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La femme quantique et Radio Mékong

Le français est paradoxal et surprenant. Quand on dit: «la» femme, cela veut souvent dire «les» femmes. Ce singulier est pluriel. Sauf dans un roman où «la» femme est une femme particulière de l’histoire. Inversement, dire «les» hommes veut, en l’absence de toute autre précision, dire «l’Homme». Paradoxal, non?

complexité1.gifDéchiffrer des caractéristiques de groupe

Quand de plus les humains sont eux-même paradoxaux, il commence à y avoir de la friture sur la ligne. La communication ressemble parfois à ces signaux que l’on capte avec de grandes antennes et que l’on croit provenir des extraterrestres alors que c’est le speaker de Radio Mékong donnant la météo du jour.

Tenter de déchiffrer la gent féminine est passionnant, encore qu’un peu présomptueux. Il y a aussi un risque: celui de généraliser et d’attribuer une fois pour toutes des caractéristiques que l’ensemble de la population concernée ne possède pas forcément, ou pas dans les mêmes proportions. Mais rien n’empêche de rechercher une tendance commune à un groupe, tout en précisant d’emblée que la généralité ne saurait englober la totalité de chaque individualité. Mais il faut aussi admettre que chaque individu est relié à un groupe par différents facteurs, y compris biologiques.

Dans les distinctions entre les sexes, le risque de cliché réducteur est toujours présent. Mais pour moi une tendance dominante n’est pas l’entièreté de la personne. Par exemple les hommes produisent plus de testostérone que les femmes, mais aussi quelques oestrogènes. Chez les femmes c’est l’inverse. Nous sommes donc plutôt une chose, mais pas seulement cette chose. Les différences entre des groupes ne sont pas hermétiquement cloisonnées.

Il s’agit donc d’identifier une tendance plutôt répandue en ne limitant pas le groupe observé à ces caractéristiques, et en étant conscient que le regard n’est pas toujours neutre: je vois de l’autre ce que mon esprit et mes yeux savent voir. Un seul regard, même corroboré par d’autres et validé par certaines femmes, ne saurait faire loi. Cette précaution étant posée le risque d’affirmations définitives est moins grand, et je pense que l’intérêt du débat et de l’interaction vaut de le prendre. Après, les choses se vérifient ou non.


Les temps complexes

Lors d’une discussion avec une connaissance nous parlions de certaines différences entre les femmes et les hommes. La recherche des différences entre les sexes se justifie par les importantes différences physiologiques et biologiques, et aussi par les différences culturelles qui en ont découlé.

Il me semble avoir constaté une tendance plutôt féminine à être contradictoire. Je n’y attache pas de jugement négatif. J’y Mékong1.jpgvois même une compétence utile: celle de prendre en compte ensemble des éléments opposés sans avoir à choisir l’un contre l’autre. La femme est, me semble-t-il, à l’image des particules en physique quantique: intriquée. A la fois ici et ailleurs. Portant en même temps une chose et son contraire.

Dans notre époque que j’aimerais nommer «Les temps complexes» comme on parlerait des «temps modernes», les femmes contradictoires sont plus à l’aise que les hommes. La complexité contient la contradiction et ces femmes s’y trouvent comme chez elles. La météo féminine serait: «Aujourd’hui il fait beau et pas beau, tout dépend de quel point de vue on regarde».

Personnellement je suis très sensible à cette démarche du ET/ET où une proposition n’exclut pas l’autre. La vie que nous voyons ne contient-elle pas tout et son contraire? Ne sommes-nous pas capables, comme individus, d’être à un moment profondément triste, puis quelques minutes plus tard très joyeux?


Radio Mékong

Les hommes que j’ai pu connaître portent aussi des contradictions. La vie sans contradictions n’est pas la vie. Mais la gestion que les hommes font de la contradiction et donc de la complexité est plus linéaire. Ils tenteront davantage d’en faire une description très analytique, séparant bien chaque point. Leur météo est plutôt: «Il fait beau. Ou pas beau. Mais pas les deux ensemble. Cela ne tient pas au point de vue, cela tient à des faits objectifs».

Quand vous captez Radio Mékong, parfois le signal est clair, parfois c’est un grésillement comme entre deux émetteurs. C’est dans ce bruit blanc, ce grésillement incompréhensible, que beaucoup d’hommes placent leur rapport à la complexité. C’est-à-dire qu’elle reste pour eux un territoire sauvage et difficile à explorer. Ils ont développé historiquement d’autres compétences, mais peu celle de trouver un langage pour exprimer la complexité. Il faut attendre le XXe siècle et Edgar Morin pour que la complexité du vivant commence à être théorisée. Ou alors, dans le cadre de certaines technologies, les hommes décomposent la complexité en une multitude d’éléments simples. Il me semble que beaucoup de femmes ont une approche plus globale, plus ressentie de la complexité.

Mais je ne saurais assurer qu’il s’agisse d’une généralité dominante. A mes yeux c’est une piste de recherche et d’échanges.

Complexe ou linéaire, l’un n’est pas mieux que l’autre. Le linéaire, organisateur et simplifiant, joue un rôle dans certaines circonstances, la complexité dans d’autres circonstances.

Quand les physiciens auront trouvé la théorie qui intègre la physique classique, linéaire, réglée comme du papier à musique, et la physique quantique, il faudrait tenter d’explorer les applications de cette théorie aux relations femmes-hommes.

Catégories : Philosophie 4 commentaires

Commentaires

  • Bonjour,

    Il existe une théorie partielle, qui regrouperait la physique quantique et la théorie de la relativité, nommée La théorie des cordes.

    Mais je doute que l'on soit capable aujourd'hui de l'appliquer au relations femmes-hommes!

    Article intéressant, cordialement.

  • Merci Ashoul. La théorie des cordes, pour ce que j'en connais, semble en effet difficile à appliquer...

    Cordialement.

  • Je me demande si cette complexité n'est pas due à l'usage de la nuance et de la prise en compte des perspectives des autres.

    Les choses ne sont pas complètement noires ou blanches, il peut y avoir tous les tons allant du gris clair à l'anthracite, en passant par du rayé ou quadrillé.
    Alors, ça peut devenir difficile de prendre une décision claire.
    Comment trancher ?
    Il faut faire attention de ne pas se laisser paralyser par la complexité et savoir ce qu'on se veut, en définitive.

  • Dans mon travail je fonctionne souvent avec cette approche de la complexité. Les humains ne sont en effet par noirs ou blancs, mais très nuancés. Mais dans le travail cela va bien. En principe il n'y a pas de paralysie car à un moment donné, quand le tour a été fait, quelque chose émerge et donne une direction.

    Par contre la vie quotidienne demande beaucoup plus de positionnements. Les hommes se seraient-ils construits de manière à répondre plus rapidement au quotidien, ou dans les situations de conflit et d'urgence, et les femmes dans la complexité et le développement progressif (en gardant toutes les réserves quant aux généralisations)? Et si cela est, qu'est-ce qui aurait conduit à ces constructions?

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