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Libéralisme (6): le monde d’après

Démocratie et libéralisme ont pris le pouvoir politique et intellectuel dans la majeure partie des pays du monde, même si les pratiques varient parfois sensiblement. Ainsi la France n’est une démocratie que partielle. Le mode électoral majoritaire à deux tours, le présidentialisme, l’autoritarisme du pouvoir qui ne négocie que rarement et préfère la confrontation au dialogue sont une conception limitée de la démocratie. Très différente de la Suisse: représentation proportionnelle jusqu’aux plus hautes instances de décision, initiative populaire et référendum, importance du débat public.

famille,autain,vallaud-belkacem,zemmour,couple,homosexualité,communisme,nazisme,libetrté,libéralisme,démocratie,léo Ferré,esclavage,prostitution,mère porteuse,L'égalité est politique, pas éthique

Le point commun est que la démocratie donne le droit de la décision politique à tous et à toutes. Mais il est abusif d’affirmer que le souverain (le peuple des votants) a raison en tout. Le droit de vote ne confère ni intelligence particulière du monde, ni sagesse, ni éthique, ni philosophie, ni rien de ce qui doit fonder une société. Sa seule fonction est de donner la parole à tous. Quelle parole? C’est là que le bât blesse. L’égalité et la liberté, qui ne sont que des conditions initiales, deviennent des buts en soi.

Ainsi pour le débat actuel sur le mariage et la parentalité. C’est au nom de la liberté et de l’égalité, et non d’une morale, que des parlements décident d’élargir le mariage à de nouveaux modèles de couples. Sans poser en clair les questions anthropologiques, sémantiques, morales, des choix de sociétés. L’égalité y suffirait et en est la seule justification. L’Etat, qui affirme ne pas se prêter à une moralisation des moeurs (ainsi l’homosexualité n’est plus considérée une déviance sociale) y succombe cependant et ne respecte pas le principe d’égalité pour les couples adultes incestueux: ils n’ont pas doit au mariage. L’égalité n’est pas égale pour tous.

Dans ce débat on présente également l’amour comme la raison de l’égalité des couples. Mais l’amour n’a pas à être légiféré.
Qui peut croire que l’amour est le fondement des relations juridiques du couple? L’amour est le déclencheur, le souffle du couple, la loi n’est que l’organisation de la relation, y compris l’organisation civile et juridique. On n’accorde pas cette liberté et cette égalité à tous les couples. Les parlements ont trop peur du choc moral en accordant l'égalité aux couples incestueux.

De même on invoque l’égalité dans le mariage pour presque tous, alors que le mariage homosexuel est infertile - donc inégal mais cela est incorrect de le rappeler - et exige un processus mécanique ou extérieur au couple pour la procréation, et un abandon du concept de père ou de mère dans le couple ainsi formé. L’argument biologique est contourné, assimilé à de l’homophobie, mais la médecine ne fait rien pour aider les couples incestueux qu’on marginalise au nom de la morale et de la biologie. C'est une approche inégalitaire de l'égalité.



La mère porteuse est-elle l'avenir de la famille?

La liberté et l’égalité sont donc à géométrie variable. Allons plus loin pour explorer lesfamille,autain,vallaud-belkacem,zemmour,couple,homosexualité,communisme,nazisme,libetrté,libéralisme,démocratie,léo Ferré,esclavage,prostitution,mère porteuse, contradictions actuelles de la société occidentale. On admet que l’orientation sexuelle est une affaire personnelle et ne doit pas être discriminée. En matière de sexualité le seul critère est le libre consentement. On fixe un âge pour valider ce consentement: la majorité civile ou sexuelle. Mais aujourd’hui on entend des voix réclamer l’égalité et la liberté pour des relations entre adultes et enfants, au prétexte entre autres que c'est aussi une orientation sexuelle. La limite des relations est actuellement définie par l’âge légal. Représente-t-il l’âge psychologique ou émotionnel? Quand peut-on dire que l’individu consent librement ou non? Combien d’adultes invoquent l’irresponsabilité personnelle et la persuasion psychologique par exemple dans les procédures contre certaines sectes et font fi de leur consentement? Dans d’autres cas des enfants de 10 ou 12 ans vivent dans la rue sans parents. Quand commence la responsabilité, quand finit la dépendance? Et donc quand commencent l’égalité et la liberté? Sont-elles applicables en toutes circonstances? Cela devrait être le cas puisqu’on les suppose universelles. Mais ce n’est pas le cas.

Najat Vallaud-Belkacem, l’alibi ultra-féministe du gouvernement Ayrault, défendait en 2010 les mères porteuses au nom de la liberté: «Encadrer la gestation pour autrui, c'est reconnaître que cette liberté et ce projet ne s'arrêtent pas aux frontières biologiques». Elle accepte la location d’utérus au nom de la liberté, mais refuse la prostitution (location de vagin) au nom de la lutte contre l’esclavage. Où est la cohérence? Où sont les valeurs défendues? Il n’y a plus rien, comme le chantait Léo Ferré il y a quelques années, et c’est objectivement la gauche qui développe ce modèle d’incohérence des valeurs. En même temps ce rien incite à repenser le monde. Extraordinaire!

La liberté n’est pas la même à gauche ou à droite et les contradictions déferlent à la puissance d’un tsunami. La gauche par exemple, devenue ultra-libérale en matière de moeurs, est autoritaire en matière économique. Elle tente de faire de l’égalité une valeur morale alors qu’elle n’est qu’une organisation sociale. En moeurs elle n'invoque aucune morale pour défendre la liberté, en économie elle invoque une morale pour limiter la liberté. Liberté et morale ne sont pas du même niveau et ne devraient pas être mélangées. La quête de la liberté n’est qu’un moment, pas un but en soi. L’important est ce que l’on en fait.



famille,autain,vallaud-belkacem,zemmour,couple,homosexualité,communisme,nazisme,libetrté,libéralisme,démocratie,léo Ferré,esclavage,prostitution,mère porteuse,Le mythe du monde d'après

Pourtant, en écoutant un passage du débat entre Clémentine Autain et Eric Zemmour ci-après, je constate que la gauche fait de la liberté un but en soi et non un moyen, et qu’elle stigmatisme la liberté des autres. Il y a un mélange de niveaux et de thèmes. Madame Autain tente désespérément de reconstituer un peuple perdu afin de légitimer une gauche sans prolétaires. Mais surtout son mythe est «le monde d’après», variante des démagogies du Monde nouveau, de l’Homme nouveau, mythes mortifères développés par le nazisme et par le communisme. Elle défend le divorce comme étant le progrès du monde d’après, et lance à Zemmour qu’en défendant la famille il participe à la réaction du monde d’avant. Le langage clivé de gauche repris par l’Arlette Laguiller version bourge, en quelque sorte. En quoi la défense de la famille et du couple seraient-ils réac?

Le divorce civil est admis. C’est un instrument pour défaire juridiquement un couple, rien de plus. Le couple, envisagé sur la durée, et la famille reproductrice et éducatrice, sont les bases des sociétés. Préférer que les couples soient responsables et durent plutôt que de prévoir le divorce le jour du mariage, est-ce «le monde d’avant»? Où est le progrès à ne valoriser que ce qui sépare les humains? La gauche ne serait-elle plus qu’une une force sociale de déconstruction?

Au nom de la liberté et de l’égalité on assiste à un remplacement des valeurs fondamentales par des fonctionnalités érigées en dogmes. Il n’y a pas de «monde d’après». Il n’y a qu’un seul monde. La modernité version Clémentine Autain ou Najat Vallaud-Belkacem ressemble à un délitement intellectuel, à une démonstration que le progrès n’est pas le produit d’une réflexion mais uniquement d'un moment dans l'histoire, et qu'il n'a pas de direction particulière autre que celle donnée par l'époque. La liberté et l’égalité étaient des progrès, elles sont devenues des idoles, donc des tyrans. Mais comme il est agréable d'ériger des idoles et d'aimer ses tyrans.

Il ne s'agit pas pour autant de renoncer à la liberté, mais de repenser le monde, de le réagencer. La liberté ne suffit pas à définir ce qui est bien et ce qui ne l'est pas alors que nous sommes quotidiennement appelés à faire des choix dans ce sens. La liberté est une condition initiale, pas un but informe et détaché de la réflexion, ni un fourre-tout servant à couper court aux différences de vision et à normaliser en les uniformisant tous les débats de société. L'esprit critique est un des outils de la liberté. C'est une force du libéralisme: être capable de s'auto-critiquer. Le mythe du monde d'après, destiné à stigmatiser à l'avance toute critique, doit être mis en pièce. C'est un mythe totalitaire qui n'ose pas dire son nom. Il a pour objectif de faire taire l'adversaire en le désignant comme hostile aux valeurs du moment: liberté, progrès, égalité, sans même avoir sérieusement analysé les positions. La proclamation autopersuadée du progrès fait loi. Pour le sens et la philosophie on repassera plus tard.




Catégories : Féminisme, Philosophie, Politique, société 7 commentaires

Commentaires

  • Difficile de choisir le côté par lequel commencer à commenter, tellement c'est touffu.
    Le débat entre E. Zemmour et et C. Autain est pénible à suivre. Quelqu'un devrait intervenir pour les obliger à s'écouter et à définir 2-3 termes. On sent bien qu'ils ne veulent pas vraiment communiquer. Donc je ne me prononce pas.
    Je préfère de loin votre texte, mais c'est certainement plus simple de développer une pensée sans être interrompu toutes les 20 secondes ...
    J'aime bien l'idée que la liberté n'est pas un but en soi et qu'elle ne peut être bonne et unique conseillère lorsqu'on est placé devant des choix fondamentaux.

    Les lois doivent protéger les plus faibles et assurer une équité, il est donc juste que l'on débatte de choix qui impliquent, à terme, toute la société et pas seulement les individus. Il est important qu'on se donne des balises pour les questions vitales, afin que les règles soient les mêmes pour tous, dans un pays donné.
    Avec la PMA et la GPA, il s'agit de vie et de non-vie, tout comme il s'agit de vie et de mort lorsqu'on envisage l'euthanasie. On a légiféré de façons fort diverses selon les pays.

    En ce qui concerne le débat en France sur le mariage pour les couples du même sexe et les questions de filiation qui en découlent, il me semble que les clivages sont d'abord générationnels, avant d'être du type gauche-droite.
    Certes, on trouve plus de gens de gauche pour défendre l'idée qu'il faut
    donner des droits à de nouvelles catégories de la population, mais on sent bien que même à la tête de l'état français, des leaders socialistes quinquagénaires ne sont pas très convaincus.
    Je comprends bien qu'on a tous l'impression d'être experts en la matière, parce qu'on sait plus ou moins et théoriquement ce qu'on ferait dans notre propre cas particulier, si on était confronté à la stérilité ou le désir de former un couple homosexuel avec le label "marié".
    Effectivement : faut-il être marié pour pouvoir s'aimer ? Est-ce qu'il faut avoir les droit de se marier quand on s'aime ? Je trouve ces questions tellement incongrues, jamais je n'aurais pensé qu'il faille se les poser au XXIème siècle !
    Mais comment décider pour autrui, comment participer à la mise-en-place du règlement? En tant que citoyenne suisse, je serai certainement amenée à trancher sur cette question - morale ou éthique ?
    Rien que ces deux termes sont déjà difficiles à distinguer. Les deux font référence aux moeurs. On sent bien que "moral" est plus proche de la distinction entre bien et mal.
    J'étais à 100% pour le PACS, déjà combattu à l'époque par une partie des personnes qui sont farouchement opposés au mariage homosexuel. A l'époque, on y voyait la porte ouverte à toutes les dérives, alors qu'à mes yeux, il est devenu un des arguments-massue contre le besoin de mariage.
    Quel est le sens de l'Histoire ? Les moeurs changent, les progrès techniques, scientifiques y sont pour beaucoup. Faut-il le regretter ?
    On peut affirmer, sans prendre trop de risques, que personne ne veut retourner à l'âge de la bougie, même pas les écolos ;-)))
    Il me semble que les tenants du libéralisme économique et de la liberté d'entreprendre ne peuvent pas, à tous les coups, s'opposer aux opportunités offertes par ce qu'il est convenu d'appeler le progrès médical. S'il n'était pas possible de pratiquer la PMA, la GPA serait limitée et toute cette histoire d'homoparentalité se réduirait à des bricolages plus ou moins artisanaux et des adoptions par des personnes seules.
    Mais voilà, les progrès de la médecine nous amènent à une telle maîtrise du vivant, que nos repères sont ébranlés. Avec le débat sur les OGM, il me semble qu'on se trouve un peu dans les mêmes parages : une querelle des Anciens et de Nouveaux et il est difficile de prendre parti.

  • A quel point la technologie bouscule croyances, règles et moeurs, depuis 150 ans! Votre conclusion soulève ce point, Calendula. Et l'humain étant toujours porté plus loin il lui est difficile de freiner ses désirs s'il a la possibilité de les réaliser. Le mouvement vers la liberté individuelle ne me paraît pas pouvoir être empêché ou détourné. Sa racine est probablement très profonde.

    Par où prendre les choses pour tenter de donner un sens autre que la seule liberté? Et même: pourquoi chercher un sens? Comme vous le dites il y a besoin de balises communes. Le langage en est une, la loi, les archétypes. La difficulté aujourd'hui est d'appréhender la complexité. L'époque est à l'expérimentation, qui amplifie encore la complexité. Peut-être faut-il 200 ans ou davantage pour faire des synthèses. Mais le besoin d'en faire existe, ou au moins de trouver des pistes et des points d'appuis à la réflexion.

    En disant cela je n'apporte aucun élément à la réflexion.

    En fait, et je reprends votre conclusion, je ne suis pas d'accord avec cette querelle des anciens et des modernes. Clémentine Autain fait un tour de passe-passe intellectuel en posant comme référence le "monde d'après". Ce n'est qu'un effet de manche. Je suis navré de constater qu'elle en fait un appui pour évaluer une question humaine. Si l'Histoire a un sens je ne le mettrai pas là. Je trouve même malhonnête de le mettre là. Clémentine Autain tente de faire un revival du passé, avec le clivage progrès/réaction, et avec son livre sur "Le retour du peuple" (je prépare un billet sur l'idée, pas sur le livre). Elle remet de l'usagé à la sauce moderne. Plus ringard c'est difficile. Qui est réac? Elle ou Zemmour?

    De plus ce qui était un progrès il y a 100 ans - par exemple pour le mouvement ouvrier - devient pire que ce que l'on combattait à l'époque. Je pense au marxisme façon Corée ou Zimbabwe. Le marxisme était le monde d'après, l'avenir, la liberté. C'est devenu une caricature de la dictature permanente. Pourtant, le libéralisme ayant permis aux patrons de l'époque d'abuser de leur pouvoir, cette lutte du petit contre le grand était importante. Elle a été portée à un paroxysme encore sensible dans le clivage actuel et dans toute la culture. La sociologie en fait un usage permanent - en particulier la sociologie féministe. Mais le peuple - soit les prolétaires de l'époque, puisque le socialisme du XIXe siècle s'est confondu essentiellement avec cette classe à l'exclusion des autres - est, depuis ce siècle, l'objet un accaparement politique.

    Le peuple des précaires que décrit C. Autain semble servir seulement de nouvelle légitimation à une gauche qui, faute de trouver de nouveaux paradigmes, est en réduite à ce revival. Mais ce peuple est artificiel. Les immigrés actuels ont une culture de base non européenne, donc ils n'ont pas de lien profond avec l'Europe, contrairement aux ouvriers du XIXe siècle. On ne construit pas un peuple avec des morceaux épars. La précarité seule n'est pas suffisamment fédératrice, il y faut autre chose. Et puis, bien des immigrés vivent de multiples allocations et ne sont pas SDF. Les SDF sont essentiellement français.

    Le peuple des précaires selon C. Autain comporte aussi les femmes seules, avec des enfants. Mais c'est abusif. La loi devrait établir la garde alternée de fait et les mères n'auraient pas toute la charge. Elle la veulent bien cette charge, et la justice marche avec. Et ce n'est pas la gauche Autain qui demande l'égalité après divorce. Elle ne parle pas non plus de la pauvreté des hommes après séparation. Ils en sont pourtant, de ce peuple. Et les SDF sont à 80% des hommes.

    Voyez, le "monde d'après" de Clémentine Autain (hautaine) prend l'eau...

    Si l'Histoire a un sens, ce que je crois, il ne peut être trouvé par des clivages simplificateurs. Mme Autain est déjà finie intellectuellement, de ce point de vue. Elle n'apporte rien. Le sens ne peut plus faire l'économie d'appréhender la complexité. Le développement du vivant et de la biologie est peut-être un modèle de conscience pour appréhender le sens de l'Histoire. C'est par là qu'il faut aller. Et de ce point de vue Edgar Morin est le monde d'après, alors que Mélenchon est le monde d'avant.

  • Bonjour, hommelibre,
    Je devrais lire le livre de C. Autain pour pouvoir échanger à son sujet, valablement.
    Je n'arrive pas à vraiment savoir ce qu'elle amène, suite aux 8 minutes de débat raté avec Zemmour.
    Je suis une fidèle de "On n'est pas couché" et ai donc une certaine connaissance du point de vue de Zemmour et de sa façon de débattre. Bizarrement, chez Ruquier, je le suivais mieux que dans cette nouvelle émission sur M6, où ça tourne très vite à la confrontation, comme si la bagarre était plus importante que le fond du problème.
    Il n'est pas surprenant que des femmes défendent le point de vue des femmes et les hommes celui des hommes. Je ne peux pas trancher sur la question de la plus grande précarité des femmes avec enfants, des hommes ou des immigrés clandestins. De loin plus d'hommes chez les SDF, de loin plus de femmes seules avec enfants allant chercher de quoi manger aux Restos du Coeur, certainement beaucoup d'exploités chez les sans-papiers et d'immigrés qui travaillent normalement.
    A qui la faute ? A qui la responsabilité ?
    Si on pouvait avoir une réponse simple à cette question, on aurait également une solution toute faite.
    Je ne peux pas concevoir que ce qu'on appelle le féminisme soit la cause de tous les maux. Est-ce qu'une femme divorcée est forcément une féministe ?
    Est-ce que tous les SDF homme sont des pères divorcés ? Nous savons bien que non.
    La question vraiment intéressante se trouve dans la description de ce qu'on peut encore appeler la classe ouvrière. Je ne la connais pas bien, mais il est clair qu'elle n'est plus la même qu'il y a 100 ans.
    Dans nos pays, il n'y a plus les mêmes emplois qu'autrefois, les jeunes qui auraient des capacités pour des travaux du secteur secondaire ne trouvent plus de débouchés et surtout : ne peuvent plus valoriser ce genre d'emploi.
    Voir des usines fermer d'un côté et la glorification d'une vie faite de glamour de l'autre, avec toute cette virtualité qui prend tellement de place...
    Je comprends que ça puisse faire perdre le Nord.
    Les partis politiques sont à la recherche de leur base. Si des gens répondent à telle ou telle offre politique, c'est qu'ils ont le sentiment d'être à la bonne adresse. En France comme en Suisse, il est clair que beaucoup de personnes n'ont pas le droit de vote et que ceux qui l'ont, sont la cible du discours politique.
    On peut laisser parler, décider d'écouter ou pas, mais à la fin, nous avons la responsabilité de nos bulletins. Vous le savez bien, le discours de la gauche ne fait pas un raz-de-marée. En Suisse, la société reste majoritairement conservatrice.

  • Petite correction:
    J'aurais dû écrire:
    "En Suisse, la société reste majoritairement de droite."

    En effet, il y a un conservatisme de gauche, en cela je vous rejoins entièrement.

  • "Je ne peux pas concevoir que ce qu'on appelle le féminisme soit la cause de tous les maux."

    ce qui a augmenter les divorces c'est qu'a partir de 68 l'important c'était le couple l'amour pas la famille, et puis le rôle spécifique du pére n'existe plus les rôles parentaux sonts devenus indifférenciés ce qui est faux le terme chef de famille par rapport aux enfants n'existe plus, l'homme n'est plus soutenu par la société. a partir de là il n'est plus respecté par la femme, il intervient elle conteste, on en reparlera plus tard ce qui aurait été impensable avant, avant une mére n'aurait pas contesté les actions éducatives de son mari, maintenant si son cher bambin se plaint d'un enseignant elle monte le coup a son mari pour qu'il lui casse la gueule, alors qu'avant la punition donné par l'enseignant le pére aurait doublé le tarif et la mére n'aurait pas pipé mot et n'aurait pas eu intêret d'ailleurs sinon elle aurait euy droit à une remontée de bretelles.

    http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/la-symbolique-du-pere-l-autorite-l-41717

  • Calendula, la politique obéirait à la loi du marché: offre et demande?
    :-)

    Vu comme ça mon argument tombe. Elle n'est pas plus ringarde que ses clients! :-))

    Mais je lui trouve peu de vraie réflexion. Le mythe du monde nouveau est un bon truc pour éviter de porter une analyse plus novatrice. Je ne dis pas que le féminisme est la cause de tous les maux mais les problèmes de précarité, comme bien d'autres, ne devraient pas être genrés. Cela sent trop le parti-pris habituel. On peut dire que j'ai aussi mes partis-pris. Un peu par force: il faut un contrepoids et un regard critique.

    En ce qui concerne les mères avec enfants, pourquoi ne demande-t-elle pas la résidence alternée par principe? Frais partagés. Bien des hommes divorcés vivent dans des studios faute de ressources. Une chose détestable avec ce discours univoque est qu'il pousse à un débat d'épicerie: combien des unes, combien des autres, donc de qui on s'occupe. On ne peut pas vouloir ne traiter que les questions liées à la moitié de l'humanité et se prétendre démocrate. Un problème posé par le féminisme politique est de biaiser tous les thèmes qu'il touche et de conduire à une crispation sociale et un rapport de force. Au profit de représentantes de classes favorisées (de naissance ou par la position acquise). C'est assez invraisemblable d'entendre le discours victimaire habituel dans la bouche d'une femme qui ne fait visiblement pas partie des précaires.


    A propos des lois faites pour protéger les plus faibles, j'ai repensé à cette idée. Je ne la partage pas entièrement. Je ne fait pas partie de la classe aisée mais la justice me paraît plus importante que la seule défense du faible. La loi me semble d'abord faite pour établir la justice dans une société. Le riche comme le pauvre peuvent être victimes de délits ou de crimes. Faudrait-il privilégier la défense de victimes précaires et délaisser les victimes mieux loties? Je ne le pense pas. La justice devrait même être imperméable à ce biais culturel, sauf si cela constitue une circonstance aggravante dans une situation précise. Sans quoi on arriverait à une justice de classe inversée.

  • Lorsque j'évoquais la protection des "faibles" , c'était dans l'idée que la valeur d'une société se mesure à l'aune du bien-être de ses membres les moins vaillants. Je pensais p.ex. aux enfants ou aux personnes âgées ou handicapées.(Ca sonne affreusement féminin, mais bon, je ne vais pas faire semblant d'être un homme...)
    Pour moi, l'équité sociale dans le contexte des lois voudrait dire que ce n'est pas parce qu'on peut se payer l'avocat le plus brillant ou verser des pots-de-vin au juge qu'on serait mieux loti. La loi devrait être la même pour tous et j'ose espérer que dans notre pays c'est la cas. Les libertés individuelles sont réglementées par des lois, à un moment donné, et cette réalité ne peut être ni de droite, ni de gauche.
    En revanche, le vote des parlementaires en France ou des citoyens en Suisse va avoir une coloration. C'est là que je vois quelque chose qui ressemblerait à une offre et une maigre demande, puisque nous ne dépassons pas souvent un taux de participation de 40%.

    Pour en venir à la résidence partagée : ce serait bien sûr idéal. Que les couples réussissent mieux leur séparation que leur vie commune. La résidence partagée suppose une organisation incroyable, dont le premier défi consiste à trouver des logements compatibles avec l'emplacement de l'école des enfants. Je connais des couples qui y arrivent (avec un peu de saute-frontières), mais ils sont de la classe moyenne.
    Qu'en est-il des ménages vivant avec de faibles revenus en Suisse ? Il serait intéressant de savoir, si ces couples-là peuvent seulement se permettre de se séparer et si le taux de divorce y est ainsi plus bas.
    Ou formulé autrement : sachant que l'homme risque de se retrouver SDF, simplement parce que déjà un seul loyer phagocyte le revenu du couple, est-ce que tout le monde fait un effort ?
    Je ne cherche pas non plus à faire de l'épicerie sur la distribution genrée de la précarité. Il y a des femmes pour prendre parti pour les femmes en général. D'autres s'investissent plutôt pour le bien-être des animaux ou la sauvegarde des biotopes en danger. Il faut de tout.

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