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Mariage pour tous: la nouvelle ligne de démarcation

Quel paradoxe! Le quotidien Libération, à l’origine défenseur de la liberté intellectuelle et d’expression, est devenu chantre de la stigmatisation. Comme n’importe quelle feuille de chou réac et facho. En effet il lance un observatoire des propos homophobes. Il s’agit d’une collection de propos tenus par des personnalités publiques en France autour du projet de loi «Mariage pour tous».

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Homophobe: le mot est lâché comme un chien. Ceux qui s’opposent, qui discutent, qui sont en désaccord, sont juste bons à être mordus. Ils ne valent pas plus que les crocs du chien à pelage brun que Libé et la gauche française couvaient en leur sein.

Cela commence à me chauffer les oreilles. Et bien, rien que pour emm... Libé, la gauche française et les réacs-fachos de tous bords qui ont décidé où était la vérité, gardons par principe le droit de parler de tout et de s’opposer à ce qui nous paraît inopportun.

Affirmons d’abord qu’exprimer un questionnement ou un désaccord à propos du mariage entre personnes de même sexe n’est pas de l’homophobie. L’homophobie comme le racisme doit être validée par des propos ouvertement dénigrants et discriminants à l’égard d’un individu ou d’un groupe. Le mariage étant l’union d’une femme et d’un homme, il ne saurait y avoir de discrimination à mettre en question son extension à une clientèle politique particulière, soit les homosexuels, assistés des féministes radicales et d’une gauche qui n’a plus de corpus d’idées cohérent. Hollande pense déjà à sa réélection.

Je n’ai pas lu dans les oppositions à ce projet de loi, des propos stigmatisants ou dénigrant la communauté homosexuelle. Le prétendre est une forme de terrorisme intellectuel et de prise du langage en otage dans le but de faire taire toute pensée différente de celle des dominants. Pour moi comme pour beaucoup la valeur de l’individu prime sur son orientation sexuelle, et c’est une bonne chose. Je n’ai pas vu que des personnes de même sexe seraient interdites à se préférer, à s’aimer et à vivre ensemble. (Note du 1.12: affirmation corrigée par le débat ci-après).

Je n’ai lu que des doutes ou des désaccords sur le fait d’accorder le recours à une institution civile et religieuse à des personnes qui ne correspondent pas aux critères qui, dans toutes les sociétés, ont présidé à l’instauration de cette institution. J’ai vu un questionnement de société, anthropologique, sur le sens du couple, de la famille, de la parentalité. J’ai vu un désarroi devant la mort programmée de la mère et du père en tant qu’émergents de corps biologiques spécifiés (une femme ne sera jamais père, un homme ne sera jamais mère). J’ai vu la crainte des juristes, crainte que l’adoption, qui était un secours pour des enfants orphelins, ne soit détournée de son but profond et ne devienne une fabrique d’objets affectifs pour parents orphelins.


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Ces questions autour du mariage appartiennent à tout le monde, parce que le mariage appartient au patrimoine des sociétés et non à un seul pouvoir politique. Questionner le mariage de personnes du même sexe n’est donc en aucun cas assimilable à une attitude homophobe. Ceux qui le pensent n’ont que du fromage blanc à la place du cerveau.

La ligne de démarcation qui prend forme dans ce débat est nouvelle. Elle ne concerne plus vraiment l’ancien clivage gauche-droite. Gauche et droite n’ont plus que des discours convenus, resucés, empruntés à un passé épuisé et à des idéologies obsolètes. Cette ligne de démarcation n’a pas vraiment encore de nom ni de contour précis. D’un côté il y a ceux qui bradent le sens symbolique et anthropologique des relations humaines comme la famille et le mariage et en détruisent les fondements culturels, de l’autre ceux qui recherchent un nouvel équilibre entre la liberté individuelle et l’organisation collective. Les premiers sont des socialistes libéraux, qui pour fuir toute notion de différence - qu’ils assimilent à la notion de domination - sont prêts à aller au bout du libéralisme dans une liberté individuelle décollée du social, du corps et de la tradition. Les seconds, sorte de nouvelle droite, sont acquis à la même liberté individuelle tout en gardant des repères collectifs sans lesquels une société se dissout. Le tout est évidemment de redéfinir quels repères collectifs mettre en place et comment les fonder. Le renversement des lignes est tel qu’il ressemble actuellement à une sorte d’immobilité confuse.

A propos du mariage pour tous on pourrait procéder par l’absurde et pousser le plus loin possible le principe de liberté individuelle. Dans cette intention, on devrait revendiquer un vrai mariage pour tous. Pas seulement pour une clientèle au lobbying efficace, mais aussi pour les plus rejeté, les plus discriminés, les plus parias de la société.


Liberté pour tous?

Ainsi un vrai mariage pour tous, sans discrimination, devrait être accessible aux couples hétérosexuels et homosexuels, mais aussi aux couples incestueux. C’est la liberté individuelle des frères et soeurs, ou de deux frères, ou de deux soeurs, de s’aimer et de se marier. Et d’avoir des enfants.

mariage,mariage pour tous,hétérosexuel,homosexuel,inceste,cléopatre,homophobie,libération,sexualité,discrimination,Pourquoi y aurait-il encore un tabou? Pourquoi cette limite? A cause de la consanguinité et des risques de tares génétiques qui peuvent en résulter? On sait aujourd’hui que d’une part ce n’est pas automatique. La consanguinité n’a pas toujours de conséquences négatives. Une étude récente réalisée en 2008 a même démontré qu’un certain degré de consanguinité augmentait la fertilité. De plus les enfants souffrant de tares génétiques disparaissent par maladies létales ou impossibilité de se reproduire. Les tares tendraient ainsi à s’éliminer sur quelques générations.

Certains auteurs estiment que grâce à cette sélection naturelle, les éléments génétiques (allèles) altérés, maintenus dormants dans les couples non consanguins mais toujours existants, pourraient à terme disparaître de l’humanité et améliorer in fine son patrimoine génétique. En effet, les tares sont latentes dans une partie de la population et ne s’expriment que dans certaines conditions (pas seulement dans la consanguinité). D’ailleurs nous sommes tous un peu consanguins: la faible variété génétique dans les campagnes, dont nous sommes issus pour la plupart d’entre nous, obligeait à des mariages entre personnes au patrimoine très proche. Dans les clans préhistoriques la consanguinité devait être plus accentuée. L’inceste était la règle dans la lignée des pharaons Ptolémées (Cléopatre épousant son frère). On en a des traces dans la bible. Le tabou est donc moins ancré qu’il n’y paraît. Ces positions plutôt favorables à une certaine consanguinité ne font pas l’unanimité. Mais pourquoi la science imposerait-elle aux individus leurs droits et devoirs? Le tabou médical ne serait-il pas une forme d’eugénisme? Et pourquoi l’Etat se substituerait-il à la libre détermination individuelle?


Où est la limite?

Dans l’esprit de liberté du mariage pour tous, du «vivre et laisser vivre», les frères et soeurs, mais aussi les mères et fils ou filles, les pères et filles ou fils, devraient pouvoir se marier. Dans la mesure où l’on détache le mariage du couple normatif hétérosexuel, il n’y a pas de raison de créer une nouvelle discrimination et une nouvelle norme où hétéros et homos seraient unis contre les incestueux et consanguins.

De plus, pourquoi poser une limite d’âge au mariage? Ne faut-il pas faire descendre l’âge de la majorité civile et sexuelle jusqu’au moment de la possibilité de reproduction, soit environ 10 ans, et autoriser les mariages dès cet âge-là?

Provocation? Dans notre société nombreuse où le rejet de la norme corporelle et le puritanisme tendent à s'imposer, certainement. Mais dans une société à faible peuplement où l’on mourrait très jeune, ce serait une nécessité.

Le problème posé est: où est la nouvelle limite, et pourquoi est-elle là où elle est? Et plus encore: pourquoi met-on des limites? Dans la logique qui prévaut aujourd'hui, la seule limite en société de liberté ne devrait-elle être le consentement mutuel? Toute autre limite ne serait qu’une contrainte homophobe, incestophobe, etc. On attend donc que la gauche néolibérale autorise le mariage incestueux en supprimant toutes les lois discriminantes à l’égard des relations intrafamiliales.

Question de cohérence et de sens des mots. Ou alors elle admet que l'on puisse ne pas se soumettre à ses dogmes sans être traités en parias.

 

 

Image 2: cléopâtre. Image 3: Loth abusé par ses filles.

Catégories : Féminisme, Philosophie, Politique, Psychologie, société 43 commentaires

Commentaires

  • "... jusqu’au moment de la possibilité de reproduction, soit environ 10 ans, et autoriser les mariages dès cet âge-là?"

    Ben.... c'est ce qui attend la France, Non? Et grâce à cette gauche qui a vendu son âme au diable!

  • P.S: d'accord avec vous, Homme Libre; je préfère préciser...

  • D'accord avec vous.
    Pour paraphraser le médiatique et sympathique Ruquier, mais à rebrousse-poil: "je n'ai pas envie d'être pour; je ne suis pas spécialement contre, mais quand j'entends ceux qui sont pour, ça me donne envie d'être contre"...

    http://www.youtube.com/watch?NR=1&v=dEKEWJWuI5A&feature=endscreen

  • Il y a de cela, Sérum. :-|

  • Juste le dernier commentaire pour aujourd'hui. IP svp!


    "Mali : pas mariés ? 600 coups de fouet


    Les islamistes ont donné jeudi 29 novembre 2012 à Tombouctou (nord-ouest du Mali) 600 coups de fouet à trois hommes et trois femmes accusés de vivre en couple sans être mariés. "La semaine dernière, la police islamiste de Tombouctou a arrêté trois couples non mariés. Et aujourd'hui, chacun des six a reçu cent coups de fouet sur une place publique de Tombouctou", a déclaré un habitant de la ville.

  • Islamophobe, homophobe, et autres phobes du moment: le moment ne saurait tarder où le terme "phobe" fera son entrée dans le vocabulaire courant pour désigner toute personne qui pense autrement que soi-même.

  • Etre contre le mariage entre personnes de même sexe n'est pas forcément faire preuve d'homophobie, je peux le concevoir. Mais oser écrire comme vous le faites que "je n’ai pas lu dans les oppositions à ce projet de loi, des propos stigmatisants ou dénigrant la communauté homosexuelle" est malhonnête. Vos lectures sont visiblement partielles (partialles?). Dommage, cela enlève tout crédit à votre texte au demeurant fort bien écrit.

  • C'est juste: il y a des horreurs et des insanités qui sont dites et écrites par des opposants.

    Mais il n'y a pas QUE ça... et ça n'est pas la majorité de ce qui a été dit ou écrit au sujet du mariage gay par des opposants.

    Les partisans donnent très souvent l'impression de ne répondre qu'aux insultes, en ignorant les considérations à la fois respectueuses et développées... Comme si dans le fond, ils avaient besoin des insultes pour justifier leur combat.

    Quand des glandus crispés et insultants ont vu leur manifestation secouée par des activistes aux seins nus, là, qu'est-ce qu'on en a parlé, de leur manif' pourrie de quelques gugus... La veille, dans un climat de respect total, il y avait eu 100'000 personnes à Paris.

  • @ Didier:

    Je l'ai pas lu d'attaques ouvertes contre les personnes homosexuelles. Il y a eu des comparaisons excessives, comme dire que le mariage pour tous ouvrait la porte à la zoophilie (Conseil des musulmans de France). C'est évidemment très excessif et incomparable. Le but était visiblement de frapper les esprits. Je ne l'ai pas lu comme une mise en parallèle avec l'homosexualité, mais comme un effroi face à la rupture du cadre sociétal d'une institution. Une manière de dire: "Si le mariage sort du cadre initial (institutionnel et sémantique) homme-femme, où posera-t-on une limite?".

    J'ai lu les réactions à ces propos du Conseil des musulmans de France, et je n'en ai pas fait la même lecture. Mais peut-être ma lecture est-elle partielle.

    Est-ce à ces propos que vous pensez en écrivant votre commentaire? Contiendraient-ils un message subliminal: comparer l'homosexualité à une bestialité ou à une déviance? Pour ma part je doute que ce soit le cas. Je sais qu'il y a toujours des résistances à accepter les personnes homosexuelles, et pas qu'en Iran. Je sais aussi que dans le passé elle était considérée comme une maladie (comme l'onanisme, d'ailleurs!). J'ai le sentiment - à tort ou à raison - que ce temps est fini en Suisse et en France et que les résistances encore existantes sont plus fait de réactions individuelles que d'une pensée collective.


    Pour ma part, parler d'homosexualité ne suppose pas de jugement de valeur ou d'exclusion, dans mon esprit en tous cas. Pour voir un propos stigmatisant j'ai besoin qu'il soit écrit formellement, sans quoi le risque est que tout discours pourrait être interprété, les procès d'intention se multiplieraient et la peur de parler se répandrait encore plus.

    Partial? Peut-être sur un aspect: je pourrais réagir plus épidermiquement si j'avais l'impression que c'est moi que l'on jugeait sans le dire . Mais j'apprends à ne pas prêter aux autres des propos qu'ils n'ont pas explicitement tenus.

  • Je tiens à préciser que Didier Bonny et moi-même, qui ai l'habitude de poster ici, sommes deux internautes distincts.
    Je préfère préciser, car sur d'autres blogs on m'a déja fait passer pour un autre Didier deux trois fois déja.

  • @ Sérum:

    Je retiens de la deuxième manifestation à Paris l'incident avec les Femen, et une banderole pour soutenir le couple hétérosexuel. Je n'ai pas mémoire de propos contre les personnes homosexuelles.

    J'ai aussi lu des billets de blogs en France, pour ou contre ce projet de loi. Chacun défend ses positions, avec quand-même une stigmatisation habituelles des opposants par les partisans. Moi qui n'étais il y a quelques temps qu'au stade d'un questionnement, la pression des partisans me fâche. Je n'aime décidément pas que l'on veuille à ce point escamoter un débat de fond. C'est un peu formaliste mais cela a son importance. Cela s'ajoute au constat de cette gauche qui reprochait à Sarkozy un manque de concertation et qui fait pareil.

    En France je constate que n'importe quel sujet polémique dérape. La violence verbale est coutumière. Le procès d'intention y est une maladie chronique. Je ne lis donc que très peu les commentaires.

    Sur le fond, ma réflexion n'est pas finie. En l'état je vois plus de raisons de refuser un tel projet que de l'accepter. Mais je n'ai pas de position définitive. Je cherche à placer cela dans une vision de société. Des balises fondamentales vont être soit déplacées soit annulées, et je trouve que l'on va un peu vite en besogne. Le débat préalable est loin d'être épuisé pour un thème qui touche à la construction même des sociétés et de leurs repères de base.

  • Les organisateurs de la deuxième manifestation, le sinistre "institut civitas" (3 personnes, je pense, actifs sur le web), proche des écônistes de la fraternité sacerdotale saint Pie X, ont eu à plusieurs reprises des propos très limites voire déplacés.

    http://www.civitas-institut.com

  • Et attention: l'UOIF n'a jamais dit que le mariage gay ouvrait la porte à la zoophilie.
    'faut pas pousser Mère-Grand dans les orties quand-même!

    La déclaration de l'UOIF interrogeait le démantèlement du modèle "1 homme 1 femme" comme référent du mariage... il est vrai qu'ils ont gardé une ambiguïté presque amusante au sujet de la polygamie!

    http://onsestmontelatete.blog.tdg.ch/archive/2012/11/15/mariage-gay-ce-que-dit-vraiment-l-uoif.html

  • Sérum,

    J'ai regardé le site de Civitas, et je n'ai pas trouvé de propos dénigrant ou stigmatisant les homosexuels. On peut ne pas partager leur catholicisme, leur fidélité à une église dont on sait qu'elle n'est pas toujours un modèle d'enseignement de l'évangile. On peut constater qu'il y a une forte teinte droitise. Ce qui n'est pas anti-démocratique. Après tout Hollande a bien été élu grâce aux voix de Mélanchon et autre extrême-gauche, il n'a donc pas de "mauvaises" voix. Mais je ne lis pas de propos homophobes sur leur site, je n'en entends pas dans leur manif.

  • Je pensais notamment à cette affiche (celle avec l'arc-en-ciel):
    http://www.civitas-institut.com/content/view/784/2/

    Aux fumeux propos du vieux Dassault.

    Et aux approximations tenues par des intervenants anonymes lors de débats à la radio.

  • Ok Sérum, d'accord, et pour le coup je comprends et accepte la critique de Didier Bonny. Je vais mettre une note dans le texte pour nuancer.

  • Je trouve aussi que la version "pro-mariage gay" est servie dans tous les médias comme "la bonne option", sans trop de distance critique. On voit bien que les homophobes sont très utiles aux partisans pour ne pas répondre aux questions des sceptiques.
    C'est pourquoi je vous rejoins entièrement dans votre constat, Homme Libre; mais cette nuance enrichira votre article et, je l'espère, lui rendra "tout crédit" aux yeux de M. Bonny

    ;-)

  • 'faut pas pousser Mère-Grand dans les orties quand-même!
    Expliquez-moi donc cette référence, s'il-vous-plaît. J'aime bien comprendre pourquoi l'on me critique ... ou me loue.

  • "Dans l’esprit de liberté du mariage pour tous, du «vivre et laisser vivre», les frères et soeurs, mais aussi les mères et fils ou filles, les pères et filles ou fils, devraient pouvoir se marier."

    Donc, pour vous, inceste et homosexualité sont à mettre sur le même plan. Vous me décevez beaucoup, hommelibre. Je vous croyais capable de plus de distinctions entre concepts. C'est quand même incroyable qu'au XXIe siècle, il faille encore expliquer qu'homosexualité et inceste n'ont rien à voir (rien!).

    L'argument de la "boule de neige" est d'ailleurs totalement fallacieux. Le fait que le peuple ou ses représentants adopte une loi le contraindrait donc à en adopter d'autres à l'avenir? Non, non, mille fois non: on peut accorder certains droits aux homosexuels sans devoir les généraliser à tous. Est-ce que le fait d'accorder le droit de vote aux femmes nous a forcés à l'accorder aussi aux mineurs?

    Enfin, vous semblez oublier que les normes sociales sont en constante évolution. Le mariage n'a pas toujours eu la forme que nous lui connaissions.
    Il a d'abord été une union stratégique entre familles. L'amour n'avait rien à voir là-dedans. On estimait même, dans la France de l'Ancien Régime, qu'un mariage sans amour était plus souhaitable, car il était jugé plus stable.
    Le mariage était également inimaginable entre personnes de différentes classes sociales. Aujourd'hui, cette limite est jugée ridicule...
    Au XIXe siècle, dans la culture bourgeoise, c'était au père de choisir un mari pour sa fille, et si possible un mari plus âgé. A l'époque, l'idée qu'une fille impose un prétendant à ses parents relevait de l'inconcevable. Aujourd'hui, c'est le mariage forcé qui nous paraît inconcevable.
    L'histoire nous montre que le mariage a évolué au cours du temps, que ses "limites" se sont déplacées au fur et à mesure des changements culturels.
    Le mariage n'est donc pas, comme vous essayez de nous le faire croire, une institution immuable dont la forme serait fixe; et le fait de changer la forme du mariage ne le dénature en rien. Comme toute norme sociale, il est amené à évoluer.

  • Mère-Grand: c'est juste un gaga sur votre pseudo. Rien de personnel, promis.
    :-)

  • Laura, c'est inexact: le mariage a justement toujours eu cette forme: "1 homme 1 femme". Vos considérations sur des réalités culturelles et selon des époques et des codes qui, eux, ont varié, n'y changent rien.

    Homme Libre: le "vous me décevez" entre-t-il aussi dans les attitudes de terrorisme que vous décrivez? Je dirais que oui.

  • Laura,
    Aussi ringard que cela puisse paraître; personnellement je pense que la recrudescence et la banalisation des comportements homosexuels d'aujourd'hui EST une déviance collective dûe à un effet boule de neige. Précisément !
    Passer de la banalisation, à l’institutionnalisation serait continuer cet effet boule de neige.
    Pourquoi le PACS n'est plus suffisant ? Pour l'adoption bien sûr !
    Ce projet de "mariage pour tous" est clairement une intention de banaliser l'homoparentalité. Ce qui tout sauf banal !
    Il est vrai qu'il existe cette pression désagréable autour de ce sujet, qui fait que ceux qui se montrent en désaccord se trouvent très vite stigmatisés à leurs tours. Curieux renversement de valeurs.
    Bientôt ce sera "laissez les vivre" pour les hétéros ?

  • Laura,

    Le fait d'être au XXIe siècle, ou l'idée que tout changement serait par principe un progrès, ne fait pas argument pour moi. Je vous déçois? Peu importe. Je ne vous dois rien. Le problème n'est pas là.

    Je ne tiens pas compte de cette forme de stigmatisation qui consiste à dire que la personne n'est pas dans son temps et qu'il faut évoluer pour penser juste. C'est bien une forme de terrorisme. C'est également une manière indirecte de dire ce qui a priori est bien et ce qui ne l'est pas, ou de dire si vous êtes du bon côté ou du mauvais. Introduire une valeur temporelle, qui plus est chronologique, est intéressant en tant qu'anecdote historique mais ne fait pas partie du débat philosophique. Sinon il n'y a plus de débat!

    Certaines choses demandent des siècles, des millénaires, des dizaines de millénaires pour être digérées et totalement assimilées, et la marche forcée conduite au XXe siècle ne garantit pas la pérennité des choix qui ont été faits. La démocratie par exemple est discutée et attaquée aujourd'hui comme par le passé. Ceux qui l'attaquent ne sont pas en retard sur le temps, ils sont simplement en désaccord pour X raisons avec cette forme de représentation politique.

    Etre mis en étiquette ne m'intéresse pas. Je refuse tout ce qui pourrait faire taire les questionnements sur la société, quels qu'ils soient. On peut discuter de lutte des classe, d'inégalité, d'immigration, de tout, sans appartenir à un clan ou à un autre. L'occident a de la peine à intégrer la palabre, que l'Afrique, elle, a su développer.

    Je vous dédouane volontiers de cette stigmatisation parce que vous amenez régulièrement des éléments de réflexion intéressants et intellectuellement stimulants, et parce que c'est un conditionnement mental si fréquent qu'on s'y laisse piéger sans s'en apercevoir. Moi-même je me suis déjà laissé piéger, et je travaille à être très attentif à cela.


    Les aspects historiques que vous soulignez concernent des modalités mineures du mariage par rapport à son fondement qui est l'union d'une homme et d'une femme en vue de: lier des patrimoines, faire des enfants et s'engager à les éduquer, assurer la survie de l'espèce en assurant un cadre protecteur et prospère aux parents, partager une intimité et s'entraider, poser un cadre à la reproduction, explorer une vie émotionnelle qui augmente les connexions cérébrales et la créativité humaine, définir un "territoire" social et une reconnaissance juridique à la famille et aux enfants. (Entre autres).

    Le mariage par consentement mutuel a été promu par l’église dès le Moyen-Âge, même si le mariage arrangé, auquel le garçon et la fille étaient soumis, a continué. Au temps de Rome l’homosexualité était très courante, ainsi que chez les grecs. Les relations avec des garçons très jeunes n’était pas exceptionnelle. Des mariages non officiels mais publics entre hommes sont relatés. L’homosexualité a par la suite été à nouveau criminalisée. Aujourd’hui elle ne l’est plus en occident. Comme quoi les choses évoluent dans un sens et dans un autre. La modernité n’est pas un critère.

    Je ne compare pas l’homosexualité et l’inceste. Je dis qu’en système libéral, et dans le fondement actuel des lois, le libre consentement entre personnes civilement responsables est la règle, la matrice de la pensée juridique et sociale. Dès lors, en poussant le raisonnement, il ne devrait y avoir aucune raison pour que des lois interdisent à des adultes consentants de se marier, fussent-ils frère et soeur, ou fils et mère, ou fille et mère, etc. C’est bien une discrimination. Or c’est en particulier au nom de la non-discrimination que le projet de loi français est en vue d’être voté. Le nom même du projet est explicite: «mariage pour tous». Qui est tous? Certains seulement, si je comprends bien. Donc pas tous.

    Je ne crains pas l’effet «boule de neige»: au contraire, allant au bout de la logique du mariage pour tous, je le réclame pour les couple incestueux. Je les encourage à se manifester et à demander à se marier. Qu’ils déposent les bans, qu’ils demandent à un maire de les marier officiellement. Noël Mamère,pourquoi pas? Que leurs enfants ne leurs soient pas retirés, comme à un couple de frère et soeur allemands. Ayons de la vraie audace!


    Je suis d’accord en partie avec vous: une société peut décider d’une loi pour une catégorie seulement. Cela dépend quel genre de loi. Ici c’est de principe qu’il s’agit. Et de principe sociétal, philosophique, pas simplement d’égalité juridique dans la filiation ou dans l’adoption.

    Le mariage vise en effet, comme le souligne Aoki, à permettre l’adoption. Il faut le dire clairement. Je ne pense pas qu’un enfant élevé par une personne homosexuelle soit moins bien élevée que dans un couple hétéro. La maltraitance est assez fréquente dans les couples hétéros pour ne pas se risquer à ce genre de comparaison. Mais sur la question l’adoption, je le répète, elle a pour but non pas de satisfaire des parents en mal d’enfant mais de donner une chance à un orphelin. C’est pour cela que les procédures sont longues et difficile, et qu’il est interdit d’acheter un enfant. Or dans le cas du mariage homosexuel, l’adoption, comme le recours aux mères porteuses ou les techniques procréatives médicales, servent à satisfaire un couple en mal de «normalité».

    Toutes les lois sont faites pour en particulier protéger les enfants de toute exploitation. Or j’ai le sentiment qu’aujourd’hui on inverse les données et que l’on autorise le fait qu’un enfant soit un objet affectif pour un couple qui ne peut en avoir.

    Si j’employais comme vous la chronologie comme un argument, je dirais qu’il y a une régression sociale, culturelle et juridique. De même, la suppression de la référence sexuée pour désigner la mère et le père est à mon avis une déconnexion du réel et une source de confusion, en aucun cas un progrès.

  • Laura je vais même vous avouer quelque chose:

    en tentant de chercher le fondement des lois et relations humaines, en militant pour une large liberté de penser et d'être, en demandant le respect égal pour tous, en soulignant et valorisant les différences tout en refusant qu'elles soient des causes d'exclusion ou de stigmatisation, je pense que c'est moi qui suis progressiste.

    :-)

  • Bonsoir tout le monde.

    La feminista et ses complices gauchistes n'ont pas fini d'atteindre les profondeurs abyssales, si la bêtise était une mesure à l'inverse de l'intelligence( et elle l'est à notre époque malheureusement) je crois bien que notre nouveau gouvernement en détiendrait la palme d'or.
    On est pas loin des époques de bourrage de crâne qui ont marqué les dictatures de l'Histoire.
    Si vous ne voyez pas de quoi je parle :
    http://www.20minutes.fr/article/1053236/ynews1053236?xtor=RSS-176

    Si jamais vous avez des gosses faudrait vraiment penser à s'en occuper et leur inculquer les valeurs que VOUS devez leur inculquer et non en faire des soldats du féminisme.

    Bon en tout cas brrr ça me donne pas envie de faire des gosses tout ça, ni de me mettre en couple

  • " La maltraitance est assez fréquente dans les couples hétéros pour ne pas se risquer à ce genre de comparaison."

    Oui enfin dans quelle proportion. Faut pas oublier que la maltraitance existe aussi dans les couples homosexuelles adoptant un enfant . Des faits divers de couples de lesbiennes chez qui la maltraitance est la plus fréquente ont démontré que les couples homosexuelles n'avaient pas le monopole de l'éducation ni de l'amour. Donc ça le fait moyen le fait de dire que les hétéros sont plus maltraitants envers leurs enfants que les couples homos.

    Personnellement je n'ai jamais connu de père qui n'a aucun amour pour ses enfants. En revanche des femmes qui ont tué des enfants (non je ne fais pas allusion à l'avortement ^^)j'en lis souvent dans les faits divers.

    On pourrait s'interroger en revanche sur la raison qui pousse ces mères à tuer leur progéniture. Car moi non marié et pas encore père, ça n'augure rien de bon pour ma postérité éventuelle

  • " Je ne pense pas qu’un enfant élevé par une personne homosexuelle soit moins bien élevée que dans un couple hétéro. "

    un enfant élevé par un couple d'homosexuels sera moins bien élevé que dans couple d'hétéro.

    il n'a pas un pére et une pére qui chacun onts un rôle éducatif différent, ce qui est indispensable à l'équilibre de l'enfant.

    et puis c'est un vôte qui a décidé que l'homosexualité n'était pas une maladie, donc un vôte ne prouve pas que l'homosexualité ne soit pas une maladie.

  • http://www.slate.fr/story/41351/homosexualite-maladie

    Un comportement pervers Freud s’est beaucoup intéressé à la sexualité en générale et à l’homosexualité en particulier. Il rejette d’emblée la théorie de la dégénérescence: la sexualité quelle qu’elle soit s’acquiert. Si pour lui ce n’est pas une maladie, Freud ne valide pas pour autant l’homosexualité comme un comportement sexuel normal, c’est un comportement pervers au sens d’inhabituel.

    Plusieurs théories freudiennes viennent expliquer l’acquisition de l’homosexualité: la non résolution du complexe d’Oedipe, ou encore la fixation à des stades précoces de développement (stade orale, stade anal) seraient la cause de cette orientation sexuelle.


    «L’homosexualité ego-dystonique»Après un débat très médiatisé, le terme «homosexualité» est retiré de la classification américaine des maladies mentales à l’issue d’un scrutin réunissant plus de 10.000 psychiatres qui ont voté à 58% de voix pour et 37% de voix contre. L’homosexualité, si elle n’est pas reconnue comme sexualité normale,

  • En réponse à votre texte:

    http://independance.blog.tdg.ch/archive/2012/12/02/mariage-homosexuel-et-terrorisme-intellectuel.html

    J'ose espérer qu'à la lecture de ces exemples vous reverrez votre jugement. Je ne partage en tout cas pas votre point de vue comme quoi un propos stigmatisant doit être écrit pour avoir de la valeur surtout quand il émane de personnages publics qui savent (en tout cas on peut l'espèrer!)très bien ce qu'ils font...

  • Nicolas Dhuicq, psychiatre de profession et député UMP a fait une association entre homoparentalité et terrorisme : «Vous me permettrez de considérer que souvent le terroriste a un défaut: il n’a jamais rencontré l’autorité paternelle le plus souvent, il n'a jamais eu de rapport avec les limites et avec le cadre parental, il n’a jamais eu cette possibilité de savoir ce qui est faisable ou non faisable, ce qui est bien ou mal. N'y a-t-il pas une certaine contradiction de soutenir un projet de loi qui va jusqu'à rayer le mot de père du code civil? (Le projet de loi ne prévoit pas cela) Ceci est tout à fait cohérent. Vous provoquerez, dans les années à venir, la confusion des genres, le déni de la différence des sexes et la psychose.»

    tout à fait d'accord bien vu

  • J'ai lu la liste de citations soi-disant stigmatisantes et/ou dénigrantes proposée par Didier Bonny... Elle conforte le constat d'Homme Libre!

  • @ Didier Bonny, je n'ai pas l'impression que vous lisiez les commentaires du débat. J'ai fait évoluer ma position car j'ai pris connaissance d'éléments que Sérum m'a signalé. C'est aussi à cela que sert un débat. J'ai mis une note dans mon billet et j'ai commenté ainsi:

    "Ok Sérum, d'accord, et pour le coup je comprends et accepte la critique de Didier Bonny. Je vais mettre une note dans le texte pour nuancer."

    Je ne comprends donc pas que vous n'en teniez pas compte. N'avez-vous pas lu ou m'instrumentalisez-vous?

  • Cher hommelibre,

    Vous reprenez un tout petit morceau de mon commentaire ("au XXIe siècle") et répondez comme s'il s'agissait de l'argument principal de mon commentaire... Je ne vois pas l'humanité comme divisée en "réactionnaires" et "progressistes", et donc je ne vous place nullement dans la première catégorie.
    Mon expression a peut-être dépassé ma pensée, car pour moi le rapprochement de l'homosexualité et de l'inceste (variantes: la pédophilie, la polygamie)est vraiment insultante pour les personnes homosexuelles. Cela revient à dire qu'il n'y a pas une grande différence entre l'homosexualité et l'inceste, alors que ces deux sujets n'ont rien à voir. On est pas loin d'un discours qui considère tout ce qui est différent de l'hétérosexualité comme des déviances à mettre dans le même sac.

    Vous semblez oublier un détail dans votre argumentation: les familles homoparentales existent déjà (les homosexuels n'ont pas attendu la loi pour avoir des enfants). Dans ce genre de cas, c'est le bien de l'enfant qui est remis en cause par la loi actuelle: seule une des deux personnes qui l'élèvent peut être reconnue officiellement comme parent, et en cas de décès de cette personne, vous imaginez le drame.

    "Toutes les lois sont faites pour en particulier protéger les enfants de toute exploitation. Or j’ai le sentiment qu’aujourd’hui on inverse les données et que l’on autorise le fait qu’un enfant soit un objet affectif pour un couple qui ne peut en avoir."
    Je diviserais votre argument en deux parties:
    1- Le désir d'enfant pour des parents qui ne peuvent pas en avoir relève de l'"égoïsme", ou n'est en tout cas pas orienté au bien de l'enfant.
    Un couple hétérosexuel stérile et souhaitant avoir des enfants est-il concerné par vos propos? Après tout, la nature a décidé qu'il lui serait impossible de procréer. Est-il acceptable de l'aider dans cette démarche?

    2- Les motifs "égoïstes" de désir d'enfant sont moins acceptables que les motifs "non-égoïstes".
    Vous présupposez que le désir d'enfants des homosexuels est auto-centré, égoïste, et n'est pas lié au bien de l'enfant.
    Mais qu'est-ce qui constitue, d'après vous, un désir d'enfant non-égoïste?
    La femme qui souhaite un enfant pour sauver son couple n'est-elle pas égoïste? Et qu'en est-il de ceux qui font des enfants pour toucher les allocations familiales?
    Et ceux qui veulent des enfants pour laisser une trace d'eux-même dans le monde et perpétuer leur nom, n'est-ce pas un but égoïste?
    Deux solutions s'offrent à nous: il faut soit rendre obligatoire la validation par l'état de votre projet de fonder une famille (seuls les personnes dont les motifs seront jugés acceptables obtiendront l'autorisation), soit permettre à tout le monde de fonder une famille.
    Vous comprenez, je l'espère, qu'à mon sens, aucun désir d'enfant n'est égoïste (ou alors tous le sont). Je ne vois pas sur quoi vous vous fondez pour établir une différence entre couples homosexuels ou hétérosexuels.

  • Bonsoir Laura,

    Le débat sur la question du mariage des personnes homosexuelles semble très nécessaire. Les accusations d'homophobie à l'encontre de ceux et celles qui mettent l'idée en question témoignent du biais installé dans ce débat. Le thème est miné. Raison de plus pour s'aventurer dans le champ de mines. Explose ce qui doit exploser, pourvu que la parole retrouve la liberté que l'on tente de lui contester.

    Chacun vit sa sexualité selon à sa manière. La comparaison que je fais avec l'inceste est que tant les homosexuels que les personnes incestueuses sont privées du droit au mariage. En système de liberté individuelle et de libre consentement, si le mariage est considéré comme accessible à toutes les catégories de personnes, pourquoi ne l'est-il pas pour les membres adultes et consentants d'une même famille? Qu'est-ce qui justifie cette discrimination? Le point commun dans ma réflexion est le libre choix de sa sexualité et l'accès égal aux rites sociaux quelle que soit sa préférence sexuelle.

    Si l'on sort le mariage du cadre de l'hétérosexualité au nom d'une non-discrimination, alors il n'est pas cohérent de maintenir certaines discriminations. Cela demanderait un courage politique plus enragé que de proposer le mariage des frères et soeurs, des pères et fils ou filles, des mères et fils ou filles. Les personnes dans l'inceste sont considérés comme des malades ou des criminels graves.

    Ce que je veux dire en poussant le raisonnement c'est que si une ligne aussi importante que celle de la délimitation hétérosexuelle bouge, pourquoi, au nom des mêmes principes qui la font bouger, ne pas aller jusqu'au bout du raisonnement? Le fait de limiter le changement à une seule catégorie relève au fond de l'arbitraire. Ou de la peur de braver les vrais tabous. Tout peut bouger, c'est évident. Si demain une épidémie mortelle ravageait la planète en tuant toutes les femmes au-dessus de l'âge de 15 ans, les hommes devraient avoir des enfants avec des jeunes femmes actuellement mineures pour assurer la survie de l'espèce. On ne parlerait plus d'abus sexuels ni de pédophilie.

    Donc, pour me résumer, je ne compare pas l'homosexualité à l'inceste, je dis que ce sont des préférences sexuelles, et qu'au nom de cette liberté de préférence sexuelle on pourrait envisager de libéraliser à l'extrême la société et ses rites. Ce n'est donc pas la forme de sexualité que j'associe mais la liberté de vivre chaque forme et de ne pas être discriminé et exclu des droits dont d'autres disposent.


    En ce qui concerne les enfants, je n'ai pas utilisé le mot égoïsme. Je pense comme vous qu'il y a une dose d'égoïsme dans le fait d'avoir des enfants, et encore plus depuis que la natalité peut être contrôlée par la contraception. Mon propos est plus fort: je parle du fait que l'enfant devient un objet affectif.

    Je me fonde sur une discussion de juristes français qui ont rappelé que l'adoption n'était pas de donner des enfants à des parents qui ne pouvaient pas en avoir mais de donner une famille à des enfants qui n'en avaient plus. Ce n'est pas un cadeau aux parents, et les exigences de l'adoption le rappellent. C'est un cadeau aux enfants. Les parents stériles (mais pas seulement eux) ont été autorisés à adopter pour éviter aux enfants la vie sans nom, sans fratrie, dans l'orphelinat. La nécessité est d'abord pour l'enfant. Les personnes homosexuelles ne sont pas dans le même cas. On sait d'avance qu'ils ne peuvent avoir d'enfants et donc que le mariage (union d'une femme et d'un homme, rappelons-le) et la procréation leur est de toutes façons impossible. Pour les couples hétéros stériles, la médecine pallie ce qui devrait être et qui, pour un "bug", n'est pas. Pour les couples homos, cela ne peut être en aucune circonstances (sauf par un apport hétéro: PMA, insémination par un partenaire homme pour les lesbiennes, adoption ou mère porteuse pour les gays). Je considère que la situation des deux sortes de couples n'est pas la même.

    La démarcation entre les personnes hétéro et homos est là. On ne peut faire comme si cette loi biologique n'était qu'une construction sociale. Mais je ne vais pas dans le sens de ces théories séduisantes et non démontrées.

    Il existe en effet des enfants vivant dans des familles homoparentales. Je trouve très difficile de se situer à ce propos. Soit il s'agit de parents anciennement hétéros et ils ont toujours deux parents de sexes différents. Soit le couple homo a fait des enfants pour se vivre comme si la parentalité était décollée de la biologie.

    Quel que soit la réflexion sur le fait de passer outre à la biologie, on peut considérer que ces enfants méritent un statut juridique. Ce serait un argument en faveur du mariage des personnes homosexuelles. Mais ce serait une sorte de choix sous contrainte. Le débat de fond sur la différence, le fait de l'assumer, les limites, le déplacement des limites, la place de la biologie, reste entier à mes yeux.


    Enfin, au nom même de la liberté de faire des lois pour une catégorie seulement, que vous invoquez dans votre premier commentaire, pourquoi le mariage ne serait-il pas réservé à une catégorie seulement: les couples hétérosexuels, dont une des fonction est de reproduire l'espèce? Le mariage donnant un cadre juridique à cette fonction?

  • "Et ceux qui veulent des enfants pour laisser une trace d'eux-même dans le monde et perpétuer leur nom, n'est-ce pas un but égoïste?"

    Le but premier très chère de l'humanité c'est justement de procréer et celà a une utilité pour écrire l'Histoire, et l'homosexualité ne vous en déplaise n'a pas ce pouvoir biologique.
    Alors oui il existe de la procréation médicale assistée, mère porteuse, mais celà n'est qu'artifice et comme chacun sait tout artifice n'est pas solide et ne dure jamais longtemps.

    Le problème est que dans nos sociétés modernes nous avons préféré troqué un mode de vie naturelle pour une autre artificielle.
    Même les écolos se prêtent au jeu, soutiennent une loi contre nature, eux qui défendent si bien la nature. Mais bon d'un point de vue mauvaise foi, il est difficile de voir qui a la plus grosse : la droite capitaliste, la gauche sociétale ou l'écologie bobo ?

  • "En système de liberté individuelle et de libre consentement, si le mariage est considéré comme accessible à toutes les catégories de personnes, pourquoi ne l'est-il pas pour les membres adultes et consentants d'une même famille?"

    Car le mariage de personnes de la même famille impliquerait un réel problème, voire un danger pour la société. Par le mariage, on les autoriserait à fonder une famille, or la consaguinité favorise certaines maladies génétiques et certains syndromes.

    Le mariage des homosexuels n'implique aucun danger pour la société.

    La différence est donc fondamentale:
    Le mariage de personnes incestueuses poserait un problème de santé publique; le mariage des homosexuels ne pose qu'un problème moral et/ou religieux à certains membres de la société. Voilà pourquoi votre comparaison ne tient pas la route selon moi.

  • "Le mariage des homosexuels n'implique aucun danger pour la société."

    Laura, avez-vous pris connaissance des objections et des conclusions d'une vaste étude américaine (elles le sont toutes, depuis la nuit des temps ;-) )?

    http://www.alliancevita.org/2012/06/letude-de-mark-regnerus-us-sur-les-enfants-ayant-eu-un-parent-homosexuel/

  • Et comment savez vous que le mariage homosexuel n'est pas plus dangereux ou nocif pour la société et les autres individus?
    Avez-vous des études là-dessus ?

  • Laura,

    Plusieurs critères fondamentaux soutiennent ce débat. Aujourd'hui vous introduisez celui de la dangerosité d'un choix de société. Le débat avance.

    Je tente de récapituler ces critères:

    1. moral; ce critère n'est plus admis comme normatif de la société laïque où le droit d'avoir différentes manières de vivre est admis;

    2. prévalence du couple hétérosexuel pour la survie de l'espèce ou relativisme parental;

    3. dangerosité sociétale;

    4. fondements juridiques de la société (ici en ce qui concerne la fonction de l'adoption);

    5. pose des limites et déplacement des tabous;

    6. rôle de la science dans l'évaluation des choix sociétaux;

    7. rapport entre l'individuel et le collectif;


    A cela on peut ajouter les éléments politiques, électoralistes, lobbyistes, et les enjeux masqués très nombreux.

    Je ne pense pas avoir invoqué la dangerosité éventuelle de l'homoparentalité. Je soulève les questions de la prévalence du couple hétérosexuel - sans discrimination morale envers les autres formes de préférences sexuelles; la question juridique et la fonction de l'adoption; la notion de limites.


    En ce qui concerne la parentalité incestueuse, comme je le signale dans mon billet, la dangerosité n'est peut-être pas telle qu'on le pensait dans le passé. Mais cela reste discutable. Toutefois dans cet argument, on refuse des droits à une catégorie de personnes dont la préférence sexuelle est ultra-minoritaire, au nom d'une forme d'eugénisme socialement admis. Mais dans le sens du choix individuel, il n'y a pas de différence fondamentale entre un amour hétéro, ou homo, ou incestueux. L'amour est le même. Se protéger d'une dangerosité discutée, ok. Mais alors la dangerosité peut être perçue dans tous les cas, qu'elle soit génétique, psychologique (manque d'altérité dans l'éducation), pour la survie de l'espèce (le couple homosexuel n'étant pas un couple "productif" de première ligne).

    Le débat avance, mais dévoile aussi sa complexité. Il n'est pas fini.

  • Tout à fait, hommelibre; je pense qu'il faut débattre de ce sujet. Une décision imposée au peuple, en faisant l'économie du débat, permettra de changer la loi, mais pas les mentalités. Or l'homophobie existe encore, et je crois qu'elle ne pourra disparaître qu'à condition qu'un vrai débat public sur la question homosexuelle ait lieu.
    Je suis donc pour un référendum en France sur la question du "mariage pour tous".

    Nous avons déjà avancé d'un point: dans le cas de l'inceste, il y a un risque sanitaire pour la société (qui pourrait peut-être être remis en question d'après vous); dans le cas de l'homoparentalité, il y aurait peut-être un risque social. Nous sommes donc bien d'accord: il s'agit de deux thématiques très différentes, les implications n'étant pas les mêmes: risque (quasi-)certain contre risque inconnu, risque de santé contre risque social.

    Sérum, je connaissais déjà cette étude, qui n'est pas sans intérêt. A noter toutefois que la recherche ne concernait pas des enfants élevés par deux personnes du même sexe, mais des enfants dont l'un des deux parents a eu une relation avec une personne du même sexe. Cela est donc très différent, comme le souligne l'article lui-même:
    "- Cette étude ne dit rien sur l’expérience de grandir dans des foyers homoparentaux dans la période actuelle, et ce pour deux raisons : 1. Avoir un parent ayant eu une relation homosexuelle n’est pas synonyme d’avoir grandi dans un foyer homoparental. 2. Cette étude porte sur une génération aujourd’hui adulte, pour laquelle le fait homosexuel était peut-être moins bien accepté socialement qu’aujourd’hui."

    J'ajouterai qu'il faudrait tempérer ces résultats en prenant en compte le facteurs de séparation/divorce des parents, qui pourraient aussi avoir une influence néfaste sur l'enfant.

    Cette interview revient sur quelques études sur l'homoparentalité, en soulignant leurs limites (et ce quelles que soient leurs conclusions); celle que vous m'avez proposé est également citée.
    http://www.gayromandie.ch/Homoparentalite-quelles-etudes.html
    (C'est un site "pro-gay", mais l'article est tiré du Temps; malheureusement, il faut être abonné pour pouvoir le lire en ligne. Je vous mets quand même le lien au cas où c'est votre cas: http://www.letemps.ch/Page/Uuid/c95e754e-3e33-11e2-b52e-3dbb2318ba5)

    Malheureusement, je ne crois pas que c'est du côté des études "scientifiques" que viendra la réponse.

    En ce qui me concerne, j'ai la conviction que l'homoparentalité n'est pas un danger, pas plus que la masturbation ne rend sourd ou que le fait pour une femme de jouir soit le signe qu'elle est possédée par le démon. Je pense qu'il y a des croyances profondément ancrées dans notre civilisation, et que certaines d'entre elles s'apparentent à de la superstition.
    L'accès des femmes au droit de vote a été longtemps combattu, parce qu'on estimait "non-naturel" que les femmes aient accès à la sphère publique. Cela ne faisait pas partie du rôle que tous s'imaginaient être le "rôle naturel" de la femme; aujourd'hui, ces prises de position font sourire. Le fait que les femmes puissent participer au débat public paraissait être une absurdité, tout comme aujourd'hui l'adoption par les homosexuels paraît être une absurdité évidente à certain. Méfions-nous des évidences.

    Pour conclure, je voudrais encore éclaircir un point qui me semble souvent être un malentendu. Je ne pense pas que les homosexuels demandent une reconnaissance publique de leur mode de vie. Peut-être que certaines associations ont cet objectif, mais il faut être attentif à ne pas confondre "les associations pour les droits des LGBT" avec "les LGBT", tout comme on ne peut pas confondre les prises de position d'un syndicat avec l'opinion de l'ensemble des travailleurs.
    Je crois que la majorité des homosexuels demande simplement à être protégée dans sa sphère privée. Les gays veulent que leur enfant soit protégé, s'ils devaient en avoir un; ils veulent que leur conjoint soit protégé, s'ils choisissaient de s'unir pour la vie avec quelqu'un.
    Croire que le "mariage pour tous" signifie qu'on exige l'adhésion et l'approbation par tous de la vie sexuelle de certains individus est une erreur.
    Certains n'approuvent pas le mode de vie des couples échangistes; d'autres n'approuvent pas celui des personnes toxicomanes ou violentes envers leur famille. Pourtant, toutes ces personnes ont les mêmes droits, et les mêmes devoirs vis-à-vis de l'Etat. Pourquoi pas les homosexuels?

    Bien à vous,

  • Bonsoir Laura,

    Nous sommes d'accord aussi sur ce point: nous ne sommes pas obligés d'être d'accord avec tous les modes de vie. La force de la démocratie est de créer un espace où les différences sont possibles. Personnellement je suis à l'aise dans une société où les personnes homosexuelles peuvent le dire et le vivre. De même j'aime marcher dans certains quartiers et côtoyer des personnes de toutes origines et cultures. Mais je ne me sens pas obligé de les aimer tous ni d'être pris de "xénophilie" obligatoire. Les questions peuvent qui se poser sont plus de fond qu'épidermiques.

    Je ne pense pas non plus qu'avoir des parents homosexuels représente un danger pour l'enfant. Mais on ne sait pas à long terme ce que cela donnera. Les relations de désir hommes-femmes seront-ils les mêmes pour ces enfants? Cela aura-t-il une incidence sur les représentations masculines et féminines, et lesquelles? Dans une époque où le masculin est en chute culturellement, socialement, biologiquement (baisse de la fertilité du sperme), juridiquement (paternité), est-ce un risque?

    D'autre part, comme je m'en suis expliqué, je rejoins actuellement la position des juristes français sur le fait que l'adoption ne doit pas répondre à un désir d'enfant pour le couple mais à un besoin de famille pour les enfants (d'où d'ailleurs la difficulté pour adopter). De plus il n'y a pas assez d'enfants à adopter en Europe et les pays de continents moins favorisés sont devenus méfiants à l'égard des adoptions illégales.

    Beaucoup de questions encore...

    Bonne soirée.

  • Laura, c'est vrai: le champ de cette étude est plus vaste que l'homoparentalité "officielle".

    Cette conclusion ne vous aura pas échappée, je pense:

    « La famille nucléaire biologiquement intacte et stable semble être, même si c’est une fausse impression, une espèce en voie de disparition. Cependant, elle demeure l’environnement le plus sain et sécurisant pour le développement de l’enfant. [...] Ce qu’affirmaient les sociologues Sarah McLanahan et Gary Sandefur en 1994 reste une réalité : ” S’il nous était demandé de concevoir un système destiné à répondre aux besoins essentiels de l’enfant, nous finirions probablement par inventer quelque chose d’assez proche de l’idéal d’une famille avec deux parents.” Ses avantages sont amplement démontrés : accès au temps et à l’argent de deux adultes, un système d’équilibre des pouvoirs, une double connexion biologique à l’enfant, le tout renforçant la “probabilité que les parents s’identifient à l’enfant et soient capable de se sacrifier pour cet enfant, ce qui réduirait la probabilité que l’un des parents abuse de l’enfant.” Cette étude confirme la sagesse du sens commun. »

    Non, il n'y a pas de raison de penser que tous les modèles familiaux se valent...

  • L'homosexualité a bel et bien existé depuis toujours, et voilà que certains interdisent et culpabilisent cette pratique. Personnellement, je ne vois pas le mal tant que ça ne dérange pas. C'est pareil comme l'utilisation des sextoys, on devrait pouvoir vendre librement ces jouets. Heureusement que les ventes en ligne sont nombreuses. On peut même faire une échange grace au blog http://www.loveandmag.com/2013/03/13/consultez-les-avis-sur-internet-pour-choisir-votre-sextoy/

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