Vous demandez-vous parfois d’où vient le steack appétissant qui est dans votre assiette? Ou l’origine du burger plein d’exhausteurs de saveur qui est dans coincé entre deux tranches de pain mou et insipide? A mon avis mieux vaut pas chercher. Ne rien savoir. Fermer les yeux. Parce que si vous saviez...

Manger sans y penser, comme on mâcherait un vieux chewing-gum ramassé dans la rue devant l’entrée d’un hôpital pour tuberculeux syphilitiques sans regarder l’enseigne au-dessus de la porte. Parce que je ne sais pas ce qui est le pire: le chewing-gum au sol ou la viande pleine de l’adrénaline et des toxines de bêtes sur lesquelles des humains (paraît-il) se sont acharnés.

Enfin, au moins vous ne mangez pas le sang qui sort des nasaux ni le liquide jaune qu’une vache vomit. Vous ne voyez pas ces bêtes incapables de marcher que l’on doit tenter de tuer à plusieurs reprises. C’est bien fait pour elles. Qu’est-ce que c’est con une vache récalcitrante. Elle reçoit bien plus de décharges. Après elle est pleine de spasmes. Elle l’a bien cherché. Elle n’avait qu’à crever tout de suite.

Et celle qui ne veut pas mourir même après plusieurs décharges? Pas de problème: on lui met le pied sur le museau et la bouche. Elle meurt en tirant la langue, étouffée, l’idiote.

Non ce n’est pas un film d’épouvante. C’est la réalité dans un abattoir californien.

«... un des établissements de Central Valley Meat Company, une chaîne d'abattoirs californienne qui fournit, entre autres, McDonald's, le ministère de l'agriculture américain (USDA) et, à travers lui, les cantines scolaires du pays. Ces images choc ont été diffusées mardi 21 août sur la chaîne américaine ABC, rapporte le Huffington Post. L'abattoir avait été infiltré en juillet et en août par un enquêteur d'une société de défense des animaux, Compassion Over Killing.»


Mais pas de souci: même si cette compagnie fournit environ 30% de Macdo, «l'USDA affirme que "si certaines images de la vidéo montrent un traitement inacceptable des bovins, elles ne dévoilent rien qui pourrait remettre en question la sécurité alimentaire.»

On est rassuré. Les vaches aussi. C’est vrai que cela ne se passe pas partout pareil. Disons qu’en principe c’est plus expéditif. Mais le couloir de la mort est le même.

Bon, vous n’êtes pas obligés de regarder les images qui suivent. C’est du dur. Enfin vous faites comme vous voulez. Mais vous êtes prévenu: si après cela vous délaissez le steack à l’adrénaline qui vous rend agressif et irritable (et que seul l’abattage rituel élimine), le cochon aux polyphosphates qui favorisent l’hyperactivité, les graisses polluées qui vous fabriquent des petits cancers, le sodium qui engendre de l’hypertension (mais quoi, il faut bien que cette cochonnerie ait du goût), bref si vous regardez la viande autrement et que le chiffre d’affaire de Macdo baisse, je n’y suis pour rien. Après tout, je ne vous force pas à regarder.

Je sais que tous les mammifères carnivores tuent et mangent d’autres mammifères. Je ne suis pas anti-viande absolu mais il faut savoir comment elle est malmenée, traitée, tuée. Si les animaux peuvent avoir des émotions, ne seraient-elles que primaires, alors la société où nous sommes, très carnivore, mange la peur, la haine, les hormones nerveuses, l’angoisse, l’injustice et la souffrance de ces bêtes que l’on tue comme on mettrait une voiture à la casse.  Il faut regarder la terreur dans leur yeux. C’est exactement cela que l’on mange. Bon appétit. Enfin on reste en lien avec mon précédent billet où je parlais de l'équarrisseur - mais pas dans les mêmes circosntances.

Est-ce encore de l’ordre du raisonnable et de l’humain que d’avoir avec ces animaux-là un comportement mental aussi désagrégé?

Bon. Vous êtes prévenus.

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