C’est un jour d’été. Un jour de juin fleurant bon les herbes folles et les fleurs généreuses. Deux hommes, employés de commune, fauchent un pré près d’une route. Le soleil flambe et la sueur perle. Ils vont de ce mouvement ample et régulier; une trace les suit au milieu des gerbes de tiges.
Parfois ils se redressent, étirent le dos, une main sur la hanche, puis sur le front à chasser les gouttes avant qu’elle ne roulent dans les yeux. Ils échangent quelques mots. Regardent devant ce qui reste à couper. Scrutent le ciel. Reprennent leur souffle et continuent.
Plus loin, derrière un buisson, un paquet est posé. Les gens laissent traîner n’importe quoi. L’un d’eux essaie de retourner le paquet de la pointe de sa faux. On ne sait jamais, il reste loin. C’est trop lourd. L’autre sort un petit couteau et découpe l’emballage. Et là...
Un trésor! Des dizaines de lingots d’or, des vrais!
Pendant quelques secondes l’un voit les réparations qu’il doit payer pour sa voiture. Il pourrait en acheter une neuve. Et construire un atelier contre sa maison. Il aime bricoler. Il est habile de ses mains et travaille le fer comme le bois. Il imagine les machines qu’il installera. Un tour de précision comme il en a vu dans un catalogue. Une petite forge où il donnerait forme à ses idées les plus surprenantes.
L’autre pense à son futur mariage. Il pourrait louer une tente comme aux promotions et inviter tout son village. Il veut que ce soit une grande fête. Il y aurait une estrade avec des musiciens. Du rock. Non, d’abord du jazz et de la musique bulgare. Le rock sera pour après, quand fera nuit, quand le champagne noiera les regards et déliera les corps. Sa fiancée portera une robe éblouissante avec un diadème. Lui sera en queue de pie et chapeau haut-de-forme. Il en a toujours rêvé.
Et puis ils se regardent. Et ce paquet, ils décident de l’amener à la police. Parce qu’il ne leur appartient pas. C’est ainsi.
Cette histoire vraie vous l’avez peut-être lue. Elle s’est passé en Suisse allemande. Je l’ai un peu romancée. C’est une histoire étonnante. Simplement étonnante.
Commentaires
hello Homme Libre, très belle histoire joliment racontée,
joyeux le folk bulgare,
surement un farfadet suisse qui gambadait dans les champs avec un large trou dans les poches du kilt qui les a perdus, ;))),bizzzouxxx!!!
Hello Sarah,
l'histoire ne dit pas s'il a perdu encore autre chose...
Avec les kilts troués on n'est plus sûr de rien. Pfff... mais à quel sein se vouer¿...
:-)))
Bizzzouxxx!!!