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Sylvie Durrer n'aime pas Zorro

On n'a pas souvent des phrases-cultes. Il faut en profiter. En voici deux.

Napoléon avait ses grognards: les soldats les plus fidèles, les plus expérimentés. Les plus vieux aussi. Ceux qui ont accompagné l’empire à sa fin. On les surnommait «Les vieux de la vieille»: les vieux soldats de la vieille garde.

MarkusTheunert4.jpgIl tenaient leur nom du fait qu’ils grognaient toujours sur leurs conditions. Ils étaient habituellement grincheux et de mauvaise humeur. On doit à Jean Giono cette courte description: «C'étaient tous de vieux soldats et ils se mirent tout de suite à grognarder avec tant d'aisance qu'on se sentit entièrement rassuré.» (Un roi sans divertissement, 1947, p. 40).

On découvre en ce début de 21e siècle qu’il y a aussi des grognardes. Elle sont grincheuses à souhait et se plaignent toujours de leur situation. C’est Radio-Litanie. Elles grognent et grognardent à longueur de journée et, comme les grognards de Napoléon, sont payées pour le faire.

On a eu l’occasion d’un grognement récapitulatif cette semaine au journal télévisé suisse romand. Mardi dernier précisément. Darius Rochebin présentait Markus Theunert, président de maenner.ch, le nouveau «Monsieur Egalité» qui vient d’entrer en fonction au Bureau Cantonal de l’Egalité à Zürich. Monsieur Theunert est impliqué dans la condition masculine depuis des années, y compris la question de l’autorité parentale conjointe après divorce.

L’égalité est un concept qui concerne les femmes et des hommes dans la société et les relations entre eux et elles. Elle peut donc être traitée indifféremment par des hommes ou des femmes.

Ah non! Ah mais non! Sylvie Durrer, présidente du Bureau Fédéral de l’égalité, grogne:SylvieDurrer1.jpg

«- Ce n’est pas que ça m’irrite, c’est que j’ai des doutes quant à l’aspect un peu magique du fait d’engager un homme sur des questions d’égalité et pour promouvoir la conciliation va ipso facto régler le problème. Je ne crois pas à l’effet Zorro.» (Vidéo plus bas)

Cette réplique devrait devenir culte. Elle vaut son pesant de papet vaudois. Elle résume très exactement la dérive féministe.

1. D’abord, elle grogne. Elle pourrait se réjouir de voir un homme impliqué dans le processus. Naaaannnn! Ce n’est visiblement pas une bonne nouvelle pour elle. Cela la dérange.

2. Engager un homme n’aurait pas d’effet magique sur les questions d’égalité. Pourquoi? Cela devrait? Est-il engagé pour un effet magique? Est-ce qu’engager des femmes aurait un effet magique? N'est-ce pas une forme détournée de discrimination contre les hommes?

3. Elle ne croit pas à l’effet Zorro. Là encore de quoi parle-t-elle? Où serait l’effet Zorro? Quel est le problème de madame Durrer pour l'entendre exprimer un cliché aussi surprenant? Et elle préside le Bureau Fédéral de l’Egalité? C’est comme mettre délibérément un renard dans un poulailler. Ou donner à Al Capone la direction du FBI.

Elle montre le fond de sa pensée sur les hommes. Et au fond, c'est pas terrible. Drôle de manière de promouvoir la conciliation. Donc en résumé, selon cette réplique-culte: l’égalité est une chasse gardée des féministes. Si un homme s’approche on le flingue. Avec un bon vieux cliché sexiste, de ce sexisme que l’on croyait ne plus trouver que chez des vieilles filles sèches ou des vieux machos aigris.

Merci, madame Durrer, grognarde en chef. Vous venez de confirmer ce que j’affirme depuis des années: les féministes professionnelles n’aiment pas les hommes. Merci de grogner de manière aussi limpide, d’exprimer clairement votre communautarisme et votre sexisme misandre. Les hommes en prennent bonne note.


zorro2.jpgOn peut aller plus loin: les féministes professionnelles auraient-elles créé une secte? C’est à se demander, quand on lit les termes employés et les salutations sur un mode très clanique. C’est repris d’un forum féministe sur l’initiative qui demande le déremboursement de l’IVG par l’assurance de base.

L’évangile d’abord:

«Cette attaque réactionnaire, qui met en cause notre droit de choisir si oui ou non nous voulons un enfant, va de pair avec le patriarcat dominant et la façon dont le capitalisme en crise entend faire payer aux femmes le prix fort de cette crise.»

On remarque que l’argument est faux puisqu’il ne s’agit pas du droit de choisir d’avoir un enfant. Il est délibérément faux. La Féminista triche, amplifie et dramatise. Encore et toujours victimes: c’est un fond de commerce. Et je ne parle pas du passage sur le patriarcat dominant, une histoire que les grognardes racontent le soir après la défaite pour faire peur aux petits enfants, qui en rient, et en rient tant et plus. C'est une autre phrase-culte. J'imagine un démiurge prononçant avec emphase tous ces poncifs stéréotypés dans lesquels l'analyse intellectuelle n'a plus de place!

Les signatures ensuite:

«Salutations féministes»

«Sororellement»

«Avec mes salutations féministes»


Il y a donc des salutations féministes et des salutations non féministes. Comme dans une religion. Une secte. On comprend que les hommes les dérangent. Elles ne travaillent pas pour l’ensemble de la société. A part ça, le féminisme ne serait pas un communautarisme...

L’avantage avec les grognardes, c’est qu’elles sont la vieille garde. Elle vont disparaître avec l’empire qu’elles inventent dans leur tête. Bientôt on va respirer à nouveau et avoir plaisir à être entre hommes et femmes sans cette paranoïa sécrétée par la Féminista.

 

A lire:

FéministaCouv.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vidéo du téléjournal:

Catégories : société 3 commentaires

Commentaires

  • Comment John, bientôt Waterloo ?

    " Elle vont disparaître avec l’empire qu’elles inventent dans leur tête. Bientôt on va respirer à nouveau et avoir plaisir à être entre hommes et femmes sans cette paranoïa sécrétée par la Féminista. "

    Oui, mai pas sûr qu'on leur survive, enfin vous peut-être qui gardez espoir, mais moi ?..

    Remarquez que Feminista rime avec Tourista ! Ça c'est réconfortant ...

    signé : Jean d'Hôtaux, victime collatérale d'une addiction aux œuvres de Benoîte Groult !

    PS : Pour me racheter auprès des femmes (si faire se peut ?), je signale que le regretté Jean-Marc Reiser avait signé un album mémorable : "Vive les Femmes !"

    http://www.bedetheque.com/album-29342-BD-Vive-les-femmes.html

    Et je garderai en réserve un certain poème de Baudelaire pour une autre fois. A chaque jour suffit sa peine !

  • En constatant que le Bureau Fédéral de l’égalité est composé presque exclusivement de femmes (14 collaboratrices et un seul collaborateur)... on est en droit de se poser des questions ...

    http://www.ebg.admin.ch/org/00018/00107/index.html?lang=fr

  • @ Jean:

    :-)))))

    Ah, les oeuvres de Benoîte Groult. Celles qui apprennent ce que souffrir veut dire. Lire est un sport épuisant, selon l'ouvrage...

    Je suis impatient de savoir quel texte de Baudelaire vous allez proposer...


    @ Miguelitoz:

    Je ne suis pas favorable à la parité, j'attends que chacun et chacune oeuvre pour le bien commun. Mais dans ce cadre précis du BE fédéral, et entendant les propos de madame Durrer, je pense que l'hégémonie féministe est une erreur fondamentale qui malheureusement oriente la politique du pays.

    Cela fait partie de cette légitimité usurpée du féminisme politique et exprime sa volonté dominatrice.

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