C'est un sujet de société important. Le couple de référence scellé par le mariage a été le couple hétérosexuel. C'est lui qui a assuré la survie de l'espèce et la reproduction autonome jusqu'à ce jour. C'est un statut biologique et social de première importance. C'est la norme. L'élargissement de la notion d'union et de famille aux couples homosexuels n'est donc pas qu'une formalité administrative. C'est un questionnement sur la société et ses repères. Ce questionnement est légitime, bien au-delà des stupides remarques pavloviennes sur une supposée homophobie.
Ne pas se questionner serait laisser la société aller sans y prendre sa part et sa responsabilité. Ce n'est pas mon voeu. Je me suis toujours impliqué dans ma vie, privée ou professionnelle. Je continue à le faire. Au risque de me tromper. Quelle importance.
Il serait tellement plus grave de se taire et de s'indifférencier au monde que de se tromper.
Il ne s'agit pas d'empêcher les personnes homosexuelles de vivre leur vie telle qu'elles l'entendent. Je ne suis intéressé ni par l'exclusion de la différence, ni par l'indifférenciation, qui sont deux voies sans issue. L'homosexualité m'étonne. Je sais que le plaisir physique peut être atteint indépendamment du sexe de la personne, autant dans le toucher que dans le fantasme. Je pense que c'est la tête et l'éducation qui inhibent ou non le plaisir avec un corp de même sexe. En fait il est même étonnant que la bisexualité ne soit pas devenue la norme au fil du temps. Ce qui n'empêche pas les préférences. Je suis hétéro. J'aime les femmes, leur compagnie, leur différence, leurs émotions, leur corps. Tout en comprenant les personnes homosexuelles. Sauf intérieurement: je n'arrive pas à comprendre que l'on ait des sentiments pour une personne de même sexe. Ce n'est pas un refus: cela m'étonne et m'échappe, c'est ainsi. Mais je reconnais que cela existe. Je l'accepte sans le comprendre.
Et puis laissons les gens vivre la sexualité qu'ils désirent. C'est leur corps, c'est leur vie. La religion et la société ont mis à ban l'homosexualité probablement pour renforcer le modèle reproducteur de l'espèce et en assurer sa survie. C'est la fonction de la religion. Mais l'homosexualité a toujours existé. Et si on lit la Bible au premier degré, on y trouve aussi l'inceste. Nombre de pratiques sexuelles actuelles, qui n'ont rien de pervers mais qui participent au jeu érotique, seraient probablement proscrites si les prophètes vivaient à notre époque. La sexualité est toujours problématique dans notre société qui n'en finit pas de flipper sur ses peurs en tous genres.
Accepter
«Rien de ce qui est humain ne m’est étranger» disait l’écrivain de l’antiquité Térence. Accepter l'autre dans ce qui ne nous ressemble pas c'est ouvrir son coeur. Ce n'est pas une mince affaire. L'accepter ne signifie pas que je n'ai pas de questions. L'homosexualité est pour moi quelque chose de très intrigant, de surprenant, et le mariage homo aussi. N'étant pas indifférent à la société et aux humains j'ai besoin de trouver une place pour cela en moi. Ce questionnement ne me conduit pas à juger négativement l'homosexualité, je l'ai déjà montré sur mon blog. S'il y a des agressions contre des homosexuels je suis sans hésiter à leur côté. Juger, non. Me questionner, oui. Cela me semble parfaitement normal et ne ressort en rien d'une supposée homophobie. Grâce à ce questionnement et aux débats j'avance, et un jour cela trouvera sa place.
J'exprime cela parce que je pense ne pas être le seul à me questionner. Beaucoup de personnes n'osent pas le dire mais le projet de mariage homo les interroge. Cela ne s'inègre pas facilement dans la tradition aux côtés de la norme de référence. Il faut reconnaître aux gens ce droit à se questionner. C'est grâce à ces questions, ouvertes, exprimées, débattues, que l'homophobie reculera vraiment et que notre société sera de plus en plus ouverte. Fermer le débat en stigmatisant par le mot «homophobe» ferme le monde et impose le clonage de la pensée dominante d'une époque. Je ne marche pas avec cela. Je reste un homme libre du choix de ma pensée et de mes positions, sans me laisser enfermer dans les boîtes que d'autres construisent pour moi.
Je suis un homme libre. C'est par ma liberté que je me questionne sur le monde et sur les humains. C'est par ma liberté que j'accepte les différences. C'est par elle que j'ai peu de jugements négatifs sur le monde et les gens et que j'apprends à les aimer. Mon propre parcours est atypique. De quel droit viendrais-je juger en mal des gens qui ne m'on rien fait et qui sont eux aussi atypiques par rapport à la norme? Je n'ai pas suivi les voies linéaires de la société. J'ai gagné, j'ai perdu, et je suis en vie avec toujours des rêves. Je ne suis donc pas là pour jouer à l'homme dont le parcours a été linéaire et exemplaire. J'admire les parcours linéaires. Le mien ne l'est pas. Je n'en tire ni amertume, ni mépris pour ceux qui le sont. Chacun sa vie.
Mais je reviens au sujet. Si vous le voulez bien, examinons deux points concrets du projet de loi française. Il y a deux bug, ils sont importants. J'ai trouvé ces remarques pertinentes sur un autre blog:
Des bugs dans le projet
Je cite:
«Au nom de la promotion de l’égalité des droits, le texte de loi supprime près de 200 occurrences des mots « père » et « mère » ou de leurs équivalents (paternel, maternelle,…) dans le code civil et les différents codes et les remplace par le terme « parent ». Mais déjà, les premières failles apparaissent montrant l’impossibilité de rendre les choses parfaitement égales.
Ainsi, l’article 312 du code civil qui stipule que « l’enfant né ou conçu dans le mariage a pour père le mari » demeure inchangé. Que signifie un tel article pour un couple de femmes qui accéderait au mariage? Qui est le mari? On voit dès à présent les procédures qui découleraient d’un tel article.»
D'autre part:
«Le gouvernement a affirmé que les couples hétérosexuels garderaient un livret de famille inchangé avec « Epoux ou Père » et « Epouse ou Mère ». Il devra donc y avoir deux types de livrets de famille selon l’orientation sexuelle des époux. Là encore, n’est-ce pas une discrimination? Qu’en sera-t-il des papiers administratifs : adopteront-ils la terminologie parent1 – parent 2 que le gouvernement réfute et qui est pourtant utilisée en Espagne par exemple Ou bien faudra-t-il prévoir plusieurs piles d’imprimés en fonction de l’orientation sexuelle de la personne concernée ou de ses parents?"
On retire des lois le statut de père et de mère, au nom de l'égalité. C'est donc une identité fondamentale que l'on retire aux couples hétérosexuels. Est-ce juste? Et "époux ou père, épouse ou mère", sont non seulement des marqueurs d'une identité sociale fondamentale mais aussi le sceau de la responsabilité parentale et de la filiation dans le couple hétéro, filiation qui inclut aussi un double patrimoine génétique. L'Espagne a enlevé la référence aux parents "père et mère, mari et femme". C'est l'avancement des uns, les homos, est le recul des autres, les hétéros. Si ce n'est pas de l'hétérophobie... Et laisser pour tous l’ancienne dénomination c’est prétériter les homos. Car ils ne peuvent être époux et pères et épouse et mère ensemble dans le même couple. Il ne suffit donc pas d'une loi pour régler la question juridique, sociale et philosophique.
Parent 1, parent 2: l'identité résumée à un numéro. Un grand pas pour l'humanité? Le numéro est l'avenir de l'Homme...
Commentaires
J'ai trouvé ce court extrait intéressant :
http://www.youtube.com/watch?v=ZdQtLg2w6Sc&feature=plcp
Il est révélateur de l'esprit de beaucoup de féministes qui ne peuvent tolérer la différence. Obsédé par l'égalitarisme, communiste, dans le fond l'égalité serait atteinte quand homme et femme ne serait plus en couple.
A cet époque, il s'agissait de ne pas singer le couple hétérosexuel, car apparemment avant la révolution de mai 68, les rôles au sein d'un couple avaient encore une grande importance.
Aujourd'hui on assiste à un revirement de la part de certains homos, qui de bonne fois sans doute, s'estiment d'autant plus aptes à fonder une famille, qu'elle a perdue de sa superbe. Et puis il y a celles, comme certaines LGBT féministes, qui veulent désormais phagocyter la famille, ou l'intégrer de l'intérieur pour mieux la dynamiter.
Ce n'est pas par hasard, si on assiste en France à une véritable propagande homosexuelle, parfois au sein même des crèches, écoles, collèges, lycées; à l'initiative du ministère du droit des femmes.
Quel rapport entre le ministère du droit des femmes et une sensibilisation à l'homosexualité me direz-vous? Et bien quand on regarde l'extrait plus haut, on comprend facilement.
Didier: un morceau d'anthologie, cette vidéo! Et très explicite. Cela fait 40 ans que le féminisme est travaillé au corps par ces théories.
@ John: Il n'est pas dans mon intention (pour l'instant en tout cas) de dupliquer sur votre article. Je tiens juste à souligner que, même si mes conclusions ne sont pas les mêmes, vous vous en doutez, je me retrouve passablement dans votre démarche intellectuelle, vos questionnements et votre sincérité. Question d' "attitude" (je ne trouve pas d'autre mot)?
Ok Jean-Paul, merci.
La société est le reflet de ceux qui ont été élus. Les politiques ne sont plus à une aberration près.
Hommelibre, il faut tout de même signaler que la majorité des hétéros écrase celle des homos.
IP SVP. Merci!
Bonsoir monsieur hommelibre.
Mobilisons nous au nom de la République respective de chaque Etat :
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/11/17/01016-20121117ARTFIG00426-la-manif-pour-tous-gagne-le-pari-de-la-mobilisation.php?cmtpage=1#comments-20121117ARTFIG00426
200 000 et c'est pas prêt d'être fini :-)
"C'est la norme."
Eh oui, tout est dit: l'hétérosexualité est dans la norme, c'est-à-dire normale. Et l'homosexualité est anormale. autrefois on disait aussi que c'était une maladie. En tout cas, ici, il n'est plus question de supposition... Votre propos est clair. Pour les religieux aussi, c'est la norme.
Clairement, vous voulez imposer votre morale, votre "norme". Comme n'importe quel gourou.
Johann:
Dommage que vous ne pensiez que par slogan, sans aucune nuance (c'est vrai que chez vous le mot nuance est comme le mot juif pour Hitler).
Oui, j'ai introduit la notion de norme dans le débat. Si vous ne comprenez pas, n'intervenez pas. Vous déformez, prêtez des propos que je n'ai pas tenus. Oui il y a une norme, je ne l'ai pas inventée, je la constate, et cela me questionne. Je n'impose rien, je discute, putain, vous n'êtes pas capable de comprendre cela?
Je n'ai pas dit que l'homosexualité est anormale au sens ou vous l'entendez, justement pas. Je dis même que je comprends tout-à-fait l'insécurité dans laquelle les personnes homosexuelles ont vécu et vivent encore, de même que la souffrance qu'ils ont de l'exclusion sociale.
Vous avez donc bien tordu ce que j'ai écrit.
Quant au gourou, mon dieu, quelle stupidité, gourou Johann! Gourou fasciste Johann.
Vous devriez plutôt apprendre ce que penser et se questionner signifie. Et argumenter plutôt que stigmatiser. Je n'exagère pas: votre méthode est fasciste.
Je crois pas que les socialistes soient heterophobe, ni d'ailleurs des militants gays, il y a une autre idée bien plus important derrière le mariage homosexuel, c'est profondément ancrée dans leurs racines idéologique:
Quel est le pire obstacle a l'avènement de l'homme nouveau dans l’idéal communiste ? Ce noyau petit bourgeois qui perpétue les comportements individualistes et réactionnaires en influençant le futur citoyen dès son plus jeune age ? La famille traditionnelle ! Et l'objectif est de vider ce concept de sa substance en l'élargissant, en minimisant les notions de père et mère, en le rendant plus diffus et moins claire...
Cette vue échappe certainement au petit benêt de militant de base qui se croit sincèrement du côté des gentils et s'enflamme instantanément en entendant les mots homophobe, xénophobe, islamophobe etc... Mais demandez aux vieux stratèges du parti, ceux qui n'ont jamais renié l'urss.
... "hétérosexualité = c'est la norme" ??????
Une acception monolithique de la notion de "NORME" !!!!!!
Souvenons nous de quelques "normes" anciennes ... passées de mode ... mais qui ont fait long-feu
- l'interdiction du droit de vote aux femmes en France était "normale" avant 1945
- la Terre est le centre de l'univers est restée la "norme" jusqu'au milieu du 17è siècle grâce au ... christianisme !!! (Galilée a même du le jurer sur ... la Bible en 1633 !!)
- le droit de cuissage reconnu aux "seigneurs laïques" ET aux "seigneurs ecclésiastiques"
- L'inquisition qui fut érigée en NORME pour servir de rempart à tout ce qui portait menace aux "droits et lois canoniques" (donc chrétiens en particulier).
Norme, normalité, anormalité ... ?
La norme me semble être la réponse la plus minable pour les faiblesses du plus grand nombre face à la force des minorités !!! ...