. Et ce d’autant moins que ces lois ne répriment pas les propos anti-blancs de Houria Bouteldja, ni les lois de genre ou les campagnes féministes visant à criminaliser exclusivement les hommes.


Les politiques à l’ouest

Les prises de positions de la droite françaises ne comblent pas le retard pris dans la gestion de ce dossier. Quelques mesures au coup par coup sans une vision d’ensemble ferme et cohérente, c’est insignifiant. Et le silence de la gauche française qui crie au racisme dès que l’on parle d’immigration et qui a délibérément laissé au Front National l’exclusivité d’un dossier d’importance nationale a largement contribué à ce qui se passe actuellement. La droite n’offrant pas de cohérence et la gauche pas de vision ni de courage politique, le FN récupère le sentiment d’envahissement, de perte de son identité, la frustration devant le chômage, le sentiment que les coutumes et la culture des populations d’origine arabo-musulmanes sont incompatibles avec les valeurs chrétiennes et démocratiques.

Les politiciens sont donc non pas des pourris, mais un peu à l’ouest. La gauche donc par son auto-flagellation, la droite par son je-m’en-foutisme, ont contribué à la montée d’une réaction nationaliste. Il ne suffit plus de chasser quelques Rroms pour faire écran, ni de crier au fascisme, pour inverser la tendance. Ni les uns ni les autres ne proposent actuellement une alternative crédible au nationalisme montant. La gauche aurait dû prendre part au débat sur l’identité nationale, au lieu de le faire un peu par la bande et de le noyauter. Les indignations narcissiques de la gauche, le manque de dialogue de la droite, ont juste réussit à faire un coup d’épée dans l’eau sur un sujet qui va revenir tôt ou tard par les urnes.

Je ne sais pas si quelqu’un en France prend encore la mesure de ce qui se passe. Je l’ai écrit, je ne suis pas favorable à l’orientation politique nationaliste. Mais je ne suis pas sûr que les partis non nationalistes sachent offrir rapidement une vision claire et fondée et mettre en action une vraie politique qui donne aux Français le sentiment qu’on les écoute.


A suivre: le scénario nationaliste.

Catégories : Politique 9 commentaires

Commentaires

  • La raison s'exprime par votre bouche. Bien. Hélas, je crains que cette raison ait peu de chance de l'emporter et qu'il est peut-être même trop tard pour mettre son espoir en elle. Face au fanatisme religieux qui cherche à imposer ses propres lois au dépens de celles que notre civilisation a élaborées au prix de longues réflexions et non sans souffrances, beaucoup de nos concitoyens se satisfont d'un anti-américanisme soixante-huitard ou d'une sympathie pour la lutte d'une population palestinienne désespérée autant par les ambitions politiques stériles de leurs dirigeants que par la réaction israélienne critiquable sur bien des points. Paresseusement et naïvement au mieux, de manière traitresse et criminelle au pire, ils ouvrent ainsi les bras tout grands à des fossoyeurs de la liberté démocratique, de l'intolérance religieuse et de la plupart des droits de l'homme, sous prétexte notamment que les pires manifestations de horreurs n'ont pas cours chez nous, oubliant que le mot "encore" est déjà en embuscade dans l'esprit de beaucoup de partisans de cette ancienne et cruelle façon de gérer les consciences et la société.
    Exprimer cette crainte est devenu un crime chez nous, appliquer le célèbre "principe de précaution" en rappelant avec force ce que nous ne voulons en aucun cas accepter, ne serait-ce que parce que nous voyons certaines pratiques et revendications comme des étapes vers une situation où "se soumettre ou entrer en guerre" serait le seul choix, est vu comme un signe non de recherche de paix, mais comme une déclaration de guerre elle-même. On ose à peine rappeler les paroles de Winston Churchill "Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre." Par les temps actuels, ce que la majorité cherche à préserver c'est sa tranquillité d'esprit une paix intérieure faite de renoncement à ses idéaux. C'est ces derniers qu'elle est en train de sacrifier et le résultat ne sera en tout cas pas la paix, ni intérieure ni extérieures.

  • Ubi bene ibi patria!

  • Etant chretien, et pas francais, vivant parmi les musulmans, je pense que ces gens peuvent pas changer que seulement le Bon Dieu leur montre son chemin. Islam, comme on le connait, est une foi fonde par le demon-lui meme. Dans leur Quran, Satan desire bien de resister Dieu et L'Eglise. Les musulmans sont des aveugles; ils ne peuvent pas savoir qu'ils sont malades parce qu'ils sont aveugles par leur foi. Pour qu'ils trouverent Dieu, il faut qu'ils comprennent leur religion. Malheureusement, la majorite des musulmans ne peuvent meme pas lire ni ecrire.

  • Et voilà que des intervenants ne trouvent rien de mieux que de réveiller ce vieux serpent de mer qu’est la religion.

    Comme nombre de Suisse je ne puis m’empêcher d’être xénophobe envers certains membres de la communauté européenne qui m’ont causé du tort dans le passé.

    Svp ne me demandez pas de leur serrer la main ou de m’assoir à la même table qu’eux. Il y a toujours des osselets qui restent à travers la gorge ne vous en déplaise.

  • Il était une fois deux filles à papa
    Marine et Martine qui ne pensaient qu’à ça : Du texte… du texte… du texte… et encore du texte.
    Pas besoin de prétexte, le contexte suffisait ou s’y prêtait…
    Elles se disputaient un trône qu’elles n’occuperont jamais, parce que l’art politique aujourd’hui est réservé aux plus drôles.
    Un jour ou peut-être une nuit, Marine était en train d’enfoncer un clou dans le dos de quelqu’un, il y a Martine qui passe et lui dit :
    Martine : « pourquoi tu enfonces ce clou ? »
    Marine : « pas la peine de la ramener, je n’ai pas d’explications à te donner… j’enfonce un clou, je défonce un trou, c’est mon problème »
    Martine : « oui mais moi, j’aime bien savoir pourquoi, pourquoi pas de face ? Pourquoi dans le dos ? Tu es complètement marteau !».
    Marine : « je n’ai pas à te dire pourquoi… j’enfonce un clou. J’enfonce un clou, c’est tout ! Et puis j’ai pas envie de voir ses yeux… »

    Et la mytho continue d’enfoncer son clou dans le dos du maso. Elle l’avait presque enfoncé en entier…il ne lui restait plus que ça, un centimètre quoi sans que le malheureux exprime le moindre signe de désaveu, puisqu’il était en situation irrégulière.
    Martine gonflée à bloc, n’était pas du genre à se dégonfler, elle sort une tenaille de sa poche et arrache le clou de la canaille.
    La victime qui tenait encore à peine debout a compris pour la première fois d sa vie, ce que c’est que la double peine… une douleur au carré.
    Entre l’abcès et l’arrachée il n’avait même plus envie d’avoir ses papiers…
    Marine qui n’est plus à ça près, était outrée par cette mégère qui se prend pour une infirmière.
    Marine : « pourquoi est-ce que tu as arraché mon clou ? »
    Martine : « je n’ai pas d’explications à te donner moi ! »
    Marine : « je voudrai bien savoir pourquoi ? »
    Martine : « je n’ai pas à te dire pourquoi ? »

    Pendant que le pauvre type saignait, les deux poursuivaient leur débat non télévisé et Marine se tourne vers le plus malheureux pour lui rendre compte de la situation… un peu compliquée pour quelqu’un qui vient tout juste de débarquer sur le sol français.

    Marine : « c’est une histoire insensée non ? Tu m’entends petit mesquin ? Je suis en train d’enfoncer un clou dans le dos d’un clandestin, autrement dit, je suis dans mon droit … Et cette givrée, je dis ça avec le temps qu’il fait, arrive de Lille avec une tenaille et arrache mon clou avec la conscience tranquille.
    Tu as dû ressentir de ces douleurs. Mon père qui est un expert en la matière, m’a prévenu : celui qui te rend service, ne te rend pas service !
    Pourquoi est-ce qu’elle l’a arraché ? Pourquoi ? Parce que figure-toi, je vais devoir le réimplanter. Que je me retape de nouveau cette corvée… et dire que ce n’est pas mon métier… je ne suis ni juge, ni policier mais un digne représentant de l’Etat nation qui estime que pour mettre un terme à ce bourbier, chacun a un rôle à jouer.
    J’ai quand même le droit de balayer devant chez moi sans être importunée par un manche à balais. Merde !
    Je ne parle pas de toi, mais de l’andouille qui joue les médiators en arrachant un clou que j’ai acheté tout neuf à Saint Cloud, avec une tenaille toute rouillée… mon père disait, y a pas plus inhumain que l’inhumain.
    On y va beau gosse, tu t’appelles comment déjà ?
    Il me regarde fixement et me dit Laurent Gbagbo.
    http://www.tueursnet.com/index.php?journal=Mediator

  • Vous dites : "La question se pose dès lors que 39% des français approuvent les propos de Marine Le Pen sur la prière musulmane dans les rues."

    Il est bien normal que les français, comme le fait Marine, défendent la laïcité.

    Il n'y a rien à redire sur cela.

    Quand à l'envahissement, ce n'est pas qu'un sentiment mais bien une réalité que vivent tous les Français. Entre l'immigration légale et illégale que nous subissons en France comme en Europe à cause des politiques ultra-libérales qui n'enrichissent que 1% de la population mondiale, l'élite, il y a vraiment de quoi s'inquiéter.
    Car tout le monde sait qu'au bout c'est la misère, la baisse des salaires qui nous est proposé. Tout cela sous fond d'une société sans repères, sans morale, des politiques sans but, sans foi ni loi, à part la loi du dieu Commerce.

    Marine Le Pen ne fait que dire la vérité et c'est cela qui dérange le plus.

  • @ celeste:

    " Il est bien normal que les français, comme le fait Marine, défendent la laïcité. "


    Marine, comme les Français (j'ai un doute quant à la pertinence de parler de groupe "homogène" X ou Y), ne défendent pas la laïcité, mais les racines judéo-chrétiennes de la Gaule! (Quoique chez les Le Pen, le "judéo" semble avoir du mal à passer...)

    Si Marine défendait réellement la notion de laïcité, elle lutterait avec la même morve contre les sapins de Noël (bien que Notre Beau Sapin ait des origines païennes, parasitées par la chrétienté...), les crêches de la Nativité dans les rues, les processions religieuses, etc... etc...


    Masquer sa xénophobie derrière le drap blanc de la laïcité, c'est typique...! Ayez au moins le courage de montrer votre vrai visage, et assumez le fait que vous ne voulez pas de musulmans en France. Point barre..!

    Car la fin de votre commentaire laisse entrevoir que vous n'êtes pas plus attachée à la laïcité que peuvent l'être Marine et sa droite identitaire... Vous brandissez le drapeau de la laïcité avant de vous précipiter dans une église et de vous mettre à genoux devant le Pape et sa Morale... À y regarder se plus près, vous avez la même pugnacité identitaire, la même dévotion messianique que les intégristes islamistes... C'est hautement comique!


    Ah, j'allais oublier... si vous vous sentez brimée, étrangère chez vous en France, je vous propose de venir vous installer ici en Suisse... Qu'en dites-vous? Le taux de chômage y est bas, les salaires y sont élevés (du moins celui des Suisses...)... Mais c'est vrai qu'il y a ici plus d'étrangers qu'en France! Cela vous sera sans doutes insupportable... C'est trop bête!



    =:oB

  • @Brian
    "Si Marine défendait réellement la notion de laïcité, elle lutterait avec la même morve contre les sapins de Noël (bien que Notre Beau Sapin ait des origines païennes, parasitées par la chrétienté...), les crêches de la Nativité dans les rues, les processions religieuses, etc."
    Je ne m'intéresse pas ici aux opinions de Madame Le Pen, ni directement aux propos de celeste, mais je trouve votre interprétation du mot laïque trop restrictive. Je suis athée et ne cesse de défendre la non croyance religieuse contre tous ceux, chrétiens ou musulmans, qui ne cessent de le présenter comme une tare ou un crime.
    La laïcité, telle qu'elle est conçue chez nous n'exige cependant pas le rejet de toute croyance religieuse ni des coutumes et célébrations qui y sont associées, dont vous relevez d'ailleurs vous-même, en ce qui concerne certains aspects de la fête de Noël, les origines païennes. Elle exige par essentiellement la séparations des pouvoirs dans le fonctionnement de l'Etat et c'est là que les textes fondateurs de l'Islam, telles qu'ils sont appliqués dans nombre de pays de tradition musulmane et telles que certains musulmans voudraient les appliquer chez nous aussi, posent problème.
    Vous savez bien que la célébration de Noël ne sont pas enjeu politique ou idéologique important chez nous que pour ceux qui pour diverses raisons sont opposés à sa commercialisation extrême, et qu'elle représente par ailleurs toujours un moment de joie familiale pour les enfants et leurs parents, même ceux qui ne sont pas pratiquants. On pourrait presque dire que c'est une fête autant laïque que religieuse et que, comme beaucoup d'autres, elle satisfait un besoin de rituel et de communion sociale qui va bien au-delà de sa signification strictement religieuse et lui est antérieure.
    Quant aux processions et autres formes plus strictement religieuses, dont certaines formes masochistes de mortification que l'on trouve dans les religions et autres rituels de presque toutes les cultures, elles doivent se dérouler chez nous dans un cadre strictement défini par la loi et peuvent donc être critiquées ou mises en question selon les formes légales prévues par notre constitution démocratque.
    Nul n'est besoin de renier ni les racines de sa propre culture et toutes ses formes d'expression pour jouir de la laïcité dans un pays. Nier les problèmes posés par l'intégration d'autres systèmes de valeurs, ou même la cohabitation avec elles, me semble donc une manière contre-productive de défendre la laïcité qui comporte en outre le danger de ressembler beaucoup à une attaque contre la laïcité elle-même.

  • @ Mère-Grand:


    Je partage votre vision de la laïcité...!

    Je cherchait simplement à prouver par l'absurde que l'indignation de Mme Le Pen face aux rues obstruées les jours de prières par les fidèles musulmans, la fameuse "occupation" selon ses termes, n'a rien à voir avec la défense de la laïcité.

    Il est intellectuellement frauduleux de s'abriter derrière la laïcité pour d'un côté interdire les manfestations de foi d'une communauté X ou Y sur la place publique, et de l'autre autoriser les processions religieuses d'autres mouvements religieux dans les rues...

    À mes yeux, la laïcité n'autorise pas le deux poids deux mesures... mais ce n'est là que ma modeste interprétation.


    Après, et comme je l'ai écrit, que machin ou machine se sente imprégné d'une mission sacrée et veuille repousser les hordes de barbus qui déferlent sur la France (mais surtout dans son esprit...), libre à elle/lui!

    Mais qu'elle/il le fasse en toute honnêteté, en toute franchise. Qu'ils tombent le masque!

    Car d'après moi, la merde, ça se nettoie au grand jour!


    Bien à vous.


    =:oB

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