Le monde est injuste. On le sait, c’est comme ça, il y a des choses qu’on ne peut pas changer et qui sont la faute à personne. Par exemple pourquoi y a-t-il du désert au désert? S’il y avait de la bonne et grasse herbe verte, bien humide, les touaregs pourraient planter des concombres et des fraises.

Ils enverraient paître - pas les maliens - mais leurs troupeaux. Et bien non: que du désert au désert. Si ce n’est pas une injustice caractérisée, ça! Les croyants devraient se demander ce que Dieu a fabriqué avec ces grandes étendues arides. Il pensait à quoi? Si encore il y avait mis la mer on dirait que c’est une plage. Sahara plage! C’est comme Baghdad café. Ça fait rêver.

Imaginez-vous en train de marcher dans le sud algérien en maillot de bain avec palmes et tuba, pestant contre le manque d’écriteaux et commençant à fatiguer - marcher avec des palmes n’est pas de tout repos. En plus vous traînez derrière vous une marmaille qui pleure, qui a soif, qui a trop chaud, qui veut rentrer et qui a décidé de vous pourrir la vie. Pas de bord de mer en vue, pas de piscine, par de prof de sports brune et court vêtue pour faire votre gym du matin. Rien qu’un touareg qui ne comprend pas votre langue et dont le canon du fusil semble indiquer la direction du sud, vers cette vaste étendue de sable brûlant peut engageante.

Vous ne ferez donc pas votre gym particulière avec la jolie prof de sport. Vous qui comptiez sur elle pour perdre quelques kilos superflus qu’en homme du nord vous aviez accumulés en prévision de la disette hivernale, vous voilà fort marri.

De toutes façons vous n’aurez pas perdu grand chose. Je ne parle pas de la prof de sport, décidément très jolie quand elle enlève le haut et qu'elle a visiblement envie de faire d’autres exercices que de lever les bras au ciel. Non. Je parle de ceci: quand elle et vous, exténués, trempés, heureux, vous vous serez relevés, vos corps encore tremblants, elle toute ruisselante, une petite mare de sueur autour du nombril, vous la quéquette en phase d’atterrissage, quand vous vous serez donnés à fond sous les sunlights des tropiques - une heure préliminaires compris à + 43° c’est un vrai sauna - et que vous vous attendrez en toute naïveté à avoir perdu un ou deux kilos, et bien vous n’aurez posé que 21 calories.

«David Allison, un biostatisticien de l'Université d'Alabama à Birmingham, et son équipe ont décidé de mener des études sur ces fameuses idées reçues concernant les régimes et l’obésité. Et les résultats, qui viennent d’être publiés dans le Journal de médecine de la Nouvelle-Angleterre, sont sans appel. En réalité, faire un gros câlin ne permettrait de brûler que 21 calories soit l’équivalent d’une petite poignée de fraises! Marcher rapidement durant la même durée brûlerait autant de calories.»


Pfff... C’est bien la peine d’avoir envoyé les enfants au terrain de jeu - cette étendue derrière les dunes où l’on s’amuse avec des ossements desséchés qu’ils faut reconstituer pour découvrir s’il s’agit d’un dromadaire ou d’un humain et lequel des deux est mort par déshydratation.

Pendant que la prof de sport absolument irrésistible et gentille comme un coeur remet le bas - ou le couvert, c'est selon - vous ruminez sur l’inefficacité du sexe sur les excès pondéraux.

Mais rassurez-vous: bouger c’est bon contre les rhumatismes. Ne dit-on pas: «Un orgasme par jour garde la santé pour toujours?

Allez, gardez la souplesse: du rut, du rut, du rut!