Pendant l’instruction j’ai compris pourquoi un innocent peut en arriver parfois à signer des aveux: pour en finir avec la pression extrême qu’il vit, l’agression pénale dont il est l’objet. La première juge d’instruction que j’ai connu avait son tic: quand je lui démontrais par pièce ou par témoignage de tiers une contradiction de l’accusation, elle me répondait: «C’est vous qui le dites». Et quand, devant la démonstration d’un trop gros mensonge, l’accusatrice a perdu pied et était prête à craquer, cette juge a ordonné une interruption d’audience pour lui permettre de se reprendre.
La machinerie judiciaire
C’est elle qui avait amené aux assises un garçon de 20 ans, simplement pour ne pas avoir vérifié la plausibilité de l’accusation. J’ai appris aussi les liens entre cette juge d’instruction et certains milieux où l’homme n’est qu’un porte-feuille. Quand enfin j’ai obtenu que le dossier lui soit retiré, elle a commis par écrit deux mensonges pour me charger un peu plus. J’en ai la preuve, et je n’ai jamais été accusé d’outrage à magistrat pour avoir dit publiquement qu’elle mentait.
Un médecin avait pris fait et cause pour l’accusatrice, me chargeant et confirmant que j’étais bien un criminel. Or un médecin ne peut témoigner de ce qu’il ne voit pas par lui-même. Il a reçu un blâme de sa corporation. Mais le mal était fait. Il a même recommencé par la suite.
Je revois aussi ces témoins de l’accusation, femmes que j’avais en son temps soutenues et qui s’étaient retournées contre moi, hypnotisées par une accusatrice très convaincante. Le déchaînement de la meute. Tout y passait. Tout et n’importe quoi. Et la deuxième juge d’instruction, visiblement incompétente, ne vérifiait pas plus les éléments que la première.
Sept ans entre l’accusation et le procès: une éternité. Un état de choc qui se perpétue et se réalimente. Je me souviens encore du tremblement intérieur qui me prenait quand je parlais de cette affaire ou allais à une audience d’instruction. Et je vois comment un premier regard biaisé, partial sur un dossier, le pourrit jusqu’à la fin. La justice ne se remet pas en question et manifeste une forme de solidarité clanique entre ses membres.
Sept ans d’usure, d’épuisement, sans plus de projet à développer tant ma vie était suspendue à la décision de personnes qui ne me connaissaient pas et ne savaient pas lire un dossier. Dans les pires moments une psychothérapie avec une femme psychiatre formidable m’a aidé à tenir le nez hors de l’eau.
L’incidence féministe
Au travers de l’emballement judiciaire j’ai découvert une autre réalité: celle de l’influence de l’idéologie féministe sur la justice.
J’avais soutenu le féminisme réformiste qui redonnait aux femmes la place que le code Napoléon leur avait ôté. J’ai connu cette culpabilisation de l’homme. Là, d’un coup, je comprenais autre chose.
Faire des hommes criminels avait un but: celui de les affaiblir et de les dominer socialement. On me dit parfois que je cherche trop loin quand j’affirme cela. Je ne le crois pas. La criminalisation des hommes par tous les moyens, l’invention d’une supposée domination masculine selon quoi les hommes n’auraient eu d’autre passe-temps que de mettre les femmes en esclavage, ou les chiffres exagérés d’enquêtes suspectes sur la violence conjugale, me montraient qu’il y avait une intention ou une stratégie dans tout cela. Les écrits des féministes des années 1970 me le confirmait: les hommes étaient forcément les exploiteurs et les bourreaux, rien de bon ne pouvait venir d’eux, il fallait les salir et les soumettre.
Sous prétexte d’égalitarisme et de revanche on assistait à une démolition systématique et systémique d’un genre par un autre.
J’ai aussi découvert comment des groupes féministes faisaient du lobbying auprès des politiciens pour faire voter des lois de genre, ou lois d’exception. Les lois sur la violence domestique sont directement orientées contre les hommes en tant que genre. J’ai vu aussi comment elle coachaient certaines femmes dans les procès, et comment elles avaient contaminé le monde judiciaire pour lequel il n’y a d’homme que coupable. Je l’ai vu de près dans mon affaire, j’en ai eu des preuves, mais je l’ai vu aussi dans d’autres affaires que j’ai suivies. Mon cas individuel collait à une tendance générale.
J’ai alors compris que le féminisme marxiste et radical est une entreprise de déconstruction du masculin, et que la culpabilisation et le dénigrement sexiste des hommes en sont parmi les armes favorites.
En corollaire les femmes sont présentées comme des victimes permanentes et universelles depuis la nuit des temps. A croire que les féministes considèrent les autres femmes comme des idiotes incapables. Je crois qu’au fond les féministes dont je parle méprisent encore plus les femmes que les hommes. Et leur but est de prendre des places de pouvoir sous le prétexte de la défense d’une cause.
Pour moi le lien entre la criminalisation des hommes, les fausses accusations et ce féminisme est devenu une évidence.
Comment est-ce possible?
On me pose parfois cette question: comment est-ce possible qu’une accusatrice ose poser une fausse accusation et s’engager dans une procédure?
Je précise d’abord que les fausses accusations ne sont ni nouvelles ni rares. Si elles touchent principalement les hommes dans le cadre de dénonciations calomnieuses pour des affaires d’inexistants crimes sexuels, des femmes, des mères sont aussi accusées faussement, pour les mêmes crimes ou pour d’autres. Si la notion de dénonciation calomnieuse est dans la loi c’est bien parce que les fausses accusations existent le longue date.
En matière de crimes sexuels les dénonciations calomnieuses ne font quasiment jamais l’objet d’une condamnation. Les accusatrices sont comme protégées. D’une part parce que l’on considère qu’elles ont peut-être interprété les fait sans intention malicieuse, ou que l’acquitté est passé entre les gouttes. Mais même quand des mensonges de l’accusatrice sont démontrés il est rarissime qu’elle subisse une procédure en retour.
Et puis c’est une tendance de l’époque: dès que l’on accuse de crime sexuel, même si l’invraisemblance est patente, on est comme sidéré et l’on perd toute capacité d’analyse et de recul. L’accusatrice n’est pas «plaignante» mais tout de suite «victime». Comme si cela allait de soi. On a tellement peur de la faire souffrir plus qu’on en devient bête.
Pourtant les mensonges existent. Souvenons-nous de l’accusatrice du RER parisien et de sa fausse déclaration d’agression. La sanction: 4 mois de prison avec sursis. Léger. La brésilienne de Zürich qui s’était elle-même mutilée pour faire croire à une agression raciste: rien. Djamila, cette qui avait accusé faussement de relations sexuelles l’ambassadeur de Suisse à Berlin Thomas Borer avant de se rétracter: rien, alors que lui a perdu son job, et malgré le fait qu’elle ait touché de l’argent pour donner des interviews.
J’ai déjà cité le cas des petites anglaises qui déposaient plaintes contre des viols aux Baléares, viols jamais démontrés, pour toucher l’argent d’une assurance à leur retour en Angleterre.
Il y a le cas de Virginie Madeira, qui a accusé faussement son père à l’âge de 14 ans, puis qui s’est rétractée alors qu’il avait déjà passé 6 ans derrière les barreaux. Son histoire a été racontée, ainsi que ses motivations, dans le livre «J’ai menti». Et tant d'autres cas, connus ou non du public. Que ce soit par vengeance, pour de l'argent ou à cause de troubles psychiques, les fausses accusations existent. Comme je le dis parfois: il y a de la fumée sans feu.
Suite et fin demain. Premier billet ici.
Commentaires
Lire : Le viol, la dénonciation calomnieuse, et la CEDH - Paroles de juge http://www.huyette.net/article-le-viol-la-denonciation-calomnieuse-et-la-cedh-79152845.html
"J’avais soutenu le féminisme réformiste qui redonnait aux femmes la place que le code Napoléon leur avait ôté. J’ai connu cette culpabilisation de l’homme."
Soutenir le féminisme réformiste n'a rien à voir avec une culpabilisation. Je ne me sens pas coupable d'être un homme, merci.
Il s'agit de simple bon sens.
Oui les femmes peuvent être aussi cyniques, manipulatrices, ambitieuses, violentes, menteuses que les hommes. Et alors ? C'est une raison pour empêcher la moitié de la population d'accéder à des charges importantes ? Sachant que l'autre moitié ne fera pas mieux, la réponse est non.
J'avais trouvé votre témoignage intéressant, mais ce que je lis ressemble de plus en plus à la théorie du complot, de la paranoïa.
Enfin, si ce que vous avez vécu est vrai, ça se comprend. On ne ressort pas indemne d'une fausse-accusation. Mais essayez de respirer un peu et de penser rationnellement au lieu de laisser vos émotions prendre le dessus.
Cordialement.