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Se sentir homme, se sentir femme

Les différences entre hommes et femmes reposent-elles vraiment sur l’idée que l’on s’en fait? Ne sont-elles que culturelles? N’y a-t-il rien d’essentiel, ou de naturel et biologique, ou d’archétypal dans ces différences? Dans un précédent billet je citais une étude récente qui montre que le cerveau des adolescents se spécialise différemment selon qu’on est fille ou garçon, sous l’influence d’hormones.

homme3-sage.jpgOn peut se demander s’il n’y a pas à encore un effet du culturel sur le biologique. En effet il est possible d’invoquer la plasticité du cerveau qui développe ses connexions selon le besoin. Néanmoins cela n’explique pas tout car aujourd’hui on constate, un peu dans la ligne de Chomsky mais de manière plus nuancée, que le cerveau contient des structures neuronales qui le prédisposent à certaines activités. On lira à ce sujet le dossier proposé par le magazine La Recherche de février: «Comment le cerveau apprend».

Il est donc difficile de définir les pourcentages du biologique et du culturel chez l’humain. Les différences hommes-femmes existent possiblement mais sont encore peu quantifiables de manière définitive, malgré l’étude que je citais précédemment. Mais il y a un paramètre dont on ne tient pas compte, c’est l’archétype. Un archétype, c’est une sorte de rôle qui englobe le culturel et le physique et qui structure profondément le psychisme et la société. Etre mère, par exemple, c’est assurer la gestation et la réalisation de la reproduction. La mère se retrouve chez tous les mammifères et représente un archétype, un rôle fondamental.

Le guerrier est aussi un archétype, c’est-à-dire un rôle social, culturel et physique. Dans l’archétype on ne peut séparer le corps de la culture dans laquelle il s’inscrit. Les guerriers ayant été de manière générale des hommes, l’homme porte en lui cette image profonde qui l’habille du corps au regard. On peut certes tenter de défaire les archétypes, cette colonne vertébrale de la culture et de la société. Mais au profit de quoi? Les tentatives dans ce sens vont vers une féminisation des hommes. Je ne crois pas que ce soit souhaitable.

Se sentir homme, alors, c’est quoi? C’est entre autre se sentir le guerrier, le défenseur, le protecteur. Cela ne signifie pas que les femmes ne peuvent pas aussi protéger, mais pas autant de femmes et pas de la même manière. La majorité des hommes dispose d’une force physique plus grande que la majorité des femmes, il est donc logique que cette fonction de protection leur soit dévolue.
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Mais il serait réducteur de ne reconnaître en soi que le guerrier. Dans le passé chaque rôle était très défini. Un soldat de l’empire romain l’était pour longtemps. Ensuite, s’il avait survécu, il pouvait quitter l’armée et fonder une famille. Il changeait d’archétype.

Se sentir homme, c’est avoir envie d’aller vers la femme, et peur en même temps. C’est notre configuration anatomique qui le suggère: l’homme frappe à la porte de la femme, et la femme décide de lui ouvrir ou non. Cela ne signifie pas que les femmes ne peuvent pas prendre d’initiative amoureuse. Mais les rôles sur lesquels la société s’est développée antérieurement avaient un sens archétypal et structurant. Aujourd’hui je ne suis pas certain que les hommes aiment vraiment se faire draguer. C’est un peu comme si on leur enlève quelque chose, selon les confidences que je reçois des hommes. Cela les amuse, les valorise un moment, mais cela les met en position de petit garçon. Que la femme donne des signes est important, mais il est préférable qu’elle laisse l’homme faire son chemin, l’homme en qui bat toujours le coeur d’un chevalier (du moins je l’espère).

Me sentir homme c’est aussi être fier d’avoir pris mes responsabilité et d’avoir accompli une oeuvre utile à quelque niveau que cela soit. Cette notion de responsabilité est plus souvent mise en avant par les hommes que par les femmes. Peut-être parce que les femmes la possèdent plus naturellement que les hommes grâce possiblement à la maternité. Les hommes doivent apprendre la responsabilité. L’oeuvre utile est probablement liée chez l’homme à l’ambition. N’enfantant pas, ils ont besoin de faire autre chose d’important.

homme4-braveheart-redim-111542_L.jpgMe sentir homme c’est avoir la satisfaction de combats menés à terme et de victoires - sur la vie ou sur moi-même. La compétition est dans l’homme, ou devrait-on dire l’émulation, comme c’est le cas pour ses spermatozoïdes. C’est du moins mon sentiment. Je ne crois pas que l’éducation soit déterminante dans ce besoin d’émulation - que bien des femmes connaissent aussi d’ailleurs. Et je ne crois pas qu’il faille neutraliser ce besoin au risque de déconstruire trop profondément le masculin. Et déconstruire le masculin est un danger pour l’espèce.

J’y reviendrai.

Quant à se sentir femme, je ne sais pas ce que c’est puisque je n’en suis pas une. Il y a des femmes avec lesquelles je partage une sensibilité identique, je peux aussi, dans un jeu de rôle amoureux, me laisser «prendre» par la femme. Mais ce n’est qu’un jeu. Comment savoir ce que c’est d’y être en permanence? De même comment une femme peut-elle savoir ce que c’est que de devoir être un guerrier?

Je pense de plus en plus qu’il y a des choses qui ne peuvent être comprises ou ressenties, mais simplement respectées. Dans une époque où la tendance est à l’indifférenciation des genres, je plaide de plus en plus pour reconnaître, valoriser et respecter les différences.

Et quand je parle de différences, je n’attache aucun privilège à une fonction plus qu’à une autre. La différence est parfaitement compatible avec l’égalité de droits.


Catégories : société 2 commentaires

Commentaires

  • @Hommelibre,demandez demandez une pionnière scoute adore rendre service mais pas dans tous les registres,rire
    bonne journée

  • Je suis (né !) HOMME (c'est à dire avec un "zizi" , mais je me sens de + en + FEMME .

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